Livestock Research for Rural Development 30 (8) 2018 Guide for preparation of papers LRRD Newsletter

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Étude des mensurations corporelles de caprins dans le Nord-Est algérien

S Sahi1,2, F Afri-Bouzebda1, Z Bouzebda1 et A Djaout1,3

1 Laboratoire des Productions Animales, Biotechnologies et Santé. Institut des sciences Agro-Vétérinaires. Université Mohammed Chérif Messaadia. Souk-Ahras 41.000. Algérie
sameh.sahi@yahoo.fr
2 Université Chadli Bendjedid d’El Tarf. BP : 73, El Tarf 36000 Algérie.
3 Institut National de la Recherche Agronomique d’Algérie (INRAA). Sétif 19.000, Algérie.

Résumé

Une étude morphométrique de caprins dans le Nord-Est algérien a été effectuée sur 472 animaux adultes (358 femelles et 114 mâles) de races locales répartis sur 4 wilayas (Souk Ahras, El-Tarf, Jijel et Guelma). 17 mensurations barymétriques ont été utilisées et 11 indices zootechniques ont été calculés avec des caractères quantitatifs et qualitatifs afin d’établir une classification ethnique et fonctionnelle de cette population. Il s’agit de caprins majoritairement de petite taille mais pas nains (hauteur au garrot 67,1 ± 5,5 cm), légers (poids vif 31,0 ± 12,2 kg), longilignes, de type carré, souvent cornus (83,4%), à oreilles tombantes (76,9%), à tête rectiligne (69,4%) et de robes diverses surtout noires (30,7%) ou pie-noires (26,9%) et assez hétérogènes. Ces caractéristiques les rattachent surtout aux races Kabyle et Arabia, avec d’autres croisements. Des différences significatives dans certaines mesures corporelles ont été décelées entre les régions d’études et entre les sexes. L’analyse en composantes principales sur les mensurations corporelles a révélé deux composantes principales qui constituent 36,5% et 18,7% de l'inertie totale. Elle a permis d’établir 5 classes (n = 384,78, 6, 3 et 1). Ces différences sont à prendre en considération dans le programme de conservation de la population caprine en Algérie qui est très marginalisée.

Mots-clés : barymétrie, chèvre, phénotype, race


Body measurements study of goats in Northeastern Algeria

Abstracts

A morphometric study of goats in Northeastern Algeria was carried out on 472 adult animals (358 females and 114 males) of local breeds distributed over 4 wilayas (Souk Ahras, El Tarf, Jijel and Guelma). 17 body measurements were used and 11 zootechnical indices were calculated with quantitative and qualitative characteristics in order to establish an ethnic and functional classification of this population. These goats are mainly small but not dwarf (height at withers 67.1 ± 5.5 cm), light (live weight 31.0 ± 12.2 kg), elongated, square-shaped, often horned (83.4%), with drooping ears (76.9%), straight-headed (69.4%) and with various dresses mostly black (30.7%) or black-and-white (26.9%) and quite heterogeneous. These characteristics relate them mainly to the Kabyle and Arabia breeds, with other crosses. Significant differences (p <0.05) in some body measurements were found between regions of study and between the sexes. The main component analysis of body measurements revealed two main components that make up 36.5% and 18.7% of total inertia. It allowed to establish 5 classes (n = 384, 78, 6, 3 and 1). These differences should be taken into account in the conservation program of the goat population in Algeria which is very marginalized.

Key words: body measurement, breed, goat, phenotype


Introduction

La population caprine en Algérie est estimée à environ 4,9 millions de têtes (FAO 2014). Ceci montre que l’élevage des caprins s’est taillé une place assez importante dans l’économie algérienne. Par rapport aux ovins, les caprins sont particulièrement intéressants pour augmenter la production animale en raison de leur adaptation au milieu et possèdent des avantages supplémentaires pour mieux résister aux différents climats et aux périodes de sécheresse (Delgadillo et al 1997).

L'élevage des caprins en général, et celui de la chèvre en particulier, est à la portée de toutes les couches sociales, particulièrement les femmes, les jeunes et les vieillards. Dans les ménages agricoles, l’élevage caprin est une activité secondaire. Les chèvres détenues, d’un petit gabarit, jouent plutôt un rôle socioculturel. La production de viande n’est donc pas a priori la préoccupation première bien que les animaux élevés finissent par être vendus et abattus. Cependant la valeur marchande du caprin est souvent sous ou surévaluée.

L'une des difficultés à conserver une ressource génétique est le manque de sa caractérisation et de la connaissance du meilleur système de production pour l'élever. Quand on sait peu de choses sur une ressource, son identité en tant que groupe génétique, son potentiel de production, de reproduction et d'adaptation, il est plus difficile de trouver un créneau de marché dans le système de production. La caractérisation phénotypique est donc une étape importante dans un programme de conservation, pour l'identification et la classification des races de manière à ce que les communautés agricoles puissent être liées (Dossa et al 2007 ; Mwacharo et al 2006).

C’est dans cet ordre d’idée que ce travail a été réalisé, qui vise à caractériser morphologiquement les caprins retrouvés en Algérie, et qui revêt une importance capitale pour contribuer à remédier au problème de pénurie d’informations sur les ressources génétiques qui sévit au sein de l’élevage caprin à travers tout le pays, en particulier au niveau du Nord-Est algérien où l’élevage caprin est très répandu.


Matériels et méthodes

Zone d’étude

L’étude a été réalisée sur des caprins provenant de 4 wilayas (Souk Ahras, El-Tarf, Guelma et Jijel) du Nord-Est algérien. Les caractéristiques des wilayas retenues sont très disparates les unes des autres. Cela est dû à l’histoire du pays, à sa géographie et à sa démographie. Ainsi, on peut noter de grandes différences en termes de superficies, du nombre de communes ou de daïras et de population.

Sur le plan géographique, le Nord-Est de l’Algérie représente 4 % du territoire et 60 % de la population. On y trouve la majeure partie des terres fertiles du pays. C’est une zone située entre le littoral au nord et les hauts plateaux au sud, qui se continue sur une partie du Nord-Ouest tunisien.

La bordure tellienne, au contact immédiat des rivages méditerranéens, apparaît comme la zone la plus favorisée : de belles montagnes humides y dominent de leurs versants escarpés et boisés des plaines étroites et marécageuses à l'état naturel. La végétation y est celle du milieu méditerranéen, groupée en forêts de chênes verts, de chênes-lièges et de pins d'Alep ou dégradée en maquis et en garrigues.

Tenant compte de ces régions géographiques, le climat présente dans l'ensemble les mêmes caractéristiques, qui en font un climat nettement méditerranéen ; il a un caractère continental : un hiver, plus froid et humide en décembre et janvier, un été, plus chaud et plus sec en juillet et en août, presque pas de saisons intermédiaires ; mais des variations s'observent d'une région à l'autre, que l'on aille du nord au sud ou de l'est à l'ouest. La latitude, l'altitude, la proximité de la mer ou du désert, sont autant de facteurs qui influent sur le climat.

Figure 1. Les zones d’étude (4 wilayas)
Animaux étudiés

L’étude a porté sur l’analyse des indices zootechniques d’après des mensurations corporelles, et de la description phénotypique chez 472 caprins caractérisés comme adultes. L’âge a été déterminé par examen de la dentition. L’échelle présentée par Hamito (2009) a été utilisée tout en considérant que chez l’espèce caprine, l’animal atteint l’âge adulte à partir de 4 paires d’incisives (Bouchel et al 2006). En effet, à cet âge les mensurations étudiées atteignent une valeur asymptotique.

Les mensurations ont été effectuées entre novembre 2014 et février 2016 au niveau de quatre wilayas différentes (Souk Ahras, El-Tarf, Guelma et Jijel) (Tableau 1).

Tableau 1. Description des troupeaux et nombre d'animaux mesurés dans chaque troupeau.

Wilaya

Taille de
troupeau

Béliers
mesurés

Brebis
mesurées

Pourcentage
des mâles

Souk Ahras

247

65

182

26,3 %

El-Tarf

110

23

87

20,9 %

Guelma

50

(16)

34

32,0 %

Jijel

65

(10)

55

15,3 %

Total

472

114

358

24,1 %

( ) effectif faible.

Mensurations corporelles et indices zootechniques

Les différentes mensurations corporelles ont été mesurées par le même opérateur pendant la matinée. 17 mesures ont été utilisées pour chaque animal : la longueur du corps (LT), la longueur scapulo-ischiale (LSI), la hauteur au garrot (HG), la hauteur au sacrum (HS), le tour de poitrine (TP), la hauteur de poitrine (HP), la hauteur au dos (HD), la largeur aux ischiums (LIsch), la largeur aux hanches (LH), la longueur du bassin (LB), la longueur du cou (Lc1 et Lc2), la longueur de la tête (Tl1 et Tl2), la longueur des oreilles (oL), la largueur de la queue (Lq) et la profondeur du flanc (Pf) (Figure 2).

Figure 2. Les différentes mensurations effectuées

A partir de ces mensurations, 8 indices zootechniques ont été calculés selon les travaux de Sotillo et Serrano (1985), Santos et al (1995), Alderson (1999), Salako (2006), Sarma (2006) et Chacón et al (2011) (Tableau 2).

Tableau 2. Indices zootechniques étudiés.

Indice

Calcul

Définition

Indice ou Rapport corporel (IB)

LSI/TP

- Si IB > 0,90 : l’animal est longiligne.
- Si IB entre 0,86 et 0,88 : l’animal est médioligne.
- Si IB < 0,85 : l’animal est bréviligne.

Poids calculé (PV)

TP3x80

- Si PV>45 kg : l’animal est Hypermétrique (grand format)
- Si PV entre 35 et 45 kg : l’animal est Eumétrique (format moyen)
- Si PV<35 kg : l’animal est Ellipométrique (petit format)

Poids (PV2)
Mohammed et Amin (1997)

(0,5 × TP) – 14,87

Poids (PV3)
Singh et Mishra (2004)

(0,63 × TP) – 19,5

Indice de longueur (IL)

LSI/HG

- Si 0.90>IL<1,10 : la forme du corps est carrée.
- Si IL>1,10 : la forme du corps est oblongue (longue).

Profondeur thoracique relative (PT)

PP/HG

- Si PT<0,50 : l’animal est près de terre.
- Si PT>0,60 : l’animal est haut sur pattes.
- Si 0,5>PT<0,6 : l’animal est légèrement près de terre.

Ratio corporel (RC)

HG/HS

- Si RC>1,05: l’animal est descend vers la croupe.
- Si 0.95>RC<1,05 : la ligne dorsale est droite.
- Si RC<9,95 : l’animal est descend à partir du garrot.

Développement thoracique (DT)

TP/HG

- Si DT > 1,2 l’animal a un développement thoracique important.

Caractères qualitatifs

D’autres variables phénotypiques ont été étudiées : la couleur de la robe, la présence de cornes, la présence de barbiche, la présence de pendeloques, le port des oreilles, le profil de la tête, la ligne dorsale, le profil de l’encolure, le format et les proportions (Tableau 3).

Tableau 3. Variables qualitatives étudiées.

Le paramètre

Abr

Les variables

Couleur de la robe

CR

(1) Blanche, (2) Fauve, (3) Noire, (4) Grise,
(5) Pie-rouge, (6) Pie-noire, (7) autres

Présence de cornes

PC

(1) présentes, (2) absentes

Présence de barbiche

Pb

(1) présente, (2) absente

Présence de pendeloques

Pp

(1) présentes, (2) absentes

Port des oreilles

FO

(1) dressées, (2) tombantes

Profil de la tête

PT

(1) rectiligne,
(2) convexiligne,
(3) concaviligne

Ligne dorsale

LD

Profil de l’encolure

PE

Format

F

(1) Hypermétrique, (2) Eumétrique, (3) Éllipométrique

Proportions

Pr

(1) Médioligne, (2) Longiligne, (3) Bréviligne

Analyses statistiques

Les effets de la région et du sexe ont été comparés par le test ANOVA à un facteur suivi par le test de comparaison multiple de Student Newman-Keuls. Toutes ces données ont été analysées à l’aide du logiciel d’analyse statistique SAS (version 9.1.3). Une analyse en composantes principales (ACP) a été réalisée en se basant sur les indices zootechniques et une analyse factorielle des correspondances multiples (ACM) à été utilisée pour les variables qualitatives afin de différencier les caprins selon les mensurations corporelles utilisées pour classifier les animaux et de construire une typologie qui consiste à identifier les individus assez semblables entre eux et présenter des caractéristiques qualitatives communes. Enfin, pour obtenir le nombre optimal de groupes, une classification hiérarchique ascendante (CHA) a été utilisée. Ces tests ont été traités par le logiciel SPSS (version 19).


Résultats et interprétations

Analyse descriptive
Mensurations corporelles et indices zootechniques

Les moyennes, les écarts-types, les minima, les maxima et coefficients de variation des mensurations corporelles et des indices zootechniques des caprins étudiés sont rapportés dans les tableaux 4 et 5.

Tableau 4. Analyse descriptive des mensurations corporelles (cm) chez la population caprine étudiée.

Moyenne

Ecart-type

Erreur std

Variance

Minimum

Maximum

HG

67,1

5,5

0,25

30,3

51,5

81,0

HD

68,5

5,3

0,24

27,8

51,0

84,0

HS

70,9

5,8

0,27

34,1

50,0

89,5

LH

17,6

3,6

0,16

12,6

10,5

33,0

LIsch

12,1

2,8

0,13

7,6

7,0

21,0

TP

71,7

9,6

0,44

92,1

48,0

97,0

LSI

71,4

11,3

0,52

128,0

41,0

104

HP

30,4

5,0

0,23

25,2

19,0

56,0

LB

21,6

4,2

0,20

17,9

11,0

34,0

LT1

24,4

2,5

0,12

6,4

19,5

34,0

Lt2

19,1

2,3

0,10

5,0

14,5

34,0

LT

72,6

10,8

0,50

117,0

50,0

99,0

Lq

15,9

3,5

0,16

11,9

7,5

26,5

Lc1

31,7

3,5

0,16

12,3

20,0

40,0

Lc2

26,3

3,4

0,16

11,7

18,0

36,0

Pf

33,3

4,2

0,19

17,2

23,0

48,0

oL

17,8

3,5

0,16

12,2

9,0

26,1

HG : Hauteur au garrot, HD :Hauteur au dos, HS :Hauteur au sacrum, LH :Largeur aux hanches, LIsch :Largeur aux ischiums, TP :Tour droit de poitrine, LSI: Longueur scapulo-ischiale, LT: Longueur du corps, HP : Hauteur de poitrine, LB :Longueur du bassin, Lt1 :Longueur de la tête 1, Lt2 :Longueur de la tête 2, Lq : Longueur de la queue, Lc1 : Longueur du cou 1,Lc2 : Longueur du cou 2, Pf : Profondeur du flanc, oL : Longueur de l’oreille. Std : standard



Tableau 5. Analyse descriptive des indices zootechniques chez la population caprine étudiée

Moyenne

Ecart-type

Erreur std

Variance

Minimum

Maximum

IB

1,01

0,18

0,01

0,03

0,54

1,58

PV (kg)

31,0

12,2

0,56

149

8,90

73,0

PV2 (kg)

20,9

4,8

0,22

23,0

9,10

33,6

PV3 (kg)

25,6

6,1

0,28

36,5

10,7

41,6

IL

1,07

0,17

0,01

0,03

0,62

1,63

PT

0,46

0,08

0,00

0,01

0,26

0,86

RC

0,95

0,06

0,00

0,00

0,79

1,58

DT

1,07

0,14

0,01

0,02

0,66

1,51

IB : Indice ou Rapport corporel, PV : Poids vif calculé, PV2 : Poids vif (Mohammed et Amin (1997), PV3: Poids vif (Singh et Mishra) (2004), IL: Iindice de la longueur, PT : Profondeur thoracique relative, RC : Ratio corporel, DT: Développement thoracique. Std : standard

Caractères qualitatifs

Les données qualitatives ont été représentées par leur nombre et leur pourcentage dans le tableau 6.

Tableau 6. Analyse descriptive des caractères qualitatifs chez la population caprine étudiée.

Paramètre

Variables

Effectifs

Pourcentage (%)

CR

Blanche

29

6,10

Fauve

83

17,5

Noire

145

30,7

Grise

26

5,50

Pie-rouge

54

11,4

Pie-noire

127

26,9

Autres

8

1,70

PC

Présence de cornes

394

83,4

Absence de cornes

78

16,5

Pb

Présence de barbiche

182

38,5

Absence de barbiche

290

61,4

Pp

Présence de pendeloques

232

49,1

Absence de pendeloques

240

50,8

FO

Oreilles dressés

109

23,0

Oreilles tombantes

363

76,9

PT

Tête rectiligne

328

69,4

Tête convexiligne

89

18,8

Tête concaviligne

55

11,6

LD

Ligne dorsale rectiligne

309

65,4

Ligne dorsale convexiligne

116

24,5

Ligne dorsale concaviligne

47

10,0

PE

Encolure rectiligne

352

74,5

Encolure convexiligne

79

16,7

Encolure concaviligne

41

8,70

F

Hypermétrique

12

2,50

Eumétrique

394

83,4

Ellipométrique

66

13,9

Pr

Médioligne

249

52,7

Longiligne

213

45,1

Bréviligne

10

2,10

CR : Couleur de la robe, PC : Présence de cornes, Pb : Présence de barbiche, Pp : Présence de pendeloques, FO : le port des oreilles, PT : Profil de la tête,LD : Ligne dorsale,PE : Profil de l’encolure,F :Format, Pr :Proportions.

Facteurs de variation des mensurations corporelles
Effet de la région

Tableau 7. Les mensurations corporelles de la population caprine étudiée selon les régions.

Région

Souk Ahras

El-Tarf

Guelma

Jijel

p

N

247

110

50

65

HG

67,5±5,8

67,4±5,5

65,9±6,3

65,9±3,0

ns

HD

69,1a±5,6

68,9a±4,7

64,9b±5,9

68,2a±3,0

***

HS

72,2a±6,1

70,7b±5,0

65,8c±6,2

70,4b±2,8

***

LH

16,8c±2,95

17,0c±3,3

18,2b±3,46

21,0a±4,1

***

LIsch

12,6a±2,8

12,0bc±2,9

10,7c±1,86

11,8b±2,2

***

TP

72,3b±10,1

67,4c±8,78

68,3c±3,56

79,0a±6,7

***

LSI

69,9b±12,1

75,2a±8,89

65,8c±7,88

75,1a±10,8

***

HP

29,6b±4,0

33,8a±6,34

27,9c±2,85

29,9b±4,4

***

LB

22,6a±3,7

19,4c±5,02

21,5ab±3,56

21,1b±3,7

***

Lt1

24,4b±2,5

25,6a±2,86

23,3c±1,36

23,4c±1,1

***

Lt2

19,4b±1,6

20,5a±2,79

17,4c±1,48

17,1c±1,1

***

LT

78,5a±9,7

67,8b±7,67

62,8c±8,53

65,9bc±7,0

***

Lq

18,0a±2,8

13,4b±3,02

13,4b±1,23

13,7b±1,2

***

Lc1

33,2a±3,5

30,2b±3,28

30,0b±2,04

29,7b±1,7

***

Lc2

28,2a±3,1

23,7c±3,06

24,7b±1,57

24,8b±1,3

***

Pf

33,8±4,2

32,7±3,94

33,1±4,13

32,8±3,9

ns

oL

18,4a±3,84

17,7ab±3,66

16,7b±1,54

16,7b±2,3

***

***p<0,001 ; ns= non- significatif. N : nombre, HG : Hauteur au garrot, HD :Hauteur au dos, HS :Hauteur au sacrum, LH :Largeur aux hanches, LIsch :Largeur aux ischiums, TP :Tour droit de poitrine, LSI:Longueur scapulo-ischiale, LT: Longueur du corps, HP : Hauteur de poitrine, LB :Longueur du bassin, Lt1 :Longueur de la tête 1, Lt2 : Longueur de la tête 2, Lq : Longueur de la queue, Lc1 : Longueur du cou 1,Lc2 : Longueur du cou 2, Pf : Profondeur du flanc ,oL : Longueur de l’oreille.

La variation entre les régions d’élevage est hautement significative (p<0,001) pour tous les paramètres étudiés sauf la hauteur au garrot (HG) et la profondeur du flanc (Pf).

Effet du sexe

La hauteur au garrot (HG), la longueur scapulo-ischiale (LSI), la longueur corporelle (LT) et la largeur aux ischiums (LIsch) sont hautement significatives (p<0,001). Bien que les mâles présentent des valeurs moyennes supérieures aux femelles à toutes les mensurations corporelles, le sexe n’a pas d’influence significative sur le tour droit de poitrine (TP), la hauteur de poitrine (HP), la longueur du bassin (LB), la longueur de la tête (Lt1 et Lt2) , la longueur de la queue (Lq), et la longueur du cou (Lc1 et Lc2).

Tableau 8. Les mensurations corporelles de la population caprine étudiée selon le sexe.

Mâle

Femelle

p

N

116

356

HG

69,4±5,7

66,3±5,2

***

HD

69,7±5,9

68,1±5,0

**

HS

72,5±6,7

70,4±5,6

**

LH

18,6±3,6

17,3±3,5

**

LIsch

13,2±2,8

11,8±2,7

***

TP

72,8±8,9

71,3±9,8

ns

LSI

75,3±13,0

70,1±10,4

***

HP

30,8±4,6

30,3±5,8

ns

LB

22,0±4,1

21,4±4,3

ns

Lt1

24,7±2,6

24,4±2,5

ns

Lt2

19,2±2,2

19,1±2,3

ns

LT

77,7±9,2

71,0±10,8

***

Lq

16,3±3,3

15,7±3,5

ns

Lc1

31,8±3,8

31,6±3,4

ns

Lc2

26,7±3,4

26,2±3,4

ns

Pf

34,4±5,0

33,0±3,9

*

oL

17,9±3,4

17,8±3,5

ns

***p<0,001 ; *p<0,05 ;ns= non- signifiatif. N : nombre, HG :Hauteur au garrot, HD :Hauteur au dos, HS :Hauteur au sacrum, LH : Largeur aux hanches, LIsch :Largeur aux ischiums, TP :Tour droit de poitrine, LSI:Longueur scapulo-ischiale, LT: Longueur du corps, HP :Hauteur de poitrine, LB :Longueur du bassin, Lt1 :Longueur de la tête 1, Lt2 : Longueur de la tête 2, Lq : Longueur de la queue, Lc1 : Longueur du cou 1,Lc2 : Longueur du cou 2, Pf : Profondeur du flanc , oL : Longueur de l’oreille.

Facteurs de variation des indices zootechniques
Effet de la région

Tous les indices zootechniques ont montré des différences hautement significatives (p<0,001) entre les régions étudiés.

Tableau 9. Analyse descriptive des indices zootechniques de la population caprine étudiée selon la région.

Souk Ahras

El-Tarf

Guelma

Jijel

p

N

247

110

50

65

IB

0,98b±0,19

1,13a±0,15

0,96b±0,11

0,96b±0,16

***

PV (kg)

32,0b±12,9

25,8c±10,0

25,7c±4,1

40,3a±10,7

***

PV2 (kg)

21,3b±5,1

18,8c±4,4

19,3c±1,8

24,6a±3,4

***

PV3 (kg)

26,0b±6,4

23,0c±5,5

23,5c±2,2

30,2a±4,2

***

IL

1,04b±0,18

1,12a±0,15

1,00b±0,14

1,14a±0,17

***

PT

0,44b±0,07

0,51a±0,11

0,43b±0,04

0,45b±0,07

***

RC

0,94c±0,05

0,95b±0,03

1,01a±0,11

0,94bc±0,03

***

DT

1,07b±0,14

1,00b±0,13

1,04bc±0,10

1,20a±0,11

***

***p<0,001. IB :Indice ou Rapport corporel, PV : Poids vif calculé, PV2 : Poids (Mohammed et Amin (1997), PV3: Poids , IL: indice de la longueur, PT : Profondeur thoracique relative, RC :Ratio corporel, DT: Développement thoracique

Effet du sexe

A l’exception de l’indice « Ratio corporel (RC) » et « l’Indice corporel (IB) », le sexe n’a aucune influence significative sur les différents indices zootechniques.

Tableau 10. Analyse descriptive des indices zootechniques de la population caprine étudiée selon le sexe.

Mâles

Femelles

p

N

116

356

IB

1,04±0,19

1,00±0,18

*

PV (kg)

32,2±11,7

30,7±12,3

ns

PV2 (kg)

21,5±4,5

20,8±4,9

ns

PV3 (kg)

26,3±5,6

25,5±6,2

ns

IL

1,09±0,17

1,06±0,17

ns

PT

0,45±0,07

0,46±0,09

ns

RC

0,96±0,08

0,94±0,05

**

DT

1,05±0,13

1,08±0,15

ns

**p<0,01 ; *p<0,05 ; ns= non- signifiatif. IB : Indice ou Rapport corporel, PV Poids vif calculé ici, PV2 : Poids (Mohammed et Amin (1997), PV3: Poids (Singh et Mishra) (2004), IL: indice de la longueur, PT : Profondeur thoracique relative, RC :Ratio corporel, DT: Développement thoracique.

Diversité des individus selon les mensurations corporelles
Analyse des variables

Une analyse en composante principale (ACP) a été réalisée sur toutes les variables en un premier temps ; elles ont présenté 35,4% de l’inertie totale sur les deux axes, ce qui est relativement très faible. Afin d’avoir une représentation plus pertinente, en retenant les variables qui présentent des variances très élevées, 6 variables ont été utilisées (HG, HS, LSI, LT, TP et HP). La part cumulée d’informations restituées dans ce cas a été de 55,2%.

L'analyse des paramètres étudiés montre que les deux axes présentent respectivement 36,5% et 18,7% de l'inertie totale.

- L’axe 1 (36,5%) : est représenté par les variables suivantes : HG, TP et HS.

- L’axe 2 (18,7%) : est représenté par les variables suivantes : LSI HP (PP) et LT (Lcr) (Figure 3).

Figure 3. Présentation des variables par ACP chez la population caprine étudiée
Analyse des individus

L’analyse en composante principale (ACP) et la classification ascendante hiérarchique ont permis de déterminer cinq classes (Figure 3).

Classe 1 : Les animaux, de cette classe (81,9 %) constituent la majorité de la population étudiée. Ils sont moins hauts que les individus de la 2ème classe : hauteur au garrot (66,7±5,2) cm et au sacrum 70,5±5,3) cm. Ils ont un tour de poitrine moins grand avec une valeur de 70,8±9,4 cm (Tableau 11).

Classe 2 : Les animaux de cette classe (16,5 %) constituent des individus qui ont un format plus important que les animaux de la première classe (Tableau 11).

Classe 3 : Les 3 animaux de cette classe (0,60 %) se trouvent dans une position intermédiaire entre les quatre autres classes mais avec une valeur minimale de LSI (46,8±5,2 cm).

Classe 4 : Elle est caractérisée par un seul individu (0,20%) qui a une HG de 80 cm et un tour de poitrine de 53 cm. Il est plus haut que les autres individus de la population (Tableau 11).

Classe 5 : Les 6 individus (1,30 %) qui représentent cette classe sont de petite taille ; ils présentent de faibles valeurs de la longueur, la longueur totale (55,8±2,9 cm), et de haut, la hauteur au garrot (59,8±9,7 cm), et de la hauteur au sacrum (58,3±4,5 cm). En plus, ce sont des animaux moins développés par rapport aux animaux des autres classes ; le tour de poitrine des animaux de cette classe est de moyenne valeur (64,4±4,4 cm) (Tableau 11).

Figure 4. Présentation des individus de la population caprine étudiée par ACP.

Le tableau 11 reprend les valeurs moyennes et les déviations standards des différentes mesures corporelles par classe :

Tableau 11. Mensurations des classes d’animaux de la population caprine étudiée par ACP (cm).

Classe 1

Classe 2

Classe 3

Classe 4

Classe 5

N

384

78

3

1

6

HG

66,6±5,2

69,7±5,4

(64,3±5,7)

(80,0)

(59,8±9,7)

HS

70,4±5,3

74,5±5,9

(63,2±8,1)

(85,0)

(58,3±4,5)

TP

70,8±9,4

77,2±8,8

(64,9±12,5)

(53,0)

(64,4±4,4)

LSI

68,0±7,9

89,1±8, 2

(46,8±5,2)

(65,0)

(75,3±4,5)

HP

30,1±4,9

31,4±5,0

(34,0±6,0)

(28,5)

(39,0±6,7)

LT

72,4±10,7

75,0±10,0

(69,3±3,8)

(98,0)

(55,8±2,9)

N: nombre, HG : Hauteur au garrot, HS : Hauteur au sacrum, TP : Tour droit de poitrine, LSI: Longueur scapulo-ischiale, LT: Longueur du corps, HP : Hauteur de poitrine, () : résultats avec des effectifs faibles

Diversité des individus selon les caractères qualitatifs

L’axe 1 (22,6%) est présenté par les variables suivantes : présence de pendeloques (Pp), ligne dorsale (LD), profil de l’encolure (PE) et le format(F).

L’axe 2 (22,2%) est présenté par les variables suivantes : couleur de la robe (CR), présence de cornes (PC), présence de barbiche (Pb), port des oreilles (FO), profil de la tête et proportions (P).

L’analyse par ACM a permis de déterminer deux autres classes (Figure 5).

Figure 5. Présentation des individus de la population caprine étudiée par ACM

Classe A: se caractérise par des individus majoritairement noirs, cornus (81%), de format eumetrique, un profil, une ligne dorsale et une encolure rectilignes et une proportion médioligne, présentant des oreilles tombantes, avec l’absence de barbiche et de pendeloque.

Classe B : sont des animaux qui se trouvent dans une position intermédiaire, caractérisés par un format eumetrique avec dominance de la couleur pie-noire, présentant des oreilles tombantes, des cornes (87%) mais absence de pendeloques chez la moitié de la population et de la barbiche chez la majeure partie, un profil rectiligne et une proportion longiligne (Tableau 12).

Tableau 12. Mesures de discrimination des variables qualitatives chez la population caprine étudiée.

Paramètres

Variables

classe A

classe B

Effectif

%

Effectif

%

285

100%

187

100%

CR

Blanche

29

10%

-

-

Fauve

83

29%

-

-

Noire

145

51%

-

-

Grise

22

8%

4

2%

Pie rouge

5

2%

49

26%

Pie noire

1

0%

126

67%

Autres

-

-

8

4%

PC

présence des cornes

232

81%

162

87%

Absence des cornes

53

19%

25

13%

Pb

Présence de barbiche

112

39%

70

37%

Absence de barbiche

173

61%

117

63%

Pp

Présence de pendeloques

139

49%

93

50%

Absence de pendeloques

146

51%

94

50%

FO

Oreilles dressés

74

26%

35

19%

Oreilles tombantes

211

74%

152

81%

PT

Tête rectiligne

192

67%

136

73%

Tête convexiligne

53

19%

36

19%

Tête concaveligne

40

14%

15

8%

LD

Ligne dorsale rectiligne

169

59%

140

75%

Ligne dorsale convexiligne

80

28%

36

19%

Ligne dorsale concaveligne

36

13%

11

6%

PE

Encolure rectiligne

216

76%

136

73%

Encolure convexiligne

44

15%

35

19%

Encolure concaveligne

25

9%

16

9%

F

Hypermétrique

8

3%

4

2%

Eumétrique

241

85%

153

82%

Héllipométrique

36

13%

30

16%

Pr

Médioligne

159

56%

90

48%

Longiligne

120

42%

93

50%

Bréviligne

6

2%

4

2%

CR : Couleur de la robe, PC : Présence de cornes, Pb : Présence de barbiche, Pp : Présence de pendeloques, FO : Port des oreilles,PT : Profil de la tête,LD : Ligne dorsale,PE : Profil de l’encolure, F : Format, Pr : Proportions.


Discussion

La caractérisation phénotypique d’une race constitue la première étape indispensable à son amélioration génétique (Dossa et al 2007). L’échantillon étudié est composé majoritairement de femelles (75,9 %) conformément à l’image générale des troupeaux enquêtés (les mâles sont minoritaires et généralement jeunes), mais aussi traduit l’importance socio- économique de l’élevage caprin dans la zone d’étude. En effet, les mâles sont abattus à bas âge pour des circonstances de cérémonies (mariage ou autres fêtes) mais aussi de sacrifice. Ils constituent également une épargne facilement mobilisable en cas de besoin pécuniaire et les femelles, sauf en cas de force majeure, sont gardées pour le renouvellement du troupeau. Ce constat est le même que celui de Traoré et al (2006), de Fajemilehin et Salako (2008) et de Semakula et al (2010).

Les mesures telles que la hauteur au garrot (HG), la longueur du corps (LT), le tour droit de poitrine (TP), la hauteur de la croupe (HS) et la largeur du bassin (LB) dans l'estimation du poids de l'animal ont été largement documentées (Hassan et Ciroma 1992 ; Ozoje et Herbert 1987; Sowande et Sobola 2008), en particulier quand les échelles de pesée ne sont pas disponibles.

La moyenne générale de la hauteur au garrot était de 69,4 ± 5,7 cm pour les mâles et 66,3 ±5,2 cm pour les femelles, or une population quelconque est estimée naine si cette hauteur ne dépasse pas 60 cm en moyenne (Mason 1984).

La détermination de la taille au garrot et du poids des caprins de l’échantillon de l’étude nous a incité à les classer dans la catégorie des caprins de petit gabarit. En effet, la taille moyenne au garrot observée a été comparable à celle observée dans la région de Sétif (66,8 ± 8,4 cm) (Manallah et Dekhili 2011).

En comparaison avec le travail de Hilal et al (2013), les chèvres de Beni Arouss (Maroc) ont un tour de poitrine supérieur de tour de poitrine de notre population étudiée (79,5 >71,7 cm).

Sur la base de ces mesures, ces caprins peuvent être considérées comme de taille moyenne (Devendra et McLeroy 1982) qui sont courantes dans les populations locales (Vargas et al 2007). Les études ont montré que, dans des conditions naturelles, les races locales peuvent souffrir de carences en vitamines et en minéraux, ainsi que des limites de la quantité et de la qualité des aliments qui peuvent affecter les mesures linéaires du corps (Kadim et al 2006).

Mais la longueur des poils n’a pas été étudiée. Elle est très différente selon les races locales (tableau 13). Dans la population étudiée le poil était surtout long et dur. Les indices zootechniques ont également été utilisés comme indicateurs de race, d'origine et de relations au sein des espèces (Jewel 1963), tandis que la hauteur au garrot a été utilisée comme indicateur de taille, car elle indique une croissance osseuse longue. Le type et la fonction sont considérés comme de meilleurs indicateurs de l'utilité de l'animal que le poids (Alberti et al 2008).

L’indice corporel de profil (IB), qui est le rapport entre le tour de poitrine (cm) et la longueur scapulo-isciale (cm) (Boujenane et al 2008) est de 1,04 chez les mâles et de 1,00 chez les femelles, ce qui permet de classer la population étudiée parmi les caprins de type longiligne. L’Indice de longueur (IL), qui est le rapport entre la longueur scapulo-ischiale (cm) et la hauteur au garrot (cm) est de 1,07, ce qui permet de classer la population étudiée parmi les caprins de type carré.

Facteurs d’influence

Les différentes mensurations linéaires et les indices zootechniques sont influencés significativement par la région d’élevage et le sexe.

Effet de la région sur les paramètres linéaires corporels et les indices zootechniques

Alderson (1999) a indiqué que des mesures linéaires simples sont plus pertinentes pour l'utilisation à la ferme à l'intérieur du troupeau. C'est probablement en raison de l'influence significative rapportée du système d'élevage sur certaines mesures du corps. Toutefois, différentes combinaisons de mesures seront probablement plus utiles.

En comparaison avec des travaux de Habbi (2014) et Manallah (2012), qui ont travaillé sur des populations caprines locales algériennes de la wilaya de Ghardaïa et la wilaya de Sétif respectivement, nos caprins des quatre régions étudiées montrent une hauteur au garrot inférieure à celle des chèvres de la wilaya de Ghardaïa avec une valeur de 70 cm, par contre elles sont similaires à celle des chèvres locales de la wilaya de Sétif avec un HG de 66 cm, la même chose par rapport aux races malgaches rapportées par Razainandraina (2006), qui a trouvé des moyennes de l’ordre de 64,5 cm pour la hauteur au garrot.

Les indices biométriques varient selon les régions, l’IB variant de 0,96 à 1,13 et l’IL de 1,00 à 1,14. Etant donné que le RC dépend des deux grandeurs conjuguées, HG et HS, et variant de 0,94 à 1,00. Bien que le DT soit significativement différents entre les 4 régions (de 1,00 et 1,20), il n'est pas possible d'affirmer que les caprins ont un développement thoracique important. Ils avaient simplement une grande structure morphologique.

Les variations des indices biométriques indiquent des distinctions entre les populations caprines des quatre régions étudiées par la Hauteur au garrot (HG), la Longueur scapulo-ischiale (LSI), le Tour droit de poitrine (TP) et la Hauteur de poitrine (HP).

La grande variabilité du poids vif à l’âge adulte indique que ce dernier pourrait être amélioré par une sélection des sujets adaptés, comme l’ont suggéré Traoré et coll (2006). Il en est de même des fortes corrélations phénotypiques observées entre les différentes mensurations prélevées lors de cette étude qui impliquent que la sélection pour l’une de ces mesures peut aboutir à l’amélioration des mesures restantes. Toutefois, on se rappellera que la variabilité ainsi que les corrélations phénotypiques découlent de l’expression des effets génétiques et environnementaux. Il serait intéressant au préalable de relever la part de l’expression génétique et celle de l’environnement afin de mener à bien la sélection.

Effet du sexe sur les paramètres linéaires corporels et les indices zootechniques

Le sexe n’influence pas significativement sur toutes les mesures corporelles linéaires et les indices zootechniques dans cette étude malgré le fait que les mâles soient généralement plus lourds et leurs paramètres morphologiques relativement supérieurs, comparés aux femelles. Ces observations se rapprochent de celles de Otoikhian et al (2008), qui dans leur étude portant sur les mesures corporelles des chèvres élevées dans une ferme expérimentale affirment que le sexe n’influence pas significativement le gain de poids ni les autres paramètres mesurés. Ojedapo et al (2007), quant à eux, ont conclu dans leur étude que les différentes mensurations corporelles étaient en faveur des femelles.

Ces résultats sont très probablement imputables à la composition de l’échantillon d’une part, les femelles étant plus nombreuses, et d’autre part, à l’âge des mâles car ces derniers ne sont pas retenus longtemps dans les élevages dans notre étude.

Ce constat est le même que celui de Fajemilehin et Salako (2008) qui justifient cela par le fait que les fermiers préfèrent garder les femelles pour minimiser les coûts d’alimentation et augmenter l’efficience de production. Par contre, ces résultats sont contraires à ceux de Katongole et al (1994), Traoré et al (2006), qui ont trouvé qu’au-delà de 12 mois d’âge, les mâles pèsent plus et ont des paramètres morphologiques supérieurs à ceux des femelles.

Analyse en composantes principales

Deux composantes principales suffisent pour représenter la quasi-totalité de la variabilité observée dans l’échantillon. Le facteur 1 est attribuable à la conformation de l’animal (corrélations fortes avec HG, TP et HS) tandis que le facteur 2 définit la stature, associée à LSI, HP et LT.

L’analyse en composantes principales (ACP) a fait ressortir l’interdépendance existant entre les caractères morphologiques chez le caprin. En effet, elle indique que les différentes mensurations corporelles expliquant le facteur 1 doivent toutes être mesurées pour caractériser les caprins élevés dans les régions étudiées. En effet, tous les caractères retenus dans cette étude indiquent qu’ils contribuent à la variation totale de la conformation corporelle. Dans cette étude, l’ACP et la classification hiérarchique ont mis en évidence l’existence de cinq classes (tableau 13).

Cette étude a par ailleurs révélé une gamme assez variée de couleur de robe chez nos caprins ; la grande variation de la couleur de la robe indique que nos caprins s'éloignent de la notion de " race pure " (Boumghar 2000).

En Algérie, la dominance des deux couleurs de robe (noir et fauve) caractérise la plupart des races : la race Arabe (Arabia) et la race du M'zab. La race M’Zabite a une robe souvent chamois ou foncée. Le phénotype dominant chez les femelles avec une robe fauve caractérise la race algérienne " Makatia" (Saharienne) qui semble être le produit de multiples croisements réalisés à partir de races méditerranéennes (Khemici et al 1995).

Pour les caractères morphologiques qualitatifs : la majorité des caprins de notre étude possèdent des cornes (83,4%) conformément aux résultats obtenus par Ouchene-khelifi et al (2015) chez les chèvres Arabia (76,9%), Kabyles (72,0%), Makatia (77,1%) et Mozabites (64,3%) et de Djouza et Chehma (2018).

D’après Yakubu Raji et Omeje (2010), la fréquence de présence des cornes chez les caprins est influencée par la race et le sexe de l’animal. Ils présentent un des appendices importants intervenants dans le mécanisme de thermorégulation (FAO 2012). Ainsi leur présence est un indice de meilleures performances reproductives comparativement aux boucs sans cornes (Al- Ghalban et al 2004 et Kridli et al 2005). L’absence des cornes est parfois un signe de stérilité des boucs ou de semence d’une faible concentration en spermatozoïdes (Al-Ghalban et al 2004). Par contre, Carlson (2001) montre que la production des cornes utilise de l'énergie qui aurait pu être utilisée pour la production de viande chez l'animal.

Pour l’étude de Ouchene-Khelifi et al (2015), les chèvres Arbia (47,0%), Kabyle (86,6%), Makatia (69,1%) et M'zabite (83,4%) n'ont pas de barbiche, ce qui est le cas dans le notre étude (61,0%).

L'absence de pendeloques a été notée pour 50,8 % des animaux de notre étude; 81,0% chez les mâles et 87,0% des femelles sont dépourvus de pendeloques pour Djouza et Chehma (2018) et également 68,5 % et 83,6% de chèvres Alpines et Saanen élevées en Algérie pour Ouchene-Khelifi et al (2015).

Hilal et al (2013) et Mani et al (2014) ont constaté la présence de barbiche chez les deux sexes avec une supériorité distincte chez les mâles. C’est le fait que la barbe constitue un caractère sexuel secondaire chez les mâles d'une part et d'autre part, le gène codant pour la barbiche est dominant chez les mâles mais chez les femelles ; il existe à l'état récessif. Selon Richard et al (1990) pour l’Alpine et la Saanen, les chèvres avec pendeloques sont dociles et ont un meilleur mécanisme de thermorégulation que les autres et elles ont une tolérance aux maladies.

Le profil rectiligne de la tête est un trait très visible chez les animaux de notre étude ce qui s’accorde aux résultats de Lanari et al (2003) chez la chèvre Criollo. Contrairement aux chèvres Nuer, elles ont un profil facial concave (Gezahegn et al 2015). Le profil de la tête est un trait important dans la détermination de l'origine raciale des animaux (Herrera et al 1996).

Devendra et Burns (1983) distinguent en Afrique des chèvres grandes (HG > 65 cm), des chèvres petites (HG de 51 à 65 cm) et des chèvres naines (HG < 50 cm). Au vu de notre échantillon dont plus de 85,4 % des individus ont une HG ≥ 65 cm, la population caprine étudiée serait en effet de petite taille.

Cette discrimination met également en évidence l’hétérogénéité de la population caprine locale et indique la présence de types génétiques variés et parfois inconnus. En effet, il est très difficile voire erroné de parler du «caprin local » en tant que groupe supposé homogène, formant une entité génétique relativement isolée. Les animaux qui y sont élevés sont de provenances diverses et la population de caprins locales inclut différentes races et différents degrés de croisements entre celles-ci.

Néanmoins, il en ressort qu’on peut définir la population locale comme constituée de caprins de petite taille (mais pas naines), légères, cornus et de robes diverses.

Tableau 13. Principales caractéristiques des races locales de chèvres d’Algérie

Races locales

Kabyle, Naine
de Kabylie

Arabe, Arabia,
Arabo-Maghrebine

du M’zab, M’zabite,
chèvre Rouge des oasis

Makatia,
Sahélienne

Caractéristiques

Taille

petite

petite

petite

grande

Cornes

+

0

+ ou 0

+

Poils

longs

longs

courts > longs

courts

Couleurs principales

noirâtre, gris foncé, fauve,
roux, pie rouge, …

brun foncé,
noir, fauve, …

chamois, noir,
brun, fauve, …

fauve, gris foncé,
brun, blanc, blond, …

Aptitudes

viande > lait

viande > lait

lait > viande

lait > viande

Lieux principaux
en Algérie

monts de Kabylie et Aurès

hauts plateaux, steppes

sud de l’Algérie

région de Laghouat
(porte du désert)

Effectifs

la plus abondante


Conclusion


Références

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Received 21 May 2018; Accepted 14 July 2018; Published 1 August 2018

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