Livestock Research for Rural Development 24 (1) 2012 Guide for preparation of papers LRRD Newsletter

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Effets de la nature du fourrage sur l’ingestion, la digestibilité et la croissance chez des agneaux en finition de races Barbarine et Noire de Thibar

Samir Smeti, Naziha Atti, Mokhtar Mahouachi* et Saber Mednini**

Laboratoire de Production Animale et Fourragère, INRAT, 2049 Ariana, Tunisie
* Département Productions Animales, ESAK, Kef, Tunisie
** Agence de la Vulgarisation et de la Formation Agricole, Tunisie
belhaj.naziha@iresa.agrinet.tn

Résumé

Le but de ce travail est l’étude de l’effet de la nature du fourrage (foin et ensilage) et de la race (Barbarine: B et Noire de Thibar: NT) sur l’ingestion, la digestibilité et la croissance chez des agneaux en finition. L’expérience a porté sur 32 agneaux mâles de chaque race de poids vif moyen 32.5 ± 7.5 kg, et 378 ± 54 jours d’âge. Pour chaque race, les animaux ont été répartis en 2 lots recevant à volonté le foin ou l’ensilage comme ration de base. Les agneaux de tous les lots recevaient 800 g d’aliment concentré/tête/jour. La durée de l’expérience était de 73 jours dont 15 jours d’adaptation.

 

L’ingestion quotidienne moyenne a été de 549 et 679 g de matière sèche (MS) respectivement pour le foin et l’ensilage. Les valeurs de digestibilité de la MS, de la matière organique et du Neutral Detergent Fiber (NDF) étaient significativement plus élevées (P<0.05) dans le cas de l’ensilage (61.2 ; 71.5 et 68.1 % respectivement) par rapport au foin (55; 59.5 et 50.2 % respectivement). En revanche, la digestibilité des matières azotées totales (MAT) ne présentait pas de différences significatives entre les deux régimes. La rétention azotée était significativement (P<0.05) affectée par le régime alimentaire (13.1 g/j avec le foin vs. 17.5 g/j avec l’ensilage).

La race n’a pas affecté la croissance des agneaux. En revanche, la nature du fourrage a agit d’une manière hautement significative (P<0.001) sur le gain moyen quotidien des agneaux. Le gain de poids durant la période d’engraissement, était de 14.3 et 8.9 kg respectivement avec le régime ensilage et le régime foin. Ainsi, le gain moyen quotidien a été de loin plus élevé avec l’ensilage qu’avec le foin (254 et 158 g/j respectivement).

 

Il a été permis de conclure que l’ensilage des céréales immatures, utilisé uniquement dans la ration des vaches laitières en Tunisie, peut être utilisé chez les ovins en vue d’améliorer la production de viande des agneaux.

Mots clés: agneaux, performances, ensilage, foin, race



Effects of type of forage on intake, digestibility and growth of Barbarine and Noire de Thibar lambs

Abstract

The aim of this work was to study the effect of the forage type (hay or silage) and of the breed (Barbarine: B and Noir de Thibar: NT) on intake, digestibility and performances in lambs. The experiment was carried on 32 lambs from each breed with (live weight and age averaged 32.5 ±7.5 kg and 378 ± 54 days, respectively). For each breed, the animals were divided into 2 groups receiving the hay or the silage as basic ration. The lambs of all the groups received 800 g of concentrate/head/day. The experiment duration was 73 days with an adaptation period of 15 days.

 

Average daily intake was 549 and 679 g of dry matter (DM) respectively for hay and silage. Digestibility values of DM, organic matter (OM) and Neutral Detergent Fiber (NDF) were significantly higher (P<0.05 with silage (61.2; 71.5 and 68.1 % respectively) compared to hay (55; 59.5 and 50.2 % respectively) ration. Digestibility of Crude protein (CP) did not present significant differences between the two forages. The nitrogen retention (P<0.05) was significantly affected by the type of roughage e (13.1 g/j with hay vs. 17.5 g/j with silage). The breed did not affect lamb’s growth. Unlike to breed, the nature of forage showed a highly significant effect (P<0.001) on the average daily live weight gain of the lambs (254 and 158 g/j respectively with silage and hay). Total live weight gain, during the period of fattening, was 14.3 and 8.9 kg respectively with the silage and the hay.

 

It was concluded that silage of immature cereals, currently used in Tunisia only in the ration of the cows, could be used in lamb feeding in order to improve meat production.

Key words: breed, performances, lambs, hay, silage


Introduction

Traditionnellement, l’alimentation des troupeaux ovins en Tunisie est basée sur le pâturage avec une légère complémentation en bergerie. Cependant depuis quelques années, l’engraissement des agneaux après sevrage est de plus en plus réalisé en bergerie à base d’aliments concentrés et d’une faible quantité de foin. Ce fourrage présente souvent une très faible valeur alimentaire compte tenu du fait que l’herbe est coupée à un stade physiologique très tardif (Mahouachi et al 2004). Or dans le Nord de la Tunisie, une autre méthode de conservation des fourrages, sous forme d’ensilage, est aussi pratiquée. Dans les mêmes conditions de production et de conservation, l’ensilage a une meilleure valeur alimentaire que le foin (Nefzaoui et Chermiti 1989). Il est, en effet, plus riche en énergie, en MAT, en minéraux et en vitamines. Mais, en dépit de ces caractéristiques plus avantageuses, l’ensilage n’est pas utilisé dans l’alimentation des ovins, plus particulièrement dans l’engraissement des agneaux.

 

Par ailleurs, dans cette région du pays, les principales races à viande sont la Barbarine et la Noire de Thibar. Leurs performances de production sont rarement comparées dans les mêmes conditions alimentaires. Ainsi, le but de ce travail consiste à comparer la croissance des agneaux des deux races en phase de finition en utilisant deux fourrages produits dans le Nord du pays.


Matériel et Méthodes

L’expérience a été réalisée au centre de formation professionnelle agricole Sidi Bou-Rouisse appartenant à l’Agence de Vulgarisation et de Formation Agricoles. Le centre est situé dans une région caractérisée par un climat semi-aride supérieur avec une pluviométrie annuelle moyenne de 450 mm.

 

Animaux

 

Pour réaliser cette expérience, 32 agneaux de race Barbarine et 32 autres de race Noire de Thibar ont été utilisés. Au début de l’expérience, les agneaux avaient 378 ± 54 jours d’âge et un poids vif moyen de 32.5 ± 7.5 kg. Les agneaux ont été vaccinés contre les parasites internes et externes et contre l’entérotoxémie au début de l’expérience.

 

Aliments et protocole expérimental

 

Les aliments utilisés pour ce travail sont le foin et l’ensilage d’avoine avec un aliment concentré commercial. Les animaux de chaque race ont été répartis en 2 lots. Au sein de chaque race, la ration de base est constituée de foin pour un lot et d’ensilage pour l’autre; les deux fourrages ont été distribués à volonté. Chaque fourrage a été complémenté par 800 g du même aliment concentré par tête et par jour pour tous les agneaux. Les aliments ont été distribués en deux repas par jour (9 h et 15 h). L’eau était disponible en permanence durant toute l’expérience. Les aliments ont été distribués en deux repas par jour (9 h et 15 h). La durée de l’expérience était de 73 jours dont 15 jours d’adaptation.

 

Mesures expérimentales

 

Les quantités distribuées et refusées du foin, d’ensilage et d’aliment concentré ont été quotidiennement pesées afin de déterminer les quantités ingérées par lot. Les animaux ont été pesés toutes les deux semaines à jeun. L’indice de consommation a été calculé comme la quantité en kg de MS ingérés par kg de gain de poids vif.

 

La digestibilité in vivo des rations ainsi que le bilan azoté des animaux ont été mesurés pour évaluer la qualité des rations. La méthode de collecte totale des fèces et des urines a été appliquée sur 5 moutons de chaque régime pendant 7 jours après 10 jours d’adaptation aux cages de digestibilité. Après pesée et homogénéisation des fèces de chaque animal, une quantité de 100 g environ a été mise à l’étuve pendant 24 heures à 105°C pour déterminer la matière sèche fécale. Une autre fraction (30 à 50 g) a été conservée en chambre froide (-15°C) et ce durant les 7 jours de mesure. Après homogénéisation, un échantillon de fèces a été placé à l'étuve pendant 48 heures à 65°C, puis broyé en vue de réaliser les analyses chimiques. L’urine a été recueillie dans des seaux contenant 50 ml d’acide sulfurique 10 % (v/v). Après pesée, une fraction aliquote a été conservée dans une bouteille conservée dans une chambre froide et ceci durant les 7 jours de mesure. L'azote urinaire a été dosé dans ce mélange homogène pour chaque animal.

 

Analyses chimiques

 

Sur les échantillons de fèces et d’aliments (foin, ensilage et concentré) distribués et refusés, la matière sèche (MS) a été déterminée à l'étuve à 105°C jusqu’à poids constant, les cendres après calcination entière dans un four à 600°C pendant 8 h. La teneur en matières azotées totales (MAT) de ces échantillons et ceux des urines a été déterminée par la méthode de Kjeldahl (AOAC 1994). Les fibres (NDF: Neutral Detergent Fibre, ADF : Acid Detergent Fibre et ADL: Acid Detergent Lignin) ont été dterminées selon la méthode de Van Soest et Wine (1967).

 

Analyses statistiques

 

Toutes les données relatives à la croissance des agneaux ont été soumises à une analyse de la variance (ADV) à deux facteurs (régime: foin vs ensilage et la race : B vs NT). Les résultats de la digestibilité et du bilan azoté ont été traités de la même façon en utilisant une ADV à un seul facteur (régime) selon la procédure GLM du SAS.


Résultats et discussion

Composition chimique des aliments

 

La composition chimique des différents aliments est rapportée dans le Tableau 1. Le foin est très pauvre en MAT (4.9 %MS) et riche en parois végétales indiquant ainsi une faible valeur alimentaire de ce fourrage. En revanche, l’ensilage présente une teneur en MAT (8.8 %) satisfaisante et une teneur légèrement inférieure en composés pariétaux. Pour le foin nos résultats sont en accord avec les travaux de Haurez et Joulie, (2002) concernant la MS (82 à 88%) et sont identiques à ceux de Kayouli et al (1989) surtout pour les teneurs en MS, MO, MM, et très proches pour les MAT.

 

Pour l’ensilage, nos résultats sont comparables en partie avec les travaux de Kayouli et al (1989) et identiques à ceux de Haurez et Joulie (2002). Les différences concernant les teneurs en MAT de l’ensilage et du foin entre l’actuelle étude et celle de Nefzaoui et Chermiti (1989) seraient dues à l’hétérogénéité de la composition botanique, des stades de coupe et de conditionnement de la vesse-avoine (Abdouli et al, 1991).


Tableau 1 : Composition chimique des aliments utilisés

 

Foin

Ensilage

Aliment concentré

Matière sèche, %

86.2

29

95.4

Matière minérale, % in MS

8.9

7

12.3

Matières azotées totales, % in MS

4.9

8.8

16.3

NDF,  % in MS

69.9

63.1

34.1

ADF,  % in MS

41.4

35.8

5.7


Digestibilité et bilan azoté

 

Les résultats relatifs à l’utilisation digestive des aliments et aux paramètres du bilan azoté des animaux figurent dans le tableau 2. Le niveau de l’ingestion varie avec la nature de la ration de base avec une différence hautement significative (p<0.001) entre le régime à base de foin et celui à base d’ensilage; en effet les quantités d’ensilage ingérées sont plus importantes que celles de foin. Ces différences sont en relation directe d’une part avec les caractéristiques de la ration elle-même comme sa richesse en parois ainsi qu’aux conditions de sa conservation (Abdouli et al, 1991) et d’autre part avec la capacité d’ingestion de l’animal. L’ensilage étant moins encombrant, les animaux peuvent en consommer de plus grandes quantités.

 

L’utilisation digestive de MS, MO et NDF diffère significativement selon les régimes en faveur de l’ensilage. En fait, le CUD de MS est de l’ordre de 61 % pour le régime ensilage vs. 55 % pour le régime foin. Ces valeurs sont supérieures à celles trouvées par Kayouli et al (1989) avec des moyennes de 54 % pour la MS de l’ensilage et 47 % pour le foin. El Andoulsi (2007) a montré que l’apport du concentré améliore significativement la digestibilité d’une ration globale à base d’ensilage. Le CUD des MAT est de l’ordre de 69 % pour le régime ensilage et 62 % pour le régime foin. Cependant, la différence n’est pas statistiquement différente (Tableau 2). Les niveaux de digestibilité sont liés aux caractéristiques chimiques des aliments, notamment leurs apports en MAT et en fibres. Dans le cas du foin, l’utilisation digestive aurait été limitée par un apport insuffisant en azote et en énergie fermentescible pour une bonne activité de la population microbienne dans le rumen (INRA 1988).


Tableau 2 : Effet de la nature du régime alimentaire sur l’ingestion, la digestibilité et le bilan azoté

 

 Régime

Foin

Ensilage

ESM

P##

 

Ingestion (g MS/j)

435

670

79.2

**

 

Digestibilité (%)

 

 

 

 

 

MS

55

61.2

10.9

*

 

MO

59.5

71.5

9.46

**

 

MAT

62.4

68.9

9.8

NS

 

NDF

50.2

68.1

9.63

**

 

Bilan azoté (g/j)

 

 

 

 

 

Ni#

24.7

30.1

0.86

***

 

Nf

9.3

10.2

2.67

NS

 

Nu

2.3

2.3

0.92

NS

 

Nr

13.1

17.5

2.49

*

 

#:Ni :azote ingéré ;Nf :azote fécal ;Nu :azote urinaire ;Nr :azote retenu.

## :NS: effet non significatif, ***p< 0.001, **p< 0.01, *p< 0.05


Il s’en suit une variation de l’azote ingéré (Ni) en fonction de régime alimentaire. Ainsi, l’ensilage, étant plus riche en azote que le foin, a entraîné une valeur significativement (p<0.001) plus élevée d’azote ingéré (Tableau 2). Les pertes fécales et urinaires sont statistiquement similaires pour les deux régimes (p>0.05). Pourtant, il a été établi dans d’autres travaux , ayant utilisé différents niveaux alimentaires, que l’azote urinaire diminue avec la diminution de l’apport de l’azote alimentaire (Rémond et Journet 1978 ; Murphy et al 1994). Le mécanisme impliqué serait la diminution de l’urémie avec la réduction de l’apport azoté. Cette hypothèse semble être vérifiée dans le cas de ce travail car les pertes azotées sous forme urinaire sont très faibles (2.3 g/j soit 7 à 9 % de l’azote ingéré). La rétention azotée est ainsi significativement plus élevée avec l’ensilage (17.5 g N/j) qu’avec le foin (13.1 g/j). La part d’azote alimentaire retenu est très élevée dans cet essai car elle en représente 53 et 58 % pour le foin et l’ensilage respectivement.

 

Ingestion des aliments et performances animales

 

Ingestion durant l’essai de performances

 

L’évolution de l’ingestion des fourrages est illustrée par la Figure 1. L’ingestion moyenne quotidienne par animal a été plus faible avec le foin (0.55 kg MS/j) par rapport à l’ensilage (0.68 kg MS/j). Le niveau moyen d’ingestion des deux fourrages n’a varié que très légèrement avec la race et au cours de l’essai. L’ingestion du fourrage dépend essentiellement de la qualité du fourrage lui-même (Haurez et Joulie 2002). Or, la qualité de l’ensilage est meilleure que celle du foin (Tableau 1). Les niveaux d’ingestion atteints dans l’actuelle étude sont supérieurs à ceux enregistrés avec d’autres foins (0.32 kg MS/j) et ensilages (0.33 kg MS/j) sur la race Tunisienne Queue Fine de l’Ouest (El Andoulsi 2007). La différence entre le niveau d’ingestion est essentiellement liée à l’hétérogénéité de la composition botanique, aux stades de coupe et aux conditions de conservation (Abdouli et al, 1991). Ainsi, l’ensilage étant moins encombrant, les animaux peuvent en consommer de plus grandes quantités.


Figure 1: Evolution des quantités ingérées de fourrages (g MS/tête/jour) selon le régime et la race

Gain de poids total et quotidien

 

Les résultats relatifs aux poids vifs des agneaux et leurs gains de poids sont rapportés dans le Tableau 3. Les variations de poids vif sont significativement (P<0.001) influencées par la nature du fourrage grossier. A la fin de l’essai, les agneaux alimentés à base d’ensilage ont atteint des poids vifs supérieurs à ceux alimentés à base de foin (47.6 vs. 42 kg). Le gain de poids vif est donc de 14.2 kg sur ensilage contre 8,8 kg sur foin. Avec le régime ensilage, les taux de croissance sont assez élevées (253 g). Ces valeurs sont supérieures à celles souvent obtenues avec des jeunes agneaux engraissés en bergerie, notamment avec des rations à base de foin et d’aliment concentré (Atti et Haj-Taeib 1989; Atti et Abdouli 2001; Mahouachi et Atti 2005; Khaldi, résultats non publiés). Ces résultats confirment d’autres ayant montré que l'engraissement des agneaux ayant atteint le poids traditionnel de commercialisation (25-30 kg) reste rentable avec des rations mixtes mais riches en aliment concentré, 2/3 de la ration (Skouri et al 1969; Sarson et al 1971). Les résultats de cette étude montrent aussi l’intérêt de l’engraissement avec des fourrages autres que le foin (ensilage). La différence de croissance entre les deux régimes est attribuée à l’ingestion et à la qualité des fourrages. L’ensilage, mieux ingéré, apporte plus de nutriments que le foin. Plus particulièrement, la rétention azotée explique en grande partie les meilleures performances enregistrées avec l’ensilage. En effet, certains travaux ont lié d’une façon étroite le gain moyen quotidien des ruminants à la quantité d’azote retenue (Savary-Auzeloux et al., 2002; Kraft, 2009; Ma et al 2010; Awawdeh and Obeidat 2011)

 

L’indice de consommation est en conséquence plus faible pour le régime ensilage (5.6) que pour le foin (8.3). La différence est nette confirmant l’intérêt de l’utilisation de l’ensilage. Avec d’autres régimes, Skouri et al (1969) ont montré que l'agneau Barbarin peut atteindre des poids assez élevés (40 kg) avec des indices de consommation convenables (5.4 kg de MS). Par contre, la race n’a pas eu d’effet significatif sur la croissance des agneaux en terme de gain global de poids vif ou de GMQ. Ainsi, Les agneaux recevant la même ration de base (foin ou ensilage), et appartenant à deux races différentes ont montré une évolution de poids vif similaire et ont réalisé le même gain de poids avec des valeurs moyennes de 8.9 kg pour la race Barbarine et 8.8 kg pour la race NT recevant un régime à base de foin contre 14.3 et 14.2 kg avec un régime à base d’ensilage. Nos résultats ne concordent pas avec ceux de Diestre et Colomer (1981) qui ont montré que l’effet de la race sur la croissance est significatif vu les différences morphologiques et physiologiques existant entre les races. Ces résultats sont aussi en désaccord avec ceux présentés par Atti et Haj Taeib (1989), qui ont trouvé que les agneaux de race Noire de Thibar réalisent de meilleures performances par rapport à ceux de race Barbarine. Les résultats de ces derniers auteurs concernent de jeunes agneaux, alors que la présente étude a été réalisée avec des antenais; ils sont donc proches de l’âge adulte. Etant donné que les deux races ont des poids similaires à l’âge adulte (Khaldi 1989), les différences en terme de croissance s’atténuent à un stade avancé. Les résultats du tableau 3 montrent que le poids vif final des agneaux de race NT est significativement plus élevé que celui des agneaux de la race Barbarine; cette différence est la conséquence de la différence au niveau du poids vif initial, lui-même plus élevé pour la race NT que pour la Barbarine.


Tableau 3: Effet du régime alimentaire et de la race sur l’évolution du poids vif (PV) des agneaux et leur gain moyen quotidien (GMQ)

Lot

Lots Foin

Lots ensilage

ESM

Régime

Race

PV initial (kg)

33.1

33.3

4.02

NS

*

PV final (kg)

41.9

47.5

4.22

***

*

dPV (kg)

8.8

14.2

1.79

***

NS

GMQ (g)

157

253

32

***

NS

NS: effet non significatif, ***p< 0.001, *p< 0.05

Conclusions


Références

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Received 1 October 2011; Accepted 7 December 2011; Published 4 January 2012

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