Livestock Research for Rural Development 21 (11) 2009 Guide for preparation of papers LRRD News

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Effet de la complémentation alimentaire en levure Saccharomyces cerevisiae sur les performances zootechniques et les paramètres sanguins de la vache laitière en peripartum

S Temim, A Boudjenah*, B Djellout, S Bouzerd*, M E Atif*, F Hafsi, F Ghozlane** et H Ain Baziz

Ecole Nationale Supérieure Vétérinaire d’Alger. B.P. 161, 16200 ElHarrach - Alger Algérie
temim.ensvdz@gmail.com
* Institut Technique des Elevages. Baba-Ali Algérie
** Département de Zootechnie. Institut National Agronomique. 16200 El Harrach – Alger Algérie

Résumé

L’objectif de cet essai est d’évaluer l’impact de la complémentation alimentaire en Saccharomyces cerevisiae (levure de bière active) sur le poids vif, l’état corporel, la production laitière et les paramètres sanguins de la vache laitière en peripartum. Durant 14 jours prepartum et 49 jours postpartum, deux groupes de10 vaches laitières sont nourries avec la même ration complémentée ou non avec 10 g/j/vache de Saccharomyces cerevisiae (soit 2.1010 UFC/j/vache).

 

L’addition de la levure a significativement augmenté la production laitière des 7 premières semaines de lactation (+2 litres/jour/vache en moyenne) sans modifier la composition du lait et a amélioré l’état corporel postpartum (+20 %) tout en réduisant la perte de poids après le vêlage. De plus, ce traitement a induit des modifications biochimiques caractérisées par une augmentation de la protéinémie, de l’urémie, de la glycémie et une diminution significative de la concentration plasmatique en triglycérides et une légère baisse du cholestérol plasmatique.

 

Ces résultats suggèrent un effet positif de la levure sur les processus digestifs. Cependant, les mécanismes d’action de Saccharomyces cerevisiae sur les activités métaboliques intra-ruminales et sur les métabolismes lipidique et azotés de la vache restent à déterminer.

Mots clés: Alimentation, état corporel, lactation, levure de bière, paramètres plasmatiques, vache laitière



Effect of Saccharomyces cerevisiae dietary supplementation on the zootechnical performance and blood components of dairy cows during peripartum

Abstract

In this study we examined the beneficial effect of dietary Saccharomyces cerevisiae supplementation on body weight, body condition score, milk production and composition and blood parameters in pre- and postpartum dairy cows in Algeria. Starting at 2 weeks prepartum and ending at 7 weeks postpartum, two groups of 10 dairy cows were fed with either a basal diet or supplemented with 10 g/d/cow of Saccharomyces cerevisiae (i.e. 2.1010 CFU/d/cow). We performed a longitudinal follow-up to measure milk production, body weight and performance and biochemical parameters of blood.

 

We found that addition of yeast to diet has significantly increased milk production during the first 7 weeks of lactation (by about 2 l/d/cow). The composition of milk remained unchanged compared that from control animals. In addition we found that Saccharomyces cerevisiae-treated animals had an improved postpartum body condition (+20 %) associated with less loss of body weight after calving. Moreover, systemic biochemical changes were also found to be associated with these animals. Indeed, plasma total proteins, urea and glucose concentrations were increased in contrast the triglyceride concentrations were significantly lowered and cholesterol concentrations slightly reduced.

 

These data clearly demonstrate the beneficial effects of yeast supplementation on digestive processes in dairy cows reared under Algerian conditions. However, the involved mechanisms on ruminal metabolic activities, on lipid and on nitrogen metabolisms remain to be investigated.

Key Words: Blood parameters, body condition, brewer’s yeast, dairy cow, lactation, peripartum


Introduction

Le peripartum est une période critique dans le cycle de production de la vache laitière où se succèdent deux stades physiologiques différents par leurs besoins : la fin du tarissement avec des besoins modérés et le début de la lactation avec des besoins plus accrus (Wolter 1997). La nécessité de la prise en charge de cette phase sur le plan nutritionnel est soulignée par divers auteurs (Gadoud et al 1992). Chez les fortes laitières, la période du tarissement peut être mise à profit pour constituer des réserves permettant d’assurer une forte production de lait après la mise bas. Une des stratégies alimentaires qui émerge de la littérature serait l’incorporation de levures probiotiques dans la ration de la vache en peripartum (Wallace 1994, Dann et al 2000). Il est en général admis que ces probiotiques optimisent le fonctionnement du rumen par la valorisation des composés alimentaires et améliorent, par conséquent, les performances de production tout en garantissant un confort digestif et la santé de l’animal (Arambel et Kent 1990, Williams et al 1991, Newbold et al 1996, Newbold et al 1998, Auclair 2001). L’ajout de probiotiques permettrait, en outre, de diminuer le risque d’acidose lors de distribution de ration plus riche en concentré (Sauvant 2005).

 

En Algérie, la gestion alimentaire du peripartum n’est pas maîtrisée, soit par méconnaissance des principes de rationnement, soit par l’indisponibilité des ressources fourragères qui très souvent entraînent une sur-utilisation de l’aliment concentré engendrant un déséquilibre de la ration. L’emploi de probiotique serait intéressant, dans ces conditions, pour pallier au déséquilibre de la ration et optimiser son utilisation. Le but de ce travail est d’évaluer, dans les conditions algériennes, l’intérêt de la complémentation alimentaire en levure probiotique durant la période du peripartum chez la vache laitière et ses effets sur les performances zootechniques et les paramètres plasmatiques.

 

Matériels et méthodes 

Lieu, période et durée de l’essai

 

L’essai a été réalisé à la station expérimentale de L’Institut Technique des Elevages de Baba-Ali (Algérie) sur une période de 2 mois, précédée d’une période pré expérimentale de 1 mois nécessaire à l’homogénéisation des animaux. La durée de la complémentation couvrait la période allant des deux dernières semaines précédant la date probable du vêlage jusqu’à la 7ème semaine postpartum, soit une durée de 9 semaines au total.

 

Animaux et aliments

 

Vingt vaches gestantes de race Holstein ont été réparties en deux lots comparables (n = 10) en termes de numéro de lactation, d’âge, de poids et d’état corporel ainsi que la date probable de mise bas déduite à partir de la date de la dernière insémination. Le lot « Témoin » a été nourri avec un aliment classique sans additif et le lot « Levure » a reçu le même aliment complémenté avec la levure Saccharomyces cerevisiae (CNCM I-1077) durant 9 semaines.

 

La ration alimentaire distribuée aux vaches taries et en production, des deux lots, était composée de fourrages et d’un concentré commercial à base de maïs, son, tourteaux de soja, calcaire, phosphate bicalcique, sel et complément minéral vitaminé. La valeur alimentaire de la ration était de 6,28 UF et 688 g de MAD pour les vaches en tarissement et 10,58 UF et 1380 g de MAD pour les vaches en production. Le concentré était distribué en un seul repas pour les vaches taries et en 2 repas pour celles en production. Pour le lot complémenté en levure, 10 g de Saccharomyces cerevisiae (LEVUCELL® SC 2, Lallemand Nutrition Animale, France), par vache, ont été distribués chaque matin dans un kilo de concentré (par « top feeding ») afin de s’assurer de la prise totale de la dose quotidienne recommandée (2.1010 UFC/tête/jour ; UFC : Unités formant colonies). En pratique, la dose de 10 g de levure (cuillère mesure) a été saupoudrée quotidiennement et de manière individuelle, directement sur l’aliment concentré des vaches concernées par la complémentation en probiotique (lot levure). Durant tout l’essai, les vaches étaient attachées et abreuvées à volonté.

 

Mesures et analyses

 

Le poids vif des animaux a été déterminé à j0 (début de la complémentation), à la mise bas (jMB), à 35 jours postpartum (j35 p.p) et à la fin de l’essai (j49 p.p). A ces mêmes dates, l’état corporel a été noté selon la méthode décrite par Rodenburg (2007).

 

La production laitière quotidienne a été déterminée de manière individuelle à partir du 7ème jour p.p jusqu’à j56 p.p, soit une semaine après l’arrêt de la complémentation en levure. En début de chaque semaine, le taux butyreux (TB) et le taux protéique (TP) du lait ont été mesurés à l’aide d’un analyseur automatique (Ultrasonic Milk Analyzers EKOMILK ULTRA, USA).

 

Des échantillons de sang ont été collectés dans des tubes héparinés à partir de la veine caudale (10 ml/vache, n = 10) à j0, jMB, j35 p.p et j49 p.p. Le sang a été directement centrifugé (3000 tours/min ; 15 min) et le plasma recueilli a été conservé à -20°C. Des kits de dosage commerciaux (SPINREACT, SA, Espagne) ont été utilisés pour doser les teneurs plasmatiques en glucose (Glucose/GOD-PAP), en protéines totales (Total protein/Biuret. Colorimetric), en urée (Urea-B), en triglycérides (Triglycerides/GPO-PAP) et en cholestérol (Cholesterol/CHOD-PAP).

 

Analyse statistique

 

Les différents résultats sont décrits par la moyenne et l'erreur standard (SE, calculée à partir de la déviation standard SD selon la formule SE = SD/n0,5  ; n étant la taille de l’effectif par lot). L’homogénéité de la variance entre traitements est vérifiée par le test de Bartlett. Les résultats sont soumis à une analyse de variance à un facteur (ANOVA 1) afin de déterminer l’effet de la complémentation en levure sur les paramètres considérés. Le seuil de signification choisi est d’au moins 5 %. Toutes ces analyses sont effectuées à l’aide du programme StatView (Abacus Concepts 1996, Inc., Berkeley, CA94704-1014, USA).

 

Résultats 

Poids vif et état corporel

 

L’apport de Saccharomyces cerevisiae n’a pas amélioré significativement les poids vifs (PV) des animaux (tableau 1 et figure 1).


Tableau 1. Effet de la complémentation alimentaire en levure Saccharomyces cerevisiae sur le poids vif (kg) des vaches laitières en peripartum

Mesures

Témoin (n=10)

Levure (n=10)

SEM1

P

Poids vif, kg

initial, j0

614,8

634,8

28,1

0,63

A la mise bas, jMB

602,7

611,9

21,9

0,78

A j35 postpartum, j35 p.p

542,2

578,9

24,3

0,32

A j49 postpartum, j49 p.p

558,7

580,8

24,8

0,54

Variation du Poids vif  en pré et postpartum, kg

de j0 à jMB

-12

-23

10,3

0,49

de jMB à j35p.p

-60

-33

6,9

<0,05

de j35p.p à j49p.p

+17

+2

4,7

<0,05

de jMB  à j49p.p

-44

-31

6,6

0,21

1SEM = Erreur standard moyenne 




Figure 1. Evolution du poids vif (kg) des vaches témoins ou complémentées en levure probiotique Saccharomyces cerevisiae
durant la période allant de -14 jours avant le part (j0) jusqu’au 49ème jour postpartum (j49 p.p). Moyennes ± SE, n=10


En effet, l’écart de 1,5 % observé à la mise bas (jMB) entre le PV des vaches complémentées et celui des témoins est comparable à celui enregistré au début d’essai (j0). De même, après mise bas, des écarts non significatifs de +7 % et +4 % sont notés respectivement à j35 et à j49 p.p chez les vaches du lot « Levure » comparées à celles du lot « Témoin ». Par ailleurs, entre j0 et la mise bas, la perte moyenne de PV est de 23 kg pour le lot « Levure » contre 12 kg pour les vaches témoins (P=0,49). En revanche, au cours de la période séparant le vêlage et le 35ème jour p.p, les vaches témoins ont perdu en moyenne 60 kg de leur PV alors que les vaches recevant Saccharomyces cerevisiae ne perdent qu’environ 33 kg de leurs PV (écarts significativement différents à P<0,05). De même, entre le 35ème et le 49ème jour p.p, le gain de poids des vaches témoins est d’environ 17 kg contre 2 kg pour les vaches complémentées en levure (P<0,05). Finalement, la perte de poids durant les 7 premières semaines postpartum est en moyenne de 44 kg pour les vaches témoins contre 31 kg pour les vaches recevant la levure.

 

En période prepartum (de j0 à jMB), la complémentation en Saccharomyces cerevisiae ne modifie presque pas la note d’état corporel (NEC) des vaches laitières : écart non significatif de 11 % en moyenne par rapport aux vaches témoins (P=0,32) et comparable à celui enregistré à j0 (10 %, P=0,38) (tableau 2 et figure 2).


Tableau 2.  Effet de la complémentation alimentaire en levure Saccharomyces cerevisiae sur l’état corporel des vaches laitières en peripartum.

Note d’Etat Corporel (NEC) 2

Témoin (n=10)

Levure (n=10)

SEM1

P

Initiale

2,74

3,01

0,20

0,38

à la mise bas

2,60

2,89

0,16

0,32

à j35 postpartum

2,19

2,63

0,12

<0,05

à j49 postpartum

2,39

2,85

0,12

<0,05

1SEM = Erreur standard moyenne ; 2  Notes sur une échelle de 1  à 5 (précision de 0,25)




Figure 2.  Evolution de l’état corporel des vaches témoins ou complémentées en levure probiotique Saccharomyces cerevisiae
durant la période allant de -14 jours avant le part (j0) jusqu’au 49ème jour postpartum (j49 p.p). Moyennes ± SE, n=10, * : P<0,05


Par contre, en période postpartum, l’addition de la levure a permis une moindre dégradation des NEC des vaches complémentées : + 20 % à j35 p.p et +19 % à j49 p.p par rapport au lot « Témoin » (P<0,05). Par ailleurs, la diminution de la NEC entre j0 et jMB est comparable entre les 2 lots (-0,13 unités en moyenne) alors qu’entre la mise bas et le 35ème jour p.p, elle semble moins marquée chez le lot « Levure » comparé au lot « Témoin » : -0,26 vs -0,41, respectivement. Entre j35 et j49 p.p, la NEC s’améliore avec une même amplitude (+0,21 en moyenne) pour les deux lots.

 

Production laitière et qualité du lait

 

La production laitière des deux lots évolue selon une courbe classique de lactation (figure 3) avec un pic qui s’étale du 14ème au 34ème jour de lactation pour les vaches témoins alors qu’il s’étend jusqu’au 41ème jour de lactation chez les vaches complémentées en levure.



Figure 3. Effet de la complémentation alimentaire en levure probiotique Saccharomyces cerevisiae
sur la production laitière mesurée entre la 2ème et la 8ème semaine postpartum (Moyennes ± SE, n=10, * = P<0,05)


La quantité de lait produite par les vaches complémentées en Saccharomyce cerevisiae est supérieure à celle des témoins, en particulier entre j28 et j55 p.p avec 2 litres supplémentaires en moyenne : ces augmentations sont statistiquement  significative à la 6ème et 7ème semaine de lactation (P<0,05) (tableau 3).


Tableau 3.  Effet de la complémentation alimentaire en levure Saccharomyces cerevisiae sur la production laitière (PL : litres/vache/j) mesurée entre la 2ème et la 8ème semaine postpartum

Production laitière, l/v/j

Témoin (n=10)

Levure (n=10)

SEM1

P

Semaine 2 (de j7 à j13)

12,36

13,50

0,93

0,46

Semaine 3 (de j14 à j20)

15,49

15,27

1,04

0,88

Semaine 4 (de j21 à j27)

15,23

15,90

0,81

0,57

Semaine 5 (de j28 à j34)

14,04

16,07

0,78

0,09

Semaine 6 (de j35 à j41)

13,13

15,80

0,77

<0,05

Semaine 7 (de j42 à j48)

11,87

14,79

0,71

<0,05

Semaine 8 (de j49 à j55)

11,88

14,17

0,88

0,09

1SEM = Erreur standard moyenne.


Dans nos conditions d’essai, le taux butyreux du lait produit par les vaches des 2 lots, évolue d’une manière constante et quasi comparable (tableau 4), à l’exception des valeurs mesurées à j14 et j49 p.p. En effet, les TB du lait des vaches du lot « levure » sont supérieurs de 10 % à j14 (P=0,09) et de 25 %  à j49pp (P<0,05), soit un écart de + 0,83 point par rapport au TB du lait des vaches témoins. Enfin, le TB mesuré une semaine après l’arrêt de la complémentation tend à être plus faible par rapport aux témoins (-17 %, P=0,08)


Tableau 4.  Effet de la complémentation alimentaire en levure probiotique Saccharomyces cerevisiae sur le taux butyreux et le taux protéique du lait mesuré en début de chaque semaine, entre j7 et  j56 p.p

Mesures

Témoin (n=10)

Levure (n=10)

SEM

P

Taux butyreux, %

à j7 p.p

4,05

4,35

0,12

0,18

à j14 p.p

3,42

3,77

0,11

0,09

à j21 p.p

3,80

3,54

0,16

0,28

à j28 p.p

3,55

3,66

0,17

0,67

à j35 p.p

4,03

3,83

0,12

0,27

à j42 p.p

3,55

3,71

0,21

0,61

à j49 p.p

3,35

4,18

0,23

<0,05

à j56 p.p

3,49

2,90

0,22

0,08

Taux protéique, %

à j7 p.p

3,20

3,25

0,03

0,29

à j14 p.p

3,21

3,22

0,04

0,91

à j21 p.p

3,19

3,13

0,05

0,40

à j28 p.p

3,22

3,09

0,04

<0,05

à j35 p.p

3,13

3,06

0,05

0,37

à j42 p.p

3,27

3,16

0,05

0,19

à j49 p.p

3,10

3,20

0,05

0,17

à j56 p.p

3,17

3,08

0,06

0,36

1SEM = Erreur standard moyenne.


Quelle que soit la semaine de lactation considérée, les taux protéiques du lait des vaches du lot « levure » sont similaires à ceux mesurés chez les témoins (tableau 4), sauf au 28ème jour de lactation où un plus faible TP est mesuré dans le lot « Levure » (-4 % par rapport au témoin, P<0,05).

 
Paramètres biochimiques sanguins

 

Les résultats concernant l’effet de la complémentation alimentaire en Saccharomyces cerevisiae sur les teneurs plasmatiques en glucose, cholestérol, triglycérides, protéines totales et en urée, mesurée à j0 (2 semaines avant le part), à la mise bas (jMB) et à j35 et j49 p.p sont présentés dans le tableau 5.


Tableau 5.  Effet de la complémentation alimentaire en levure probiotique Saccharomyces cerevisiae sur les teneurs plasmatiques en glucose, cholestérol, triglycérides, protéines totales et urée des vaches laitières en peripartum.

Mesures

Témoin (n=10)

Levure (n=10)

SEM1

P

Glycémie, g/l

à j0

0,64

0,65

0,02

0,67

à jMB

0,48

0,51

0,02

0,17

à j35 p.p

0,47

0,52

0,02

0,20

à j49 p.p

0,50

0,55

0,02

0,19

Cholestérolémie, g/l

à j0

1,20

1,23

0,06

0,69

à jMB

0,97

0,93

0,04

0,53

à j35 p.p

1,43

1,23

0,09

0,13

à j49 p.p

1,75

1,50

0,10

0,10

TG plasmatiques, mg/dl

à j0

34,17

30,00

3,13

0,36

à jMB

29,25

20,83

2,72

<0,05

à j35 p.p

29,17

20,00

3,34

0,08

à j49 p.p

25,00

26,67

2,83

0,69

Protéines totales, g/l

à j0

59,06

57,29

1,58

0,45

à jMB

53,96

56,33

2,84

0,58

à j35 p.p

64,17

69,38

1,60

<0,05

à j49 p.p

68,91

70,91

1,58

0,43

Urémie, g/l

à j0

0,18

0,20

0,02

0,35

à jMB

0,24

0,23

0,03

0,87

à j35 p.p

0,17

0,22

0,02

0,07

à j49 p.p

0,18

0,19

0,02

0,76

1 SEM : Erreur standard moyenne


A j0 (avant le début de la complémentation en levure), les animaux des 2 lots ont une glycémie quasi-comparable : 0,645 ± 0,020 g/l, en moyenne. Par la suite, les glycémies enregistrées chez les vaches complémentées tendent à être toujours supérieures à celles mesurées chez les vaches témoins : +7 % à la mise bas, +9 % à j35 p.p et +10 % à j49 p.p. Notons aussi que la baisse de la glycémie entre j0 et jMB semble plus faible (P = 0,10) chez le lot complémenté en levure (-0,14 g/l) par rapport à celle enregistrée chez le lot témoin (-0,16 g/l).

 

Les teneurs sériques du cholestérol mesurées à j0 chez les vaches témoins et complémentées en levure sont comparables : 1,20 ± 018 et 1,23 ± 0,14 g/l (P = 0,69). Durant la complémentation, l’analyse statistique ne révèle aucune modification significative des valeurs sériques du cholestérol entre les deux lots. Toutefois, la cholestérolémie mesurée à j35 et j49 p.p semble plus faible chez les vaches du lot « Levure » : -14,5 % en moyenne par rapport au témoin (P<0,13).

 

Les concentrations plasmatiques initiales en triglycérides (TG) ne sont pas statistiquement différentes entre les 2 lots : écart non significatif de 12 % (P = 0,36). En revanche, nous remarquons que les valeurs mesurées à la mise bas et à j35 p.p sont nettement plus faibles chez les vaches complémentées en Saccharomyces cerevisiae comparées aux vaches témoins : -29 % (P<0,05) et -31 % (P = 0,08) respectivement. A j49 postpartum, les teneurs de TG plasmatiques sont équivalentes (P = 0,69) entre les deux lots : en moyenne 25,83 ± 2,83 mg/dl.

 

Les protéinémies initiales mesurées à j0 sont légèrement plus faibles chez le lot « Levure »
(-3 %, P=0,45). Après complémentation, les teneurs plasmatiques en protéines totales sont plus élevées par rapport aux témoins : +4 % à la mise bas, +8 % (P<0,05) à j35 p.p et +3 % à j49 p.p.

 

Au début de l’essai (j0), l’urémie moyenne du lot complémenté en probiotique semble plus élevée que celle mesurée chez le lot témoin (+11 %, P =0,35). Au cours de la complémentation, l’analyse statistique ne montre pas d’écart significatif de l’urémie entre les deux lots à la mise bas et en fin d’essai, à l’exception, des valeurs d’urémie relevées à j35 p.p. : +29 % par rapport au témoin (P<0,07).

 

Discussion 

Dans nos conditions d’essai, la complémentation en Saccharomyces cerevisiae durant la période allant des 2 dernières semaines prepartum à +7 semaines postpartum, a permis un meilleur maintien significatif de l’état corporel postpartum des vaches. Des résultats similaires sont rapportés par Dann et al (2000). En outre, au cours de la période du pic de lactation (autour de la 5ème semaine de lactation), stade où les réserves énergétiques sont fortement sollicitées pour soutenir la production laitière, les vaches complémentées en levure arrivent à maintenir un poids et un état corporel meilleur que celui des témoins. Si certains auteurs ne trouvent pas d’améliorations significatives de l’état corporel et du poids vif après addition de la levure à la ration de la vache en peripartum (Robinson 1997, Nocek et Kautz 2006), ils enregistrent, néanmoins, une diminution de la perte de poids en postpartum. Cet amaigrissement amoindri par la complémentation en levure est également retrouvé dans notre essai (–31kg versus –44kg entre la mise bas et la fin de l’essai respectivement pour le lot complémenté et le lot témoin). De tels résultats traduisent une plus faible mobilisation des réserves endogènes de la vache complémentée en levure, suggérant peut-être une plus grande disponibilité d’énergie. Ce surplus d’énergie disponible ne pourrait être imputé à une surconsommation de matières sèches ingérées puisque les quantités distribuées d’aliment étaient identiques dans nos conditions pour les deux lots. Il serait plutôt associé à la complémentation de l’aliment en Saccharomyces Saccharomyces

 

Notre étude révèle une amélioration notable de la production de lait induite par l’incorporation de Saccharomyces cerevisiae dans la ration telle que rapportée dans de précédentes études (Williams et al 1991, Wohlt et al 1991, Wohlt et al 1998, Piva et al 1993, Putnam et al 1997). Dans notre essai, la production de lait au cours des 7 premières semaines de lactation, augmente de 12 % chez les vaches complémentées en levure probiotique alors que d’autres auteurs rapportent des réponses relativement plus faibles allant de 3 à 9 % (Wohlt et al 1991 ; Erasmus et al 1992, Piva et al 1993, Robinson 1997, Putnam et al 1997, Dann et al 2000). La réponse aux probiotiques est souvent très différente entre les études en raison de la variabilité liée aux régimes alimentaires distribués, aux types et doses de levures utilisés et aux animaux testés (Williams et al 1991). De plus, il semble que l’amplitude de l’amélioration de la production laitière dépend du stade de lactation : elle serait plus marquée en début qu’en milieu ou fin de lactation (Majdoub-Mathlouthi et al 2009).

 

L’analyse de la courbe de production laitière révèle que le pic de lactation des vaches recevant Saccharomyces cerevisiae s’étale plus longtemps que celui des vaches témoins (4 semaines contre 3 semaines, respectivement). Cet effet positif de la levure sur la persistance du pic de lactation est également mentionné par Wohlt et al (1991) chez des vaches primipares et par Soder et Holden (1999) chez des vaches primipares et multipares.

 

Dans cet essai, la ration distribuée à l’ensemble des vaches permet théoriquement la couverture des besoins d’entretien et des besoins de production d’environ 15 litres de lait/j. Cette ration a été calculée sur la base des productions de lait moyennes du cheptel précédemment enregistrées. Nos résultats montrent que les vaches complémentées produisent plus de lait que les témoins. Cet accroissement relatif de production laitière n’est pas attribuable à une surconsommation de matières sèches ingérées mais liée à la complémentation de l’aliment en Saccharomyces cerevisiae, comme rapporté par Wallace (1994). En effet, l’ensemble des vaches de notre essai a consommé la même quantité d’aliment (ingéré égalisé). Il serait plutôt associé à une meilleure valorisation de la ration permise par le probiotique grâce à l’interaction avec la flore microbienne. Les probiotiques stabilisent le pH ruminal en entrant en compétition avec les bactéries productrices de lactate (Beauchemin et al 2003), en apportant des nutriments (lors de leur mort) et permettant la croissance de bactéries détruisant le lactate (Newbold et al 1998). Ceci permet le maintien de la flore cellulolytique et améliore la dégradation des fibres végétales et par conséquent la digestibilité de la ration (Wallace 1994). De plus, les probiotiques augmentent l’assimilation digestive des nutriments par l’apport de vitamine B1 (thiamine) qui favorise la colonisation des végétaux par la flore ruminale et améliore davantage la digestibilité de la ration (Erasmus et al 1992). Une valorisation de l’azote est également permise par captation de l’ammoniac par les probiotiques qui seront eux-mêmes ensuite digérées (Wallace 1994, Newbold et al 1996, Jouany and Morgavi 2007).

 

Plusieurs essais indiquent que l’augmentation de la production laitière induite par la complémentation alimentaire en Saccharomyces cerevisiae, n’est pas toujours associée à une variation des taux butyreux et protéique du lait (Wohlt et al 1991, Soder et Holden 1999). Néanmoins, un accroissement du TB du lait des vaches recevant de la levure probiotique a été mentionné par Piva et al (1993) et Putnam et al (1997). Dans notre essai, cette élévation du TB n’est perçue qu’à la fin de la complémentation en levure.

 

Selon la littérature, l’amélioration du TB du lait chez la vache laitière complémentée en levure, serait associée à un effet positif de la stimulation des bactéries cellulolytiques et d’une orientation préférentielle des fermentations vers la production d’acide acétique, surtout pour des rations riches en concentrés ou contenant peu de fourrages dégradables (Piva et al 1993).

 

Dans cette étude, nous avons exploré l’impact de la complémentation en Saccharomyces cerevisiae sur quelques paramètres biochimiques du sang, à savoir : le glucose, les TG, le cholestérol, les protéines totales et l’urée. Ces paramètres sont souvent utilisés pour évaluer l’état nutritionnel de la vache en phase de transition (Vandehaar et al 1999 ; Reist et al 2002 ; Mohebbi-Fani et al 2005).

 

Les teneurs plasmatiques en glucose mesurées dans cette étude varient entre 0,47 et 0,65 g/l. Ces valeurs se trouvent en majorité dans les plages de valeurs normales de glycémies de vaches laitières rapportées dans la littérature (0,50 à 0,75 g/l, Plet 2007). Chez les vaches témoins, les glycémies mesurées en période postpartum (0,48 g/l à jMB et 0,47 g/l à j35 p.p) reflètent une légère hypoglycémie (baisse moyenne de 25 % par rapport à l’état prepartum (j0). Cette hypoglycémie, fréquemment relevée chez les vaches en début de lactation, traduit un bilan énergétique négatif (Hart et al 1978). Il est intéressant de relever que même si la glycémie des vaches complémentées en Saccharomyces cerevisiae est diminuée à l’approche du part (baisse physiologique), l’apport de levure probiotique semble maintenir une teneur plasmatique en glucose dans la plage de valeurs normales (0,51 g/l à la mise bas et 0,52 g/l à 35jours p.p).

 

D’une manière globale, nos résultats montrent que les glycémies des vaches complémentées tendent à être toujours supérieures à celles relevées chez les témoins. Cet effet positif de la levure sur la glycémie est aussi rapporté par d’autres auteurs (Piva et al 1993, Nocek et Kautz 2006). Par contre, dans d’autres essais menés chez la vache laitière (Putnam et al 1997) ou chez le veau (Lesmeister et al 2004), aucune modification de glycémie n’est relevée après apport de levure. La glycémie serait même réduite chez le bélier fistulé d’environ 39 %  comme rapporté par Galip (2006). La non concordance de ces données pourrait être liée à la nature de la ration distribuée, à la durée de la complémentation en levure et peut-être à l’orientation métabolique différente selon les productions (viandes, lait). Il est bien établi que le glucose plasmatique constitue une mesure sensitive de la balance énergétique chez la vache laitière (Whitaker 2004) avec une corrélation positive entre ces paramètres (Reist et al 2002). Dans nos conditions d’essai, les glycémies légèrement plus élevées, induites par l’apport de levure, traduiraient un bilan énergétique moins altéré en peripartum.

 

Dans la présente expérience, les concentrations plasmatiques en protéines totales  mesurée en période prepartum (à j0 et à la mise bas) apparaissent globalement plus faibles que les valeurs considérées comme normales dans la littérature (65 à 80 g/l selon Varriele 1999). Ceci pourrait être relié à l’apport protéique de la ration. En revanche, les valeurs d’urémie obtenues dans notre essai se trouvent dans la fourchette de 0,10 à 0,30 g/l, citée par Plet (2007). Au vu de nos résultats, la complémentation alimentaire en levure n’a pas modifié les teneurs plasmatiques en protéines totales ou en urée en période prepartum contrairement à la période postpartum (j35 p.p) où les protéines totales sont significativement plus élevées par rapport à celles mesurées chez les vaches témoins. Ceci est en accord avec les données rapportées par Iwanska et al (1999) chez la vache et Galip (2006) chez le bélier. Les levures probiotiques stimulent l’activité microbienne et augmentent l’utilisation de l’azote par la flore ruminale (Wallace 1994). L’efficacité de l’utilisation de l’azote alimentaire chez les ruminants complémentés en levure impliquerait, à la fois, une augmentation de l’utilisation de l’ammoniac dans les protéines microbiennes, un accroissement du flux et de l’absorption des acides aminés et aussi une modification du métabolisme de l’azote endogène (Erasmus et al 1992). Les concentrations d’ammoniac en excès dans le rumen et inutilisé par les bactéries pourraient induire des concentrations élevées d’urémie (Iwanska et al 1999). La concentration d'urée dans le sang est intimement associée à l'efficacité avec laquelle la protéine alimentaire est utilisée. Roseler et al (1993) suggèrent que les teneurs plasmatiques en azote uréique seraient un indicateur de la dégradabilité des protéines dans le rumen et de l’apport protéique post-ruminal.

 

Par ailleurs, dans nos conditions expérimentales, nous constatons que les vaches complémentées en levure probiotiques ont des teneurs plasmatiques en cholestérol comparables à celles des témoins, en période prepartum. Celles-ci semblent légèrement plus faibles en période postpartum. Le peu d’études disponibles indiquent également que la cholestérolémie varie peu après complémentation en levure probiotique (Piva et al 1993, Galip 2006).

 

Enfin, dans notre étude, la complémentation en Saccharomyces cerevisiae a induit une réduction significative des teneurs plasmatiques en triglycérides par rapport aux vaches contrôles. Des écarts d’environ 30 % sont enregistrées entre les 2 lots, à la mise bas (P<0,05) et aux alentours du pic de lactation (P<0,08). Une telle diminution a été également relevée par Galip (2006) chez des veaux complémentés en levure (–57 % par rapport aux témoins, P<0,01). En outre, cette baisse des triglycérides circulants confirme de récentes informations obtenues chez le rat où l’addition de levure à l’aliment a diminué les taux sériques de TG, de phospholipides et la proportion du gras abdominal (Fukushima et Nakano 1996). Toutefois, les mécanismes d’action impliqués dans ces variations ne sont pas encore connus.

 

Conclusion 

 

Remerciements 

Les auteurs remercient vivement la direction de l’Institut Technique des Elevages de Baba-Ali d’avoir permis le déroulement de l’essai au sein de leur structure ainsi que la société VETAM pour la fourniture gracieuse de la levure probiotique.

 

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Received 18 June 2009; Accepted 22 August 2009; Published 1 November 2009

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