Livestock Research for Rural Development 24 (1) 2012 Guide for preparation of papers LRRD Newsletter

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Effet de la saison de naissance sur l’âge d’entrée en puberté et les caractéristiques de la semence chez le lapin mâle de population locale algérienne (Oryctolagus Cuniculus)

I Boulbina*, H AinBaziz, I Ilès, R Belabbas, N Benali, S Zenia et S Temim

Laboratoire de Recherche «Santé et Production Aimales», Ecole Nationale Supérieure Vétérinaire d’Alger, BP 161, 16200 El Harrach - Alger, Algérie.
* Adresse actuelle: Institut National de la Recherche Agronomique d'Algérie, BP 37 Mehdi Boualem, Baraki - Alger, Algérie.
ibtissemb@yahoo.fr

Résumé

L’objectif de notre travail était de déterminer l’âge d’entrée en puberté, en fonction de la saison de naissance, du lapin mâle de population locale algérienne (Oryctolagus cuniculus) et d’étudier les caractéristiques quantitatives et qualitatives de la semence pendant cette même période. Le comportement de monte a été contrôlé chez 25 jeunes mâles (14 nés en été et 11 nés en hiver) dés la 11ème semaine d’âge jusqu’à l’apparition d’une monte positive se soldant par le premier éjaculat dans le vagin artificiel i.e. entrée en puberté. La récolte du sperme a été effectuée dès le premier éjaculat jusqu’à l’entrée en puberté de 100% de l’effectif. Dès l’entrée en puberté, les mâles étaient sollicités un jour par semaine, à raison de deux sollicitations séparées par 10 à 20 min d’intervalle. Ainsi, 108 éjaculats ont été collectés chez le groupe des lapins nés en été(E) et 82 éjaculats chez le groupe des lapins nés en hiver (H).

 

L’entrée en puberté est située entre 15 et 19 semaines d’âge chez les lapins nés en hiver et un peu plus tard ; entre  17 et  23 semaines d’âge chez les jeunes nés en été. L’étude de l’activité sexuelle et de la production spermatique en fonction de la saison de naissance pendant la période d’entrée en puberté montre que la libido semble meilleure chez les lapins nés en hiver (14 s. vs 22 s.) sans que cette différence ne soit statistiquement significative (p>0,05). Ces mêmes lapins présentent un volume de sperme total et sans gel ainsi que le pH significativement plus élevés (respectivement : 0,74 ml vs 0,37 ml ; 0,52 ml vs 0,32 ml et 7,46 vs 7,01; p<0,001). Cependant, l’analyse statistique ne révèle aucune différence significative concernant la couleur, la production spermatique exprimée en spermatozoïdes par éjaculat, la motilité massale et individuelle, le pourcentage de spermatozoïdes vivants entre les spermes des deux groupes de lapins considérés. En revanche, de plus nombreuses anomalies de spermatozoïdes sont observées chez les lapins nés en hiver (32,6 %) par rapport aux lapins nés en été (27,6 % ; p<0,01).

Mots clés: lapin mâle local, puberté, semence, spermatozoïde, été, hiver



Effect of season of birth on onset of puberty and semen characteristics in male rabbits of local Algerian population (Oryctolagus cuniculus)

Abstract

The objective of this work was to determine the effect of birth season on the puberty age of male rabbit from local Algerian population (Oryctolaguscuniculus). Another objective was to study the quantitative and qualitative characteristics of semen during the same period.  The mounting behaviorwas controlled in 25young males (14 were born in summer and 11 were born in winter) from the 11th week of age until the appearance of apositive mounting which resulted in the first ejaculate into the artificial vagina i.e. onset of puberty. Sperm collection started from the first ejaculate until 100% of the rabbits reached puberty. Since the onset of puberty, bucks were solicited one day per week two times separated by an interval of 10 to 20 minutes. Thus, 108 ejaculates were collected from the group of rabbits born in summer (E) and 82 ejaculates from those born in winter (H).

The onset of puberty was found to be between weeks 15 and 19 of age for rabbits born in winter and taking longer, between weeks 17 and 23 for young rabbits born in summer. The study of sexual activity and sperm production during the period of onset of puberty as a function of birth season showed that the libido was better in rabbits born in winter (14 s vs 22 s), nevertheless this difference was not statistically significant (p>0,05). The same group of rabbits indicated a significantly elevated pH as well as the total and gel-free volume (7,46 vs 7,01; 0,74 ml vs 0,37 ml and 0,52 ml vs 0,32 ml respectively ; p<0,001).  However, statistical analysis did not indicate any difference in color, sperm production, mass and individual motility, or the percentage of live spermatozoa between the two groups of rabbits considered in this study. Numerous anomalies of spermatozoa were observed in rabbits born in winter (32,6 %) compared to rabbits born in summer (27,6 %; p< 0,01).

Keywords: local male rabbit, puberty, semen, spermatozoa, summer, winter


Introduction

En Algérie, la cuniculture est majoritairement basée sur l’utilisation du lapin de population locale, ce qui nécessite une identification et une connaissance de ses aptitudes biologiques et zootechniques et de son adaptabilité aux conditions d’élevage. Plusieurs travaux de recherches ont été menés dans l’optique de caractériser et préserver le patrimoine génétique de ce lapin. Cependant, sur le plan de la reproduction, il est à souligner que la majorité des travaux se sont orientés particulièrement vers les aspects physiologiques et hormonaux de la femelle (Remas 2001 ; Moumenet al 2009 ; Boumahdi et al 2009 ; Belabbas et al 2011).

En revanche, jusqu’à présent, les aspects liés à la reproduction du lapin mâle de population locale ont été négligés, alors, que ce dernier joue un rôle très important dans la réussite et la rentabilité d’un élevage cunicole (Roca 1994).

D’un autre coté, le développement de la cuniculture en Algérie nécessitera l’introduction de la technique d’insémination artificielle dans nos élevages. Toutefois dans notre pays, l’application de cette technologie repose avant tout sur la détermination des capacités reproductives des deux sexes. Pour le reproducteur mâle, il faut tout abord, déterminer l’âge de puberté et de maturité sexuelle, sa réponse à la récolte artificielle de la semence et les facteurs de variation influençant la production spermatique. Ceci est nécessaire pour définir les conditions d’utilisation des mâles, afin d’obtenir une quantité optimale de sperme et de spermatozoïdes.

C’est dans ce contexte que s’inscrit cette étude dont l’objectif est de déterminer l’âge de l’entrée en puberté chez les lapins mâles de population locale en fonction de la saison de naissance et les caractéristiques de leur semence durant cette même période.  


Matériel et méthodes

Animaux et conduite d’élevage 

L’expérimentation s’est déroulée au niveau du clapier de l’Ecole Nationale Supérieure Vétérinaire d’El Harrach (ENSV), étalée sur une période allant du mois d’août 2009 au mois d’avril 2010. Durant cette période, 25 lapereaux âgés de 11 semaines de population locale, ont été répartis en deux lots comme suit :

Un lot de 14 mâles, nés en été (juin 2009), d’un poids moyen de 1518±190 g.

Un lot de 11 mâles, nés en hiver (décembre 2009), d’un poids moyen de 1895±221g.

Le poids moyen des lapins de population locale est de 1966 g pour les mâles et de 2037g pour les femelles à 11 semaines d’âge (Lakabi et al 2004).

Les lapins ont été logés dans des cages individuelles, équipées d’une trémie d’alimentation et d’un système d’abreuvement automatique à tétines. Ils étaient abreuvés et nourris adlibitum avec un granulé spécial pour lapins, composé de maïs, de tourteau de soja, de luzerne, de son, de calcaire, de phosphate bicalcique et de CMV spécial lapin. Durant toute la période de l’essai, l’éclairage était naturel et la température et l’hygrométrie diurnes ont été contrôlées quotidiennement. A partir de ces dernières, le THI (indice reliant la température à l’hygrométrie) a été calculé selon la formule citée par Marai et al (2002) (Tableau 1). 


Tableau 1: Températures, hygrométries ambiantes diurnes moyennes enregistrées et THI calculés,   au cours de l’expérimentation en fonction des saisons (Moyenne±écart-type).

Période

Température (°C)

Hygrométrie (%)

THI

Eté (de juillet à  septembre)

31,9±1,9

58,8±7,3

29,6±1,5

Automne-Hiver (d’octobre à  janvier)

17,6±4,4

75,3±7,6

17,3±4,0

Printemps (mars et avril)

20,4±1,6

68,1±6,9

19,8±1,4

Dispositif expérimental 

A l’âge de 10 semaines, les jeunes mâles ont été placés dans des cages individuelles. Dès l’âge de 11 semaines une femelle boute-en train a été introduite chaque semaine dans la cage pendant 15 min pour tester le comportement de monte des jeunes mâles. Le critère retenu, pour déterminer l’âge d’entrée en puberté, a été l’apparition du comportement de monte positif se soldant par le premier éjaculat dans le vagin artificiel (Macari et Machado 1978). La récolte a été réalisée dès le premier éjaculat jusqu’à l’entrée de 100% de l’effectif étudié en puberté.

Collecte de la semence  

La semence a été collectée à l’aide d’un vagin artificiel, rempli d’eau chaude atteignant 50 à 55°C, afin de reconstituer les conditions naturelles de température et de pression du vagin chez la lapine (Arencibia et Rosario 2009).Quelques minutes avant la récolte de la semence, une lapine boute-en-train a été laissée sur la cage des mâles pour les stimuler (Boiti et al 2005). L’ardeur sexuelle ou libido a été mesurée à l’aide d’un chronomètre et la collecte de la semence a été effectuée selon un rythme extensif : une fois par semaine avec deux éjaculats successifs séparés par 10 à 20 min (Bencheikh1995).

Détermination de la qualité de la semence 

Immédiatement après collecte, les prélèvements ont été placés dans un bain marie à 37°C afin de procéder à l’évaluation de la semence.  La couleur a été déterminée par observation de la semence dans le tube de collecte transparent et notée sur une échelle de 0 à 3 (Roca et al1993). Le pH, le volume du sperme total et sans gel ont été mesurés respectivement par un pH-mètre de type HANNA 211 et par lecture directe sur le tube gradué servant à la collecte.

Les motilités massale et individuelle ont été évaluées par observation microscopique respectivement d’une goutte de semence brute au grossissement x100 notée sur une échelle de 0 à 9 selon la grille de Petitjean (1965) citée par Boussit (1989), et d’une goutte de semence diluée au grossissement x200 notée de 0 à 4 selon l’échelle de Andrieu (1974) citée par Boussit (1989).

L’estimation visuelle du pourcentage de spermatozoïdes mobiles a été évaluée en même temps que la motilité individuelle (Boussit1989). Le pourcentage de spermatozoïdes vivant a été calculé sous microscope au grossissement x400, après fixation d’une goutte de semence en utilisant une coloration vitale à base d’éosine-nigrosine. La même lame ayant servi au dénombrement des spermatozoïdes vivants a été utilisée pour déceler les anomalies sur 200 spermatozoïdes, à l’aide d’un microscope à immersion au grossissement x 1000 (Baril et al 1993).

La concentration spermatique par millilitre a été mesurée en utilisant un hématimètre de type cellule de Thoma après une dilution de la semence au 1/50ème dans un sérum physiologique formolé.

Enfin, le nombre de spermatozoïdes totaux (NspzT) et le nombre de spermatozoïdes vivants (NspzV) par éjaculat  ont été déterminés comme suit :

NspzT = le nombre de spermatozoïdes obtenu par millilitre X le volume de l’éjaculat correspondant en millilitre (Baril et al1993)

NspzV = le nombre de spermatozoïdes totaux dans un éjaculat X le pourcentage de spermatozoïdes vivants dans l’éjaculat correspondant.

Il est à signaler que toutes les analyses microscopiques ont été réalisées à l’aide d’un microscope optique à plaque chauffante de type Hund 35580 Wetzlar.

Analyse statistique 

L’analyse statistique a été réalisée en utilisant une analyse de variance (ANOVA) pour déterminer l’effet de la saison de naissance sur les différents paramètres étudiés. Les analyses ont été effectuées à l’aide du programme StatView (Abacus Concepts, 1996, Inc., Berkeley, CA94704-1014, USA).Un test de Ch2 version 5. (AnaStats.fr) a été utilisé pour l’analyse des taux de réponse positive aux sollicitations, taux des éjaculats utiles et avec gel. Le seuil de signification choisi est de 5%.


Résultats

Âge d’entrée en puberté des lapins en fonction de leur saison de naissance 

La figure 1 montre l’évolution de l’entrée en puberté progressive des jeunes lapins mâles en fonction de la saison de naissance, soit ceux nés en été (E) et ceux nés en hiver (H), déterminée par le pourcentage des lapins donnant la première éjaculation dans le vagin artificiel.

Chez les lapins nés en hiver (H), 45% des animaux sont considérés comme pubères dès l’âge de 15 semaines (Avant cet âge,  aucune récolte de sperme n’a été obtenue). Une semaine après, ce taux atteint 73% et à la 19ème semaine d’âge l’ensemble de l’effectif est entré en puberté. En revanche, l’entrée en puberté est plus tardive et plus étalée dans le temps chez les lapins du lot (E). Elle a débuté à l’âge de 17 semaines avec un pourcentage de 14% des jeunes mâles. A la 19ème semaine d’âge, la moitié de l’effectif entre en puberté et ce n’est qu’à la 23ème semaine d’âge où 100% de l’effectif a atteint ce même stade physiologique.


Figure 1. Evolution de l’entrée en puberté des lapins (en %) en fonction de la saison de naissance
(groupe E: n=14 mâles; groupe H: n=11 mâles). (Chiffres sur les bâtonnets: poids moyen des lapins en gramme).

Par ailleurs, notons que pour un même âge donné (notamment 17, 18 et 19ème semaine), le poids vif des jeunes mâles du lot (H) est significativement plus élevé que celui des jeunes mâles du lot (E) (p<0,0001). L’écart moyen du poids vif entre les deux groupes enregistré entre la 17ème et la 19ème semaine d’âge est de 16%.  Toutefois, les écarts entre les poids des deux lots de lapins enregistrés lors de la première semaine d’entrée en puberté (15ème pour les lapins nés en hiver, et 17ème pour les lapins nés en été) et au cours des semaines durant lesquelles tout l’effectif est pubère (19ème pour les lapins nés en hiver, et 23ème pour les lapins nés en été) ont atteint respectivement 5,8% (p=0,306) et 4,8% (p=0,781).  D’un autre coté, nos résultats montrent que le poids moyen à la première semaine d’entrée en puberté chez les lapins mâles nés en été (17ème semaine) représente 70% du poids adulte à 30 semaines d’âge (3290 g) et que le poids moyen à la 23ème semaine d’âge lorsque 100% de l’effectif est pubère représente 88% du poids adulte. Pour ceux nés en hiver, nous n’avons pas mesuré le poids jusqu’à l’âge adulte. 

Taux de récolte utile en fonction de la saison de naissance 

Les lapins du groupe (E) ont présenté des taux de récolte utile (ou réponse aux sollicitations) et des taux des éjaculats utiles moins élevés que ceux du groupe (H) : des écarts respectifs de  -3,6% et -3,7% sont obtenus, sans toutefois être significatifs (p>0,05). Les réponses négatives aux sollicitations enregistrées chez le groupe (E) ont concerné 4 mâles, et sont survenues pour la plupart lors de la première semaine d’entrée en puberté au moment de la deuxième sollicitation. La cause principale d’élimination des éjaculats a été la présence d’urine (87,5%) suivie du volume récolté inférieur à 0,1ml (12,5%). En revanche, le taux d’éjaculats présentant un gel a été significativement plus élevé chez le groupe (H) : 40,5% contre 21% chez le groupe (E) (p<0,05) (Tableau 2). 


Tableau 2. Réponses aux sollicitations, taux des éjaculats utiles et éjaculats présentant un gel chez les lapins selon la saison de la naissance.

 

E

(17-23 sem. d’âge ; n=14)

H

(15-19 sem. d’âge ; n=11)

p

Nombre de sollicitations

112

82

 

Réponse aux sollicitations (%)

96,4a

100a

0,775

Taux des éjaculats utiles ou analysés (%)

92,6a

96,3a

0,827

Causes d’élimination

 

Présence d’urine (%)

5,6a

3,7a

0,527

Présence du sang(%)

0

0

 

Volume < 0,1ml(%)

1,9a

0a

0,157

Taux des éjaculats avec gel (%)

21a

40,5b

0,013

Les pourcentages affectés de lettres identiques sur la même ligne ne sont pas significativement différents au seuil de 5%.

Ardeur sexuelle et caractéristiques de la semence des lapins en fonction de leur saison de naissance

 Les données relatives à l’effet de la saison de naissance sur l’ardeur sexuelle et les caractéristiques de la semence, durant la période précédant l’entrée en puberté de tout l’effectif des lapins, sont regroupées dans le Tableau 3. L’analyse statistique ne révèle aucune différence significative entre les valeurs de la libido, de la couleur, de la motilité des spermatozoïdes, la viabilité ni de la production spermatique par éjaculat des deux groupes (H) et (E). En revanche, le pH, le volume total et le volume sans gel du sperme récolté ont été significativement supérieurs chez les animaux nés en hiver comparés à ceux nés en été respectivement : 7,46 vs 7,01 (p<0,001) ; 0,74 vs 0,37 ml (p<0,001) et 0,52 vs 0,32 ml (p<0,001). En revanche, les lapins nés en été présentent un pourcentage de spermatozoïdes mobiles significativement supérieur à celui de ceux nés en hiver : 46% vs 39%, soit un écart de +22,3% (p<0,05), ainsi qu’une concentration en spermatozoïdes exprimé en ml d’éjaculat plus élevée (p<0,001) et un nombre de spermatozoïdes vivants par éjaculat plus important (p=0,001).


Tableau 3. Effet de la saison de naissance sur l’ardeur sexuelle des lapins et sur les caractéristiques quantitatives et qualitatives de la semence, durant toute la période d’entrée en puberté (15 à 19 semaines pour le groupe H et de 17 à 23 pour le groupe E).

Paramètres

E

(Eté, n=101)

H

(Hiver, n=75)

SEM

p

Libido (s)

22a

14a

3,20

0,101

Couleur

1,36a

1,43a

0,055

0,373

pH

7,01a

7,46b

0,035

<0,0001

Volume total (ml)

0,37a

0,74b

0,045

<0,0001

Volume sans gel (ml)

0,32a

0,52b

0,03

<0,0001

Motilité massale

3,04a

2,63a

0,235

0,225

Motilité individuelle

1,96a

1,94a

0,155

0,910

% de spz. mobiles

46a

36b

3,30

0,036

% de spz. vivants

42a

36a

3,15

0,176

Concentration 106spz/ml

234a

87b

21,5

<0,0001

NspzT (106spz/éjaculat)

89a

62a

14

0,186

NspzV (106spz/éjaculat) 61a 39b 10,5 0.001

Spz : Spermatozoïdes

SEM : Erreur Standard de la Moyenne (Standard Error of the Mean).

Les moyennes affectées de lettres identiques sur la même ligne ne sont pas significativement différentes au seuil de 5%.

Les taux des anomalies totales des spermatozoïdes sont significativement supérieurs chez les lapins nés en hiver (32,6% vs 27,6% ; p<0,01), soit une augmentation de 15,3%. A l’exception des anomalies de la tête du spermatozoïde, des différences significatives liées à la saison sont observées pour les anomalies de l’acrosome, de la pièce intermédiaire, du flagelle et de la présence de la gouttelette cytoplasmique proximale et distale. Les spermatozoïdes prélevés chez les lapins nés en hiver présentent des anomalies de l’acrosome, de la pièce intermédiaire, de la présence de la gouttelette cytoplasmique proximale et distale significativement plus importantes comparativement aux lapins du groupe (E), avec des écarts respectifs de : +34,8% (p<0,001) ; +38,2% (p<0,001) ; +60,8% (p<0,001) et +42,8% (p<0,01). Par contre chez ce même groupe, les anomalies du flagelle diminuent de 21,4% (p<0,01) (Figure 2).


Figure 2. Effet de la saison de naissance sur les différents types d’anomalies du spermatozoïde durant toute la période
d’entrée en puberté (15 à 19 semaines pour le groupe H, n=61; et de 17 à 23 pour le groupe E, n=98)
AT: anomalies de la tête; AA: anomalies de l’acrosome; API: anomalies de la pièce intermédiaire; AF: anomalies du flagelle;
GP: présence de la gouttelette proximale; GD: présence de la gouttelette distale; A: anomalies totales.

Discussion 

Dans nos conditions expérimentales, rappelons que le contrôle de l’âge de l’entrée en puberté a débuté à 11 semaines d’âge juste après la séparation des deux sexes. A partir de la 12ème semaine d’âge, les jeunes lapins montraient un certain nombre de manifestations sexuelles (reniflement de la région ano-génitale de la femelle, agressivité et tentatives de monte) telles que décrites par différentes sources (Berger et al 1982 ; Bell et Mitchell 1984). Les tentatives de monte apparaissent à l’âge de 12 semaines (84 jours) chez la population locale, cet âge est compris dans l’intervalle, rapporté par différents auteurs, et situé entre 10 et 14,4 semaines (70 et 101 jours) chez différentes races de lapin (Skinner 1967; Bell et Mitchell 1984). 

Nos résultats révèlent que l’âge d’entrée en puberté, correspondant au premier éjaculat, chez les jeunes lapins mâles de population locale diffère en fonction de la saison de naissance. L’entrée en puberté se situe entre 15 et 19 semaines chez les lapins nés en hiver et un peu plus tard ; entre la 17ème et la 23ème semaine d’âge, chez les jeunes nés en été. L’effet de la saison de naissance sur l’âge d’entrée en puberté a été déjà montré par Garcia-Tomas et al (2009b) en Espagne. Ces auteurs ont situé l’entrée en puberté des lapins de deux lignées Caldes et Prat sélectionnées respectivement sur la croissance et sur la taille de la portée au sevrage, en estimant le pourcentage des tubes séminifères avec présence de lumière, critère utilisé fréquemment comme indicateur de début de la puberté. Il en ressort que les deux lignées entrent en puberté à 14 semaines d’âge pour les lapins nés en hiver et à 16 semaines d’âge pour les lapins nés en été. Ces mêmes auteurs expliquent cette différence d’entrée en puberté par la teneur en testostérone plasmatique, qui est faible chez les lapins nés en été par rapport à ceux nés en hiver (respectivement 79,0±29,5 ng/dl vs 184,0±39,7 ng/dl à 14 semaines d’âge ; 125,6±35,1 ng/dl vs 284,9±55,2 ng/dl à16 semaines d’âge) (Garcia-Tomas et al 2010).

Par ailleurs, une différence de poids vif est retrouvée chez les lapins de population locale en fonction de leur saison de naissance : un écart de 16% est estimé au profit des lapins nés en hiver. En effet, les lapins nés en hiver ont passé une croissance dans des conditions ambiantes favorables (mi-décembre à mars), leur assurant un bon développement corporel. En revanche, ceux nés en été sont soumis à un stress thermique (de juin à septembre), qui a induit une diminution de l’ingéré et par conséquent une altération du poids vif (Marai et al 2002). L’effet de la différence des poids vifs, induite par la saison de naissance, sur l’entrée en puberté du jeune lapin a été également rapporté par Garcia-Tomas et al (2009b). Ces derniers expliquent cette entrée en puberté plus précoce chez les lapins nés en hiver, en plus de l’écart de poids vif estimé à +12,5%, une différence du volume testiculaire (+10%), du volume épididymaire (+24%) et enfin du nombre de tubes séminifères avec présence de spermatides allongés (+42%).
 

Par ailleurs, la période d’entrée en puberté des lapins s’étale sur 5 semaines pour les lapins nés en hiver et sur 7 semaines pour ceux qui naissent en été, pour atteindre 100% de l’effectif à la 19èmesemaine pour les premiers et à la 23èmesemaine pour les seconds. De plus, 45% des lapins nés en hiver ont été considérés comme pubères dés la première semaine d’entrée en puberté (15ème semaine d’âge). Cependant, 14% seulement des lapins nés en été ont atteint ce même stade physiologique à la 17ème semaine d’âge. Ceci peut être probablement lié à la variabilité individuelle plus importante chez les lapins nés en été comparativement à celle retrouvée chez les lapins nés en hiver. En effet, Berger et al (1982) signalent une importante variabilité individuelle de la fertilité chez les lapins mâles entre 3 et 6 mois d’âge. Cette même variabilité concerne le poids, le volume du testicule et de l’épididyme, le pourcentage des tubes séminifères avec présence des spermatides allongés et de spermatozoïdes, qui pourraient éventuellement expliquer la variabilité du déclenchement de la spermatogénèse ou de l’entrée en puberté selon les individus (Garcia-Tomas et al 2009a). 

Le taux des éjaculats utiles est estimé en moyenne chez les lapins de population locale (nés en été et en hiver) à 94,4%. Des résultats similaires ont été rapportés par Nizza et al (2003) avec des taux moyens de 91,5% chez des souches commerciales Hyla. Par ailleurs, Brun et al (2002) et Bencheikh (1995) obtiennent, respectivement, des taux plus faibles de 78,7% chez la souche INRA1601 et 82,9% en moyenne chez la souche commerciale Hyplus. De leur côté, Garcia-Tomas et al (2006) signalent des taux encore plus faibles que les précédents atteignant 72,2% chez des lignées C et leurs croisements RxC. 

Au cours de notre expérimentation, la cause d’élimination la plus importante a été la présence d’urine dans le sperme, avoisinant celle annoncée par certains auteurs  (Brun et al2006 ; Garcia-Tomas et al2006).  Par ailleurs, des taux plus élevés, de l’ordre de 15,5% en moyenne sont rapportés dans d’autres travaux utilisant différents génotypes (Brun et al2002 ; Brun et al2006 ; Garcia-Tomas et al2006).

Nous avons constaté que la production d’éjaculats souillés par l’urine est souvent le fait des mêmes individus. Ainsi, sur l’effectif global du lot E, quatre mâles fournissent 78% des semences contaminées et parmi eux un mâle totalise à lui seul 40% de ces éjaculats. Par ailleurs, chez le lot H, un seul mâle a donné toutes les semences souillées par l’urine. Ceci serait probablement dû à l’effet individu lié à des troubles nerveux selon Bencheikh (1995). 

Le taux d’éjaculats global présentant un gel est plus élevé comparativement à celui rapporté chez différentes races et lignées de lapins (Roca et al1993 ; Garcia-Tomas et al2006). Par ailleurs, les éjaculats avec gel montrent un taux significativement plus élevé (p<0,05) chez le groupe des lapins nés en hiver par rapport à celui des lapins nés en été. La présence du gel constitue une manipulation supplémentaire lors de l’analyse de la semence avant une insémination artificielle mais dans les conditions naturelles, lors d’une saillie naturelle ce gel sert de bouchon au niveau du vagin de la lapine évitant ainsi le reflux du sperme après l’accouplement (Alvarino1993).

Les jeunes lapins nés en hiver présentent des éjaculats moins concentrés en spermatozoïdes et avec un faible nombre de spermatozoïdes vivants. Ceci s’explique par le fait que les éjaculats récoltés lors des deux premières semaines (15ème et 16ème semaine d’âge) se caractérisent par l’absence de spermatozoïdes. En revanche, chez les lapins nés en été, dés la première collecte (correspondant à la 17ème semaine d’âge), les éjaculats présentaient une concentration en spermatozoïdes, un taux de mobilité et une viabilité acceptables. De plus, quelle que soit la saison de naissance, les lapins qui commencent leur vie sexuelle tard donnent une semence plus riche en spermatozoïdes dès la première récolte. Ceci est probablement lié au fait que les premiers spermatozoïdes ne s’observent dans la lumière des tubes séminifères, en moyenne, qu’à partir de la 15ème semaine d’âge (Berger et al1982 ; Garcia-Tomas et al2009 b). Ces derniers n’apparaissent dans l’éjaculat qu’entre 16 et 17 semaines d’âge (Skinner 1967 ; Bell et Mitchell 1984 ; Boussit1989), après un transit épididymaire qui dure 8 à 10 jours (Alvarino1993). Par contre, les glandes annexes commencent leur sécrétion dés l’âge de 6 semaines, bien avant l’apparition des premiers spermatozoïdes dans l’éjaculat (Skinner 1967). Nous avons constaté que chez la population locale, l’entrée en puberté retardée donne plus de temps à la fonction testiculaire et épididymaire de s’installer, et par conséquent une semence de meilleure qualité dés les premiers éjaculats.

Les lapins nés en hiver présentent une meilleure libido comparativement à celle des lapins nés en été. De même, le volume total et sans gel sont significativement plus élevés. Cette augmentation du volume de l’éjaculat chez les lapins nés en hiver pourrait s’expliquer par une importante sécrétion des glandes annexes stimulées par une teneur en testostérone plus élevée (Skinner 1967 ; Garcia-Tomas et al 2010).

Aussi, chez ces mêmes lapins, le sperme est caractérisé par un pH plus élevé qui pourrait être lié au jeune âge des lapins tel que rapporté par Theau-Clément et al (2009) en étudiant la variation du pH du sperme chez des lapins de différents âges. Par ailleurs, dans nos conditions expérimentales, l’âge et la durée d’entrée en puberté du lapin n’affectent pas la production spermatique par éjaculat, la motilité et la viabilité des spermatozoïdes chez les deux groupes de lapins considérés.

Le taux d’anomalies totales des spermatozoïdes des lapins nés en hiver est significativement plus élevé (p<0,01). Ces anomalies concernent, à l’exception des anomalies de la tête, celles de l’acrosome, la pièce intermédiaire et de la gouttelette cytoplasmique distale et proximale. En revanche, le pourcentage des anomalies du flagelle est significativement supérieur chez les lapins nés en été (p<0,01).Cela pourrait être expliqué par la différence d’âge entre les deux groupes et probablement par l’entrée en puberté plus étalée dans le temps, des mâles nés en été. Par ailleurs, les collectes de sperme des lapins des deux groupes ont été effectués sous des photopériodes différentes (printemps pour les lapins nés en hiver et automne pour ceux nés en été) qui peuvent influer sur le taux des anomalies des spermatozoïdes tel que rapporté par Roca et al (1995). Ces derniers montrent que la semence des jeunes lapins élevés sous lumière naturelle présente plus d’anomalies que les jeunes lapins élevés sous une lumière de faible intensité (< 5 lux). 


Conclusion

A l’issue des résultats de cet essai, nous pouvons conclure que :


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Received 1 September 2011; Accepted 11 December 2011; Published 4 January 2012

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