Livestock Research for Rural Development 27 (8) 2015 | Guide for preparation of papers | LRRD Newsletter | Citation of this paper |
L’étude s’intéresse aux caractères des incisives du mouton Rembi en mode
d’élevage agropastoral sédentaire, dans le haut plateau de l’Ouest algérien. Les
incisives de 216 moutons adultes ont été examinées.
Les résultats découvrent une incidence très élevée de la protrusion et de l’allongement des incisives chez ces moutons (55 %). La malocclusion, due à la protrusion, engendre des anomalies dentaires dont l’étiologie principale serait les carences nutritionnelles, imputées à la conduite alimentaire des troupeaux. Les moutons porteurs d’anomalies valorisent peu les parcours pauvres, et engendrent, en conséquence, des pertes économiques liées aux baisses des performances du troupeau et aux réformes précoces.
Mots-clés: anomalie dentaire, malocclusion, ovin, performance de production, système extensif
This study focused on the permanent incisor characters of Rembi sheep breed reared in agro-pastoral system in the highland of western Algeria. The incisors of 216 mature sheep were inspected, and results showed a high incidence of incisor protrusion (malocclusion), with lengthening (55%). The malocclusions engender dental defects, whose origin could be the nutritional deficiencies due to the extensive feeding management of flocks. The dental defects affect feed intake of sheep. Thus, reducing profitability of sheep farming is due to reduces live weight gain and production and premature culling.
Keywords: dental anomaly, extensive system, malocclusion, production performances, sheep
Une bonne dentition est indispensable pour une production optimale chez le mouton, particulièrement dans les milieux difficiles. De plus, elle offre un intérêt certain dans la détermination de l’âge d’un mouton en vue de la prise de décision de réforme ou de renouvèlement d’un troupeau.
Les modifications des incisives de la première dentition et leur remplacement par les incisives définitives, semblent être les éléments d'appréciation de l'âge de façon approximative chez les moutons âgés entre 1 et 5 ans (Chambon 1987). Toutefois, les informations fournies par les incisives permanentes, après éruption totale, ne sont pas très précises dans la détermination de l’âge d’un mouton (Cocquyt et al 2005 ; Ridler et West 2010), car ces caractéristiques dentaires différent selon les sujets (McGregor 2011), la race de mouton (NSW 2003 ; McGregor 2011) et particulièrement suivant les contraintes alimentaires (NSW 2003 ; Cocquyt et al 2005).
Les anomalies dentaires sont relativement courantes chez le mouton et sont souvent associées à la chute des performances productives. Cependant, les causes de nombreuses pathologies dentales sont incertaines, ce qui rend leur prévention difficile (Ridler et West 2010).
Dans les zones de culture céréalière (essentiellement d’orge) du haut plateau-occidental algérien, au climat méditerranéen semi-aride, le système alimentaire ovin, de type extensif sédentaire, repose essentiellement sur l’exploitation de pâturages pauvres. Ainsi, la lenteur de la pousse des végétations, en raison des gelées hivernales et du manque en pluviométrie, durant certaines années, fait du mouton l’animal d’élevage par excellence pour la mise en valeur de ces terres de haute plaine. D’où l’intérêt de cette étude, qui vise à dresser un diagnostic de l’état de la dentition du mouton Rembi dans son milieu naturel. De plus, toutes les races ovines algériennes sont concernées par ce sujet, étant donné que la majorité des élevages ovins sont exploités en mode extensif.
L’étude a été réalisée dans la région de Tiaret dans l’Ouest algérien, berceau de la race ovine Rembi, située à plus de 1 000 m d’altitude ; entre 35°22′ N et 1°19′E. Les élevages étudiés sont conduits en système agro-pastoral sédentaire de type extensif, exploitant des parcours pauvres, particulièrement en automne où le pâturage se compose de jeunes pousses d’orge ou de jachères. En été, les animaux sont entretenus sur les résidus de cultures de céréales (chaumes). Un rationnement de survie, d’environ 300 g d’orge ou de son de blé et de la paille, est assuré aux animaux en période hivernale.
L’étude a concerné 216 moutons adultes, appartenant à 8 troupeaux. L’examen des animaux a été effectué de manière aléatoire ; il a concerné les différents âges. Après contention et fixation de la tête de l’animal par un aide, on a procédé à l’observation des incisives : le nombre, les caractères (éruption, usure et chute), l’état d’occlusion dentaire (coaptation des incisives avec le bourrelet gingival), ainsi que la présence d’anomalies (Ridler et West 2010). Par la suite, on a mesuré la hauteur de la couronne des incisives centrales (pinces) (Morris et al 1985). Les mesures ont été réalisées au moyen d’un pied à coulisse digital (Figure 1).
Figure 1. Mesure des incisives centrales (ou pinces) |
Pour déterminer l’âge des moutons examinés, nous avons pris pour référence les intervalles définis par Ridler and West (2010), étant donné leur rapprochement avec ceux décrits chez le mouton Rembi. Au-delà de 40 mois, l’estimation de l’âge des moutons devient très aléatoire en raison de l’absence d’usure des incisives dans la majorité des cas. Pour cette raison, nous avons considéré ces moutons comme âgés.
La figure 2 montre la distribution des différentes tranches d’âges sur l’ensemble des animaux examinés. La tranche la plus représentée est celle des sujets âgés (31 %) ; suivie par ceux de 40 et 22 mois avec 23 et 22 %, respectivement. Les proportions des moutons âgés de 30 et 15 mois sont les moins représentées avec 13 et 11 %, respectivement.
Figure 2. Distribution des âges des moutons selon l’éruption des incisives permanentes. |
Tableau 1. Longueurs moyennes des incisives avec écart-types et coefficients de variation, selon l’âge du mouton. |
||||
Age (mois) |
N |
Longueur de l’incisive (mm) |
Ecart-type |
Coefficient de variation (%) |
15 |
23 |
13,9 |
1,7 |
12,6 |
22 |
47 |
16,9 |
2,2 |
12,8 |
30 |
29 |
18,2 |
2,6 |
14 |
40 |
49 |
19,3 |
2,8 |
14,5 |
L’analyse des résultats de la mensuration de la hauteur des pinces montre la présence d’écarts, révélés par le coefficient de variation au sein de chaque tranche d’âge. Cet écart augmente avec l’âge des animaux (Tableau 1). Nous avons considéré qu’une pince était longue lorsque la hauteur de sa couronne était >15 mm (Morris et al 1985). L’allongement des pinces est observé dès l’âge de 22 mois (Tableau 1 ; Figure 3) ; ainsi, nous avons répertorié 119 moutons avec des pinces allongées. Tous les animaux présentant ce caractère ont montré une protrusion d’incisives, définie comme une malocclusion dentaire (Figure 4). L’incidence de cette anomalie est très élevée, avec 55 % de l’effectif total. Cependant, dans peu de cas il s’agit de prognathisme ou de brachygnathisme sévères.
Figure 3. Longueur des pinces en fonction de l’âge des moutons |
A | B | |
Figure 4. Malocclusion dentaire due à la protrusion des incisives. (A. Vue frontale B. Vue latérale) |
Figure 5. Bouche avec six incisives: absence des coins malgré l’usure avancée des pinces et un début d’usure des 1ères mitoyennes. |
Par ailleurs, nous avons observé l’absence d’éruption des coins chez 8 sujets, malgré une usure avancée des pinces (Figure 5), et deux bouches avec 7 incisives.
En matière d’usure, on observe l’existence de deux modèles d’érosion sur la couronne de l’incisive selon le caractère de l’occlusion dentaire. Chez les moutons avec une bonne occlusion, les incisives sont courtes (<15 mm) et s’apposent parfaitement sur le bourrelet dentaire (Figure 6a). L’usure est souvent régulière et uniforme (intéresse toutes les incisives) (Figure 6 : b, c), allant jusqu’au stade du nivellement ; la table dentaire prend une forme carrée ou ronde (Figure 6 : d, e). Parfois les incisives sont réduites, du fait de la perte du revêtement, laissant un espace mitoyen en forme de V (Figure 6f). Néanmoins, les cas de nivellement observés chez les sujets âgés sont rares.
A. Bonne occlusion dentaire. | B. Usure des pinces. | C. Usure avancée des pinces et des mitoyennes. |
D. Usure régulière des incisives avec une table dentaire carrée. |
E. Incisives nivelées à table ronde chez un mouton âgé. |
F. Espacement en V entre les incisives d’un mouton âgé. |
Figure 6. Usure régulière des incisives chez des moutons de différents âges, avec une bonne occlusion dentaire. |
Chez les moutons présentant de la protrusion (malocclusion), les incisives s’allongent de manière exagérée (Figure 7a) (longueur des pinces > 20 mm chez 30 sujets, soit 14 % de l’effectif total) et souvent l’usure se limite aux pinces. Au-delà de 40 mois, la détermination de l’âge devient difficile en raison de l’absence d’usure régulière des incisives. De surcroit, les anomalies sont très fréquentes. Il s’agit généralement de phénomènes d’usures irrégulières (Figure 7b), notamment la fréquence de l’érosion frontale des pinces (Figure 7: c, d, e), due au broutage de l’herbe à même le sol et à l’ingestion de terre ; du déchaussement, dû à la rétraction de la gencive (Figure 7f) ; de la mobilité et la chute des incisives (mâchoire brisée) (Figure 7 : g, h, i). Par ailleurs, des cas isolés de défauts de moindre importance ont été observés, comme la fissure et la fracture dentaire ; la rotation et la torsion de l’incisive (Figure 7 : j, k, l).
A. Allongement excessif des incisives. |
B. Usure latérale des incisives: aspect de pyramide (effet du sol). |
C. Usure anormale des pinces. |
D. Lésion du bourrelet dentaire et usure des pinces, sur une bouche brachygnathe, dues à l’effet du sol. |
E. Abrasion frontale des pinces et fissures des 1ères mitoyennes. |
F. Déchaussement des incisives dû à la contraction de la gencive. |
G. Relâchement et déviation d’une pince. |
H. Déchaussement et perte d’incisives sur une bouche prognathe. |
I. Mâchoire brisée avec trois incisives. |
J. Pince droite fracturée. | K. Rotation de 90° de l’incisive latérale gauche (Coin). |
L. Mitoyenne tordue, suite à la chute d’une pince. |
Figure 7. Cas d’anomalies dentaires répertoriés chez le mouton Rembi. |
La malocclusion dentaire due à la protrusion des incisives est très fréquente dans les élevages étudiés. Ridler et West (2010) dans leur revue affirment que ce type d’anomalie peut-être largement répandu à l’échelle du troupeau. Par ailleurs, tous les cas de protrusion répertoriés sont accompagnés d’allongement d’incisives. Selon Aichisson et Spence (1984), ces deux problèmes sont étroitement liés.
Ainsi, l’allongement de l’incisive dû au défaut de coaptation avec le bourrelet dentaire, peut être perçu comme une tare héréditaire (Vandiest 2004). De surcroît, cette tare est très fréquente dans notre étude ; étant donné que les éleveurs du mouton Rembi ne lui attribuent aucune importance dans la sélection des animaux de remplacements et de reproducteurs.
D’autre part, la malocclusion serait étroitement liée aux différentes anomalies dentaires, comme l’érosion irrégulière ou l’absence d’usure (Aitchinson et Spence 1984 ; Morris et al 1985), la déformation et la courbure (Ridler et West 2010), la fragilité, la mobilité et la chute des incisives, engendrant une mâchoire brisée (McGregor 2011). La protrusion est accentuée par les forces de tiraillement subies par les incisives lorsque les moutons arrachent l’herbe au pâturage (Aitchison et Spence 1984 ; McGregor 2011). De plus, l’allongement des incisives est exagéré par le déchaussement du revêtement gingival, découvrant le collet de la dent, en raison de la contraction de la gencive (Morris et al 1985 ; Ridler et West 2010). Ainsi, ces phénomènes associés favoriseraient le déracinement et la chute de la dent.
En conséquence, la détermination de l’âge des moutons de plus de 40 mois, avec malocclusion dentaire, serait aléatoire en raison du défaut, voire de l’irrégularité de l’usure des incisives. Or, Chambon (1987) évoque le processus d’usure à un âge plus tardif, à partir de 60 mois, sur une bouche bien occluse.
La conduite alimentaire suivie dans le système extensif (agro-pastoral sédentaire) repose essentiellement sur l’exploitation des parcours. Or, la végétation est soumise aux contraintes du climat méditerranéen semi-aride, ce qui est susceptible d’avoir des répercussions négatives sur la croissance des moutons, en général, et sur les caractères dentaires.
En effet, en période de disette, notamment d’hiver, les animaux reçoivent une quantité limitée (d’environ 300 g) soit d’orge, soit de son de blé, comme aliment énergétique, en complément de la paille. L’orge, quand il est issu de la production locale, est souvent un aliment de bonne qualité. Toutefois, les sons de bas prix dispensés aux brebis allaitantes sont souvent de qualités douteuses, car trop farineux et/ou anciens, et sont responsables de troubles métaboliques. L’automne et au début de printemps les moutons, broutant les jeunes pousses d’orges et de jachères sont, par contre, exposés à l’alcalose ruminale, due à l’excès d’azote apporté par ce régime alimentaire simple. En été, les moutons se nourrissent exclusivement de chaumes et ingèrent de la terre en ramassant le grain.
Ainsi, les moutons avec une dentition défectueuse sont incapables de brouter correctement l’herbe courte des pâturages pauvres (Coop et Abrahamson 1972 ; Al Sadi et Younis 2010) et le broutage de l’herbe à même le sol, sablonneux et caillouteux, favorise l’apparition d’anomalies dentaires (Healy et al 1967). Egalement, le surpâturage, pratique très fréquente en système agro-pastoral, est susceptible de provoquer une accélération de l’usure dentaire, due à l’ingestion de terre (West 2002 ; Poncelet 2004 ; McGregor 2011).
Les avis des éleveurs de la région s’accordent sur les conséquences des conditions alimentaires sur la qualité de la dentition de leurs moutons ; ils assurent que la saison de naissance des agneaux serait déterminante. Ainsi, ceux nés au printemps, période alimentaire faste pour les mères, auront un allaitement suffisamment riche, leur conférant des dents puissantes exemptes d’anomalies dentaire à l’âge adulte ; d’autant plus que cette situation de largesse alimentaire se prolongera durant la saison d’été. Les agneaux naissants en automne et en hiver, périodes de disette et de fort déséquilibre alimentaire, développeront une dentition défectueuse.
Ainsi, il parait plus plausible que les anomalies dentaires soient liées aux troubles de la croissance des dents, dues aux carences nutritionnelles (Jubb et al 1992). En effet, les carences sont responsables de la mauvaise minéralisation de la dent, notamment en calcium, phosphore et en vitamines D, ce qui la prédispose aux anomalies (Brard 1994 ; McGregor 2011). Le retard d’éruption voire l’absence d’une ou de plusieurs incisives serait l’une des conséquences (Cocquyt et al 2005), comme nous le constatons pour les coins. D’ailleurs, les éleveurs de la région s’arrêtent à six incisives (sdass en langage local) pour désigner l’âge d’un mouton adulte, qui a accompli sa dentition (bouche faite), témoignant de la fréquence du phénomène.
En somme, la malocclusion et l’usure atypique des incisives conduisent à l’amaigrissement de l’animal (West 2002 ; Ridler et West 2010) et la dentition défectueuse est considérée parmi les principales causes de réforme en système extensif (Blaise 2006 ; McGregor 2011). De plus, les pertes dans les élevages concernés seront accentuées, en raison de la supplémentation alimentaire et du coût de remplacement des animaux réformés (Sargison 2008).
Cette étude montre chez le mouton Rembi une fréquence très élevée de la protrusion des incisives, responsable de la malocclusion dentaire. La fréquence d’anomalies dentaires chez les moutons à malocclusion les rend incapables de s’alimenter correctement sur les parcours pauvres, ce qui se traduit par de l’amaigrissement chez ces animaux, étant donné qu’ils ne reçoivent aucune supplémentation alimentaire. Cette situation implique, d’une part, de mauvaises performances de production et des réformes précoces ; d’autre part, il en découle une mauvaise valorisation des parcours, considérés comme unique ressource alimentaire en automne et au printemps dans la région agro-pastorale du haut plateau algérien.
Ainsi, ces résultats doivent être pris en considération dans les éventuels programmes de sélection en vue de l’amélioration de la race Rembi dans son milieu naturel (in situ) étant donné que les moutons indemnes de tares dentaires valorisent au mieux les parcours pauvres et ont une longévité supérieure.
Dans cette optique, les éleveurs de moutons, adoptant la conduite extensive, devront opter pour des naissances en début de printemps. Ils devront aussi veiller à utiliser l’orge plutôt que le son, ou du son de bonne qualité. Ils devront enfin veiller à écarter de la reproduction les animaux présentant des anomalies dentaires notables.
Les auteurs remercient vivement les éleveurs des régions de Ain-Dzarit et de Si-Haouas ; le Gérant et le Vétérinaire de la Ferme Pilote « Cherif Eddine » de Sougueur, le Responsable et les Techniciens de la Ferme Expérimentale de l’Université de Tiaret. Egalement nous remercions Mrs A. Ait Amrane, T. Belhamiti et M. Rebai, enseignants à l’Institut des Sciences Vétérinaires de Tiaret pour leur aide.
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Received 8 June 2015; Accepted 22 June 2015; Published 1 August 2015