Etude comparée de la croissance et de la survie des hybrides Sarotherodon melanotheron x Oreochromis niloticus, de O. niloticus et des tilapias autochtones des lagunes ivoiriennes (S. melanotheron et Tilapia guineensis)
M Gbaï, K Yao, Y N Amon et B C Atse*
Université Nangui Abrogoua, UFR Sciences de la Nature, Laboratoire de Biologie et Cytologie Animales,
02 BP 801 Abidjan 02, Côte d’Ivoire
yao_kou2002@yahoo.fr
* Centre de Recherches Océanologiques (CRO), Département d’aquaculture,
BP V 18 Abidjan, Côte d’Ivoire
Résumé
La croissance de l’hybride issu du croisement intergénérique ♂
Sarotherodon melanotheron x ♀ Oreochromis niloticus a été
comparée à celles des tilapias autochtones des lagunes (S. melanotheron
et Tilapia guineensis) et de O. niloticus en vue
d’identifier une espèce plus intéressante pour l’élevage lagunaire. L’étude
a consisté à suivre en pré-grossissement pendant 112 jours, dans des bacs en
béton (2x2x1 m) alimentés d’eau lagunaire, des alevins mâles des différentes
espèces de poissons, de poids moyens compris entre 14,8 g et 16,6 g, à la
densité de 12 poissons/m3.
Les pourcentages de survie de l’hybride (88,6 %), des espèces autochtones S.
melanotheron (90 %) et T. guineensis (85,7 %) ont été meilleurs comparés à
celui de O. niloticus (52,8 %). En ce qui concerne la croissance, l’hybride
a enregistré un gain moyen quotidien de 0,53 g /j, inférieur à celui de O.
niloticus (0,75 g/j) mais supérieur à ceux de S. melanotheron (0,38 g/j) et
de T. guineensis (0,26 g/j). Ces résultats montrent que l’hybride présente
une meilleure croissance que celles des espèces de tilapias autochtones des
lagunes et serait un excellent candidat pour l’élevage des poissons dans ce
milieu.
Mots clés: aquaculture, cichlidae, croisement intergénérique, poisson, potentiel zootechnique
Growth and survival of hybrid Sarotherodon melanotheron x Oreochromis niloticus, O. niloticus and indigenous tilapias of the Ivorian lagoon (S. melanotheron and Tilapia guineensis)
Abstract
Growth of intergeneric hybrids ♂ Sarotherodon melanotheron x ♀
Oreochromis
niloticus was compared to those of lagoon indigenous tilapias (S.
melanotheron and Tilapia guineensis) and O. niloticus in order to identify a
potential candidate species for fish farming in brackish water. The study
was carried out on males of species weighing 14,8 g to 16,6 g, in brackish
water, in concrete tanks (2x2x1 m) during 112 days at density of 12 fish.m-3.
The survival rates of hybrids (88.6 %), indigenous species S.
melanotheron (90 %) and T. guineensis (85.7 %) were better
than those of O. niloticus (52.8 %). Daily weight gain of hybrids
(0.53 g.day-1) was lower than that of O. niloticus (0.75
g.day-1) but higher than for indigenous tilapia S.
melanotheron (0.36 g.day-1) and T. guineensis (0.26
g.day-1). The hybrid displayed better growth than indigenous
tilapia species and would be an excellent candidate for fish farming in the
lagoon environment.
Key words: aquaculture, Cichlidae, fish, intergeneric crossing, zootechnical potential
Introduction
En Afrique en général et en Côte d’Ivoire en particulier, la production de
poissons d’élevage reste faible malgré les vastes étendues d’eaux
continentale et lagunaire. Cette production piscicole est essentiellement
réalisée en eau douce et est dominée à 90% par le tilapia Oreochromis
niloticus (Linneaus 1758). La pisciculture en eau saumâtre tarde à prendre
son essor faute d’espèces intéressantes au plan zootechnique. En effet,
O.
niloticus s’adapte mal au milieu lagunaire ; des mortalités allant de 20 à
70% sont constatées (Doudet 1992). Dans les années 2000, des travaux ont été
néanmoins réalisés dans ce milieu dont le but est de réduire son coût de
production par le remplacement de la farine de poisson plus onéreuse par le
tourteau de soja (Koumi et al 2009). Cependant, la rentabilité économique de
la production de O. niloticus reste problématique du fait de sa mauvaise
adaptabilité dans ce milieu. Dans les années 80, deux espèces autochtones
des lagunes ont fait l’objet d’étude afin d’estimer leurs performances
zootechniques. Il s’agit de Sarotherodon melanotheron (Rüppel 1852) et
Tilapia guineensis (Bleeker 1852). Elles sont bien adaptées au milieu
lagunaire mais leur croissance a été jugée médiocre et ne permet pas
d’envisager une production intensive commerciale (Legendre 1986 ; Legendre
et al 1989). D’autres espèces telles que les silures (Heterobranchus
longifilis, Clarias gariepinus et leurs hybrides) ont également fait l’objet
d’étude dans ce même milieu. La croissance de ces dernières espèces est
forte mais les mortalités sont massives dans les premiers stades d’élevage
(Legendre et al 1992 ; Atse et al 2008). Ainsi, le constat actuel est que la
pisciculture lagunaire n’a encore pas pu s’imposer en tant qu’activité
économique.
Des travaux récents ont permis de produire en eau lagunaire des hybrides
issus de croisement O. niloticus et S. melanotheron. L’étude morphologique a
montré que ces hybrides sont différents de leurs parents (Amon et al 2013a).
En outre, ils sont bien adaptés au milieu lagunaire et les mâles ont une
croissance se situant entre celles de O. niloticus (plus forte) et
S.
melanotheron (plus faible) (Amon et al 2013b). Aussi, dans la recherche
d’espèces intéressantes pour la pisciculture lagunaire, cette étude se
propose-t-elle de comparer les performances zootechniques de ces hybrides
avec celles de leur parent O. niloticus d’une part et d’autre part avec
celles des espèces autochtones, le parent S. melanotheron et l’espèce
T.
guineensis. Elle devrait permettre de conclure sur l’intérêt à promouvoir
l’élevage de ces hybrides afin d’augmenter les productions piscicoles en
milieu lagunaire.
Matériel et méthodes
Site d’expérimentation
L’expérience s’est déroulée à la station piscicole expérimentale de Layo (45
km d’Abidjan) du Centre de Recherches Océanologiques (CRO) d’Abidjan
(5°19’N, 4°19’W, Côte d’Ivoire).
Expérimentation animale
Le matériel biologique est composé d’alevins mâles O. niloticus
(ON) (16,6 ± 3,55 g), S. melanotheron (SM) (15,5 ± 2,19 g),
hybrides ♂ S. melanotheron x ♀ O. niloticus (SM x ON) (14,8 ± 2,52
g) et T. guineensis (TG) (15,1 ± 1,93 g).
Les structures d’élevage sont des bacs en béton (2 m x 2 m x 1 m) de volume
d’eau utile de 3 m3. Ils sont alimentés en eau de lagune via un
système de pompage à un débit 0,17 10-3 m3s-1. La
densité de mise en charge est de 35 poissons par bac, soit environ 12
individus/m3. Chaque espèce constitue un lot présenté en
duplicat. Les poissons ont été nourris avec un aliment composé titrant 35 %
de protéines brutes, 9,24 % de matières grasses, 12,1 % de cendres, 8,40 %
de fibres avec une énergie brute de 15,5 kj/g. Il a été distribué à la
ration journalière de 5 % de la biomasse en trois repas (8h, 12h et 16h). Un
échantillonnage a été effectué tous les mois (durée de l’expérience : 112
jours) au cours desquels tous les poissons ont été individuellement pesés au
0,01g près (balance type Sartorius, portée 6 kg) et mesurés (longueur
totale) au millimètre près grâce à un ichtyomètre de 50 cm de long. Les
paramètres physico-chimiques de l’eau ont été enregistrés une fois toutes
les 2 semaines entre 7 h et 8 h avant le nourrissage des poissons. La
température et l’oxygène dissous ont été relevés grâce à un oxymètre (model
OXI 330 PROBE Cellox 325), la salinité et le pH de l’eau déterminés
respectivement à l’aide d’un salinomètre (type YSI 33) et un pH-mètre WTW.
Paramètres zootechniques suivis
Les paramètres zootechniques ont été déterminés selon les formules suivantes
:
Taux de survie (TS) en pourcentage (%) = (Nf/Ni) x 100
Nf représente le nombre final de poissons à la fin de l’expérience et Ni le
nombre initial de poissons.
Gain moyen quotidien (GMQ) en gramme par jour (g/j) = (Pf – Pi)/T
Pf représente le poids moyen final (g) de poissons à la fin de l’expérience
et Pi le poids moyen initial (g). T est le temps en jours qu’a duré
l’expérience.
Taux de croissance spécifique pondérale (TCSP) en pourcentage par jour (%/j)
= [(lnPf – lnPi)/T] x 100
Pf représente le poids moyen final (g) de poissons à la fin de l’expérience
et Pi le poids moyen initial (g). T est le temps en jours qu’a duré
l’expérience.
Taux de croissance spécifique linéaire (TCSL) en pourcentage par jour (%/j)
= [(lnLf – lnLi)/T] x 100
Lf représente la longueur totale moyenne finale (cm) de poissons à la fin de
l’expérience et Li la longueur totale moyenne initiale (cm). T est le temps
en jours qu’a duré l’expérience.
Indice de consommation apparent (Ica) = quantité totale d’aliment distribué
(g)/gain de poids (g). La totalité de l’aliment distribué est supposée
consommée par les poissons.
Analyses statistiques
Les données ont été exprimées en moyenne et leur normalité a été vérifiée
par le test de Shapiro-wilk. L’homogénéité des variances a été testée par le
test de Fisher (α = 0,05). Ces différentes données ont été analysées par
ANOVA à un facteur. Les comparaisons multiples des moyennes entre les
différents lots pris deux à deux ont été effectuées avec le test de
comparaison multiple HSD de Tukey (taille et masse) et de Duncan (GMQ, TCSL,
TCSP, Ica). L’Anova de Kuskal-Wallis a permis de comparer les valeurs
moyennes des paramètres physico-chimiques de l’eau. Les analyses ont été
considérées significatives à p ≤ 0,05. Le logiciel Statistica 7.1 a été
utilisé pour toutes les analyses statistiques.
Résultats
Les paramètres physico-chimiques de l’eau (Tableau 1) n’ont pas varié
significativement d’un bac à un autre (p > 0,05). Les limites de variation
ont été de 2,80 à 2,89 g/L pour la salinité, 4,27 à 4,33 mg/L pour l’oxygène
dissous, 27,8 à 27,8°C pour la température et 6,85 à 6,93 pour le pH.
Les courbes de croissance pondérale des poissons évoluent de façon
différente d’un groupe à l’autre (Figure 1). Celle de l’hybride est au
dessus de celles des espèces autochtones (S. melanotheron et T.
guineensis) mais reste toujours en dessous de celle de O. niloticus.
Tableau 1: Valeurs moyennes des
paramètres physico-chimiques de l’eau enregistrés dans les bacs
contenant les espèces Oreochromis
niloticus (ON),
Sarotherodon melanotheron
(SM), Tilapia guineensis
(TG) etl’hybride ♂ S. melanotheron
x ♀ O. niloticus
(SMxON) |
|
Espèces étudiées |
ON |
SM |
SM x ON |
TG |
SEM |
Probabilité |
Sal. (g/L) |
2,80 |
2,82 |
2,84 |
2,89 |
0,02 |
0,16 |
O2
(mg/L) |
4,33 |
4,31 |
4,27 |
4,29 |
0,03 |
0,59 |
T (°C) |
27,80 |
27,78 |
27,80 |
27,86 |
0,02 |
0,19 |
pH |
6,93 |
6,85 |
6,88 |
6,93 |
0,02 |
0,12 |
Sal. = Salinité, O2
= Oxygène dissous ; T = Température ; pH
= Potentiel d’hydrogène |
|
Figure 1: Evolution des poids moyens des espèces étudiées
au cours du temps
ON = Oreochromis niloticus ; SM = Sarotherodon melanotheron
; SM x ON = ♂ S. melanotheron x ♀ O. niloticus ; TG = Tilapia
guineensis
|
Le taux de croissance spécifique pondérale (TCSP) de O. niloticus (1,49 %/j)
est plus élevé que ceux des autres groupes de poisson (Tableau 2).
Cependant, la différence n’est significative (p≤0,05) qu’avec l’espèce T.
guineensis. Les hybrides ont présenté un taux de croissance supérieur mais
non significatif par rapport à ceux de S. melanotheron et T. guineensis.
Tableau 2: Paramètres
zootechniques des espèces étudiées ON =
Oreochromis niloticus ; SM =
Sarotherodon melanotheron ;
SMxON = ♂ S. melanotheron x ♀ O.
niloticus ;
TG = Tilapia
guineensis |
|
Espèces étudiées |
ON |
SM |
SM x ON |
TG |
SEM |
Probabilité |
TS (%) |
52,85 |
90,00 |
88,57 |
85,71 |
|
|
Li (cm) |
9,78b |
9,53a |
9,36a |
9,38a |
0,10 |
<0.001 |
Lf (cm) |
17,5d |
147b |
15,8c |
13,5a |
0,84 |
<0.001 |
Pi (g) |
16,6b |
15,6ab |
14,8a |
15,1a |
0,38 |
<0.001 |
Pf (g) |
100,6d |
58,6b |
73,7c |
44,7a |
11,9 |
<0.001 |
GMQ (g/j) |
0,75d |
0,38ab |
0,53b |
0,26a |
0,10 |
<0.001 |
TCSP (%/j) |
1,49b |
1,03ab |
1,33ab |
0,83a |
0,14 |
0,98 |
TCSL (%/j) |
0,48b |
0,31ab |
0,41ab |
0,28a |
0,04 |
0,99 |
ICa |
3,21b |
4,01ab |
3,53ab |
5,03a |
0,39 |
0,13 |
Les valeurs de la même ligne, exprimées en moyenne
et indexées des mêmes lettres alphabétiques ne sont pas différentes
(p>0,05). HSD de Tukey et test de Duncan |
Sur toute la période de l’expérience, le gain moyen quotidien (GMQ) de
O.
niloticus (0,75 g/j) a été significativement plus élevé (p≤0,05) que ceux
des autres espèces. En outre, l’hybride a eu un GMQ significativement
supérieur (0,53 g/j contre 0,26 g/j) à celui de T. guineensis. Cette
différence n’est plus significative lorsqu’il est comparé à S. melanotheron.
Les deux espèces autochtones (S. melanotheron et T. guineensis) ont eu des
GMQ proches et non significativement différents. Les paramètres linéaires
ont évolué de la même manière que les paramètres pondéraux. L’indice de
consommation apparent (Ica) de O. niloticus a été plus faible que ceux des
autres espèces. Cependant, la différence n’a été significative (3,21 contre
5,03) qu’avec celui de T. guineensis. Celui de l’hybride (3,53) a été plus
faible mais non significativement par rapport à ceux des espèces
autochtones, S. melanotheron (4,01) et T. guineensis. En fin d’élevage, le
taux de survie le plus élevé a été celui de S. melanotheron (90,0 %)
(Tableau 2). Ce taux a été dans le même ordre de grandeur que ceux des
hybrides (88,57 %) et de T. guineensis (85,71 %). Les spécimens de
O.
niloticus ont enregistré le plus faible taux de survie (52,8%).
Discussion
Les paramètres physico-chimiques sont susceptibles d’influencer la
physiologie des poissons. Dans cette étude, la qualité de l’eau
(température, pH, oxygène dissous et salinité) a été mesurée dans les
différentes structures et est restée dans les limites recommandées pour
l’élevage des tilapias (Ross 2000 ; Chowdhury et al 2006).
La survie de O. niloticus a été plus faible (52,85 %) que celles de
l’hybride (88,57 %) et des espèces autochtones, S. melanotheron (90,00 %) et
T. guineensis (85,71 %). Ce fort taux de survie de l’hybride proche de celui
du parent S. melanotheron suggère qu’il aurait hérité de la meilleure
adaptabilité au milieu lagunaire de ce dernier. En ce qui concerne O.
niloticus, des études antérieures ont également rapporté de faibles taux de
survie en élevage en milieu lagunaire à des salinités inférieures à 10 g/l
(Doudet 1992; Koumi et al 2009). Par contre, Yao et al (2008), en diluant du
sel marin dans de l’eau de ville à des salinités pouvant atteindre 17 g/l,
ont obtenu des taux de survie de 100% au cours d’une expérimentation de 3
semaines ; aux salinités de 28 g/l et 35 g/l, tous les poissons sont perdus
dès les trois premiers jours de transfert. Les mortalités enregistrées chez
O. niloticus en milieu lagunaire au cours de cette étude, pourraient donc
s’expliquer par un effet conjugué de facteurs environnementaux jusque là non
identifiés (salinité, pH, température, sels dissous). L’effet de la salinité
sur la survie et la croissance a été démontré chez O. niloticus (Schofield
et al 2010). Le coût métabolique associé à la régulation osmotique à des
salinités élevées peut occasionner des lésions entrainant de fortes
mortalités chez les poissons (Lawson and Anetekhai 2011). Le coût
énergétique pour l’adaptation à la salinité varierait entre 20 et 50% de
l’énergie totale disponible (El-Zaeem et al 2011).
Après environ 4 mois d’expérience en bacs en béton, la croissance de
O.
niloticus a été semblable à celle observée par Doudet (1991) (0,70 g/j) dans
les mêmes conditions d’élevage mais faible comparée à celle rapportée par
Morissens et al (1996) en étang d’eau douce (2,5 g/j). Chez O. niloticus,
les meilleurs taux de croissance sont observés aux salinités comprises entre
0 et 1 g/l bien que cette espèce soit capable de tolérer des salinités
allant de 0 à 7 g/l (Linkongwe et al 1996; Lawson and Anetekhai 2011). Cette
faible croissance rapportée par ces présents travaux pourrait s’expliquer
par une orientation préférentielle des dépenses énergétiques vers
l’adaptation des poissons (espèce d’eau douce) dans ce nouveau milieu au
détriment de la croissance. La croissance de O. niloticus a été néanmoins
supérieure à celles de l’hybride et des espèces autochtones, S. melanotheron
et T. guineensis. Les résultats concernant la faible croissance de ces deux
dernières espèces sont en accord avec ceux rapportés par Legendre et al
(1989) dans le même milieu en cage-enclos. En effet, ces auteurs ont
enregistré des gains moyens quotidiens (GMQ) de 0,35 g/j et 0,26 g/j,
respectivement pour S. melanotheron et T. guineensis. La croissance de
l’hybride a été par contre plus forte que celle des espèces autochtones.
Elle a été intermédiaire entre celles de O. niloticus et S.
melanotheron, ce
qui confirme les précédents travaux de Amon et al (2013b). Ce dernier
résultat va également dans le même sens que celui de Toguyéni et al (2009)
sur des hybrides issus d’insémination artificielle entre O. niloticus et
S.
melanotheron. L’indice de consommation est dans l’ensemble élevé (supérieur
à 3) contrairement à ceux indiqués par Campbell (1978) (2 à 2,5) et serait
dû à la forme de présentation de l’aliment (forme pulvérulente) qui entraîne
d’énormes pertes. Quoiqu’il en soit, l’ensemble de ces résultats suggère que
l’hybride male du croisement ♂ S. melanotheron x ♀ O. niloticus
pourrait
être un substitut aux espèces autochtones pour le succès de la pisciculture
des tilapias en eau lagunaire.
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Received 17 December 2013; Accepted 22 December 2013; Published 1 January 2014
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