Livestock Research for Rural Development 29 (5) 2017 Guide for preparation of papers LRRD Newsletter

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Effet du niveau de protéines alimentaires sur la croissance post-sevrage et la carcasse chez le cobaye à l’Ouest-Cameroun

T G Zougou, F Tendonkeng1, E Miégoué1, M N B Noumbissi1, N F Matimuini, A V Mboko, J Lemoufouet1, N N Mweugang1, B Boukila et E T Pamo1

Institut National Supérieur d’Agronomie et de Biotechnologies (INSAB), Université des Sciences et Techniques de Masuku, B P 941 Franceville, Gabon.
f.tendonkeng@univ-dschang.org
1 Laboratoire de Nutrition Animale, Département des Productions Animales, FASA, Université de Dschang, B P 222 Dschang, Cameroun.

Résumé

En vue d’évaluer les performances de production chez le cobaye, 54 animaux adultes, répartis en 3 lots de 18 animaux (9 mâles et 9 femelles) chacun, ont été utilisés. Chaque lot a reçu une ration contenant 14% (lot PB14), 16% (lot PB16) ou 18% (lot PB18) de protéines brutes (PB). De la 3 ème à la 8ème semaine, les poids moyens des animaux des lots PB16 et PB18 sont restés comparables (p>0,05) mais significativement (p<0,05) plus élevés que celui du lot PB14. Le poids moyen à l’abattage, le poids carcasse sans tête, le rendement carcasse sans tête, le poids carcasse sans tête ni peau et le rendement carcasse sans tête ni peau des cobayes mâles du lot PB16 ont été significativement (p<0,05) plus élevés que ceux des cobayes des lots PB14 et PB18. Chez les mâles, les poids du tube digestif des animaux des lots PB16 et PB18 sont restés comparables (p>0,05) mais significativement (p<0,05) plus faibles que ceux enregistrés dans le lot PB14. Chez les femelles, le poids du tube digestif des cobayes du lot PB16 a été comparable (p>0,05) à ceux des cobayes des lots PB14 et PB18, mais celui des animaux du lot PB18 a été significativement (p<0,05) supérieur à celui des cobayes du lot PB14. Les poids du foie des cobayes mâles étaient comparables (p>0,05). Les poids du foie des femelles des lots PB14 et PB16 ont été statistiquement comparables (p>0,05), et significativement (p<0,05) inférieurs à celui des femelles du lot PB18. La ration contenant 16% de PB semble assurer une meilleure croissance aux cobayes en croissance à l’Ouest Cameroun.

Mots clés: Cavia porcellus L, cobayon, hauts plateaux, protéines alimentaires


Effect of dietary protein levels on post-weaning growth and carcass in guinea pigs in the West-Cameroon

Summary

In order to evaluate production performance of guinea pigs, 54 adult animals, divided into 3 groups of 18 animals (9 males and 9 females) each, were used. Each group received a ration containing 14%, 16% or 18% of crude protein (CP).

From the 3rd to the 8th week, the mean weights of the rations containing 16% and 18% of CP remained comparable (p>0.05) but significantly (p <0.05) higher than that obtain with the ration-fed by guinea pigs and containing 14% CP. Mean weight at slaughter, headless carcass weight, headless carcass yield, headless and skin carcass weight, and headless and skin carcass yield of male guinea pigs subjected to ration with 16% CP were significantly (P<0.05) higher than those of guinea pigs receiving 18% and 14% CP in their rations. In males, weights of the gastrointestinal tract of guinea pigs receiving 16% and 18% CP were comparable (p>0.05) but significantly (p <0.05) lower than those of guinea-pigs fed ration containing 14% CP. In females, the weight of the digestive tract of guinea pigs fed ration containing 16% CP diet was comparable (p>0.05) to those fed on rations containing 14% and 18% CP, but that of animals receiving 18% of CP in their diet was significantly (p <0.05) higher than that of guinea pigs fed ration containing 14% CP. The weight of liver in guinea pig male fed 16% CP was comparable (p>0.05) to that of males fed 14% and 18% CP rations. The weight of liver of female guinea pig fed rations containing 14% and 16% CP were statistically comparable (p>0.05), but significantly (p <0.05) lower than that of ration fed females with 18% of CP. It seems that 16% of CP allows the better growth for growing guinea pigs in the western highlands of Cameroon.

Key words: Cavia porcellus L, dietary protein, highlands


Introduction

Présente dans les pays en voie de développement en général et au Cameroun en particulier, la caviaculture pourrait contribuer à la résolution de l’insécurité alimentaire et de la menace de la biodiversité (UICN 2005). En effet, elle constitue la forme de préservation ex – situ des espèces fauniques et une source non négligeable de protéines (Fantondji et al 2004). Nkidiaka (2004) et Pamo et al (2005) soulignent que la caviaculture semble être l’une des solutions durables pour répondre aux besoins protéiques. La grande vitesse de croissance de cobaye, sa viande maigre et riche en protéines constituent des atouts majeurs pour sa production (Bindelle et Picron 2003). L’alimentation de cette espèce animale est essentiellement à base de déchets de cuisine. Ceci ne permet pas à l’animal d’extérioriser son potentiel génétique (Niba et al 2004b). L’amélioration de la productivité du cobaye s’avère indispensable. En élevage en général et en caviaculture en particulier, l’alimentation joue un rôle de choix (Tchoumboué 2001, Kouakou et al 2012 ; Bindelle et Picron 2013). L’intensification de la production caviacole passe surtout par l’amélioration de l’alimentation (Bindelle et Picron 2013). Il est donc nécessaire de déterminer les besoins réels du cobaye afin d’asseoir de façon rationnelle la table de rationnement pour cette espèce. Parmi les macronutriments, les protéines constituent le principal facteur limitant (Kondombo et al 2003). Une alimentation contenant des quantités optimales de protéines améliorerait les performances de croissance et de reproduction des cochons d’Inde (Fonteh et al 2005 ; Bindelle et Picron 2013 ; Noumbissi et al 2014 ; Miégoué 2016). De meilleures viabilités sont observées chez les cobayes recevant une alimentation riche en protéines (Kouakou 2016 ; Miégoué 2016 et Noumbissi 2016). Compte tenu du coût élevé des compléments protéiques couramment utilisés en alimentation animale, il apparaît que l’apport requis des protéines alimentaires dans la ration des cobayes pourrait réduire leur coût de production sans nuire à leur performance (Kouakou et al 2010). L’objectif de ce travail est donc de déterminer les besoins en protéines alimentaires des cobayes en croissance à l’Ouest-Cameroun.


Matériel et méthodes

Site expérimental

L’étude a été conduite entre avril et décembre 2015 à la Ferme d’Application et de Recherche (FAR) de l’Université de Dschang, située dans les hautes terres de l’Ouest-Cameroun à une altitude de 1 410 m, à la longitude Est de 10° 26’ et la latitude Nord de 5° 26’. Cette région reçoit entre 1 500 et 2 000 mm d’eau par an, avec une température allant de 10° à 25°C. Le climat est équatorial de type camerounien d’altitude avec une courte saison sèche allant de mi-novembre à mi-mars et une longue saison pluvieuse de mi-mars à mi-novembre.

Animaux

54 cobayes sevrés, âgés de 3 semaines, ont été répartis en 3 lots homogènes de 18 animaux (9 mâles et 9 femelles) chacun, d’un poids moyen comparable au départ.

Conduite de l’essai

Au sevrage, les jeunes animaux ont été sexés et envoyés dans les loges de croissance. Trois rations alimentaires formulées ont été utilisées pendant toute la période de croissance des sevrons. Les rations RC1, RC2 et RC3 contenaient respectivement 14 %, 16 % et 18 % de protéines brutes.

Les rations alimentaires ont été constituées ainsi qu’il suit :

- RC14 = Ration avec 14 % de protéines (Lot1, n = 18)

- RC16 = Ration avec 16 % de protéines (Lot2, n = 18)

- RC18 = Ration avec 18 % de protéines (Lot3, n = 18)

Les rations RC1, RC2 et RC3 ont été distribuées, chaque jour entre 8 et 9 heures, respectivement aux lots 1, 2 et 3. Les jeunes animaux sevrés à l’âge de 3 semaines ont été constitués en trois lots homogènes et ont été suivis individuellement jusqu’à 8 semaines d’âge où ils ont été tous utilisés pour l’évaluation des caractéristiques de la carcasse et du tube digestif.

Les animaux des différents lots ont reçu quotidiennement 31,4 g MS/animal/j d’aliment, avec un apport d’eau vitaminée à volonté (comprimé de 240 mg dans 1,5 litre d’eau). Les cobayes ont été identifiés à l’aide des boucles métalliques numérotées. A l’exception de P. purpureum, tous les autres ingrédients entrant dans la fabrication de la ration ont été achetés chez les revendeurs des sous-produits agricoles de la ville de Dschang. P. purpureum, récolté à la FAR, était haché, séchée, broyé et ensuite était incorporé dans les différentes rations. Un échantillon de 100 g a été prélevé pour chaque aliment expérimental et séché à 60° C jusqu’à poids constant dans une étuve ventilée de marque Gallemkamp. Les échantillons ont été broyés aux mailles de 1 mm et conservés dans des sachets en plastique en vue des différentes analyses bromatologiques. Trois rations expérimentales iso-énergétiques (énergie digestible = 2 800 Kcal / kgMS) ont été formulées, contenant respectivement 14 %, 16 % et 18 % de protéines brutes, pour cet essai de croissance. Les rations ont été présentées aux animaux sous forme de granulés de 4 mm de diamètre. La composition des différentes rations expérimentales est présentée dans le tableau 1.

Tableau 1. Formule et composition chimique des rations expérimentales pour la période de croissance.

Ingrédients

Proportion des ingrédients (%)

PB14 (14%)

PB16 (16 %)

PB18 (18 %)

Maïs

23

22

18

Résidus de semoule de manioc

8

7,5

8

Son de blé

34,5

34

32

Tourteau de coton

0

2

5

Tourteau de soja (49%)

0

1

4

Farine de poisson (60%)

7

9

9

Farine de coquillage

2

2

2

Sel iode

1,5

1,5

1

Pennisetum purpureum

23

20

20

Prémix 2 %*

1

1

1

Total

100

100

100

Composition chimique

MS (%)

89,8

93,5

90,4

MO (%MS)

85,4

84,7

83,2

Protéine brute (%MS)

14,0

16,1

18,1

Cellulose brute (%MS)

12,3

11,6

11,9

Cendres (%MS)

14,7

15,3

16,8

Ca

1,45

1,48

1,49

P

0,72

0,79

0,79

Ca/P

1,88

1,87

1,89

ED (Kcal/kgMS)

2806

2807

2808

ED/PB

200

175

155

* Vit A : 3 000 000 UI, Vit D 3 :600 000 UI, Vit E :4 000 mg, Vit K : 500 mg, Vit B1 : 200 mg, Vit B2 : 1 000 mg, Vit B6 : 400 mg, Vit B12 : 4 mg, Fer : 8 000 mg, Cu : 2000 mg, Zn : 10 000 mg, Se : 20 mg, Mn : 14 000 mg, Méthionine : 200 000 mg, Lysine : 78 000 mg. RC1 : ration croissance contenant 14% de PB ; RC2 : ration croissance contenant 16% de PB ; RC3 : ration croissance contenant 18% de PB.

Collecte des données

Tous les matins, les refus alimentaires et les crottes ont été nettoyés avant toute nouvelle distribution d’aliments. Les pesées des jeunes ont été faites de façon hebdomadaire jusqu’ à la 8è semaine d’âge. Concernant le poids des refus alimentaires, il a été fait de façon quotidienne jusqu’ à la 8è semaine d’âge également ; ceci a permis de déterminer l’indice de consommation de chaque animal. A la fin de l’essai de croissance des jeunes, tous les animaux, mis à jeun pendant 12 h et pesés, ont été abattus par dislocation cervicale puis éviscérés pour l’évaluation des caractéristiques de la carcasse et des organes du tube digestif. Le poids de la carcasse avec et sans tête, de la carcasse sans tête ni peau, du tube digestif entier et du foie ont été enregistrés. Ensuite le poids et la longueur du petit intestin, du gros intestin et du caecum ont été également déterminés. Les pesées ont été effectuées à l’aide de la même balance digitale et la prise des mesures à l’aide d’un mètre ruban gradué au centimètre.

Analyses statistiques

Les données sur la croissance des jeunes et les caractéristiques de la carcasse ont été soumises à l’analyse de la variance à 2 facteurs (ration et sexe) suivant le MLG. Lorsque les différences étaient significatives entre les traitements, les moyennes étaient séparées par le test de Duncan au seuil de 5 %.


Résultats

Effet du niveau de protéines alimentaires sur quelques performances des cochonnets au cours de la période post-sevrage

Le taux de viabilité le plus élevé (100%) avec les mâles a été enregistré chez les animaux alimentés aux rations ayant des taux de 16% et 18% de protéines brutes (PB) et la plus faible (88,9%) chez ceux soumis à la ration contenant 14% de PB. Chez les femelles, le taux le plus élevé (100%) a été enregistré chez les animaux alimentés à la ration contenant 18% de PB suivi de celui des cobayes nourris à la ration contenant 16% de PB (88,9%), et le plus faible (77,8%) chez ceux soumis à la ration ayant un taux de 14% de PB. Indépendamment du sexe, le taux de viabilité des jeunes après le sevrage a été de 100% chez les animaux nourris à la ration ayant un taux de 18% de PB. Les cochonnets soumis à la ration contenant 14% de PB ont présenté le taux de viabilité le plus faible (83,3%). La ration contenant 16% de PB a permis d’obtenir un taux de viabilité de 94,4% chez les animaux.

Tableau 2. Quelques performances des animaux au cours de la période post-sevrage en fonction des
traitements et du sexe.

Paramètres

Sexe

Traitements

PB14

PB16

PB18

Sevrons morts avant 8 semaines

1

0

0

2

1

0

♂+♀

3

1

0

 

Cochonnets âgés de 8 semaines

8

9

9

7

8

9

♂+♀

15

17

18

 

Taux de viabilité post-sevrage (%)

88,9

100

100

77,8

88,9

100

♂+♀

83,3

94,4

100

 

Taux de mortalité post-sevrage des sevrons (%)

11,1

0,00

0,00

22,2

11,1

0,00

♂+♀

16,7

5,56

0,00

PB14, PB16, PB18: 14 % ; 16 % ; 18 % de protéines alimentaires respectivement. ♂ : mâle ; ♀ : femelle.

Effet du niveau de protéines alimentaires sur la croissance pondérale des jeunes cobayes post-sevrés

Evolution pondérale post-sevrage des jeunes cobayes

Les poids des animaux ont été croissants de la 3ème à la 8 ème semaine. En effet, au cours de cette période, le poids moyen des cobayes nourris à la ration ayant un taux de 18% de PB (PB18) est passé de 164 g à 214 g. Ceux des animaux soumis aux rations contenant des taux de 16% (PB16) et 14% (PB14) de PB, sont passés de 164 g à 221 g et de 164 g à 182 g respectivement. La croissance pondérale totale enregistrée est de 49,9 g ; 56,8 g et 18,1 g respectivement pour les lots PB18, PB16 et PB14. De la 4ème à la 6ème semaine, les poids moyens des animaux soumis aux rations contenant 16% et 18% de PB sont restés comparables (p>0,05) mais significativement (p<0,05) plus élevés que celui obtenu chez les cobayes alimentés à la ration contenant 14% de PB. Par ailleurs, à la 7ème semaine, le poids moyen des animaux soumis à la ration contenant 16% de PB a été significativement (p<0,05) plus élevé que ceux des cobayes ayant dans leurs rations 18% et 14% de PB ; celui des cobayes nourris à la ration contenant 18% de PB a eté significativement (p<0,05) supérieur à celui des animaux ayant un taux de 14% de PB dans leur ration. A la 8ème semaine, les poids moyen des animaux nourris aux rations contenant 16% et 18% de PB sont restés comparables (p>0,05) mais significativement (p<0,05) plus élevés que celui obtenu chez les cobayes soumis à la ration ayant 14% de PB.

PB14, PB16, PB18:14 % ; 16% ; 18% de taux de protéines alimentaires respectivement.
Figure 1. Evolution pondérale des jeunes cobayes, du sevrage à la 8 ème semaine d’âges, en fonction des rations alimentaires
Evolution pondérale post-sevrage des jeunes cobayes mâles

Pendant la période comprise entre la 3ème et la 8ème semaine d’âge, le poids moyen des cobayes soumis à la ration contenant 18% de PB est passé de 168 g à 216 g. Ceux des animaux nourris aux rations contenant 16% et 14% de PB sont passés de 168 g à 228 g et de 168 g à 191 g respectivement. La croissance pondérale totale enregistrée est de 48,4 g ; 60,2 g et 23,1 g respectivement pour les animaux des lots PB18, PB16 et PB14. Les poids des animaux ont été donc croissants durant cette période. Cependant, à la 4ème semaine, le poids moyen des animaux soumis à la ration contenant 18% de PB est resté comparable (p>0,05) à celui des cobayes nourris aux rations ayant 14% et 16% de PB, mais celui des animaux alimentés à la ration contenant 16% de PB a été significativement (p<0,05) plus élevé que celui obtenu chez les cobayes nourris à la ration ayant 14% de PB. Par ailleurs, de la 5ème à la 6 ème semaine, le poids moyen des animaux soumis à la ration contenant 16% de PB et celui des cobayes soumis à la ration RC3 (18% de PB) sont restés comparables (p>0,05) mais significativement (p<0,05) plus élevés que celui des cobayes du lot RC1 (14% de PB). A la 7ème et 8ème semaine, le poids moyen des animaux soumis à la ration ayant 16% de PB a été significativement (p<0,05) plus élevé que ceux des cobayes alimentés aux rations ayant 18% et 14% de PB ; celui des cobayes nourris à la ration contenant 18% de PB a été significativement (p<0,05) supérieur à celui des animaux du lot PB14 (14% de PB).

PB14, PB16, PB18: 14 % ; 16 % ; 18 % de taux de protéines alimentaires respectivement.
Figure 2. Evolution pondérale des jeunes cobayes mâles, du sevrage à la 8 ème semaine d’âges, en fonction des rations alimentaires

Evolution pondérale post-sevrage des jeunes cobayes femelles

Les poids des animaux ont été croissants de la 3ème à la 8 ème semaine. En effet, au cours de cette période, le poids moyen des cobayes nourris à la ration ayant 18% de PB est passé de 161 g à 212 g. Ceux des animaux nourris aux rations ayant 16% et 14% de PB sont passés de 160 g à 214 g et de 160 g à 173 g respectivement. La croissance pondérale totale enregistrée est de 51,4 g ; 53,5 g et 13,1 g respectivement pour les cobayes soumis aux rations ayant 18% ; 16% et 14% de PB. De la 4 ème à la 8ème semaine, les poids moyens des animaux nourris aux rations contenant 16% et 18% de PB sont restés comparables (p>0,05) mais significativement (p<0,05) plus élevés que celui obtenu chez les cobayes alimentés à la ration contenant 14% de PB.

PB14, PB16, PB18: 14 % ; 16 % ; 18 % de taux de protéines alimentaires respectivement.
Figure 3. Evolution pondérale des jeunes cobayes femelles, du sevrage à la 8ème semaine d’âges, en fonction des rations alimentaires
Effet du niveau de protéines alimentaires sur les caractéristiques de la carcasse et sur les organes impliqués dans la digestion chez le cobaye
Effet du niveau de protéines alimentaires sur les caractéristiques de la carcasse

Chez les mâles, la ration PB16 (16% de PB) a permis d’obtenir le poids et le rendement carcasse sans tête les plus élevés, 99,3±3,3 g et 43,5±1,7 % respectivement, et la ration PB14 (14% de PB) le poids et le rendement carcasse sans tête les plus faibles, 69,6±5,2 g et 36,4±1,7 % respectivement. Le poids et le rendement carcasse sans tête des animaux soumis à la ration contenant 16% de PB ont été significativement (p<0,05) plus élevés que ceux des cobayes alimentés aux rations contenant 18% et 14% de PB ; ceux des animaux soumis à la ration PB18 (18% de PB) ont été significativement (p<0,05) supérieurs à ceux des cobayes ayant dans leur ration 14% de PB. Chez les femelles, la ration ayant 16% de PB a permis d’obtenir le poids et le rendement carcasse sans tête les plus élevés, 87,2±5,4 g et 41,0±1,5 % respectivement, et la ration ayant 14% de PB les plus faibles (57,4±6,1 g et 33,2±1,9 % respectivement). L’analyse statistique ressort que le poids et le rendement carcasse sans tête des cobayes soumis aux rations contenant 16% et 18% de PB sont restés comparables (p>0,05) mais significativement (p<0,05) plus élevés que ceux obtenus chez les animaux nourris à la ration ayant 14% de PB. Indépendamment du sexe, la tendance est restée identique à celle observée chez les mâles.

Tableau 3. Poids vifs moyens à l’abattage et rendements carcasses chez le cobaye âgé de 8 semaines, en fonction des rations et du sexe.

Caractéristiques

Traitements

ESM

Prob.

PB14(14 % )

PB16(16 % )

PB18(18 % )

Poids à l’abattage à 8 semaines (g)

191±9c

228±9a

216±9b

3,47

0,001

173±10b

214±7a

212±9a

4,09

0,001

♂+♀

183±13b

221±11a

214±9a

2,76

0,001

Carcasse sans tête (g)

69,6±5,2c

99,3±3,3a

89,3±7,0b

2,63

0,001

57,4±6,1b

87,2±5,4a

85,6±6,9a

3,01

0,001

♂+♀

63,9±8,4c

93,6±7,6a

87,4±7b

2,07

0,001

Rendement carcasse sans tête (%)

36,4±1,7c

43,5±1,7a

41,2±1,6b

0,66

0,001

33,2±1,9b

41,0±1,5a

40,4±1,7a

0,78

0,001

♂+♀

34,9±2,4c

42,4±2,0a

40,8±1,6b

0,52

0,001

Carcasse sans tête, ni peau (g)

51,3±2,6c

73,3±4,2a

65,1±6,6b

2,00

0,001

42,4±5,3b

64,3±7,6a

62,8±6,1a

2,37

0,001

♂+♀

47,1±6,1c

69,1±7,5a

63,9±6,3b

1,59

0,001

Rendement carcasse sans tête, ni peau (%)

26,9±1,2c

32,1±1,3a

30,1±1,4b

0,49

0,001

24,4±1,2b

30,1±1,0a

29,6±1,4a

0,57

0,001

♂+♀

25,7±1,7c

31,2±1,5a

29,8±1,4b

0,39

0,001

a, b et c: Les moyennes portant les mêmes lettres sur la même ligne ne sont pas significativement différentes au seuil de 5% ; PB14, PB16, PB18: 14 % ; 16 % ; 18 % de taux de protéines alimentaires respectivement ; ESM : Erreur Standard sur la Moyenne; Prob : Probabilité; ♂ = mâle ; ♀ = femelle.

Par ailleurs, chez les mâles, la ration contenant 16% de PB a permis d’obtenir le poids et le rendement carcasse sans tête ni peau les plus élevés, 73,3±4,2 et 32,1±1,3 respectivement, et la ration ayant 14% de PB le poids et le rendement carcasse sans tête ni peau les plus faibles, 51,3±2,6 et 26,9±1,2 respectivement. Statistiquement, le poids et le rendement carcasse sans tête ni peau des cobayes soumis à la ration ayant 16% de PB ont été significativement (p<0,05) plus élevés que ceux des animaux alimentés aux rations contenant 18% et 14% de PB ; ceux des cobayes nourris à la ration contenant 18% de PB ont été significativement (p<0,05) supérieurs à ceux des animaux soumis à la ration ayant 14% de PB. Chez les femelles, la ration PB16 (16% de PB) a permis d’obtenir le poids et le rendement carcasse sans tête ni peau (64,3±7,6 g et 30,1±1,0 % respectivement) les plus élevés et la ration PB14 (14% de PB) le poids et le rendement carcasse sans tête ni peau (42,4±5,3 g et 24,4±1,2% respectivement) les plus faibles. L’analyse montre que le poids et le rendement carcasse sans tête ni peau des animaux soumis aux rations contenant 16% et 18% de PB sont restés comparables (p>0,05) mais significativement (p<0,05) plus élevés que ceux obtenus chez les cobayes alimentés à la ration ayant 14% de PB. Indépendamment du sexe, la tendance est restée identique à celle observée chez les mâles.

Effet du niveau de protéines alimentaires sur les caractéristiques des organes impliqués dans la digestion chez le cobaye

Les poids, les rendements, la densité et les longueurs des éléments constitutifs de l’appareil digestif sont influencés par le niveau de protéines alimentaires. En effet, chez les mâles, le poids du tube digestif le plus faible (49,6±6,3 g) a été obtenu chez les cobayes alimentés à la ration PB18 (18% de PB) et le plus élevé (58,5±3,6 g) chez ceux du lot PB14 (14% de PB). Les poids du tube digestif des animaux soumis aux rations contenant 16% et 18% de PB sont restés comparables (p>0,05) mais significativement (p<0,05) plus faibles que ceux obtenus chez les cobayes alimentés à la ration ayant 14% de PB. Chez les femelles, le poids du tube digestif le plus faible (50,9±4,9 g) a été obtenu chez les cobayes alimentés à la ration ayant 18% de PB et le plus élevé (57,9±3,4g) chez ceux nourris à la ration contenant 14% de PB. L’analyse statistique révèle que le poids du tube digestif des cobayes nourris à la ration contenant 16% de PB était comparable (p>0,05) à ceux des cobayes soumis aux rations contenant 14% et 18% de PB, mais celui des animaux soumis à la ration ayant 18% de PB a été significativement (p<0,05) supérieur à celui des animaux nourris à la ration ayant 14% de PB. Indépendamment du sexe, le poids le plus faible (50,1±5,5g) a été obtenu chez les animaux alimentés à la ration contenant 18% de PB et le plus élevé (58,2±3,4) chez ceux soumis à la ration ayant 14% de PB. Le poids du tube digestif des animaux soumis à la ration contenant 18% de PB a été significativement (p<0,05) plus faible que ceux des cobayes nourris aux rations contenant 16% et 14% de PB ; celui des cobayes alimentés à la ration ayant 16% de PB a été significativement (p<0,05) inférieur à celui des animaux nourris à la ration ayant 14% de PB.

Le poids du foie (10,7±1,0 g) le plus élevé chez les mâles a été obtenu chez ceux soumis à la ration ayant 18% de PB et le plus faible (9,4±0,7) chez ceux soumis à la ration PB14 (14% de PB). Le poids du foie des cobayes nourris à la ration contenant 16% de PB était comparable (p>0,05) à celui des animaux soumis à la ration ayant 14% de PB d’une part et à celui des animaux alimentés à la ration contenant 18% de PB d’autre part. Le rendement (5,0±0,6 %) du foie le plus élevé a été enregistré chez les animaux soumis à la ayant 18% de PB et le plus faible (4,4±0,3) chez ceux des animaux alimentés à la ration ayant 16% de PB. L’analyse ressort que les rendements du foie des cobayes alimentés aux rations contenant 14% et 18% de PB ont été comparables (p>0,05) mais significativement (p<0,05) plus élevés que celui des animaux soumis à la ration ayant 16% de PB. Chez les femelles, le poids du foie le plus élevé (11,2±0,9) a été obtenu chez ceux soumis à la ration contenant 18% de PB et le plus faible (9,4±0,9) chez ceux nourris à la ration ayant 14% de PB. Les poids du foie des animaux alimentés aux rations PB14 (14% de PB) et PB16 (16% de PB) ont été statistiquement comparables (p>0,05) mais significativement (p<0,05) inférieurs à celui des animaux soumis à la ration PB18 (18% de PB). Les rendements du foie des femelles alimentées aux rations contenant 14% et 18% de PB ont été comparables (p>0,05) mais significativement (p<0,05) plus élevés que celui des cobayes nourris à la ration ayant 16% de PB. Indépendamment du sexe, les poids du foie des animaux nourris aux rations contenant 14% et 16% de PB ont été statistiquement comparables (p>0,05) mais significativement (p<0,05) inférieurs à celui des animaux soumis à la ration ayant 18% de PB. Indépendamment du sexe, les rendements du foie des animaux alimentés aux rations ayant 14% et 18% de PB ont été comparables (p>0,05) mais significativement (p<0,05) plus élevés que celui des animaux ayant 16% de PB dans leur alimentation.

La longueur du petit intestin la plus élevée (136±3) chez les mâles a été obtenue chez ceux soumis à la ration ayant 18% de PB et le plus faible (129±3) chez ceux nourris à la ration ayant 14% de PB. L’analyse statistique montre que la longueur du petit intestin des cobayes soumis à la ration PB18 (18% de PB) a été significativement (p<0,05) plus élevée que celles des cobayes alimentés aux rations ayant 16% et 14% de PB ; celle des animaux nourris à la ration contenant 16% de PB a été significativement (p<0,05) supérieure à celle des animaux nourris à la ration ayant 14% de PB. Chez les femelles, aucune différence significative (p>0,05) n’a été observée entre ces rations pour ce qui est de la longueur du petit intestin. Indépendamment du sexe, la tendance est restée identique à celle observée chez les mâles.

Chez les mâles, le poids du petit intestin ne présente aucune différence significative (p>0,05) entre les rations. Par ailleurs, chez les femelles, le poids du petit intestin des cobayes soumis à la ration ayant 16% de PB était comparable (p>0,05) à ceux des animaux nourris aux rations contenant 14% et 18% de PB ; mais celui des animaux alimentés à la ration ayant 14% de PB a été significativement (p<0,05) supérieur à celui des animaux alimentés à la ration contenant 18% de PB. Indépendamment du sexe, les poids du petit intestin des cobayes soumis aux rations contenant 16% et 18% de PB sont restés comparables (p>0,05) mais significativement (p<0,05) plus faibles que celui obtenu chez les animaux alimentés à la ration PB14 (14% de PB).

En fonction ou indépendamment du sexe, aucune différence significative (p>0,05) n’a été observée entre les densités du petit intestin quelle que soit la ration considérée. L’analyse statistique montre qu’en fonction ou indépendamment du sexe, la longueur du gros intestin des cobayes soumis à la ration PB18 (18% de PB) a été significativement (p<0,05) plus élevée que celles des cobayes soumis aux rations contenant 16% et 14% de PB ; par ailleurs, celle des cobayes alimentés à la ration ayant 16% de PB été significativement (p<0,05) supérieure à celle des animaux nourris à la ration ayant 14% de PB. En fonction ou indépendamment du sexe aucune différence significative (p>0,05) n’a été observée entre les différentes rations en ce qui concerne le poids du gros intestin. Par ailleurs, en fonction ou indépendamment du sexe, les longueurs du caecum des animaux des lots alimentés aux rations contenant 16% et 18% de PB sont restées comparables (p>0,05) entre elles mais significativement (p<0,05) supérieures à celle obtenue chez les animaux soumis à la ration ayant 14% de PB. En fonction ou indépendamment du sexe, le poids du caecum des animaux nourris à la ration contenant 18% de PB a été significativement (p<0,05) plus faible que celui des cobayes alimentés aux rations ayant 16% et 14% de PB ; celui des animaux nourris à la ration contenant 14% de PB a été, par ailleurs, significativement (p<0,05) supérieur à celui des animaux nourris à la ration contenant 16% de PB.

Tableau 4. Poids, rendements, densité et longueurs des éléments constitutifs du tube digestif chez le cobaye âgé de 8 semaines en fonction des rations et du sexe.

Caractéristiques

Traitements

SEM

Prob.

PB14 (14 %)

PB16 (16 %)

PB18 (18 %)

Poids du tube digestif (g)

 

58,5±3,6a

52,7±3,9b

49,6±6,3b

1,15

0,001

57,9±3,4a

53,8±3,9ab

50,5±4,9b

1,03

0,01

♂+♀

58,2±3,4a

53,2±3,8b

50,1±5,5c

0,77

0,001

 

Foie

Poids (g)

9,4±0,7b

9,9±0,6ab

10,7±1,0a

0,18

0,01

9,4±0,9b

10,0±0,7b

11,2±0,9a

0,23

0,001

♂+♀

9,4±0,8b

10,0±0,7b

11,0±1,0a

0,15

0,001

Rendement (%)

4,95±0,50a

4,36±0,32b

4,97±0,62a

0,11

0,02

5,39±0,30a

4,68±0,42b

5,29±0,54a

0,11

0,01

♂+♀

5,16±0,46a

4,51±0,40b

5,13±0,59a

0,08

0,001

 

Petit intestin

Longueur (cm)

129±3c

132±3b

136±3a

0,78

0,001

131±2a

133±2a

134±4a

0,70

0,17

♂+♀

130±3c

132±3b

135±4a

0,52

0,001

Poids (g)

11,2±1,2a

10,6±1,0a

10,2±0,8a

0,20

0,13

11,9±1,3a

10,9±0,7ab

10,4±0,7b

0,22

0,02

♂+♀

11,5±1,2a

10,7±0,9b

10,3±0,7b

0,15

0,001

Densité (g/cm)

0,09±0,69

0,08±0,47

0,07±0,43

0,35

0,12


♂+♀

0,09±0,67
0,09±0,82

0,08±0,43
0,08±0,51

0,08±0,27
0,08±0,37

0,56
0,46

0,12
0,10

 

Gros intestin

Longueur (cm)

80,3±4,3c

88,7±2,0b

93,2±1,5a

1,18

0,001

79,7±4,2c

87,9±2,5b

93,3±1,4a

1,27

0,001

♂+♀

80,0±4,1c

88,4±2,2b

93,2±1,4a

0,86

0,001

Poids (g)

18,4±2,7

16,9±3,3

16,2±3,8

0,65

0,39

17,9±3,0

17,3±3,0

16,4±3,0

0,59

0,61

♂+♀

18,2±2,8

17,1±3,0

16,3±3,3

0,44

0,23

 

Cӕcum

Longueur (cm)

10,7±1,0b

12,6±0,6a

13,33±1,5a

0,30

0,001

11,2±1,0b

12,6±1,0a

13,6±1,3a

0,30

0,001

♂+♀

10,9±1,0b

12,6±0,8a

13,4±1,4a

0,21

0,001

Poids (g)

33,2±1,2a

29,1±2,5b

26,3±2,9c

0,71

0,001

32,6±2,3a

29,4±2,1b

26,3±2,1c

0,69

0,001

♂+♀

32,9±1,7a

29,2±2,3b

26,3±2,5c

0,49

0,001

a, b et c: Les moyennes portant les mêmes lettres sur la même ligne ne sont pas significativement différentes au seuil de 5% ; PB14, PB16, PB18: 14 % ; 16 % ; 18 % de taux de protéines alimentaires respectivement ; ESM : Erreur Standard sur la Moyenne; Prob : Probabilité; ♂ = mâle ; ♀ = femelle.


Discussion

Effet du niveau de protéines alimentaires sur quelques performances des cochonnets au cours de la période post-sevrage

Le taux de viabilité post-sevrage plus élevé a été obtenu chez les cobayes soumis à la ration contenant 18% de PB suivi de ceux consommant la ration ayant 16% de PB. Cette différence peut être attribuée, entre autre, à l’alimentation. En effet, chez les cochonnets, l’alimentation est un facteur déterminant pour leur survie (Tchoumboué et al 2001). Les travaux de Miégoué (2016) ont fait remarquer que le taux de viabilité post-sevrage était élevé chez les cobayes recevant une alimentation contenant C. calothyrsus ou D. intortum. Cette observation est corroborée par Noumbissi (2016) qui a souligné que le taux de viabilité post-sevrage était meilleur chez les cobayes supplémentés aux feuilles fraîches de T. diversifolia. Dans la présente étude, le taux de viabilité post-sevrage le plus élevé (100 %) a été obtenu chez les cobayes recevant la ration contenant 18% de PB. Cette valeur est conforme à celles rapportées par Miégoué (2016), avec le taux de viabilité de 100 % chez des cobayes supplémentés aux C.calothyrsus ou D. intortum, mais supérieure à celle enregistrée par Noumbissi (2016), avec le taux de viabilité post-sevrage de 93,3% chez des femelles supplémentées à 9 g MS/j/animal de T. diversifolia.

Effet du niveau de protéines alimentaires sur la croissance pondérale des jeunes cobayes post-sevrés

A 8 semaines, le poids moyen le plus élevé (221 g) a été enregistré chez les cobayes nourris à la ration ayant 16% de PB (PB16). Ce poids obtenu dans la présente étude est comparable à celui rapporté par Noumbissi (2016) (231 g) chez des cobayes supplémentés à 6 g MS/j/animal de T. diversifolia, mais supérieur à celui obtenu par Niba et al (2008) (152 g) chez les cobayes âgés de 12 semaines. Par ailleurs, il est inférieur à ceux rapportés par Miégoué (2016) (317 - 332 g) chez des cobayes alimentés aux rations avec ou sans légumineuses, par Noumbissi (2016) (260 g) chez des cobayes supplémentés à 9 g MS/j/animal de T. diversifolia et par Niba et al (2004a) (364 g) chez des cobayes soumis à la ration contenant 25 % de tourteau de coton. A 8 semaines également, les mâles étaient plus lourds que les femelles. Ceci confirme les observations faites par Noumbissi (2016), par Niba et al (2004a) et par Manjeli et al (1998) selon lesquelles les mâles croissent plus vite que les femelles de la naissance à l’âge adulte. Le phénomène inverse a été observé par Miégoué (2016) ; chez cet auteur, ce sont les femelles qui croissent plus vite que les mâles. Les travaux de Pamo et al (2005) et Fonteh et al (2005) ont plutôt enregistré des résultats comparables pour les deux sexes.

Effet du niveau de protéines alimentaires sur les poids des cobayes à l’abattage et les rendements carcasses

Dans la présente étude, le poids vif à l’abattage le plus élevé (221 g) a été obtenu chez les cobayes soumis à la ration contenant 16% de PB. Cette valeur est inférieure à celles rapportées par Noumbissi (2016) (254 g) ; par Miégoué (2016) (427 g) et par Niba et al (2004a) (364 g), respectivement chez les cobayes supplémentés à 12 g MS/j/animal deT. diversifolia ; alimentés à la ration contenant D. intortum et à la ration contenant 25 % de tourteau de coton.

Le rendement de la carcasse sans tête le plus élevé (42,4 %) obtenu chez les animaux alimentés à la ration contenant 16% de PB dans cette étude, est comparable à ceux rapportés par Ngoupayou et al (1995) (45,7 %) chez les cobayes âgés de 15 semaines et par Zougou (2012) (45,9 %) chez les cobayes supplémentés à 50 g de feuilles fraîches de T. diversifolia, mais supérieur à celui rapporté par Noumbissi (2016) (35,0 %) chez les cobayes supplémentés à 6 g MS/j/animal de T. diversifolia . Par ailleurs, il est inférieur à celui rapporté par Miégoué (2016) (49,3 %) chez les cobayes alimentés à la ration contenant D. intortum et par Ngoupayou et al (1995) (50,0 %) chez les cobayes âgés de 23 semaines.

Le rendement de la carcasse sans tête, ni peau le plus élevé (31,2 %) obtenu chez les animaux nourris à la ration ayant 16% de PB, dans cette étude, est comparable à celui rapporté par Ngoupayou et al (1995) (35,9 %) chez les cobayes âgés de 15 semaines et par Zougou (2012) (33,1 %) chez les cobayes supplémentés à 50 g de feuilles fraîches de T. diversifolia, mais inférieur à celui rapporté par Ngoupayou et al (1995) (41,9 %) chez les cobayes âgés de 23 semaines.

Cette différence observée entre ces résultats serait liée, non seulement à la composition chimique des rations, surtout leur teneur en PB, mais aussi au poids et à l’âge à l’abattage des animaux. En effet, les investigations de Baeza et al (1999) ont fait ressortir que l’augmentation de l’âge à l’abattage va de pair avec l’amélioration du rendement carcasse. Par ailleurs, les investigations de Zougou (2012) ont révélé que le poids vif à l’abattage est significativement (p>0,05) corrélé aux rendements carcasse et que ces paramètres sont influencés par l’alimentation.

Effet du niveau de protéines alimentaires sur les caractéristiques des organes impliqués dans la digestion chez le cobaye

Dans la présente étude, le poids du foie a augmenté avec le niveau croissant de protéines alimentaires. Cette augmentation serait probablement due à une intense activité de cet organe qui intervient dans la détoxification des rations. Des remarques similaires ont été faites par Miégoué (2016) chez les cobayes alimentés aux rations contenant des légumineuses ; par Noumbissi (2016) chez les cobayes supplémentés aux feuilles fraîches de T. diversifolia et par Niba et al (2004a) chez les cobayes avec l’inclusion du tourteau de coton dans leur ration. Le poids du foie le plus élevé (11,0 g) a été enregistré chez les animaux soumis à la ration contenant 18% de PB. Cette valeur est supérieure à celle rapportée par Noumbissi (2016) (9,20 g) chez les cobayes supplémentés à 12 g MS/j/animal de T. diversifolia, mais comparable à celle rapportée par Miégoué (2016) (11,6 g) chez les cobayes nourris à la ration contenant D. intortum.

Les poids du petit intestin, du gros intestin et du caecum les plus élevés, respectivement 11,5 g ; 18,2 g et 32,9 g ont été observés chez les animaux soumis à la ration contenant le taux de protéines alimentaires le plus faible. Ces fortes valeurs obtenues pourraient se justifier par une mauvaise utilisation des nutriments chez les animaux nourris à une ration dont le taux de protéines alimentaires est faible. En effet, une complémentation ou supplémentation protéique permet de rehausser non seulement l’ingestion mais aussi l’utilisation digestive des nutriments (Noumbissi 2016 ; Miégoué 2016 ; Zougou 2012 ; Kouakou et al 2010). En d’autre terme, le taux de protéines alimentaire dans des proportions requises améliore la digestion des nutriments présents dans la ration contrairement à une ration pauvre en protéines alimentaires, comme c’est le cas de la ration contenant 14% de PB. En outre, le poids élevé obtenu au niveau du caecum pourrait être dû au fait que les animaux aient ingéré la plus grande quantité de fibre dans cette ration et les fibres favorisent le développement des organes impliqués dans la digestion. En effet, le cæcum chez le cobaye comme chez la plupart des pseudo-ruminants, est l’organe fortement impliqué dans la digestion, notamment de la cellulose. Le cæcum est en effet l’équivalent du rumen chez les ruminants (Lormeau 2010). C’est le site privilégié de la digestion des fibres non dégradées par les enzymes, puisqu’il abrite la flore microbienne capable de digérer la cellulose (Picron 2007). Plus l’aliment fournit des fibres, plus les micro-organismes sont sollicités et davantage se développe le cæcum qui les abrite. Ces observations rejoignent celles de Noumbissi (2016) ; Miégoué (2016) et Niba et al (2004a) chez des cobayes supplémentés respectivement aux feuilles fraîches de T. diversifolia, aux légumineuses et au tourteau de coton.


Conclusion

Il ressort de cette étude que :


Références bibliographiques

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Received 20 December 2016; Accepted 17 March 2017; Published 1 May 2017

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