Livestock Research for Rural Development 27 (7) 2015 Guide for preparation of papers LRRD Newsletter

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Caractéristiques de la production laitière chez la lapine locale camerounaise (Oryctolagus cuniculus)

Augustave Kenfack, Bertin Narcisse Vemo, Ferdinand Ngoula, Florence Fonteh Anyangwe, Judith Kegne Chombong, Astride Martine Magnimeza Tsambou et Joseph Tchoumboué

Département de Productions Animales, Faculté d’Agronomie et des Sciences Agricoles, Université de Dschang-Cameroun.
BP 188 Dschang-Cameroon
augustavekenfack@yahoo.fr

Résumé

La production laitière a été étudiée chez la lapine locale camerounaise à Dschang. Pour cela, 16 lapines locales adultes (10 multipares et 6 primipares) de poids moyen 3438 ± 518 g ont été utilisées. Elles ont été nourries avec un aliment complet (2 300 kcal/kg de MS d’énergie métabolisable, 17,1; 12,2; 1,20 et 0,70 % /kg MS respectivement de protéines brutes, cellulose brute, calcium et phosphore). La production de lait a été estimée par pesée des mères avant et après la tétée, trois fois par jour (04h, 12h et 20h), du 1er au 30e jour post-partum.

Le nombre de tétées a été de 1,69 ± 0,44 par lapine et par jour et la durée moyenne de la tétée a été de 3 minutes 15 secondes. La quantité moyenne de lait produit a été de 81,8 ± 25,4 g par tétée et de 138 ± 22,5 g par jour. Cinquante pourcent des allaitements ont été enregistrés à 04h, 24% à 12h et 26% à 20h. La durée de l’allaitement a diminué régulièrement entre le début et la fin de l’essai. Le pic de production, de 167 g/jour, a été atteint au 21e jour post-partum. La quantité de lait produit par jour a été plus élevée chez les multipares comparées aux primipares. La production de lait par tétée a été plus élevée (p˂0,05) à 04h (91,7 ± 32,1 g) qu’à 12h (23,7 ± 14,9 g) et 20h (33,3 ± 19,2 g). Entre la quantité de lait produit et le poids de la portée a existé une régression (y=2,19x-840) (du jour 1 au jour 21) et une corrélation positive et très forte (R2 =0,99 et r = 0,99). La corrélation a été négative entre la quantité de lait produit et la durée de l’allaitement (r = -0,80).

Mots-clés: allaitement, durée de lactation, parité, pic de lactation, quantité



Characteristics of milk production in the Cameroonian local rabbit (Oryctolagus cuniculus)

Abstract

The milk production was studied in Cameroonian local rabbit. Sixteen adult does (10 multiparous and 6 primiparous) weighing 3438 ± 518g were used. All the females fed with same diet (2300kcal/kg.DM of metabolizable energy, 17.1; 12.2; 1.20 and 0.70%/kg.DM of proteins, crude fiber, calcium and phosphorus respectively) throughout the experiment. The estimation of the milk production was done by weighing the does before and after suckling, three times a day (04 a.m, 12 a.m and 08 p.m), from the 1st to the 30th day after parturition.

The frequency of suckling was 1.69 ± 0.44/day and each suckling last 3minutes and 15 seconds. The average quantity of milk yielded was 81.8 ± 25.4g/suckling and 138 ± 22.8g/day. Fifty percent of suckling swere recorded at 04 a.m, 24% at 12a.m and 26% at 08 p.m. The suckling duration decreased regularly as lactation progressed. The peak of production was 167g/day and was reached at the 21st day post-partum. The quantities of milk yielded per day in multiparous does were greater (p˂0.05) than those of primiparous females. The milk production was greater (p˂0.05) at 04 a.m (91.7 ± 32.1g) than at 12 a.m (23.7 ± 14.9 g) and 20 p.m (33.3 ± 19.2). The regression(y=2.19x – 840) (from day 1 to day 21) between the milk yield and the litter weight was established. In addition, a positive and very high correlation (R2 =0.99 and r = 0.99) existed between both parameters. The correlation between the milk yield and the duration of suckling was negative (r = -0.80).

Keywords: duration, lactation peak, parity, quantity, suckling


Introduction

L’insécurité alimentaire selon le PNUD (2012) constitue un problème majeur en Afrique, compte tenu du déséquilibre entre le disponible alimentaire et la croissance démographique. La production agricole n’y semble pas suivre la tendance de l’augmentation du nombre de personnes à nourrir, ce qui est à l’origine du déficit alimentaire observé. Cette insuffisance alimentaire est étroitement liée au système d'exploitation agricole. En effet, dans le secteur de l'élevage, le mode d'élevage est un facteur susceptible de limiter l’extériorisation des potentialités des animaux (Otsobit 2008). Il en découle un déficit alimentaire au sens quantitatif et qualitatif (Teguia 2003), à l’origine de la malnutrition de la population (FAO 2002). Face à ce problème, la promotion de l’élevage, notamment celui des espèces à cycle court demeure une nécessité pour produire de la viande (Boka 2006). Le lapin ( Oryctolagus cuniculus), de par sa facilité d’élevage associée à une productivité élevée, constitue une espèce pouvant contribuer efficacement à l’accroissement du disponible en protéines animales dont ont tant besoin les populations africaines (Tchoumboué et Teguia 2004 ; Othmani-Mecif et Benazzoug 2005). Selon Lebas et Colin (2000), la production de viande de lapins au Cameroun est de 600 tonnes/an, soit une consommation de 0,039 kg/habitant/an. Elle demeure insuffisante, d’où la nécessité d’une production plus élevée. A cet effet, une production intensive des lapins devrait être envisagée, ce qui ne saurait se faire sans une bonne maîtrise de la reproduction. Ainsi, tous les maillons du processus de reproduction doivent être maîtrisés, dont la lactation

La revue de plusieurs études montre que la production laitière diffère d’une race à l’autre (Moumen et al 2009 ; Zerrouki et Lebas 2004 ; Zerrouki et al 2005 ; Mc Nitt et Lukefahr 1990 ; Szendrö et al 2010). A notre connaissance, il n’existe pas d’informations sur la production laitière de la lapine locale camerounaise. Cette absence d’informations pousse les chercheurs camerounais à utiliser des données des autres races de lapines, qui pourraient ne pas refléter la réalité chez les lapins locaux. L’objectif de cette étude est de contribuer à la caractérisation de la production laitière chez la lapine locale camerounaise.


Matériel et méthodes

ilieu et période d’étude

L’essai a été conduit entre mai et juin 2013, à la Ferme d’Application et de Recherche (FAR) de l’Université de Dschang. La FAR est située dans la zone soudano-guinéenne d’altitude de l’Ouest-Cameroun (LN 5°26ʹ, LE 10°26ʹ), à une altitude de 1 420 m. La température (ambiante) moyenne y est de 20°C et l’humidité relative généralement supérieure à 60 %.

Matériel animal, logement et alimentation

Seize lapines (Oryctolagus cuniculus) locales adultes, dont 10 multipares (ayant déjà effectué 3 mises bas chacune) et 6 nullipares de poids moyen 3438 ± 518 grammes ont été utilisées. Elles ont toutes été saillies 30 jours avant le début de l’essai. Elles ont été logées individuellement et ont reçuad libitum de l’eau potable et un aliment complet dont les caractéristiques bromatologiques sont 2 300 kcal/kg.MS d’énergie métabolisable, 17,1; 12,2; 1,20 et 0,70 %/kg.MS, respectivement de protéines brutes, cellulose brute, calcium et phosphore.

Conduite de l’essai

A la parturition, les lapines ont été transférées (sans leurs petits) dans d’autres cages individuelles préalablement identifiées. Chaque lapine était remise dans la cage de ses petits à 04 heures et toutes les 8 heures, pendant 30 jours de suite. Les reproductrices ont été pesées immédiatement avant et après chaque tétée et la variation de poids, ainsi que le temps mis par tétée ont été enregistrés.

Collecte des données et paramètres étudiés
Quantité de lait

La quantité de lait produit a été obtenue en faisant la différence de poids de la lapine avant et après la tétée. La production journalière a été la somme des quantités obtenues à 04h, 12h et 20h. Les pesées ont été effectuées tous les jours durant toute la période de l’essai, à l’aide d’une balance de capacité 10000g et de précision 1g.

Durée et fréquence d’allaitement

Le temps mis par lapine pour chaque tétée a été chronométré. Le chronomètre a été mis en marche lorsqu’au moins un lapereau s’accrochait à une tétine et arrêté immédiatement à la sortie de la reproductrice de la boîte à nid. Par la suite, la fréquence des tétées et le nombre de lapines ayant allaité ont été calculés.

Analyse statistique

Du fait de la taille inégale des échantillons, les données ont subi une transformation logarithmique avant d’être soumises à l’analyse de la variance (ANOVA) pour le facteur ‘‘moment du jour’’ et au test de Student à échantillons indépendants, pour le facteur parité. Le test de Duncan au seuil de 5% a été effectué pour séparer les moyennes.


Résultats

Evolution des caractéristiques de la production laitière chez la lapine locale

Durant les 30 jours de l’essai, la majorité des lapines a allaité irrégulièrement une, deux et trois fois par jour (figure 1). Ainsi, au moins un jour sur 30, chaque lapine a eu à allaiter deux fois par jour. Moins de 7% des lapines ont toujours allaité plus d’une fois par jour. Le pourcentage des lapines ayant atteint 3 tétées par jour a été le plus faible.

Malgré que les allaitements doubles aient été effectués par toutes les lapines de l’étude, de l’ensemble des tétées, ce sont les allaitements simples (1 fois/jour), tout en étant comparables aux allaitements doubles (2 fois/jour) qui ont été les plus fréquents et les allaitements triples (3 fois/jour) les moins fréquents (figure 2).

Figure 1: Pourcentage de lapines ayant réalisé chaque fréquence d’allaitement en 30 jours
a, b: les barres de même couleur affectées de la même lettre ne diffèrent pas significativement (P˃0,05).

Figure 2: Pourcentage des fréquences d’allaitements chez la lapine locale Camerounaise
a, b: les barres de même couleur affectées de la même lettre ne diffèrent pas significativement (P˃0,05).
Nombre d’allaitements

Le nombre d’allaitements (tétées) par jour (figure 3) a augmenté entre la première et la deuxième semaine de lactation avant de diminuer régulièrement jusqu’à la fin de l’essai. Chez les primipares cependant, l’augmentation de la fréquence d’allaitements s’est poursuivie jusqu’à la troisième semaine.

Figure 3: Evolution du nombre journalier de tétées
Durée de l’allaitement

La durée d’allaitement (figure 4) a diminué régulièrement tout au long de l’essai, quelle que soit la parité. Indépendamment de la parité, elle a été successivement de 3 minutes 43 secondes ; 3 minutes 15 secondes ; 3 minutes 3 secondes et 3 minutes 1 seconde respectivement de la première à la quatrième semaine.

Figure 4: Evolution de la durée d’allaitement de la mise bas à 30 jours post-partum
Quantité de lait produit par allaitement (tétée) et par jour

La quantité de lait produit par allaitement (figure 5) s’est accrue du début à la fin de l’essai chez les multipares. Par contre chez les primipares, elle a augmenté entre la première et la deuxième semaine de lactation et diminué ensuite jusqu’à la fin de l’essai.

Figure 5: Evolution de la quantité de lait produit par allaitement

La production journalière de lait (figure 6) a rapidement augmenté durant la première semaine de lactation, quelle que soit la parité, puis lentement les deux semaines suivantes, pour atteindre le pic au 21ème jour post-partum. A partir du pic, la quantité de lait produit a diminué lentement jusqu’à la fin de l’essai au 30ème jour de lactation.

Figure 6: Evolution de la production journalière de lait de la mise bas à 30 jours post-partum
Influence de la parité et du moment du jour sur la production laitière chez la lapine locale

Il ressort du tableau 1 que la durée moyenne d’allaitement et les quantités moyennes de lait produit par allaitement et par jour ont été plus élevées chez les lapines multipares. Par contre, le nombre moyen d’allaitements par jour a été plus élevé chez les primipares.

Tableau 1: Variation de quelques caractéristiques de la production de lait en fonction de la parité (30 premiers jours de lactation)

Caractéristiques

Parité

SEM

Prob.

Multip.
(n=10)

Primip.
(n=6)

Moy.
(n=16)

Nombre d’allaitements/jour

1,64a

1,77a

1,71

0,12

0,60

Durée d’allaitement (s)

189a

182a

185

9,63

0,74

Quantité de lait/allait (g)

95,8a

71,8a

83,8

5,98

0,07

Quantité de lait/jour (g)

152a

124b

138

4,67

0,01

a, b, sur la même ligne, les valeurs affectées de la même lettre ne diffèrent pas significativement (P?0,05). (n): nombre d’animaux. allait =allaitement ; Moy: moyenne ; Multip: multipares ; Primip: primipares.

Le tableau 2 montre que les quantités moyennes de lait produit par allaitement et par jour et le nombre d’allaitements ont été les plus basses à 12h, se sont accrues à 20h et davantage à 04h. A l’inverse, la durée de l’allaitement a été plus longue le jour que la nuit.

Tableau 2: Variation de quelques caractéristiques de la production de lait en fonction du moment du jour (30 premiers jours de lactation)

Caractéristiques

Moment du jour

ESM

Prob.

04H (n=16)

12H (n=16)

20H (n=16)

Nombre d’allaitements/jour

0,86a

0,43b

0,45b

0,05

0,00

Durée d’allaitement (s)

185a

206a

185a

10,9

0,29

Quantité de lait/allait (g)

97,3a

47,1c

74,6b

6,13

0,00

Quantité de lait/jour (g)

83,2a

20,6b

32,6b

5,35

0,00

a, b, sur la même ligne, les valeurs affectées de la même lettre ne diffèrent pas (P?0,05). (n): nombre d’animaux; allait: allaitement.

Relations entre la production de lait et le poids des lapereaux

Tableau 3 : Relations entre la production de lait et le poids des lapereaux

Parité

Equation de
régression

Coefficient de
détermination (R2)

Coefficient de
corrélation (r)

Signification du
coefficient de régression

Multipares (n=10)

y =2,20x - 885

R2 =0,99

r =0,99***

2,20 x 10-16***

Primipares (n=6)

y =2,16x - 756

R2 =0,99

r =0,99***

2,20 x 10-16***

Moyenne (n=16)

y =2,19x - 840

R2 =0,99

r =0,99***

2,20 x 10-16***

(n): nombre d’animaux. y = quantité de lait et x = poids de la portée de j1-j21 .

La relation entre la production de lait et le poids de la portée du jour 1 au jour 21 (tableau 3) a été positive, très forte et hautement significative (p˂0,05). Elle ne semble pas affectée par la parité. Ainsi, le coefficient de détermination (R2) et le coefficient de corrélation (r) ont été similaires entre les deux parités. Aussi, les équations de régression ont été très proches entre les parités.

Relations entre la quantité de lait produit et la durée de l’allaitement

La régression et la corrélation entre la quantité de lait et le temps de l’allaitement (tableau 4) ont été significatives (p˂0,05) quelle que soit la parité. Le coefficient de détermination (R2) et le coefficient de corrélation (r) ont été moyens dans tous les cas. Le temps mis par allaitement a négativement été corrélé à la quantité de lait produit.

Tableau 4 : Relations entre la production de lait et la durée de l’allaitement

Parité

Equation de
régression

Coefficient de
détermination (R2)

Coefficient de
corrélation (r)

Signification du
coefficient de régression

Multipares (n=10)

y = - 1,04x + 300

R2 = 0,54

r = -0,73***

4,10 x 10-6***

Primipares (n=6)

y =- 0,28x + 122

R2 = 0,42

r = -0,65***

1,15 x 10-4***

Moyenne (n=16)

y =-0,77x + 234

R2= 0,64

r = -0,80***

1,25 x 10-7***

(n): nombre d’animaux. y = quantité de lait et x = durée de l’allaitement.


Discussion

Chez la lapine locale, même si le nombre moyen d’allaitements tend vers les fréquences de 1 à 2 par jour rapportées par Lebas (2008) et Salissard (2013), plusieurs femelles ont permis jusqu’à 3 tétées par jour. Toutefois, l’on peut constater dans la présente étude que le temps mis par allaitement s’est situé dans l’intervalle (2 à 5 minutes) observé par Salissard (2013) et Lebas (2008).

La quantité de lait produit par jour a été inférieure à celle obtenue chez des lapines Pannone blanche multipares (212g) par Szendrö et al (2010), Californienne (158g) aux Etats-Unis d’Amérique par Mc nitt et Lukefahr (1990), des lapines hybrides INRA (252g) en France par Fortun-Lamothe et Sabater (2003); des lapines hybrides (non précisées) (203g et 262g) en Belgique par Maertens et al (2006) et comparable à celles rapportées chez le Néozélandais (137g) et le Satin blanc (127g) aux Etats-Unis par Mc nitt et Lukefahr (1990). Elle a été supérieure à la production de la lapine locale algérienne remise en reproduction 2 et 10 jours post-partum (78,9g et 112g respectivement) en Algérie par Moumen et al (2009), la lapine locale Kabyliènne (104g) en Algérie par Zerrouki et Lebas (2004) et Zerrouki et al (2005), le Giza blanc (100g) en Algérie par Khalil (1994), le Palomino (120g) aux Etats-Unis d’Amérique par Mc nitt et Lukefahr (1990). La quantité de lait produit serait très variable avec la race de lapine, toutes les races n’ayant pas le même potentiel laitier.

La baisse régulière de la durée de tétée avec la progression de la lactation a été comparable à celle décrite par Lebas (2008). Cette baisse pourrait être attribuée à l’aptitude grandissante des lapereaux à vider les glandes mammaires.

La production plus importante de lait chez les multipares par rapport aux primipares serait liée à la présence éventuelle dans la glande mammaire d’un nombre plus grand de cellules sécrétrices. En effet, il est connu que la mise en place du tissu glandulaire de la mamelle se poursuit après les premières gestation et lactation (Delouis et al 2001; Houdebine 2007), autrement dit, la production de lait augmente avec le numéro de mise bas. L’infériorité des primipares pour ce qui est de ce paramètre était donc prévisible.

La production de lait augmente avec la semaine de lactation jusqu’au pic. Dans la présente étude, l’augmentation de la quantité de lait produit par allaitement durant les 3 premières semaines de lactation serait la conséquence de l’augmentation progressive du nombre de cellules sécrétrices de la glande mammaire, sous l’action des hormones lactogènes (Delouis et al 2001; Neville et al 2002; Houdebine 2007; Bouguyon 2007). En effet, la mise en place des alvéoles mammaires continue après la mise-bas (Houdebine, 2007). La baisse régulière de cette quantité observée à la fin de l’essai serait due à une arrivée progressive des cellules sécrétrices en fin d’activité sécrétoire (Delouis et al 2001).

Le pic de lactation dans notre étude a été atteint plus tard que ceux rapportés par Moumen et al (2009) chez la lapine locale algérienne inséminée 2 et 10 jours post-partum (14e et 15e jour); Mc nitt et Lukefahr (1990) aux Etats-Unis d’Amérique chez les lapins Californien et Palomino (19,4 et 18,4 jours respectivement). Cependant, il a été atteint à une date comparable à celle observée chez le Satin blanc (21,3 jours) aux Etats-Unis d’Amérique par Mc nitt et Lukefahr (1990). Par ailleurs, la lapine locale du Cameroun a donné au pic, une quantité inférieure à celles obtenues par Mc nitt et Lukefahr (1990) (220g), Fortun-Lamothe et Sabater (2003), Maertens et al (2006) respectivement chez le Californien, chez des lapines hybrides INRA (315g) et chez des lapines hybrides (non précisées) (256g et 317g). Par contre, elle a été supérieure aux valeurs observées par Mc nitt et Lukefahr (1990) chez le Palomino (150g); Zerrouki et al (2005), chez la lapine locale Kabyliènne (Algérie) (147g). Le pic correspondrait à la date à laquelle les glandes mammaires renferment le plus grand nombre de cellules sécrétrices actives.

Le nombre d’allaitements enregistrés à 04h a été significativement plus élevé comparativement aux autres moments du jour. Ce résultat confirme les observations de Lebas (2008) et de Salissard (2013) selon lesquelles les lapines allaitent généralement très tôt le matin. La quantité de lait produit à 04h a été significativement plus élevée. Cette différence pourrait être due au rythme nycthéméral de la production des hormones de lactation, en particulier la prolactine. En effet, la sécrétion de PRL en 24 heures se fait suivant un profil bimodal, avec un minimum vers midi et deux phases d’activité accrue : la première, de moyenne amplitude, en fin d’après-midi et la seconde, de forte amplitude, après l’endormissement, culminant vers le milieu du sommeil chez la femme (Linkowski et al 1994).


Conclusion


Bibliographie

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Received 1 May 2015; Accepted 31 May 2015; Published 2 July 2015

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