Livestock Research for Rural Development 21 (12) 2009 Guide for preparation of papers LRRD News

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Autonomie alimentaire des exploitations laitières dans la région de Tizi-Ouzou, Algérie

S A Kadi et F Djellal*

Département des sciences agronomiques, université Mouloud MAMMERI, Tizi-Ouzou. Algérie
kadisiammar@yahoo.fr
* Département des sciences agronomiques, université Farhat ABBAS, Sétif. Algérie
fariddjellal@yahoo.fr

Résumé

L’autonomie alimentaire est appréciée au niveau de 6 exploitations, totalisant 261 vaches, en calculant la proportion d’aliments produits (fourrage et concentré) sur l’exploitation par rapport à ceux consommés. Elle est déclinée selon la nature des aliments (fourrages, concentrés) et selon leur composition (matière sèche totale, valeur énergétique (UFL), valeur azotée (MAT)).

 

L’autonomie en matière sèche totale est en moyenne de 43,2 %, alors qu’elle est de 35,5 % pour les UFL. Que ce soit en matière sèche totale ou bien en UFL  (Unité Fourragère Lait), les exploitations 2 et 5 représentent les deux extrêmes  avec 5 % et 4 % dans l’exploitation 2 et 96 % et 79 % dans l’exploitation 5 respectivement pour la matière sèche totale et les UFL.  Pour l’autonomie en MAT, l’exploitation 6 se distingue avec un taux de 101%. Pour ce qui est de l’autonomie en fourrage, la moyenne est de 65,4 % avec, pour l’exploitation 5, une large autonomie (147 %). Dans le cas des concentrés, la situation est tout autre. Hormis, l’exploitation 6 qui affiche un taux de 15,1 %, toutes les autres sont dépendantes à 100% du marché. Globalement, les exploitations 2, 3 et 4 sont de types hors-sol. Dans ce genre d’élevage toute l’alimentation est achetée, un tel système est très fragile car très dépendant de l’environnement (prix des aliments, du lait,...). Cette situation de dépendance des exploitations d’un marché de plus en plus instable trouve son explication dans la faiblesse de la sole fourragère et le niveau de consommation élevé de concentrés, alors que ces derniers sont achetés en quasi totalité.

Mots clés: concentrés, énergie, fourrages, matière sèche, proteines, vaches laitières



Feeding autonomy of dairy cattle farms in Tizi-Ouzou area, Algeria

Abstract

Feed autonomy is appreciated on the level of 6 exploitations with 261 cows, by calculating the proportion of feed produced (forage and concentrate) on the exploitation compared to those consumed. It is declined according to the nature of feed (forage, concentrate) and according to their composition (total dry matter, energy value (UFL), proteins (MAT).

 

Total dry matter autonomy is on average of 43.2%, whereas it is of 35.5% for the energy. For total dry matter or for energy, exploitations 2 and 5 represent the two extremes with 5% and 4% in the exploitation 2 and 96% and 79% in exploitation 5 respectively for the total dry matter and the energy.  For autonomy in proteins, exploitation 6 is distinguished with 101%. Concerning autonomy in forage, the average is of 65.4% with, for exploitation 5, a complete autonomy (147%). In the case of the concentrate, the situation is very different. Except exploitation 6 where the autonomy is of 15.1%, all the others are dependant at 100% on the market. Exploitations 2, 3 and 4 are out-ground types. In this kind of breeding all the feed is bought, this system is very fragile because depend totally on the environment (price of feed, of milk,…). This situation of dependence of the exploitations of an increasingly unstable market finds its explanation in the weakness of the forage surfaces and the high level of consumption of concentrate which are bought almost entirely.

Key-words: concentrate, energy, forage, dairy cows, dry matter, proteins


Introduction

Dans les élevages bovins laitiers en Algérie, l’alimentation est le facteur le plus limitatif de la productivité des vaches laitières. Ce problème d’alimentation du cheptel se résume à la pauvreté de l'offre fourragère due à la faiblesse des superficies emblavées, au manque d’eau et à la non maîtrise des techniques culturales. La wilaya de Tizi-Ouzou, région de surcroît montagneuse, ne fait pas exception.

 

L’alimentation est le poste le plus onéreux en élevage laitier. L’autonomie alimentaire est une stratégie qui permet à l’éleveur de mieux maîtriser ses coûts de production en limitant ses achats d’aliments à l’extérieur et de garantir la qualité et/ou l’origine des produits issus de son élevage (notion de traçabilité des produits) (Blanc et al 2004). Elle a aussi un impact direct sur la durabilité des exploitations (Gaillard et al 2004).

 

L’autonomie alimentaire est définie comme la part des aliments produits sur l’exploitation par rapport à ceux consommés. Elle peut se décliner selon la nature des aliments - fourrages, concentrés - ou selon leur composition - matière sèche totale, valeur énergétique (UFL), valeur azotée (MAT) (Huchon et al 2003, Devun et al 2004).

 

Ce travail se propose d’estimer l’autonomie alimentaire des exploitations laitières au niveau de la région de Tizi-Ouzou.

 

Matériels et méthodes

Région d'étude

La wilaya - district - de Tizi-Ouzou est située sur le littoral centre. Elle s'étend sur une superficie de 2958 Km2. C'est une vaste région montagneuse constituée d'un massif montagneux (le Djurdjura) qui culmine à 2308 m d'altitude, d'une chaîne côtière représentée par de hautes collines de 500 à 1000 m d'altitude et de 12 à 25 % de pente ainsi que d'une vallée (Sébaou) qui se caractérise par des terres dont la pente est inférieure à 12% et d'altitude ne dépassant pas les 500 m. Cette vallée est traversée par l'oued Sébaou, dont elle tire son nom, ce qui procure à la zone des possibilités d'irrigation.

 

La région de Tizi-Ouzou est dominée par un climat de type méditerranéen, qui se caractérise par deux saisons bien contrastées : un hiver humide et froid et un été sec et chaud.

 

Les précipitations varient en général entre 600 et 1000 mm/an; la neige tombe principalement sur les régions de montagne; les gelées sont fréquentes en février à travers la totalité du territoire de la wilaya. Les températures obéissent à un gradient altitudinal et l'on distingue grosso modo un « climat montagnard » où les températures sont moins importantes et un « climat tellien » où l'on enregistre les températures extrêmes.

 

Méthodologie

 

L'autonomie alimentaire (A) est définie comme étant le rapport entre les aliments produits (P) et les aliments consommés (C) au niveau d’une exploitation durant une période donnée qui est généralement d’une année:

A : autonomie globale (en %)  

P : fourrages produits + concentrés produits

C : fourrages consommés + concentrés consommés

Ce rapport est calculé globalement (matière sèche totale), décomposé en deux parties fourrages et concentrés, en part d’énergie (UFL) et de matière azotée totale (MAT).

 

La consommation correspond à la partie valorisée des aliments produits sur l’exploitation et des aliments achetés. La consommation peut aussi être estimée à partir des besoins. Selon Paccard et al (2003a), il est plus précis d'estimer les ingestions totales et les besoins que d'évaluer la production valorisée des exploitations en fourrages: les fourrages stockés sont bien connus en quantité et composition mais l'évaluation de la production du pâturage est beaucoup plus difficile à faire. Cette méthode n’est pas applicable dans le cas de notre étude du fait qu’elle suppose que les animaux soient alimentés d’une manière rationnelle qui couvre l’ensemble de leurs besoins alimentaires; ce qui est loin d’être le cas de nos élevages où les animaux, souvent, ne mangent pas à leur faim (Kadi et al 2007b). De plus, dans le cas des exploitations objets de l’étude, le pâturage est quasiment absent.

 

Le travail consiste en l’analyse d’une base de données constituée lors d’une précédente étude par Kadi et al (2007a) et qui a concerné six exploitations laitières totalisant 261 vaches. (Tableau 1).


Tableau 1.   Caractéristiques structurelles et performances des élevages suivis (Kadi et al 2007a)

Exploitation No

1

2

3

4

5

 6

Moyenne

Surface Agricole Utile, ha

31

9

27

21

350

192

105

Surface Fourragère Totale, ha

23

7

19

16

235

140

73.3

Surface Fourragère Irriguée, ha

9

2

5

00

90

62

28.0

Surface Fourragère Non Irriguée, ha

14

5

14

16

145

78

45.3

Nombre de vaches

36

14

16

18

97

80

43.5

Concentré /vache/an,  kg

4583

5491

4110

3791

2509

3528

4002

Rendement laitier, kg de lait/vache/an

4118

4682

3994

3863

3678

4272

4101


Le choix des exploitations et des éleveurs résulte d'un compromis entre la volonté d'une représentativité des systèmes d'élevage existant dans la zone d'étude, l'acceptation par les éleveurs des contraintes du suivi, la condition que l'élevage soit déclaré donc le cheptel vacciné et enfin un nombre minimal de vaches en production supérieur à dix.

 

Dans chacune des exploitations suivies, des échantillons de fourrages et de concentrés utilisés sont prélevés pour en déterminer la composition chimique (AFNOR 1981), notamment la matière sèche, les matières minérales, les matières organiques, les matières azotées, la cellulose brute et les matières grasses.

 

La valeur énergétique est déterminée selon la démarche séquentielle basée sur l'estimation de la digestibilité de la matière organique (dMO) et de la matière organique fermentescible (MOF). Par la suite, l'unité fourragère lait (UFL) est calculée à partir des estimations de l'énergie brute, de l'énergie digestible, de l'énergie métabolisable et enfin de l'énergie nette en se basant sur les équations de Demarquilly et al (1978), Andrieu et al (1981), Andrieu et Demarquilly (1987), Sauvant et al (1987), Giger-Reverdin et al (1990) et Sauvant et al (2002) (Tableau 2). 


Tableau 2.  Valeur nutritive des foins et concentrés utilisés au niveau des exploitations suivies

 

Foin

Concentré

Unité Fourragère Lait

Matière Azotée
Totale (Nx6025), %

Unité Fourragère Lait

Matière Azotée Totale (Nx6025), %

Exploitation 1

0,57

8,39

1,02

20,2

Exploitation 2

0,53

5,62

0,94

18,3

Exploitation 3

0,53

5,62

0,94

18,3

Exploitation 4

0,53

5,62

0,94

18,3

Exploitation 5

0,60

8,2

1,12

19,5

Exploitation 6

0,67

8,0

0,89

16,0


Par conséquent, pour le calcul des consommations et productions annuelles au niveau des exploitations, les données énumérées dans les tableaux 1 et 2 ont été utilisées. 

 

Dans l’ensemble des exploitations suivies, le foin utilisé et celui de vesce avoine tandis que le fourrage vert est du ray gras. Pour ces deux fourrages ainsi que pour le concentré, les données suivantes sont utilisées pour les différents calculs :

- Ray gras  utilisé en vert :

·        230 quintaux de vert/ ha 

·        20 % MS / kg de vert soit 46 quintaux de MS/ ha

·        0,78 UFL/kg MS

·        140 g MAT /kg de MS

- Vesce avoine utilisée sous forme de foin :

·        34 quintaux de foin/ha

·        MS : 86 %

·        1 botte de foin = 25 kg

- Concentré (aliment composé du commerce) :

·        MS : 90 %

·        0,8 UFL concentré/kg de lait (Kadi et al 2007b)

 

Analyses statistiques

 

Les données sont analysées avec les logiciels StatBox V6.4  et Microsoft® Office Excel 2003. Après le calcul des statistiques descriptives pour chacune des exploitations et type d’autonomie, une régression linéaire est utilisée pour déterminer la corrélation entre l’autonomie en protéines et celle en énergie d’une part et la corrélation entre l’autonomie en matière sèche totale et la taille du troupeau d’autre part.

 

Résultats

Autonomie en matière sèche totale, en énergie et en protéines

 

Le degré d’autonomie des six exploitations – part des aliments consommés par les animaux par rapport à ceux produits sur l’exploitation – peut être qualifié de très faible. L’autonomie en matière sèche totale est en moyenne de 43,16 %, alors qu’elle est de 35,5 % pour les UFL et 42,33 % pour les protéines (tableau 3).


Tableau 3.  Degré d’autonomie en matière sèche totale, UFL et MAT des exploitations suivies

 

Autonomie en
matière sèche totale, %

Autonomie en
 UFL, %

Autonomie en
MAT, %

Exploitation 1

52

34

37

Exploitation 2

5

4

3

Exploitation 3

12

10

9

Exploitation 4

16

14

12

Exploitation 5

96

79

92

Exploitation 6

78

72

101

Moyenne

43,2 ± 38

35,5 ± 32,7

42,3 ± 43,6


Que ce soit en matière sèche ou bien en UFL, les exploitations 2 et 5 représentent les deux extrêmes  avec 5 % et 4 % dans l’exploitation 2 et 96 % et 79 % dans l’exploitation 5 respectivement pour la matière sèche et les UFL.  Pour l’autonomie en MAT, c’est l’exploitation 6 qui se distingue avec un taux de 101%.    

 

Autonomie en fourrages et en concentrés

 

L’autonomie en fourrages est en moyenne de 65,4 %. Deux groupes se distinguent largement pour ce paramètre (Figure 1): le premier groupe est formé par les exploitations 1, 5 et 6 qui sont soit largement autonomes, cas des exploitations 1 et 5 (120 et 147 % respectivement), soit proche de l’autonomie, cas de l’exploitation 6 (81,3 %). Le deuxième groupe est formé par les exploitations 2, 3 et 4 qui sont très largement dépendantes du marché (6 %, 13,6 % et 18,6 % respectivement).



Figure 1.  Répartition des élevages selon leur degré d’autonomie en fourrages et en concentrés


Dans le cas des aliments concentrés, la situation est tout autre. Hormis, l’exploitation 6 qui affiche un taux d’autonomie de 15,12 %, toutes les autres sont dépendantes à 100% du marché. 

 

Pour l’ensemble des exploitations, l’autonomie en énergie est fortement corrélée à l’autonomie en azote (figure 2).



Figure 2.  Corrélation entre l’autonomie protéique et l’autonomie énergétique des exploitations suivies


Même constat s’agissant des variables autonomie en matière sèche et taille du troupeau (figure 3).



Figure 3.  Corrélation entre l’autonomie en matière sèche totale et la taille du troupeau


 Plus la taille du troupeau est importante plus l’exploitation à tendance à être autonome en matière sèche totale; ce sont de « vrais » éleveurs laitiers ayant une sole fourragère conséquente.

 

Discussion

L’autonomie alimentaire globale est loin d’être atteinte; sur l’ensemble des exploitations suivies, elle est en moyenne de 43,2 %. Dans les élevages laitiers performants, en France notamment, le degré d’autonomie descend rarement en dessous de 90 % (Huchon et al 2003, Paccard et al 2003b, Rubin et al 2004).

 

L’autonomie en fourrages est atteinte uniquement dans deux exploitations sur les six suivies; elle est en moyenne de 65,4 %. Le cas de l’exploitation 6 est un indicateur de l’importance accordée aux cultures fourragères : avec 140 ha de superficie fourragère totale (SFT) et 80 vaches (tableau 1), le degré d’autonomie en fourrages ne dépasse pas les 81,3 %. Pour ce qui est des exploitations 2, 3 et 4, elles sont de type hors-sol. Dans ce genre de fermes toute l’alimentation est achetée, un tel système est très fragile car très dépendant de l’environnement (prix des aliments, du lait,...).

Cette dépendance des exploitations en foin, conjuguée à la concurrence sur ce marché, a fait que de véritables « marchés de foin » sont érigés d’une manière anarchique notamment aux bords des routes au niveau des régions où la demande est importante (figure 4).



Figure 4.  Vente de foin aux bords de la route au niveau de la région de Freha (Tizi-Ouzou)  


Généralement, le foin qui y est vendu est celui de vesce avoine et provient d’autres wilayas (districts) comme Ain Defla et Tiaret, acheminé par les vendeurs eux-mêmes jusqu'à la région.

 

Cette situation de dépendance des exploitations en fourrages n’est pas propre à la région. Au niveau national, Houmani (1999) rapporte que l’alimentation du bétail se caractérise par une offre insuffisante en ressources fourragères ce qui se traduit par un déficit fourrager estimé à 34 %. Ferrah (2000) signale une autonomie moyenne en fourrages de 27 % pour un échantillon de 80 exploitations réparties sur 8 wilayas.

 

Dans les conditions de production aux USA, Jordan et Fourdraine (1993) rapportent qu’il a été demandé aux producteurs quelle proportion de leurs fourrages était produite sur l’exploitation : 63,3 % d’entre eux produisent 76 à 100 % de leurs fourrages – 11,7 % en produisent de 51 à 75 % – 8,3 % en produisent de 26 à 50 % – 6,7 % en produisent 1 à 25 % - et 10 % des producteurs ne produisent aucun fourrage sur leurs exploitations.

Concernant l’autonomie en concentrés, la situation est on ne peut plus préoccupante. Les exploitations sont quasiment dépendantes du marché, ce qui confirme le caractère « hors-sol » de la production laitière au niveau de cette région (Kadi et al 2007b). De plus, ce concentré est largement gaspillé et mal valorisé (0,8 UFLcc/kg de lait) (Kadi et al 2007a). Ces quantités importantes de concentrés utilisées et dont l'essentiel des ingrédients (orge, maïs, soja) sont importés, s'ajoutent aux énormes quantités utilisées pour l'alimentation des monogastriques en particulier les volailles, et contribuent au bilan céréalier largement négatif du pays.

 

L’autonomie en énergie et celle en protéines varient très fortement d’une exploitation à une autre (CV= 92% et 103,05% respectivement). Les exploitations 5 et 6 sont les moins dépendantes en énergie (79% et 72% respectivement) alors qu’elles sont quasiment autonomes en protéines (92% et 101% respectivement). Que ce soit en énergie ou bien en protéines, les exploitations 2, 3 et 4 sont fortement dépendantes. Elles se caractérisent notamment par le mode de conduite en hors-sol et la faible taille du troupeau (figure 2 et 3). C’est surtout dans ce type d’exploitations que le concentré est largement gaspillé ce qui fait d’elles des fermes « énergétivores ». Ces élevages de type hors-sol ne sont pas « professionnels » au sens zootechnique du terme, ils ne doivent leur existence qu’aux caractéristiques momentanées de la filière notamment du marché des matières premières et des subventions à la production laitière accordées par les pouvoirs publics; ils sont donc appelés à disparaître à court ou moyen terme.

 

En élevage de ruminants, l’amélioration de l’autonomie alimentaire peut être obtenue non seulement par une limitation des intrants et une amélioration de la qualité et de la quantité de fourrages et concentrés produits sur l’exploitation, mais également par le pilotage des fonctions de production des animaux dans un contexte de sous-alimentation / ré-alimentation. Selon Blanc et al (2004), un tel pilotage du bilan nutritionnel, incluant des phases de restriction alimentaire et de réalimentation, est envisageable pour accroître l’autonomie alimentaire, sur la base des capacités adaptatives des animaux à la sous-nutrition, particulièrement celles des femelles reproductrices. Ceci suppose une parfaite maîtrise de la conduite d’élevage ce qui est loin d’être le cas dans la région d’étude où la quasi-totalité (97,5 %) des chefs d'exploitations n'a pas suivi de formation agricole (Kadi et al 2007a). Cette situation de dépendance des exploitations d’un marché de plus en plus instable trouve son explication dans la faiblesse de la sole fourragère. En effet, les solutions qui permettent de renforcer l’autonomie des exploitations nécessitent de la surface. L’autonomie est l’un des axes qui permet de réduire les coûts de production.

 

Conclusions

Références

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Received 8 August 2009; Accepted 12 November 2009; Published 3 December 2009

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