Livestock Research for Rural Development 33 (4) 2021 LRRD Search LRRD Misssion Guide for preparation of papers LRRD Newsletter

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Les chèvres locales algériennes : Etat des lieux de leur élevage et de leur caractérisation morphogénétique

Chekikene A H1,2, Souames S1, Meklati F3, Idres T1, Benhenia K4 et Lamara A1

1 Laboratoire santé et productions animales (SPA), Ecole Nationale Supérieure Vétérinaire, Alger 16000, Algérie
a.lamara@ensv.dz
2 Université Saad Dahleb Blida, 091000 Algérie
3 Centre de Recherche d’Analyse Physico-Chimique de Bou Ismail, 42000 Tipaza, Algérie
4 Centre de Recherche en Biotechnologies (CRBt), 25000 Constantine, Algérie

Résumé

Le cheptel caprin algérien, composé d’environ cinq millions de têtes, est sous-exploité. Elevée traditionnellement, la chèvre a toujours été considérée comme une espèce secondaire. Depuis quelques années, un regain d’intérêt pour la filière caprine est manifesté par des éleveurs. Mais ils préfèrent souvent des races laitières importées qui s'adaptent mal à l’environnement local, avec des conséquences négatives sur leur santé et leur production. Des chercheurs s’intéressent depuis quelques années à la caractérisation morphogénétique des populations locales à des fins de sauvegarde et de sélection et aussi, de développement de la filière caprine. Aussi, cette étude bibliographique passe en revue la typologie des élevages, la caractérisation phénotypique des populations, les caractères quantitatifs, les caractères qualitatifs, la caractérisation génétique, la variabilité génétique intra-population et la variabilité génétique inter-population des populations locales de chèvres pour les actualiser.

Ainsi, les quatre principales populations locales algériennes sont la chèvre Arabia, la Makatia, la Brune du M’Zab (ou Touggourt) et la Naine de Kabylie. L'Arabia présente des caractéristiques telles que des oreilles longues, des poils tombants et l’absence de pampilles, alors que Makatia et M’Zabia ne présentent aucune caractéristique permettant de les distinguer. La population caprine indigène algérienne se caractérise par un niveau élevé de diversité. Les populations partagent une grande base génétique, malgré les distinctions phénotypiques. Des croisements ont été réalisés entre les populations autochtones et des races importées à des fins d’amélioration génétique. Cependant, ces opérations, souvent menées de façon anarchique, n’ont pas donné les résultats escomptés. Ces croisements incontrôlés entrainent un danger d’érosion génétique. La biodiversité doit être conservée en impliquant les éleveurs. La chèvre locale constitue un réservoir de diversité génétique adapté aux conditions difficiles voire extrêmes avec une capacité de résilience face au changement climatique.

Mots-clés : Arabia, Brune du M’Zab, Makatia, morphométrie, Naine de Kabylie, population locale


The local Algerian goats: the state of their breeding and their morphogenetic characters

Abstract

The Algerian goat population, composed of about five million heads, is under-exploited. Traditionally raised, the goat has always been considered as a secondary species. In recent years, the breeders showed a renewed interest in the goat sector. However, they often prefer imported dairy breeds, even these do not adapt to the local environment, with negative consequences on their health and production. Researchers have been interested for several years in the morphogenetic characterization of local populations for the purposes of conservation and selection. Therefore, this bibliographical study reviews the typology of farms, the phenotypic characterization of populations, quantitative traits, qualitative traits, genetic characterization, intra-population genetic variability and inter-population genetic variability of local goat populations in order to update them.

Thus, the four main Algerian local populations are the Arabia goat (or Bedouine), the Makatia (or Beldia), the M'Zab (or Touggourt) and the Kabyle Dwarf. The Arabia has characteristics such as long ears, drooping hair and absence of tassels, while the Makatia and M'Zabia have different coats colors and a short hair. The native Algerian goat population is characterized by a high level of diversity. The populations share a large genetic base, despite phenotypic distinctions. Crossbreeding has been carried out between indigenous populations and imported breeds for genetic improvement. However, these operations, often carried out in an anarchic manner, have not yielded the expected results. These uncontrolled crossings lead to a danger of genetic erosion. Biodiversity must be conserved by involving the breeders. The local goat constitutes a reservoir of genetic diversity adapted to difficult or even harsh conditions with a capacity of resilience to climate change.

Keywords: Arabia, Brune du M’Zab, Makatia, indigenous population, morphometry, Naine de Kabylie


Introduction

Le cheptel caprin algérien est composé d’environ 5 millions de chèvres (FAO, 2018), qui représentent 14% du cheptel national contribuant ainsi à hauteur de 13% à la production laitière et de 8% à la production de viande (Nedjraoui 2001).

Une variété de races et de populations de chèvres compose ce cheptel : chèvres locales essentiellement, chèvres importées, ainsi que le produit de leurs croisements. La population caprine locale est présente, principalement, en régions steppique (42%), montagneuse et tellienne (28%), et saharienne 22% (Khemici et al 1995). Du fait d’une forte adaptabilité aux milieux difficiles, les petits ruminants, en général, et les chèvres, en particulier, qui sont conduites en majorité en mode extensif, valorisent les territoires pauvres et peu accessibles exposés à l’exode rural. Elles contribuent ainsi à la sécurité alimentaire des ménages ruraux (Upton 2004, Alary et al 2011).

Plusieurs programmes de développement de l’élevage caprin ont été mis en œuvre depuis les années 1970-80, tels que le programme de croisements avec des races améliorées, réalisé au niveau des instituts d’élevage (Chellig 1978) et celui de l’intensification dans les zones difficiles (Feliachi 2003). Cependant, très peu de travaux de caractérisation et de sélection dans les populations locales ont fait suite à ces programmes. Si bien que les données relatives à ces dernières sont rares et fragmentaires, et quelquefois, contradictoires.

L’élevage des chèvres a suscité beaucoup d’intérêt durant la dernière décennie du fait qu’il constitue une alternative à l’élevage bovin dont la filière rencontre de plus en plus de difficultés malgré les subventions de l’état (manque de fourrages, entre autres). De ce fait, cet intérêt constitue, indéniablement, un facteur favorable au développement de la filière caprine dont le patrimoine génétique pourrait, en revanche, être menacé d’érosion par des importations anarchiques de races étrangères dites améliorées ou amélioratrices, à des fins de progrès génétique. Par conséquent, il est impératif de procéder à la caractérisation génétique et à l’enregistrement des performances de nos races et/ou populations locales pour les conserver. D’ailleurs, quelques études ont été réalisées en Algérie et publiées dans cet objectif.

Le but de notre article est d’actualiser les connaissances relatives à l’élevage et à la caractérisation morphogénétique des chèvres locales algériennes.


Matériel et méthodes

Pour parvenir à un tel résultat, une recherche bibliographique dans les bases de données numériques telles que : Google scholar, Researchgate, Web of Science et ScienceDirect a été menée. Les publications disponibles relatives à l’élevage, à la caractérisation morphogénétique et aux performances de production des populations caprines locales durant les derniers 25 ans (1995-2020) ont été analysées.

Typologie des élevages

Les chèvres locales jouent un rôle prépondérant dans la valorisation des ressources disponibles dans les zones arides (Alexandre et al 2012) contribuant ainsi à la stabilité socio-économique des éleveurs (Tefiel et al 2018).

En algérie, les chèvres sont élevées, dans leur grande majorité, en mode traditionnel au sein d’infrastructures généralement rudimentaires, à intrants limités. Elles sont caractérisées par une faible productivité (vitesse de croissance et quantité de lait) imputable vraisemblablement au manque de ressources alimentaires, mais aussi à l’absence de stratégies de développement et de commercialisation.

Dans les régions steppiques, le mode d’élevage nomade affronte le phénomène de surcharge des parcours (Khelifi 1999) qui découle des pratiques de gestion inappropriées, en particulier le surpâturage (Garcia et al 2012) qui a pour conséquence le recours à la complémentation de l’alimentation en concentré et davantage de charges pour l’exploitant.

Pourtant, la chèvre procure des facilités en termes de gestion au point de permettre, dans certains pays en voie de développement, la création de coopératives dans la communauté rurale féminine qui en fait une activité commerciale (Preston et Gomez 2018). Par ailleurs, la chèvre contribue à la prévention des incendies en luttant contre les mauvaises herbes tout en réduisant la biomasse forestière grâce à son comportement alimentaire sélectif (Miller et al 2019). Ce comportement pourrait être exploité pour mettre en place une gestion adéquate du pâturage pour une utilisation durable des parcours ce qui contribuerait à la préservation des ressources aussi bien animales que végétales.

L’élevage caprin est la principale activité des éleveurs dans les montagnes de la Kabylie et dans la steppe. Il est conduit en mode extensif où les chèvres sont souvent associées aux bovins (Kadi et al 2014, Moula et al 2017) et aux ovins (Laoudi et al 2018, Aissaoui 2019). Les troupeaux sont composés de petits effectifs à faible productivité : environ 1 kg de lait/chèvre/jour selon Kadi et al (2014) et 1 à 2 kg/chèvre/jour selon Guermah et al (2018) et pour la majorité orientés vers la production de viande ou vers une production mixte avec autoconsommation du lait (Badis et al 2005). En revanche, les troupeaux qui dépassent les 100 têtes sont orientés vers la production laitière (Kadi et al 2016, Guermah et al 2018) assurée, pour les ¾ des animaux, par des races importées, comme la Saanen en Kabylie (Kadi et al 2014), ou par la race locale ‘Arbia’ et/ou Makatia dans les élevages steppiques (Guermah et al 2018) et sahariens (Laouadi 2018). Les éleveurs, dont l’âge varie entre 30 et 75 ans, sont principalement masculins et majoritairement à faible niveau d’instruction (Kadi et al 2014, Guermah et al 2018).

Le mode de reproduction pratiqué est la monte libre dans tous les élevages (Boubekeur 2014, Kadi et al 2014, Saidani et al 2019, Guermah et al 2018). Les visites vétérinaires sont rares et les pathologies dominantes sont d’ordre pulmonaire et digestif (Laouadi et al 2018, Saidani et al 2019).

La ration de base est essentiellement issue du pâturage, composé principalement de végétation spontanée, de graminées et de légumineuses (Boubekar 2012, Kadi et al 2016), mais aussi de feuilles de figuier, d’olivier et de chêne (Saidani 2019). A cette ration, la plupart des éleveurs ajoutent du concentré composé de son de blé, d’orge et de maïs (Mouhous el al 2015).

Dans ce système extensif, l’achat des animaux, la vaccination et le déparasitage représentent l’essentiel des charges pour l’exploitant. Par ailleurs, les bâtiments sont rudimentaires, la main d’œuvre est familiale et l’alimentation est essentiellement basée sur les pâturages et les parcours forestiers, permettant ainsi une meilleure viabilité économique. En revanche, les petites exploitations de type « viande » génèrent de faibles revenus mais assurent une fluidité de la trésorerie au même titre que les exploitations de type « mixte » (Mouhous et al 2016).

L’élevage caprin doit être encouragé, particulièrement dans les régions montagneuses où le sylvo-pastoralisme permet la valorisation de parcours inaccessibles aux bovins et aux ovins. Il favorise la viabilité des élevages et incite à l’émergence d’une filière lait caprin (Sahraoui et al 2016), laquelle, par la même occasion, allégerait la pression de la demande en lait de vache.

Caractérisation phénotypique

Les appellations des populations caprines en Algérie s’inspirent principalement des marqueurs génétiques visibles, comme le patron pigmentaire, et de l’appartenance tribale ou des deux à la fois (Khemici et al 1995).

Des quatre principales populations locales algériennes, la population « Arabia », appelée aussi Bédouine, détient l’effectif le plus élevé et se localise surtout dans les régions steppiques. Elle se distingue par de longues oreilles tombantes, un corps et des pattes allongés couverts de longs poils de couleur brun- foncée à noire et parfois tachetés de blanc (Meyer 2020). Elle est rustique et elle est connue pour sa production mixte.

La Makatia, dont l’origine est controversée, est apparentée aux chèvres Sahéliennes. Sa localisation s’étend du Nord, dans les montagnes de l’Atlas Tellien, jusqu’aux régions steppiques. Elle est de grande taille : hauteur au garrot moyenne 72 cm pour les mâles (pesant 60 kg) et 62 cm pour les femelles (pesant 40 kg). Elle est cornue avec de longues oreilles tombantes et une barbiche et porte souvent des pendeloques. La robe, aux poils ras, varie du beige au brun en passant par le gris et le blond (Guintard 2018).

Khemici et al (1995) associent l’appellation Makatia de la chèvre du M’Zab à son aspect lisse que traduit l’effet des poils courts, rappelant la pierre lisse (el-mekat), utilisée comme pavé pour les rues des oasis. Pour cet auteur, la chèvre Makatia serait originaire de Ghardaïa et des oasis sahariens et il l’assimile clairement à la M’Zabia.

La Brune du M’Zab, ou M’Zabia, décrite par l’Institut technique des élevages (ITELV 2016), rappelle l’aspect de la chèvre Alpine. Elle se distingue par une peau fine, une robe de couleur brune avec poils ras, une ligne de longs poils noirs le long de la partie dorsale, une petite tête, des taches blanches dans la partie faciale et aux alentours du gigot. La plupart des femelles sont mottes. L’élevage de cette race est limité à la Vallée du M’Zab et Mason (1951) la qualifie de chèvre rouge du désert.

La chèvre du M’Zab (ou Touggourt) est décrite comme étant une chèvre de taille moyenne (65 cm), au corps allongé, droit et rectiligne avec une tête fine et cornée (Feliachi 2003 et Madani et al 2003). Sa robe est à poils courts et présente trois couleurs : le chamois, le blanc et le noir. Le chamois est dominant avec une ligne noire régulière sur l’échine. Elle est considérée comme bonne laitière (2,5 litres/jour). Selon Habbi (2014) la couleur de robe dominante des chèvres de Ghardaia est le beige avec 32% puis le blanc avec 27%, et la majorité des femelles sont cornues (63%).

La Naine de Kabylie peuple les montagnes de la Kabylie et des Aurès. C’est une chèvre robuste de petite taille. La tête, au profil convexe, porte de longues oreilles tombantes et des cornes dressées. La robe est soit blanche soit brune. C’est une bonne bouchère et une mauvaise laitière (Moula et al 2017).

Figures 1 et 2. Chèvres Arabia et Makatia (Louadi et al 2020)

Figures 3 et 4. Chèvres M’Zabia et Kabyle (Moula et al 2014)

La connaissance des chèvres, génétiquement adaptée à une région, est un prérequis à la conception des programmes de sélection, de conservation et d’amélioration génétique. De ce point de vue, la caractérisation phénotypique des populations indigènes, basée sur la variation des traits morphologiques, est très importante (Delgado et al 2001, Mahusoon 2018). D’ailleurs, elle constitue la première étape vers l’utilisation rationnelle des ressources animales (Lanari et al 2003) et l’optimisation de leur potentiel génétique. Toutefois, la description de ces caractéristiques externes doit se faire dans l’environnement de la chèvre étudiée afin de déceler les écotypes et les sous-populations.

La population caprine algérienne a rarement suscité de l’intérêt pour des études de caractérisation et de sélection, comparativement aux autres ruminants. Cependant, ces dernières années, des études ont été menées par différents auteurs qui ont fourni des résultats intéressants (Tableau 1) sur le plan morphobiométrique des chèvres locales (Manallah et al 2011, Dekhli et al 2013, Habbi 2014, Ouchene-Khelifi 2015, Benyoub et al 2018, Belantar et al 2018, Sahi et al 2018, Belkhadem 2019, Aissaoui et al 2019, Laouadi et al 2020).

Caractères quantitatifs

La prédominance de la population Arabia dans les élevages est signalée dans la plupart des études. Cette dernière a été subdivisée en plusieurs sous-populations selon les caractéristiques morphologiques des individus dans différentes régions (Fantazy et al 2017, Belkhadem 2017, Djouza et Chahma 2018, Sahi et al 2018, Benyoub et al 2018, Aissaoui et Deghnouche 2019). Madani et al (2003) l’ont divisée en deux sous-types :sédentaire (poids léger, corps allongé, poils courts, ...) et transhumant (lourd, de grand format, poils longs). Davantage, Khelifi et al (2015) ont montré clairement que les populations locales ne pouvaient pas être considérées comme un groupe confondu.

L'analyse des composantes principales (ACP) relatives à la morphologie des populations caprines locales a révélé que l'Arabia présente des caractéristiques spécifiques telles que la longueur des oreilles (tombantes) et des poils ainsi que l’absence de pampilles, contrairement aux populations Makatia et M’Zabia qui ne présentent aucune caractéristique distinctive capable d'affecter avec précision les individus de ces deux populations (Fantazy et al 2017, Khelifi et al 2018). Ce constat corrobore les résultats de Khemici (1995) qui assimile la chèvre Makatia à la chèvre du Mzab.

L’étude de Sahi et al (2018), sur des chèvres locales du Nord-Est de l’Algérie, a décelé l’existence d’une population composée d’individus à gabarits et statures divers avec une majorité dotée d’ossature légère et de petite taille se rapprochant ainsi de l’Arabia, de la naine de Kabylie ou de leurs croisements.

Benyoub et al (2018) ont confirmé que la population de Tlemcen (Nord-Ouest de l’Algérie) n’est pas homogène et incriminerait, de ce fait, les croisements anarchiques pratiqués par les éleveurs. Par ailleurs, il est rapporté que l’absence d’homogénéité au sein d’une population primaire est susceptible de conduire à la différenciation en sous-populations (Lauvergne 1992, Zeuh 1997).

Aissaoui et al (2019) ont identifié deux populations sur la base de critères morphologiques : la population locale Arabia et la population métisse issue de croisements non contrôlés avec les races exotiques Syrienne, Saanen et Alpine. Selon le même auteur, cette dernière est adaptée à la production de viande avec un « effet zone » significatif sur les mesures relatives à la taille et à la forme.

Caractères qualitatifs

Le profil de la tête est un trait important dans la détermination de l'origine raciale des animaux (Herrera et al 1996). D’après les résultats des études réalisées en Algérie, les chèvres ont un profil droit et une tête cornue indépendamment du sexe de l’individu. La robe est polychrome avec une fréquente présence de barbiche (Tableau 1).

La morphologie de la mamelle est une des caractéristiques pouvant être propre à une population. Selon les régions, les chèvres peuvent présenter différentes morphologies de la mamelle. Ainsi, le pourcentage de femelles ayant des mamelles bien développées est relativement bas dans les élevages de l’Ouest (Benyoub et al 2018) et du Sud-Est (Aissaoui 2019) comparativement aux régions de l’Est, notamment Sétif, avec 85% de femelles ayant des mamelles bien développées (Dekhili et al 2013).

Les résultats de ces études mettent en évidence une hétérogénéité phénotypique. Cette dernière est liée d’une part à la primarité des différentes populations (Khemici et al 1995, Khemici et al 1996) et d’autre part aux différents degrés de croisements avec les races introduites telles que l’Alpine, la Saanen, la Murciana mais aussi la Maltaise et la Poitevine.

Tableau 1. Mesures morphométriques des chèvres locales algériennes

Région

HG
(cm)

TP
(cm)

Lo
(cm)

LSI
(cm)

+Cn
(%)

+Pend
(%)

+Barb
(%)

Auteurs

Sétif

66,9±8,5

74,9±9,4

18,5± 3,8

94,5± 14,2

48,4

7,1

17,0

Manallah et Dekhili 2011

Ghardaia

71,0 ± 5,0

75,9 ± 6,3

17,8 ± 1,63

70,6 ± 4,7

62,5

-

-

Habbi 2014

Tlemcen

70,8±4,8

80,4±7,8

16,6± 2,2

73,8± 4,7

58,0

20,0

37,0

Benyoub et al 2018

Ghelizane

69,7 ± 4,6

74 ± 6,6

18,8 ± 2,7

65± 7,4

68,0

12,8

52,0

Belantar et al 2018

Bechar

67,7±3

75,7±6,6

17,4± 2,2

66,7 ± 5,9

-

-

-

Belkhadem et al 2019

Nord-Est

66,3±5,2

71,3±9,8

17,8± 3,5

70,1± 10,4

81,0

49,0

39,0

Sahi et al 2019

Biskra

76,1 ±5,6

80,5± 7,6

20,85± 7,7

71,2± 7

60,0

35,0

46,0

Aissaoui et al 2019

Laghouat

71,8± 6,2

80,9± 7,6

18± 4,8

76.9± 8,4

80,0

13,3

83,8

Laouadi et al 2020

HG : hauteur au garrot, TP : tour de poitrine, Lo : longueur oreille, LSI : longueur scapulo-ischiale, Cn : corne, Barb : barbiche, Pend : pendeloques, (+) : présence

Caractérisation génétique

La caractérisation génétique d'une population est indispensable à l'évaluation de la variabilité génétique. L'ADN mitochondrial est couramment utilisé pour l'étude des espèces domestiquées (Naderi et al 2007) ; il permet de suivre les lignées maternelles, moins sensibles à l'introgression des espèces sauvages que l'ADN nucléaire (Luikart et al 2001). Cependant, les études sur les gènes nucléaires sont nécessaires car elles fournissent des informations sur le flux génétique à l’aide de marqueurs moléculaires tels que les RFLP, AFLP, SNP et les microsatellites.

Chez les espèces animales, ces marqueurs sont utilisés pour estimer la variabilité génétique au sein et entre les races (Agha et al 2008, Fatima et al 2006, Li et al 2008, Saitbekova et al 1999) du fait de mutations fréquentes dans les régions à répétition (Goldstein 1999, Schlôtterer 2000) qui confèrent aux loci une hétérozygotie élevée due à la présence de multiples allèles (Barbará et al 2007, Tang et al 2008).

Les premières investigations sur la variabilité génétique des populations caprines locales étaient basées sur l’étude de loci à effet visible (Khemici et al 1995, Khemici et al 1996). En effet, 4 études ont porté sur la coloration de l’animal et 7 autres ont concerné le port de barbiche et de pendeloque (présence/absence), la longueur de l’oreille et du poil et enfin, le cornage (cornue/motte). Récemment, des auteurs ont utilisé des marqueurs moléculaires, en l’occurrence les microsatellites (Tefiel et al 2018, Tefiel et al 2020) et les SNP’s (Ouchène-Khelifi et al 2018) pour caractériser génétiquement des caprins locaux.

Variabilité génétique intra-population

Une population est dite traditionnelle ou primaire quand elle dérive d’une espèce sauvage domestiquée et pour laquelle l’homme n’a procédé à aucune sélection systématique (Lauvergne et al 1993). Ce premier stade d’évolution de l’espèce domestiquée ou primarité génère une variabilité génétique visible.

En Algérie, l’indice de primarité a été utilisé pour la première fois sur les chèvres Arabia et Makatia (Khemici et al 1995) ainsi que sur les chèvres des Monts Dahra et Aurès (Khemici et al 1996). Cela a permis de les classer dans la catégorie de population primaire en faisant apparaitre la prédominance des patrons «eumélanisés» et du gène « oreilles longues » dans la steppe, et des patrons «phéomélanisés» dans les Oasis. Le nanisme des chèvres du Mont Dahra les rattache à la naine de Kabylie évoquée par Chellig (1978) qui la distingue, qualitativement, des chèvres des Aurès (Khemici et al 1996).

Les populations locales ne sont pas en équilibre (EHW). Mis à part le hasard, trois principaux facteurs pourraient expliquer ce déséquilibre observé : les facteurs génétiques, l’existence d’allèles nuls et l’effet de Wahlund (Jordana et al 2003).

L’hétérozygotie moyenne (Ho) est l’indice le plus satisfaisant de la diversité génétique. Elle représente la proportion d’individus hétérozygotes sur l’ensemble des loci étudiés.

L'hétérozygotie moyenne élevée, observée par Tefiel (2018), révèle une variabilité génétique élevée (0,80) indiquant une grande hétérogénéité et une grande diversité des populations. Alors que l'hétérozygotie moyenne observée par Ouchène-Khelifi (2018) montre une variabilité limitée (0,40) (Tableau 2).

Les deux études ont été réalisées dans des régions différentes : Béjaia, Djelfa, Laghouat, Tissemsilt et Ghardaia par Tefiel et al (2018) et Tipaza, Tiaret, Djelfa, Médéa, M’sila, Ghardaia, Touggourt, Béjaia et Sétif par Ouchène-Khelifi (2018). De plus, les animaux sont souvent identifiés par les éleveurs comme appartenant à une population donnée sans tenir compte des différences intra-population. A cela s’ajoute le plus souvent une hétérogénéité liée à l’âge des animaux lors de l’échantillonnage.

C’est ainsi qu’une étude en cours se propose d’étudier la caractérisation des populations caprine locales en se basant sur les indices zootechniques dans différentes régions du pays (Nord, Est, Ouest et Sud). Le choix des index zootechniques est justifié par leur faible variation d'une population à l'autre.

Variabilité génétique inter-population

Le FST ou indice de fixation, correspond à la réduction de l’hétérozygotie dans les sous- populations liée aux différences de fréquences alléliques moyennes. Des valeurs proches de 1 indiquent une différenciation importante alors que les valeurs proches de 0 montrent l’absence de différentiation.

Les valeurs de FST obtenues entre les populations étudiées sont proches de 0 (Tableau 2). En effet, les estimations de l’indice de fixation FST sur l’ensemble des loci indique un degré de différenciation génétique faible (FST 0,08, 0,05 et 0,03) rapporté respectivement par Khemici (1995), Tefiel (2018) et Khelifi-Ouchène (2018).

Ces indices de fixations faibles déterminent qu’une grande part (92,2 ; 95,2 et 97,0 %) de la variabilité génétique totale est expliquée par la variation intra-population et que 7,8 ; 4,8 et 3,0 % de cette variabilité est attribuée aux différences inter-populations de l’espèce. De ce fait, les populations sont génétiquement proches bien que phénotypiquement distinctes Ouaragh et al 2014).

Une raison potentielle de ce rapprochement génétique est probablement liée aux formes les plus anciennes d'élevage bédouin (ou élevage nomade) (Al-Araimi 2017) où la vente et l’échange d’animaux étaient fréquents. A cela, s’ajoute la probabilité d’existence de sous-populations à l’intérieur de chaque population (région) pouvant induire l’effet de Wahlund.

En tout état de cause, la forte mobilité des petits ruminants due à la migration humaine et au commerce est, probablement, la source de cette structure génétique moyennement conservée observée chez les petits ruminants par rapport à celle des grands ruminants (Fernández et al 2006, Meadows et al 2007).

Tableau 2. Valeurs d’hétérozygotie et indice de fixation des populations locales

Régions

Races

Ho

FST

Marqueurs

Auteurs

Djelfa-Oussara

Arabia

0,83

0,05

18 Microsatellites

Tefiel et al 2018

Laghouat

Makatia

0,82

Ghardaia

M’Zabia

0,83

Bejaia

Naine de Kabylie

0,89

Tipaza, Médéa, Djelfa, Msila

Arabia

0,41

0,03

SNP

50K

Khelifi-Ouchène et al 2018

Ghardaia

Makatia

0,37

Ghardaia Ouargla

M’Zabia

0,42

Béjaia Sétif

Naine de Kabylie

0,41

Laghouat

Arabia

-

0,08

9 loci à effets visibles

Khemici et al 1995

Ghardaia

Makatia

-

Ho : Taux d’hétérozygotie, FST : Indice de fixation

La population caprine indigène algérienne se caractérise par un niveau élevé de diversité, principalement, d’origine intra-population (+90%). Les populations partagent une grande base génétique, malgré les distinctions phénotypiques. Un brassage de gènes issus de croisements incontrôlés a conduit à l’existence probable de plusieurs écotypes (Ouchène-Khelifi et al 2018).

Ces résultats constituent les prémices de la caractérisation des caprins en Algérie. D’autres études sur de plus grands effectifs distribuées sur différentes régions doivent être réalisées sur des animaux de même âge et de même sexe et, préalablement, caractérisés phénotypiquement.


Conclusion

Le système extensif et la gestion traditionnelle sont les principales caractéristiques des exploitations caprines algériennes. La chèvre est souvent considérée comme une espèce secondaire et elle est associée aux autres ruminants d’élevage.

Pourtant, la chèvre locale constitue un réservoir de diversité adapté aux conditions difficiles, et quelquefois extrêmes, avec une capacité de résilience face au changement climatique. La prédominance de l’ « Arabia » dans plusieurs régions et sa subdivision en sous-populations confirme son adaptation à différents environnements.

Cette biodiversité doit être conservée en maintenant l’ensemble des qualités tout en évitant les problèmes de dérive génétique et de consanguinité. Ces chèvres, qui constituent une richesse à valoriser, doivent être protégées du danger de dilution génétique occasionné par les croisements améliorateurs et ce, avant même d'être correctement étudiées.

Par conséquent, des recherches plus approfondies doivent être menées, dans chaque région, sur des animaux de mêmes aspects phénotypiques en tenant compte des caractères qualitatifs et des index zootechniques, afin de classer les différents types actuellement décrits.

Il serait plus judicieux, par conséquent, de privilégier la sélection aux croisements anarchiques qui ne devraient, d’ailleurs, être réalisés que sur des populations caractérisées et préalablement sélectionnées.

Toutefois, pour toute stratégie d'amélioration, l'implication des éleveurs dans la prise de décision est essentielle. En effet, quels que soient les efforts consacrés à leur soutien financier et technologique, la réussite des programmes de développement dépend de l’adhésion des agriculteurs aux projets envisagés et de leur accord avec les objectifs arrêtés (Kahi et al 2005). Pour ce faire, l’incitation des éleveurs à la collecte des données par des méthodes simples et faciles permet de les intégrer dans les programmes nationaux d'enregistrement du bétail et des tests de performances. De même que la promotion des coopératives des petits exploitants permet de bénéficier du service de collecte de lait et d’assurer, plus facilement, l’écoulement de leur production.

Outre l'augmentation de la production, les objectifs de sélection devraient être alignés sur les exigences du marché afin d'améliorer la compétitivité des produits caprins locaux et de susciter une concurrence régionale en encourageant l’établissement d'un cadre de suivi et d'évaluation (Monau et al 2020).


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