Livestock Research for Rural Development 25 (2) 2013 Guide for preparation of papers LRRD Newsletter

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Apport de la note d’état corporel au suivi postpartum de la reproduction de vaches laitières dans le centre algérien

Radhwane Saidi**, Djamel Khelef* et Rachid Kaidi**

Département d’Agronomie, Université Amar Telidji, Laghouat. LBRA, Université de Blida, Algérie.
Adresse professionnelle: BP 37G, Route de Ghardaïa, 03000 Laghouat - Algérie -
saidiradhwane29@yahoo.fr
* Ecole Nationale Supérieure Vétérinaire, LSPA-ENSV, Alger.
** Département des Sciences Vétérinaires, LBRA, Saad Dahleb, Blida.

Résumé

La diminution de la fertilité à la suite de l’insémination artificielle est une réalité préoccupante. De nombreux facteurs sont susceptibles  d’expliquer cette détérioration.

La relation entre la note d’état corporel et la fertilité  postpartum a été étudiée chez 40 vaches laitières issues d’un même élevage situé dans le centre algérien. Les profils d’états ont été notés durant trois périodes clés du cycle reproducteur d’une vache (au moment du tarissement, à la mise bas et dans la période de la mise à la reproduction en post-partum). Par ailleurs, l’exploration rectale a servi à déterminer le moment de la reprise de l’activité ovarienne postpartum. Les vaches ont été classées en fonction des structures trouvées lors de l’exploration rectale durant les 60 premiers jours postpartum.

 

La reprise de l’activité ovarienne postpartum était significativement liée à la note d’état corporel (p <0,05). Le recours à la notation d’état corporel pour contrôler le statut énergétique, s’est révélé être  un critère intéressant pour suivre la reprise de l’activité ovarienne des vaches laitières en période postpartum.

Mots clés: anoestrus post-partum, BCS, fertilité, reproduction, vache



Contribution of body condition score postpartum in monitoring of dairy cattle in central Algeria

Abstract

The decrease of fertility following artificial insemination is a disturbing reality, many factors may explain this deterioration.

The relationship between body condition score and postpartum fertility was studied in 40 dairy cows from the same farm located in central Algeria. Profiles states were noted during three key periods of the reproductive cycle of a cow (when dry off , at calving moment and time of reproduction in postpartum). In addition, rectal examination was used to determine the timing of the resumption of ovarian activity postpartum. The cows were classified according to the structures found during rectal examination during the first 60 days postpartum.

The resumption of ovarian activity postpartum appeared to be significantly influenced by body condition score (p <0.05).

The use of body condition scoring to control the energy status, proved to be an interesting way to follow the recovery of ovarian activity in postpartum dairy cows.

Keywords: anoestrus post-partum, BCS, fertility, reproduction


Introduction

Quel que soit le système bovin laitier, la reproduction est une fonction essentielle à la pérennité de l’élevage (Disenhaus et al 2005). Sa mauvaise gestion constitue un facteur limitant des performances du troupeau (Piccard-Haggen et al 1996).
 

Au cours de ces dernières décennies, une dégradation des performances de reproduction des troupeaux laitiers a été constatée dans la plupart des pays. Cette dégradation est observée alors que des progrès sensibles ont été réalisés en matière de connaissances acquises en physiologie et en physiopathologie de cette fonction (Seegers 1998). Cette régression des performances semble avoir deux origines possibles : l’une liée à l’animal lui–même et l’autre imputable aux facteurs collectifs propres au troupeau, relevant de son environnement ou de l’éleveur et de sa capacité à gérer les divers aspects de la reproduction de son troupeau. D’importantes pertes économiques sont causées par l’installation de l’infécondité et de l'infertilité au sein du troupeau (Hanzen et al 1990 et 1996 ; Seegers 1998). Le suivi de la reproduction s'avère un préalable indispensable à la résolution des problèmes à l'origine de l'infertilité et l'infécondité dans un troupeau. L’objectif général de ce suivi sera de minimiser le manque à gagner.

Ce suivi se réalise par la constitution d'un bilan de reproduction et ceci après l'analyse de données rétrospectives. Cette première étape a pour but de quantifier les performances de reproduction du troupeau et de les comparer entre elles et par rapport aux objectifs tracés (Hanzen 1994). Les critères de ces bilans représentent en réalité la reproduction du troupeau, tout en faisant une nette distinction entre les paramètres de fertilité et de fécondité (Seegers 1998).

 

C’est avec cette première étape que nous pouvons poser un diagnostic, davantage au niveau du troupeau qu’au niveau individuel, nécessaire à la mise en place de mesures correctives (deuxième étape de suivi d’élevage) (Wattiaux 2006).
 

Le présent travail a pour objectif, à travers la réalisation d’un suivi d’élevage en utilisant la note d’état corporel (NEC), d’apporter des solutions à certaines imperfections afin d’améliorer les performances des bovins et de voir dans quelle mesure la NEC permet de suivre l’activité ovarienne postpartum.

 

Pour répondre à la problématique posée, nous nous sommes intéressés en premier lieu à l’analyse des paramètres de reproduction d’une ferme privée. Après l’exploitation des données récoltées‚ nous avons pu formuler un bilan global sur la situation de cet élevage et ce en procédant à des visites régulières. Les informations ont été confirmées et nous avons pu mettre l’accent sur quelques points faibles de l’élevage. Grâce à l’application de certaines pratiques, souvent négligées ou sous-estimées par l’éleveur (systématisation de l'exploration rectale avant mise à la reproduction et prise de BCS à différents moments du cycle de reproduction de la vache), nous avons pu améliorer les résultats de fertilité de l'élevage.

Dans cette étude nous envisageons l’apport de la NEC au suivi de la reproduction pendant la période postpartum.


Matériels et méthodes

Lieu d'étude

 

Choix de l'exploitation

 

Pour réaliser ces objectifs, un suivi d'une exploitation de bovins laitiers a été réalisé. Cette exploitation a été choisie du fait de la réceptivité de l'éleveur vis-à-vis de ce genre d’études et de la disponibilité des renseignements sur l'élevage. En effet, ceux-ci sont consignés dans un registre mis à la disposition des enquêteurs.

 

Région et contexte d’étude

 

L’étude a été réalisée dans une exploitation située dans une zone tempérée considérée comme bassin laitier (wilaya de Tipaza au Sud-Ouest Algérien).

Du fait de sa situation très proche de la mer, la région est caractérisée par un climat de type méditerranéen, avec une saison sèche de début mai à septembre et une saison pluvieuse d’octobre à avril. La pluviométrie moyenne annuelle est de 420 mm, ce qui est relativement faible (Bouaichi‚ 2005).

 

Présentation de l'exploitation

 

Cette exploitation est implantée dans une parcelle qui est loin des lieux d’habitation, elle est orientée sud-ouest, parallèlement au sens des vents dominants, ce qui répond aux normes décrites par Dudouet (1999) et Trolard (2001). Elle a été construite en 1992 dans le cadre du programme de développement des productions animales, avec une superficie estimée à 300 ha. Son activité est orientée vers la production laitière et l’engraissement des bovins.

 

Données concernant les animaux
 
Animaux et période d'étude

 

Les animaux sont de race Holstein canadienne. Les vaches sont traites deux fois par jour, le matin avant le départ au pâturage et  le soir. Le sevrage intervient à l’âge de 2 à 3 mois.

L’alimentation des animaux est à base de fourrage vert et de concentré. En effet, la ferme dispose d’une surface agricole utile de 200 hectares (ha), dont 180 ha destinés aux cultures fourragères. Les bovins laitiers de cette ferme évoluent sur un pâturage naturel, amélioré avec quelques espèces fourragères à savoir : maïs, trèfle, luzerne et sorgho. Elle dispose également de foin et d’ensilage.

La complémentation minérale se fait de manière permanente. En effet, le concentré (son‚ maïs, orge et CMV « Complément Minéralo-Vitaminique ») ou mélange pour la vache laitière produit à la ferme à raison de 39% de son + 40% maïs + 20% orge + 1% CMV,  distribué deux fois par jour au moment de la traite à raison  de 8 Kg / vache laitière / jour. Les vaches en lactation reçoivent chaque nuit du foin.

Le suivi sanitaire se fait de façon continue. En effet, il existe deux vétérinaires permanents ainsi qu’une zootechnicienne qui assurent ce service. Les animaux sont vaccinés lors des campagnes de vaccination (contre la rage). Ils sont dépistés systématiquement contre la brucellose et la tuberculose. Le traitement contre les parasites internes et externes se fait régulièrement à l’aide d’antiparasitaire et à raison de d’une fois tous les 3 mois.

Pour que l'étude puisse avoir une valeur significative, le travail a été partagé en deux périodes:
 

Décembre 2007 à mai 2008 (cas témoin) : c'est une période d'observation durant laquelle aucune modification n’a été apportée par nos soins. 88 femelles ont été concernées. Le but était de connaître les pratiques d'élevage, pour faire ressortir les points faibles, afin que la comparaison entre le cas "témoin" et le cas "expérimenté" soit fiable.
 

De juin 2008 à avril 2009 (cas expérimenté) : introduction de certaines pratiques souvent sous-estimées ou négligées (systématisation de l'exploration rectale avant mise à la reproduction suivi d’insémination des vaches en activité ovarienne normale et NEC à différents moments du cycle de reproduction de la vache suivi de leur insémination en postpartum avec une bonne note d’état ). 40 femelles ont été concernées. Le but était d'apprécier les résultats de reproduction après introduction de ces pratiques.
 

Le logement

 

Pour l’élevage objet de notre suivi, il est de type semi-extensif en stabulation libre.

 

Production laitière

 

Pendant l’étude, la production laitière moyenne des 40 vaches rentrant dans l’étude a été estimée à 22,8±5,16 litres par vache et par jour, un maximum de 36 litres et un minimum de 15 litres.

 

Matériels de suivi de troupeau

 

Pour que la prise de note soit facile et efficace, ont été consignés tous les événements qui se sont déroulés dans la ferme sur un carnet (suivi de l’enregistrement électronique de ces événements).

Nous avons eu besoin aussi d’un appareil photo numérique, important dans l’enregistrement des évènements liés à l’élevage. Il a servi aussi de support pour la discussion avec l’éleveur.

Selon les objectifs de la visite, différents instruments ont été utilisés :

 

Recueil de données concernant l’animal

 

Pour tous les animaux, différentes données qualitatives ou quantitatives ont été relevées : numéro d’identification, date de naissance, conditions et date de vêlage, nombre de lactations, dates d’inséminations, existence éventuelle d’affection pathologique accompagnant le part, notes d’état corporel, résultats d’exploration rectale. Ces deux derniers points ont été notés pour les animaux rentrant dans l'étude ponctuelle.

 
Variables analysées

 

Les intervalles vêlage-première insémination, vêlage-insémination fécondante, le nombre d’inséminations pour avoir une fécondation, le taux de réussite en première insémination, le taux des animaux ayant subi trois inséminations et plus (repeat breeders) et la cyclicité des vaches sur lesquelles l’étude a porté ont été déterminés avec pour but d’avoir un bilan global de la reproduction.

 

Exploitation des données (analyse statistique)

 

Les résultats présentés dans les tableaux ont été convertis en graphiques, montrant les évolutions des paramètres étudiés. Les différentes moyennes sont données avec les écarts types, les minima et maxima.

Pour l’étude ponctuelle, nous avons choisi l'échantillonnage non probabiliste et, comme méthode, l’échantillonnage par commodité, c’est-à-dire que nous avons travaillé sur les animaux qui étaient en période peri-partum les jours où nous étions présents dans l’élevage. C’est une méthode d’échantillonnage qui permet de gagner du temps et d'éviter des frais inutiles. Elle permet également de travailler avec les moyens disponibles dans l’élevage (Schwartz 1993).

Les résultats des vaches mises à la reproduction en post-partum et sur lesquelles nous avons relevé la note d’état corporel durant trois moments du cycle reproducteur normal (tarissement‚ moment du part et mise à la reproduction) et des explorations rectales, ont été comparés avec ceux des vaches chez lesquelles nous n’avons effectué ni exploration rectale ni prise en compte de l’état corporel (cas témoins).

Le test du chi-2 a été utilisé pour analyser les variables. Une probabilité inférieure à 5% a été retenue comme seuil de significativité. Nous avons utilisé le logiciel Excel pour calculer les différents événements et paramètres liés à l’élevage.

 

Déroulement du suivi

 

Pour réaliser le suivi au sein de l’élevage, nous avons suivi différentes étapes :

Organisation des visites

 

Les visites ont été régulières et programmées à l’avance. La durée de la visite variait d’une occasion à une autre. En moyenne, nous avons réalisé une visite par semaine. De plus, un espacement des visites dans la période hors vêlage est à noter alors qu’il y a un rapprochement des visites dans la période du peri-partum.

Avant notre arrivée à la ferme, une liste des vaches devant être vues au cours de la visite a été déjà préparée afin de noter les observations correspondantes et les interventions effectuées au cours de la visite.

 

Les étapes
 
Préparation de la visite

La préparation de la visite consistait en une première prise de contact avec l’éleveur. Nous avons essayé de définir le problème rencontré dans l’élevage bien avant l’arrivée à la ferme et ceci par la mise en place des premières hypothèses quant à l’origine probable du trouble observé. Ces hypothèses ont été émises par comparaison entre les élevages visités ou par des recherches documentaires. Une fois dans l’élevage et l’examen clinique des animaux réalisé, les éléments clés pour un diagnostic différentiel ont été dégagés.

 

Entretien avec l'éleveur

 

L’entretien avec l'éleveur a duré en moyenne 10 à 20 minutes.

Tout au début de notre démarche de suivi, nous avons demandé à l’éleveur de nous évoquer ses objectifs, les problèmes qui sont rencontrés le plus fréquemment dans son exploitation, de nous décrire son exploitation telle qu’il la perçoit et éventuellement un rapide historique (date d’installation et associations).

Il faut signaler que ces points n’ont pas toujours été évoqués à chaque entretien avec l’éleveur. Les informations recueillies ont été :

 

Appréciation de l’état corporel ou BCS (Body Condition Score)

 

La note d’état corporel (NEC) de tous les animaux a été estimée par le même opérateur selon la méthode décrite par Hanzen (2009) en attribuant une note entre 0 et 5. Dans notre étude, nous avons effectué trois estimations d’état corporel à différents stades physiologiques de l’animal, à savoir :

 

Examen individuel des animaux (examens rectaux)

 

L’examen de l'appareil génital (ovaires et utérus) a été réalisé par voie transrectale. A partir du 30ème jour post-partum, chaque vache a fait objet de deux examens transrectaux espacés de 12 à 14 jours afin de suivre l’involution utérine par palpation du cervix, de la bifurcation bicornale et des deux cornes. La cyclicité de la vache a également été appréciée par la palpation des ovaires. Deux cas sont à considérer :

Repos ovarien = anœstrus vrai : les deux ovaires sont petits, lisses, bosselés, sans aucune structure ovarienne (ni corps jaune, ni follicule).

Activité ovarienne : qui se traduit par la présence d’un corps jaune ou d’un follicule.

Sur les vaches n’étant pas revenues en chaleur, l’examen de la vulve, du vagin et du col de l’utérus, le dépistage des écoulements ont été effectués.

Le diagnostic de gestation a été réalisé par palpation transrectale trois mois après l’insémination supposée fécondante.

Ainsi, les renseignements recueillis ont été enregistrés sur une fiche spéciale pour chaque vache.

 

Le rapport de visite

 

Afin d’assurer un bon suivi de l’élevage par la suite, un rapport a été rédigé après chaque visite. C'est la seule trace qui reste des observations faites lors de la visite, des investigations qui ont été menées et, surtout, des recommandations proposées et de leur justification. Ceci permet d’exploiter des données lors des visites ultérieures. Par la suite, une présentation sommaire des résultats obtenus, où seuls les points pertinents et les résultats utiles pour l'analyse sont soulignés, permet de connaître le motif de visite et les principales actions réalisées. Pour faciliter la lecture, les résultats de performance n’ont pas été décrits littéralement mais résumés sous forme de tableaux ou de graphiques.

 

Assurer la continuité du suivi

 

A la fin de chaque visite, une autre date a été fixée pour effectuer une nouvelle visite de l’exploitation et une analyse de l’évolution des critères fixés lors de la définition des objectifs a été faite. Cette nouvelle visite a permis de vérifier si les mesures proposées ont effectivement été mises en place, d’assurer la continuité du travail et d’évaluer l’impact des mesures proposées et appliquées. Afin d’entretenir la motivation de l’éleveur, nous avons insisté sur les points forts et qui ne coûtent rien.


Résultats

Résultats d’insémination artificielle durant le premier semestre de l’année 2008 dans un élevage de bovins laitiers (cas témoins)

 

IV-1èreIA

 

Tableau 1. Distribution de l’IV-IA1. Moyenne 111± 16

IV-1èreIA

Nombre de vaches

%

- 40 j

12

13,60

40-70 j

33

37,50

70-90 j

10

11,40

+ 90 j

33

37,50

Total

88

100

Moyenne (j)

111±16 j

Maximum (j)

615

Minimum (j)

25

 

D’après le Tableau 1, on note que l’IVIA1 est supérieur aux normes admises.

 

IV-IF

 

L’objectif est un intervalle IV-IF < 100 j (Cauty et Perreau, 2003). D’après nos résultats (Tableau № 2), seulement 25% des vaches ont un IV-IAF répondant aux normes alors que presque 75% ont un IV-IAF > ou égal à110 j.

 

Tableau 2. Distribution de l’ IV-IF. Moyenne : 226±147j, Max : 626 j, Min : 25 j

IV-IF

Vache

%

- 40 j

4

4,50

40 -100 j

17

19,30

+ 100 j

67

76,10

Total des vaches

88

100

Moyenne (j)

226±148 j

Maximum (j)

626

Minimum (j)

25

 

Taux de réussite en 1ere insémination et le nombre d'inséminations pour avoir une insémination fécondante (TRIA1)

 

Tableau 3. TRIA1 et pourcentage des vaches nécessitant 3 IA et plus. Moyenne IA / gestation : 3,45±1,95, Max : 7, Min : 1

Nombre d'IA pour IF

Vaches

%

1 seule IA

18

20,4

2 IA

15

17,0

3 IA et +

55

62,5

Total des vaches

88

100

Moyenne d'IA/ gestation

3,45±1,95

Maximum d’IA/gestation

7

Maximum d’IA/gestation

1

 

Sur un effectif de 88 vaches, un TRIA1 de 20% est noté (Tableau 3) alors que 62,5% des vaches de la population étudiée nécessitent trois inséminations ou plus pour être fécondées. Cette tendance est confortée à un indice coïtal élevé (3,45±1,95). Il ressort de notre pré-enquête  la non prise en considération d'un certain nombre d'événements indispensables à une meilleure prise en charge de la reproduction chez la vache (BCS, examens rectaux).

 

Cheballah et Koudri (2004) notent que le taux de fertilité à l’œstrus induit varie grandement entre les élevages mais aussi, au sein de même élevage, d’un lot à l'autre et d’une année à l’autre. L’intérêt n’est pas seulement d’avoir un bon produit (qui donne de meilleurs résultats) mais aussi de savoir quelles sont les conditions qu’il faut pour avoir ces meilleurs résultats. Dans ce contexte, nous nous sommes intéressés à certains facteurs facilement mesurables et maîtrisables sur le terrain mais qui sont le plus souvent sous-estimés ou ignorés par les éleveurs, et qui peuvent jouer un rôle considérable dans l'amélioration des résultats. Parmi ces facteurs, nous avons pris en considération la note d’état corporel à différents stades physiologiques de l’animal et les examens rectaux avant la mise à la reproduction des animaux.

 

Analyse descriptive des résultats d'élevage (étude prospective)

 

La note d’état corporel

 

Tableau 4. Résultats de la note d’état durant les trois moments du cycle de reproduction

 

Note d'état corporel

Moment d'évaluation

Tarissement

Part

Mise à la reproduction

Nombre de vaches

40

 

40

 

40

 

NEC

02,9±0,16

 

03,1±0,68

 

02,1±0,59

 

Norme recommandée

3

2,5

2,5

VRN (%)

90

 

57,5

 

70

 

VRN : vaches dont la note d’état répond aux normes recommandées (en pourcentage).

 

Le Tableau 4 montre que sur les 40 vaches taries, 36 (90%) ont eu un BCS qui répond aux normes recommandées. Pour les vaches ayant des problèmes d'état au tarissement (10%), nous ne proposons pas de solution car la mesure a été faite  seulement 30 jours avant le vêlage et qu'il était très difficile de retrouver un état intéressant pour le vêlage. Cependant, sur les 40 vaches ayant vêlé, 23 soit 57,5% ont eu un BCS qui répond aux normes recommandées. Donc, le pourcentage des VRN diminue.

 

Enfin, sur les 40 vaches mises à la reproduction en post-partum, 28 (soit 70%) ont eu un BCS qui répond aux normes recommandées. Le pourcentage des VRN augmente. Mais il reste toujours un pourcentage considérable (30%) nécessitant la correction soit par le retard de la mise à la reproduction pour que l’animal récupère encore plus de poids et donc de la note souhaitée, ou par la mise en place d’un programme d’alimentation intensive (flushing).

 

L’éleveur a choisi de retarder la mise à la reproduction des animaux ayant des problèmes de note d’état.  En effet, 2 vaches sur 40 soit 5% et qui ont une note d’état inférieur à 3 au tarissement sont des vaches cyclées, et 20 vaches sur 40 soit 50% qui ont une note d’état supérieure ou égale à 3 au tarissement sont des vaches cyclées. Ces résultats montrent l’importance de la notation d’état corporel à différents moments du cycle et de la correction si les notes ne correspondent pas à celles recommandées.

 

Au vêlage, 31 vaches sur 40 soit 77,5% présentent un BCS supérieur ou égal à 2,5, 10 vaches (32,2%) ne sont pas cyclées, et 21 sont cyclées (67,75%). Au pic de lactation (au moment de la mise à la reproduction), 25 vaches (62,5%) ont un BCS inférieur à 2,5, 11 sont cyclées (44%) et 14 vaches non cyclées (56%). Durant cette même période, 15 vaches (37,5%) présentent un BCS supérieur ou égal à 2,5. Parmi elles, 12 sont cyclées (80%) et 3 non cyclées (20%). 82,5% des vaches présentent une diminution de la note d’état corporel d’un demi point au moins du vêlage au pic de lactation.

 

Les examens rectaux

 

Tableau 5. Résultats des explorations rectales

Total des vaches

Sub-oestrus

(CJ ou follicule)

Anoestrus par

Formations kystiques

Ovaire lisse

CJ persistant

40

23

5

3

9

Pourcentage

57,5%

12,5%

07,5%

22,5%

CJ : corps jaune.

 

 

 

 

 

 

 

Ainsi,  9 sur 40 vaches, soit 22,5%, sont en anœstrus vrai par inactivité ovarienne et 5 vaches sur 40, soit 12,5%, sont en anœstrus vrai par corps jaune persistant et 23 vaches sur 40, soit 57,5%, présentent une activité ovarienne normale. Pour chaque unité d’augmentation de l’état corporel, il résulte une augmentation de 13% du taux de gestation (Hanzen, 2009). Nous préconisons donc de retarder la mise à la reproduction des femelles ayant un mauvais état corporel.

 

Tableau 6. Relation entre la note d’état corporel et l’activité ovarienne en post-partum

 

Etat des ovaires

 

Sub-oestrus (%)

Anoestrus par CJ persistant (%)

Follicules kystiques (%)

Ovaires lisses (%)

Total (%)

 

Note d'état

<2,5

30

5

2,5

27,5

65

≥2,5

27,5

2,5

2,5

2,5

35

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pendant la période 30 à 60 jours post-partum, en général, les vaches qui présentent une note d’état corporel faible (< 2,5) ont des ovaires lisses (27,5%), une persistance des follicules (2,5%) ou des corps jaunes persistants (5%) (Tableau 6). Par ailleurs, 30% des vaches présentent une activité ovarienne avec des notes d'état faibles. Parmi les vaches qui présentent des notes d'état corporel qui répondent aux normes (>=2,5), 27,5% sont en sub-œstrus, 2,5% sont en anœstrus vrai par corps jaune persistant, 2,5% ont des follicules kystiques et 2,5% sont en anœstrus par ovaires lisses.

 

Résultats obtenus après la mise en place des mesures correctives

 

L'étude ponctuelle menée sur les différents paramètres permettant l'évaluation de la fertilité conduit à un constat qui pourrait être intéressant du point de vue de la gestion de la reproduction.

 

IV-1èreIA

 

Tableau 7. Distribution de l’IV-1èreIA. Moyenne : 76±29j, Max : 152 j, Min : 26 j

IV-1èreIA

Vaches

%

- 40 j

3

07,5

40-70 j

16

40,0

70-90 j

12

30,0

+ 90 j

9

22,5

Total

40

100

Moyenne (j)

76±29 j

 

En comparant avec les résultats de l’élevage avant la mise en place du suivi, on observe une très bonne amélioration de l’IVIA1 (P<0,05%). En effet, nous avons pu améliorer l’IVIA1 de 36 jours car ce dernier est passé de 111±16 jours à 76±29 jours (Tableau7). 40% des vaches sont inséminées la premières fois entre 40 et 70 JPP, 30% entre 70 et 90 JPP et 23% après 90 JPP.

 

IV-IF

 

Tableau 8. Distribution de l’IV-IF. Moyenne : 103±40,6 j, Max : 190 j, Min : 36

IV-IF

Vache

%

- 40 j

2

05,0

40 -110 j

21

52,5

+ 110 j

17

42,5

Total des vaches

40

100

Moyenne (j)

103 ± 41 j

 

Comme l’IVIA1, l’IV-IF est amélioré de 122 jours (Tableau 8). Sur le plan statistique, cette amélioration est significative (différence significative au seuil de 5%). En effet, 53% des vaches sont fécondées entre 40-70 JPP. Néanmoins, 43% de population étudiée est inséminée au delà de 110 JPP.

 

TRIA1 et nombre d'inséminations pour avoir une fécondation

 

Une progression très nette du taux de réussite en première insémination est signalée après la mise en place des mesures correctives (différence significative au seuil de 5%) (Tableau 9). La même observation est notée concernant l’indice coïtal. En effet, ces deux paramètres ont pris des valeurs très proches des normes admises.

 

Tableau 9. TRIA1 et pourcentage des vaches nécessitant 3IA et plus. Nombre moyen d'IA/ gestation : 1,83±1,11, Max : 5, Min : 1

Nombre d'IA pour IF

Vache

%

1 seule IA

21

52,5

2 IA

10

25,0

3 IA et +

9

22,5

Total des vaches

40

100

Moyenne d’IA/gestation

1,83±1,11

Maximum d’IA/gestation

5

Minimum d’IA/gestation

1

 

 On observe une amélioration très significative (p<5%) du TRIA1 (p < 0,05) car ce taux est passé de 20% au premier semestre à 52,5% durant le deuxième semestre. Le pourcentage des femelles nécessitant 3 IA et plus a chuté d’une manière très significative (p < 0.05) car il est passé de 62,5% à 22,5% et ceci durant le deuxième semestre de l’année 2008. Par conséquent, le nombre de services par conception est passé de 03,4± 01,9 à 01,8±01,1.


Discussion

IVIA1

 

Durant l'enquête rétrospective, nous retrouvons un IVIA1 moyen de 112 jours. Ceci est du à la non reprise d’un bon état corporel des vaches, élément nécessaire à la mise à la reproduction de ces vaches, due à la déviation de l’énergie vers la production laitière au détriment de la récupération d'un poids nécessaire à la mise à la reproduction, et aussi pour manifester les chaleurs qui vont permettre à la vache d’être inséminée. Cela concerne surtout les fortes productrices. La cause peut être liée à la race. En effet, des auteurs comme Bosio (2006) constatent que l’IVIA1 est plus long en Prim’Holstein, moins long en race Normande, et intermédiaire en race Montbéliarde. L'origine peut aussi être une détection imprécise des chaleurs (Disenhaus et al 2005 ; El Jaouhari 2007). L’agrandissement des troupeaux pourrait aussi diminuer la performance de la détection et donc d'insémination. Enfin, un déficit énergétique maintenu au moment de l'insémination pénalise la fertilité.

 

Suite à l’application de certaines pratiques, on note une réduction significative de l’IVIA1 (p < 0,005). En effet, cet intervalle diminue de 35 jours (111 j vs 76 j). Cette amélioration est le résultat de l’application des mesures correctives (insémination des vaches en bon état corporel et qui ont une activité ovarienne cyclique). Cependant, l'existence de vaches inséminées une première fois après 70 jpp (53%) pourrait être expliquée par une récupération tardive d'une note d'état corporel optimale à l'insémination et aussi d'une reprise tardive de l'activité ovarienne, ce qui serait à l'origine de leur insémination tardive.

 

IV-IF

 

Il ne faut pas inséminer avant 40 jpp car il faut attendre une involution utérine suffisante qui dure en moyenne 60 j, et inséminer avant 110 j post-partum afin d’avoir un veau par vache et par an.

Durant l'enquête, nous retrouvons un IV-IF moyen 186 ± 138 jours, ce qui est loin des normes admises (sur quatre campagnes successives) alors que seulement 10% des vaches ont un IV-IF conforme aux normes. Une étude similaire effectuée par Bouzebda et al (2003) dans l'Est algérien montre un IV-IF de 160 jours alors qu’à l’Ouest, cet intervalle est de 95 j. Enfin, au Sud, l'intervalle est de 100 j. Dans une étude réalisée au Maroc par El Jaouhari (2007), l’IV-IF est de 120 jours.

 

Il ne faut pas tenir compte seulement de la moyenne mais plutôt s'intéresser à la répartition des animaux par rapport à l'objectif. Le nombre de vaches fécondées après 110 jours doit être inférieur à 15-20% (Bedouet 1994 ; Ennuyer 1998) alors que nous enregistrons un taux de 61,4% des animaux fécondés après 110 j. Selon Tillard et al (2005), 46 à 52% des vaches sont fécondées après 110 jours post-partum. Ceci pourrait être expliqué selon notre avis par le fait que certaines vaches ne sont jamais vues en chaleurs depuis la mise-bas, d’autres le sont mais trop tardivement (inséminations tardives). Disenhaus et al. (2005) signale que l’échec de l’insémination est principalement dû aux mortalités embryonnaires précoces et tardives. Après le part, plusieurs facteurs peuvent influencer la reprise de l’activité ovarienne et augmenter l’intervalle vêlage-conception, tels que l’âge, la parité, l'état d’embonpoint, l'état de santé et le déroulement du vêlage.

Après la mise en place du protocole de suivi de la reproduction, nous remarquons que la durée de cet intervalle baisse d’une façon très significative. En effet, une réduction de cet intervalle de 123 jours est noté (226 j avant vs 103 j après). Ceci est dû à l'insémination des vaches en bon état corporel dès la première insémination, ce qui réduit l'échec à l'insémination. Cependant, 42,5% des vaches de la population étudiée sont fécondées au-delà de 110 jpp. Cela peut être dû à l'existence de problèmes responsables de non-conception autres que l'état corporel et l'état des ovaires. Parmi ces causes : le moment d'IA, la technique utilisée.

 

Taux des animaux fécondés après trois IA et plus

 

Le taux des animaux fécondés après trois IA et plus est de  64%. Il est en dessus des normes. Ceci est dû au problème de détection des chaleurs car il n’existe pas un personnel qualifié pour détecter les vaches en chaleurs dans la ferme. Il faut signaler que plus de la moitié des animaux sont inséminés avant 90 jours post-partum, ce qui suggère une politique de mise à la reproduction précoce afin d'avoir un veau par vache et par an. Après la mise en place des mesures correctives, ce taux passe de  64% à  22,50%. Cette différence est significative sur le plan statistique. C’est le fruit d’une bonne préparation des vaches avant l'insémination en post-partum.

 

Appréciation de la fertilité

 

Des résultats très médiocres sont constatés lors de l’appréciation de la fertilité dans notre élevage. En effet, ce paramètre s’apprécie par le taux de ussite en première insémination et par le nombre des femelles nécessitant 3 IA et plus. Bosio (2006) considère qu’un taux de 55 à 60% (objectif 70%) pour un IV-IF de 80 jours peut être considéré comme satisfaisant lors de la premre tentative d’insémination, alors que le taux enregistré dans notre exploitation est de 41,12%. D’autres auteurs comme Bouzebda et al (2006) trouvent des résultats similaires avec un taux de 31,43% à l’Est algérien. L’étude réalisée à l’Ouest révèle un taux de réussite de 58,62%, alors que celle réalisée au Sud révèle un pourcentage moyen de 46,42%.

Nos résultats vont dans le même sens que ceux d'autres auteurs : Boussahoua et Bouzida (2004) rapportent une dégradation de la fertilité et estiment que le TRIA1 ne dépasse pas 42% en Algérie.

Au Québec, le succès à l’insémination tend à descendre sous la barre des 40% (Caldwell et al 2003). A plusieurs endroits à travers le monde, des situations similaires sont rapportées, signalant une dégradation de la fertilité (Caldwell et al 2003). Selon Chevallier et al (1998), dans une étude de terrain conduite de 1988 à 1997, le TRIA1 s’est sensiblement dégradé jusqu’en 1995, chutant de 60% à 53,4% avant de se stabiliser. Dans une étude menée à la Réunion, entre 1993 et 2000, le TRIA1 est passé de 42% à 28% (Tillard et al 2005).

Le taux faible de réussite en première IA enregistré durant les quatre dernières campagnes peut avoir plusieurs origines : absence de fécondation, mortalité embryonnaire, détection imprécise des chaleurs ou une production laitière importante.

 

Génétiquement, les performances de production et de reproduction sont corrélées négativement. La corrélation génétique entre quantité de lait et fertilité, estimée par le TRIA1, est de - 0,32 en race Prim’Holstein (Disenhaus et al 2005). A cet effet génétique défavorable s’ajoute l’effet, préjudiciable aux performances de reproduction, du déficit énergétique en début de lactation, bien connu et très documenté (Butler and Smith 1989 ; Otz 2006).

 

Parallèlement, dans des travaux précédents, Disenhaus et al (2005) ont constaté  que l’expression des chaleurs est devenue frustre, avec une durée inférieure à 12 heures en moyenne et une faible proportion de vaches acceptant le chevauchement (50 à 60%). L’augmentation de fréquence des corps jaunes persistants pourrait expliquer en partie la moindre expression des chaleurs.

Le taux de réussite est maximal chez la génisse, nettement plus faible chez la femelle en lactation, et diminue graduellement avec l’âge (Bosio 2006). Il est assez élevé et relativement stable en races normande et Montbéliarde au cours du temps, tandis qu'en race Prim’Holstein, le taux est plus faible et diminue graduellement (Lucy 2001 ; Boichard 2002). Cette dégradation pourrait être expliquée aussi par l'existence de mammites.

 

Dans notre exploitation, la pathologie dominante est la mammite avec une incidence de 53,5%. Bien que certains auteurs (Fourichon et al 2000) affirment que la mammite n’a pas d’effet sur la reproduction, plusieurs autres (Eicker et al 1996 ; Barker et al 1998 ; Tenhag 2001 ; Schrick et al 2001; Bosio 2006 ; Ghozlane et al 2010) démontrent le contraire. La mammite serait une pathologie coûteuse non seulement en pertes de lait et en traitements, mais aussi en augmentation des jours ouverts et du nombre d’inséminations par conception  avec une réduction de 50% du taux de conception si la mammite survient durant les trois premières semaines suivant la première insémination (Caldwell et al 2003).

 

Après l'étude ponctuelle, le TRIA1 a augmenté d’une manière significative : il passe de 20,45% durant le premier semestre de l’année 2008 à 52,50% durant le deuxième semestre de l’année 2008. Cette amélioration est le résultat de l’insémination des vaches en bon état corporel, et qui ont une activité ovarienne normale. Dans un élevage, le taux des vaches nécessitant 3 inséminations et plus (c’est-à-dire les cas de repeat breeding) ne doit pas dépasser 15% (Seegers et Malher 1996 ; Gayrard 2005) voire 20% (Zinzius 2002 ; Otz 2006), alors que dans notre étude, nous retrouvons des valeurs très au-dessus de ce qui est admis. En effet, celles-ci expriment un pourcentage moyen (quatre campagnes successives) de 39,38%. En revanche, Bouzebda et al (2006) trouvent un pourcentage moyen de 32,43% (sur trois campagnes successives) des vaches nécessitant trois inséminations et plus. Au Sud algérien, ce taux est de 29,53%, alors qu’à l’Ouest, il est de 20,68%. En France, le taux des femelles nécessitant 3 IA et plus est de 36% (Bosio 2006).

 

De plus, à ce mauvais pourcentage vient s’ajouter un nombre moyen de 3,45±1,95 inséminations pour avoir une fécondation, tandis que Bouzebda et al (2006) obtiennent un nombre moyen de 2,10 inséminations pour avoir une fécondation. A l’Ouest, ce taux est de 1,8 ± 1,1. Dans une étude réalisée au Maroc, El Jaouhari (2007) rapporte un indice coïtal de 3,8. Ces valeurs sont nettement supérieures à celles recommandées par divers auteurs (Gayrard 2005 ; Wattiaux 2006). Il faut signaler que le nombre de services par conception doit être inférieur à 1,7 (Wattiaux 2006 ; Gayrard 2005).

Plusieurs raisons sont à l'origine de l’augmentation de ce pourcentage : métrites chroniques, hypoglycémie entraînant un défaut de production de progestérone et un déficit en glucose du lait utérin, acidose, déséquilibre en minéraux, carence en oligoéléments et vitamines. Il faut aussi considérer la manière dont l'éleveur conduit l'insémination : encore une fois, il est nécessaire de comprendre comment il détecte les chaleurs et à quel moment l'insémination est effectuée. En théorie, elle devrait se faire dans l'intervalle de temps de 8 heures avant la fin des chaleurs jusqu'à 12 heures après la fin des chaleurs. En pratique, avec deux observations par jour, les vaches sont inséminées 12 heures après la première observation des chaleurs. Il peut être utile d'en discuter avec l'inséminateur. Normalement une vache vue en chaleur pour la première fois le matin est inséminée l’après midi et une vache vue en chaleur l’après-midi est inséminée le lendemain matin. Ceci rejoint les travaux de plusieurs auteurs (Caldwell et al 2003 ; Barbat et al 2005; Otz 2006). La précision de la détection des chaleurs conditionne la réussite de l'insémination (Otz, 2006). La non maîtrise de détection des chaleurs est un point essentiel dans la non réussite de l’IA. Ce point est bien illustré par Barreteau et al (2005). En effet, le pourcentage de faux positifs (vaches déclarées en chaleurs alors qu’elles sont en phase lutéale) est très élevé : 14% (Disenhaus et al 2005).

La non-élimination des femelles à problèmes augmente le nombre moyen d’IA pour obtenir une IA fécondante.

 

Il est aussi démontré que les vaches présentant une mammite pendant les 45 premiers jours de gestation sont 2,7 fois plus à risque d’avorter dans les 90 jours qui suivent, comparativement aux vaches n’ayant pas eu de mammite (Risco et al 1999). Des chercheurs comme Caldwell et al (2003) suggèrent que les phénomènes hormonaux entourant l’ovulation pourraient être perturbés par des composés présents dans la paroi des bactéries (endotoxines ou peptidoglycanes) ou encore par des substances chimiques que la vache produit pendant l’inflammation (prostaglandine, interleukines). L’élévation de la température qui accompagne souvent les mammites cliniques est probablement un autre élément d’explication.

 

L’ensemble des indices évalués durant l’étude rétrospective et comparés avec ceux des auteurs consultés montrent des résultats en dessous des normes admises, se traduisant par l’infécondité et l’infertilité qui sont la conséquence, d’une part, de la non maîtrise de la reproduction et, d’autre part, de l’inadaptation de l'alimentation à l’état physiologique de la femelle. Par ailleurs, la prise en charge médicale tardive contribue sensiblement à cet état de fait. Des auteurs comme Bouzebda et al (2003), lors d'une étude rétrospective dans le Nord-Est algérien, trouvent qu’à l’exception de l’intervalle vêlage-première insémination, les autres paramètres sont en dehors des normes recommandées. Apres la mise en place du suivi de la reproduction, nous notons une amélioration très significative (p < 0,005) de ce taux. Ceci est le résultat de l‘insémination des vaches en bon état corporel et qui ont une activité cyclique régulière, ce qui réduit l’échec à l’insémination.

 

Etat d’embonpoint 

 

Otz (2006) et Agabriel et al (1986) signalent qu’une notation à certains moments clés (au vêlage, à la mise à l'insémination, à 200 jours de lactation et au tarissement) apporte de nombreux renseignements. La détermination de l’état corporel est une méthode indirecte d’estimation de la quantité d’énergie métabolisable dans le tissu adipeux et musculaire des vaches (Meyer 2002). Bien que subjective et différant d’une personne à l’autre, les résultats de son utilisation s'avèrent fiables. La variation du BCS avant et après le part est un indicateur du futur rendement de reproduction et de la production laitière (Prandi et al 1999).

 

Notation de l’état corporel au tarissement 

 

L'objectif est une note de 3,5 à 4 au tarissement (Ferre 2003). Cette note doit être maintenue jusqu’au vêlage, en évitant les gains et les pertes excessives de poids (Butler et al 1989 ; Ferguson et Otto 1992 ; Domecq et al 1997). Durant l'enquête, nous constatons une diminution de l’état corporel du tarissement au pic de lactation. Cette diminution survient lors de forte production laitière, par mobilisation importante des réserves corporelles. Au tarissement, 36 vaches sur 40, soit 90% présentent des notes d’état corporel qui répondent aux normes. Ces vaches ont des résultats meilleurs en post-partum en matière de reproduction. Ces effets vont dans le même sens que ceux retrouvés par certains auteurs. En effet, ces derniers démontrent qu’une bonne note d’état au moment du tarissement influe positivement sur les performances de reproduction après le part : Braun et al (1986) notent que les vaches dont la note d’état corporel est comprise entre 3 et 3,5 ont un IV-IA1 et un IV-IF bas.  Grimard et al (1992) rapportent que les vaches qui sont en bon état corporel ont plus de chances d’être cyclées et donc d’être fertiles que les vaches maigres.

 

Pendant la période de tarissement, il est très important d’augmenter le niveau de la ration (énergie, azote, minéraux, etc.) surtout chez les vaches fortes productrices afin qu’elles constituent des réserves. En effet, il n’est pas possible à ces vaches d’ingérer la quantité d’aliments correspondant à leurs besoins au moment du pic de lactation. Une alimentation insuffisante au tarissement est préjudiciable à la production laitière et à la reproduction.

 

Notation de l’état corporel au vêlage

 

Globalement, dans un troupeau, les vaches doivent vêler avec une note de 3,5 à 4 (Ferre 2003). On tolère une perte de 1 avec un extrême de 1,5 point en début de lactation, sur une période ne dépassant pas 6 à 7 semaines. Il faut prêter une attention particulière aux primipares qui souffrent souvent plus que les adultes d'un déficit énergétique, ainsi qu'aux meilleures productrices, qui sont aussi des groupes à risques (Otz 2006). Durant l'enquête ponctuelle, une diminution non significative du nombre de vaches ayant des notes d’état qui répondent aux normes est constatée. En effet, le taux des vaches qui présentent des VRN passe de 90 à 57,5% quelques jours après le part. Cette chute est due à des pathologies suite au part, qui ont diminué la note d’état : deux métrites puerpérales et deux rétentions placentaires. En effet, la diminution de l'appétit d'une part et l'ascension de la production laitière d'autre part entraînent la mobilisation excessive des réserves corporelles et une diminution de la note d'état. Ce résultat rejoint les travaux de Domecq et al (1997).

 

Notation de BCS au moment de la mise à l’insémination

 

Otz (2006) montre qu’une note inférieure à 2, au 2ème mois après le vêlage, risque de provoquer des troubles de fertilité, mais il préconise une note de 2,5 à 3 au moment de la mise à l’insémination.

Cependant, la plupart des auteurs estiment que l’état d’embonpoint des animaux diminue au pic de lactation à cause de la lipomobilisation, afin de répondre aux besoins de la production laitière (Domecq et al 1997). Pour les vaches présentant des notes d’état hors des normes (inférieure à 3 pour les primipares et inférieure à 2,5 pour les multipares), nous préconisons de retarder leur mise à la reproduction. Cette approche est recommandée par plusieurs auteurs. Dans le même contexte, Grimard et al (2003) préconise de retarder la mise en place du traitement de quelques jours et pratiquer en même temps un flushing qui sera arrêté trois semaines après l’insémination. Cependant, selon certains auteurs, l’apport alimentaire semble avoir plus d’influence avant qu’après le vêlage (Paccard 1977 ; Rice 1980 ; Peters et Riley 1982). Le flushing est surtout pratiqué chez les petits ruminants. Chez les bovins, c’est surtout pendant le tarissement qu’il convient d’agir. Le flushing peut aussi être utile si l’apport alimentaire est faible au moment de la fécondation.

 

Durant notre étude, nous retrouvons une influence significative de l’état corporel sur les performances de reproduction en post-partum et même une corrélation forte et positive entre la note d’état et les performances de reproduction. En effet, les animaux dont la note d’état répond aux normes ont des performances de reproduction meilleures que ceux chez lesquels la note d’état est en dehors des normes. Ces résultats sont similaires à ceux retrouvés par certains auteurs. En effet, dans une étude précédente menée sur des vaches Montbéliardes, Prandi et al (1999) montre que l’état des vaches influe de façon significative sur les performances de reproduction en post-partum, les meilleurs résultats étant obtenus sur des vaches ayant une note d’état supérieure ou égale à 2,5 au moment de la mise à l’insémination. En effet, on peut présumer qu’un bon état corporel lors de mise à la reproduction est nécessaire afin d’avoir de bons résultat de fertilité. En revanche, Huszenica et al (1987) trouvent une corrélation négative entre la diminution de la note d’état et la durée de l’anœstrus post-partum, quel que soit l’état corporel au vêlage.

 

La plupart des auteurs reconnaissent qu’avant et après le vêlage, la sous-alimentation sévère et prolongée de la vache affecte la fonction ovarienne et contribue à allonger la durée de l’anoestrus après le vêlage (Oxenreider et Wagner 1971 ; Perry et al 1991 ; McDougall et al 1995 ). Ces auteurs sont cités par Mouhoubi et al (2005). Plus tôt, l’étude de Butler et Smith (1989) confirme qu’un changement brusque des besoins nutritionnels au vêlage et l’augmentation rapide de la production laitière, dans les 60 premiers jours de lactation, favorisent l’installation d’un bilan énergétique négatif, fortement corrélé avec le nombre de jours ouverts (intervalle vêlage-conception).

 

Neuf vaches sur 40, soit 22,5%, présentent une note inférieure à 2,5. Cinq d’entre elles, soit 55,55%, présentent une absence d’activité ovarienne. Ces résultats montrent l’importance d’un bon état corporel par une bonne préparation des vaches pour avoir une bonne fertilité. Dans le même contexte, Moreira et al. (2000) montrent qu’un BCS bas au vêlage (< 2,5) s’accompagne d’une réduction du taux de gestation à j 27 et j 45 post-insémination. Selon Wathes et al (2007), une grande perte du BCS dans les deux premiers mois de lactation est à l’origine de maladies métaboliques et infectieuses qui peuvent réduire les performances de production et de reproduction alors que durant notre étude, sur les vaches qui ont perdu du BCS en post-partum, nous ne retrouvons pas de maladies métaboliques mais plutôt des maladies infectieuses participant à allonger la période d’attente.

 

L’ascension de la production laitière, du vêlage au pic de lactation, est à l’origine d’un bilan énergétique négatif, responsable d’une reprise tardive de l’activité ovarienne pour certaines vaches.

En conclusion, la période de tarissement est très importante pour la fertilité ultérieure de la vache puisque la femelle en période post-partum se trouve devant une situation conflictuelle entre, d’une part la production laitière qui prend une allure ascendante durant les deux premiers mois, et d’autre part la reprise précoce de l’activité ovarienne. Afin d’éviter l’installation de l’anoestrus post-partum, un état corporel satisfaisant au tarissement est nécessaire pour une bonne fertilité post-partum.

 

Le niveau du déficit énergétique post-partum des femelles reproductrices occupe une place prépondérante parmi les facteurs de risque de la dégradation de la fertilité chez les vaches laitières, notamment en race Holstein. En effet, l’intensité et la durée de ce déficit, inévitable après la mise-bas, dépendent du niveau de production laitière, mais également des réserves corporelles au moment du vêlage et des apports alimentaires (Bosio 2006).

 

Les mécanismes physiopathologiques de l’influence de la balance énergétique sur la fertilité, encore incomplètement élucidés, reposent sur l’action complexe de médiateurs hormonaux et métaboliques, directement ou indirectement à l’origine de perturbations de l’activité ovarienne et de l’environnement utérin. Les effets délétères de ces molécules sur la fertilité sont essentiellement une altération de la croissance folliculaire retardant la reprise post-partum de l’activité ovarienne, une modification des profils de cyclicité et de l’expression des chaleurs, une moindre qualité des ovocytes ainsi qu’une augmentation de la mortalité embryonnaire (Bosio 2006).

 

L’évaluation du déséquilibre énergétique, permise par la méthode de la notation de l’état corporel, laisse apparaître globalement qu’au cours du post-partum, une perte d’état exagérée (supérieure à un point), serait préjudiciable aux performances de reproduction, et ceci davantage que la valeur absolue de l’état corporel au vêlage, en affectant le délai nécessaire à l’obtention d’une gestation. L’estimation régulière de la note d’état corporel, en vue de l’obtention de profils, dès avant le vêlage, constitue un outil d’intérêt non seulement dans une approche individuelle par la détection des sujets à risque, mais aussi à l’échelle du troupeau pour l’évaluation, et sa correction éventuelle, de l’alimentation énergétique distribuée aux vaches laitières. Le contrôle de l’implication du statut énergétique dans l’infertilité des vaches laitières s’inscrit dans la nécessaire approche globale du troupeau par le praticien en vue d’identifier les facteurs de risque de l’infertilité dans l’élevage.

 

Ces résultats obtenus intra-troupeau sont en cohérence avec l’ensemble des références récentes obtenues ailleurs et illustrent bien, pour les primipares comme pour les multipares à haut potentiel, la nécessité d’une conduite alimentaire limitant la mobilisation des réserves corporelles en début de lactation. Ces résultats nous amènent à confirmer l’importance de la note d’état corporel durant tout le cycle reproducteur des femelles afin d’avoir de bons résultats de fertilité.

 

III.6. Examen rectal

 

Les examens rectaux effectués en post-partum ont permis de détecter certaines pathologies, de savoir s'il y a eu œstrus, une activité ovarienne ou de prévoir approximativement les prochaines chaleurs ou encore de recommander au besoin l'usage de la prostaglandine. En effet, ils nous ont révélé que 40% des femelles n'étaient pas en activité ovarienne dont 87,5% avaient un problème de note d'état corporel. 10% avaient, en plus de la mauvaise note d'état, un problème infectieux (métrite et rétention placentaire). Ces causes sont à l'origine de la reprise tardive de l'activité ovarienne en post-partum car, après quelques jours, ces vaches ont manifesté des chaleurs et ont été inséminées. La synchronisation des vaches dans l'élevage se fait avec la prostaglandine. Ce produit est utilisé sur toutes les vaches en post-partum, sans distinction entre les vaches qui ont une activité ovarienne ou non, par ignorance des vaches en inactivité ovarienne (suite à la non-systématisation de l'exploration rectale), ce qui est erroné. Durant notre étude et après exploration rectale, nous constatons que 40% étaient en inactivité ovarienne. Ce pourcentage est élevé durant le premier semestre de l'année 2008, ce qui explique en partie le faible résultat de fertilité après synchronisation. La reconnaissance de ce type de vaches et leur non synchronisation avec la prostaglandine est en partie responsable des bons résultats de fertilité durant notre étude.

Ces résultats sont semblables à ceux de Smith et al (1985). Cependant, d'autres auteurs n’obtiennent pas d'amélioration des résultats en utilisant la même approche (Bog et al 1995). Deux cas de métrites sont décelés durant notre étude ponctuelle. Cette pathologie est accompagnée d'une mauvaise note d'état corporel. Ces métrites chroniques sont responsables de la non-réussite d'IA. En effet, en cas de métrite, le milieu utérin devient inadéquat à la survie de l'embryon. De plus, la mauvaise note d'état corporel accompagnant la métrite est une cause d'infertilité suite à l'installation d'un bilan énergétique négatif entraînant un déséquilibre hormonal et toutes ses conséquences sur la reproduction. Cette explication est donnée par Matarese (2008). En effet, certaines infections, comme les métrites, sont également des causes d'infertilité. Il est donc important de bien respecter les règles d'hygiène au vêlage (Cécile 2008).

 

Le diagnostic de gestation est réalisé trois mois après insémination supposée fécondante. Un manque à gagner de deux mois peut être supprimé si l’éleveur possède un échographe. Ce modeste travail montre l'importance de la mise en place des bases d'un débat entre l'éleveur et les autres intervenants en élevage (techniciens, inséminateurs, vétérinaires) pour mettre en place des mesures correctrices adaptées à sa situation.


Conclusion


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Received 9 Sep 2012; Accepted 23 December 2012; Published 5 February 2013

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