Livestock Research for Rural Development 27 (7) 2015 Guide for preparation of papers LRRD Newsletter

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Caractéristiques socio-économiques et techniques de la filière des aliments composés à l’Ouest Cameroun: cas des arrondissements de Bafoussam et Dschang

Tendonkeng Fernand, Djoukang Jeannette1, Tchatchoua Toko G E1, Miégoué Emile, Lemoufouet Jules, Boukila Benoît2 et Pamo T Etienne1

Laboratoire de Nutrition et Alimentation Animales, Département des Productions Animales, FASA, Université de Dschang,
B.P. 222 Dschang, Cameroun. Tél : +(237) 699 54 54 32.
pamo te@yahoo.fr
1 Direction des pâturages, de l’alimentation et des infrastructures d’élevages, MINEPIA, Yaoundé - Cameroun.
2 Institut National Supérieur d’Agronomie et de Biotechnologies (INSAB), Université des Sciences et Techniques de Masuku, B.P. 941 Franceville, Gabon.

Résumé

Entre avril et août 2013, les caractéristiques socio-économiques et techniques de la filière de production des aliments composés pour porcs, lapins et poules ont été étudiées dans 106 structures des arrondissements de Bafoussam (75) et de Dschang (31), région Ouest-Cameroun.

Les provendiers sont des hommes (65,1%) ou des femmes (34,9%), âgés entre 30 et 50 ans pour la plupart (71,9%), mariés à 96% et dont 71, 7 % ont fait l’enseignement secondaire ; cependant très peu sont formés (13,4%) pour la fabrication des aliments et 57,1% ont moins de 5 ans d’expérience. La main-d’œuvre salariée (36,6%) est à 94% sans formation professionnelle. Les unités de fabrication des aliments produisent plus sur la demande des éleveurs et pour leurs propres fermes (67,9%). Les fonds propres constituent la principale source de financement (65,1%). Parlant des matières premières, les sources d’énergie sont principalement constituées de maïs et de son de blé de provenances locaux. Les sources de protéines sont diverses et surtout le tourteau de soja et la farine de poisson importés. Les minéraux les plus usuels sont les coquillages (79,2%) et la poudre d’os (76,4%), tous locaux. Pour les infrastructures, 18,9% sont en matériau provisoire. Les équipements courants sont des balances/bascules (96,7%), des broyeurs (96,9%) et des mélangeurs (88,5%). L’analyse des ingrédients est ignorée de 86% des acteurs et la plupart des formules alimentaires proviennent des fournisseurs des prémix et concentrés (62,9%). L’aliment pour poulet de chair est le plus courant (60,4%) sur le marché. Les analyses chimiques et microbiologiques de quelques échantillons des aliments ont montré qu’ils sont peu appropriés. L’indisponibilité, la fluctuation des prix et la qualité douteuse des matières premières constituent les contraintes majeures de la filière. Malgré toutes ces difficultés les promoteurs aimeraient poursuivre leurs activités.

Mots clés : aliments, lapin, porc, poulet de chair, provenderie



Socio-economic and technical characteristics of the feed milling sector in West Cameroon: case of Bafoussam and Dschang subdivisions

Abstract

Between April and August 2013, a survey was carried out in 106 units of Bafoussam and Dschang subdivisions, to assess the socio-economic and technical characteristics of the feed milling for pigs, rabbits and broilers.

Sociologically, the feed milling are made up of men (65.1 %) and women (34.9 %), and majority of them have ages ranging from 30-50 years old (71. 9 %) and are married (96 %). Many of these promoters have attended secondary level of education (71,7 %), but only 13.4 % are properly trained in feed milling techniques with 57.1 % having an experience of less than 5 years. 36.6 % of employees in this sector are paid with 94 % without training. Feed mill units produce mostly to satisfy the demand of farmers or for their own farms (65.9 %). Most of the promoters get their main source of the finance from their savings (64.1 %). Concerning the ingredients, the sources of energy are maize and wheat bran locally provide. The sources of proteins are diversified, mainly soybean and fish meals and imported. The mineral sources often used are shells (79.2 %) and bone meal (76.4 %), all produced locally. Concerning the infrastructures, few are made up of temporal materials (18.9 %) and main equipment’s are mechanical scales (96.7 %), hammer grinders (96.9 %) and mixers (88.5 %). Chemical analysis of the ingredients is not known by many producers (86 %) and most formula used is provided by the concentrate and premix distributors (62.9 %). Broilers feed is the main feed sold. Chemical and microbiological analysis of some samples has shown their less suitable quality. The main constraints encountered by the producers are: unavailability, fluctuation of the price and doubtful quality of the raw materials. In spite of these constraints, they still like to carry on with their activities.

Key words: broiler, feed, feed mi, pig, rabbit


Introduction

L’alimentation occupe une place de choix dans le processus de productions animales. Smith (1992) estime qu’elle représente 65 - 70% du coût total de production. Elle joue un rôle prépondérant dans l’amélioration de la compétitivité des filières de production puisqu’elle constitue l’un des principaux facteurs explicatifs des performances d’élevage. Les animaux d’élevage intensif restent lourdement tributaires de l’homme pour leur subsistance. Etant donné les nombreuses conséquences néfastes d’une alimentation inappropriée sur les performances de production animale (le retard de croissance, la dépréciation de l’indice de consommation, les pertes économiques, les problèmes de santé animale, l’augmentation du taux de mortalité) et sur la santé publique, le défi de la qualité des aliments est un enjeu majeur dans le secteur de l’élevage. Or pour obtenir un aliment complet, les matières premières, du fait de la variabilité de leur composition nutritive et structurelle, requièrent non seulement leur combinaison dans des proportions déterminées, mais également des opérations préalables de tri qualitatif et de broyage.

Pour ce qui est de la production des aliments composés au Cameroun, le Ministère de l’Elevage des Pêches et des Industries Animales (MINEPIA) fait état de 160 000 tonnes de provende fabriquées en 2009 et de 62 décisions de création de provenderies accordées entre 2009 et 2011 dans les Régions du Centre, du Littoral et de l’Ouest. On constate que le secteur de fabrication des aliments, devenu plus prospère suite à l’accroissement du cheptel, attire davantage les investisseurs. Mais, le désengagement de l’état du secteur productif a laissé libre cour à l’improvisation et à l’amateurisme. Bien plus, la mauvaise organisation ainsi que l’absence de normes de qualité dans la règlementation qui régit le secteur ne sont pas sans conséquence. D’ailleurs, une étude menée par le MINEPIA à travers le Projet d’Amélioration et de la Compétitivité Agricole (PACA) a révélé de nombreuses plaintes enregistrées au niveau de ses services déconcentrés, particulièrement sur la qualité des aliments composés dits complets mis sur le marché par les fabricants. De plus, les travaux récents sur la caractérisation des élevages dans la Région de l’Ouest ont révélé la non-utilisation des aliments commercialisés par certains consommateurs, ce à cause de leurs coûts élevés et surtout de leur qualité nutritive douteuse (Fotsing 2005 ; Dongmo 2008).

Au vu de ce qui précède, on peut se poser un certain nombre de questions : Qui sont les acteurs de la filière, de quoi sont constitués les intrants de production, comment et avec quels moyens produit-on et quelle qualité d’aliment est mise sur le marché camerounais par les fabricants locaux ? Le présent travail a pour objectif de contribuer à une meilleure connaissance de l’organisation et des pratiques dans la filière de production des aliments de bétail dans les arrondissements de Bafoussam et Dschang.

Méthodologie

Présentation de la zone d’étude

Les Arrondissements de Bafoussam et de Dschang, localités situées sur les hautes terres de l’Ouest Cameroun, s’étendent entre 5°-6° LN et 10°-11° LE, avec une altitude variant de 1400 à 2000 mètres. Il y règne un climat de type soudano-guinéen, modifié par l’altitude et caractérisé par deux grandes saisons (une saison de pluie qui va de mi-mars à mi-novembre, et une saison sèche allant de mi-novembre à mi-mars).

A Bafoussam, les précipitations moyennes annuelles sont d’environ 1 600 mm (Fotsing 2005) réparties sur 9 mois et les températures sont comprises entre 16°C et 27°C. L’hygrométrie varie de 42,6% (janvier-février) à 95,6% entre juillet et août.

A Dschang, les précipitations moyennes varient de 1 900 à 2 000 mm/an, et l’humidité relative est d’environ 76,8%. La température moyenne tourne autour de 21°C (Tchatchoua 2007).

L’agriculture est basée sur les cultures de rente et les cultures vivrières. Les activités d’élevage concernent le gros et le petit bétail, les espèces non conventionnelles. La volaille, les porcs, les ruminants constituent les espèces animales dominantes (DREPIA/O 2013).


Méthode

La sortie sur le terrain a été précédée d’une prise de contact au mois d’avril avec les services compétents. Les données relatives aux facteurs socio-économiques (le sexe, l’âge, la situation matrimoniale, le nombre de personnes à charge, le niveau d’éducation, la formation professionnelle, l’expérience dans le domaine, les activités parallèles, la nature de la main d’œuvre, les objectifs de fabrication) et techniques [type de construction, l’approvisionnement en matières premières, les équipements, la fabrication des aliments (broyage, mélange, conditionnement), les catégories d’aliments vendus, la qualité de ces aliments (caractéristiques bromatologiques, qualité sanitaire)] ont été obtenues à partir de deux sources:

Analyses chimiques et microbiologiques des échantillons

Les échantillons prélevés et codifiés ont été analysés pour leur teneur en humidité, matière sèche, matière organique, matières azotées totales, matières grasses et énergie suivant les méthodes décrites par AOAC (1990). Les analyses microbiologiques quant à elles ont été faites suivant la technique de numération décrite par la FAO (2013).

Analyse statistique des données

Toutes les données obtenues ont été analysées à l’aide de la statistique descriptive avec les logiciels « Statistical Package for Social Sciences » (SPSS) 14.0 et Excel 2007.


Résultats et discussion

Caractéristiques sociales des promoteurs et des employés

Les propriétaires des structures (Tableau 1) sont en majorité des hommes (65,1 %), âgés entre 30 et 50 ans (71,9 %) et mariés pour la plupart (96 %). Le niveau d’éducation pour plus des 2/3 des enquêtés est celui du secondaire (71,7 %). Cependant 86,6 % n’ont reçu aucune formation professionnelle et plus de la moitié ont une expérience professionnelle de moins de 5 ans (57,1 %).

Tableau 1. Caractéristiques sociales des promoteurs

Paramètres et caractéristiques

Effectifs

Total

Pourcentage (%)

Bafoussam
(n= 75)

Dschang
(n= 31)

Genre
Masculin
Féminin
n= 106

47 (62,7)
28 (37,3)

22 (70,9)
09 (29,1)

69
37
106

65,1
34,9
100
Tranches d’âge (années)
20-30
30-40
40-50
50-60
>60
n= 89

05
20
22
10
02

02
10
12
04
02

07
30
34
14
04
89

7,9
33,7
38,2
15,7
4,5
100
Situation matrimoniale
Marié
Célibataire
Veuf
n= 100

68
02
01

28
01
00

96
03
01
100

96,0
3,0
1,0
100
Niveau d’instruction
Primaire
Secondaire
Supérieur
n= 92

08
43
10

06
23
02

14
66
12
92

15,2
71,7
13,1
100
Ethnie
Bamiléké
n= 106

75

31

106

100
Formation professionnelle
Formés
Non formés
n= 97

10
56

03
28

13
84
97

13,4
86,6
100
Expérience (années)
< 5
5-10
10-15
15-20
>20
n= 98

43
18
04
00
03

13
10
03
02
02

56
28
07
02
05

57,1
28,6
7,1
2,1
5,1
100
Personnes à charge
0
1-5
5-10
10-20
n= 63

03
22
16
02

01
11
04
04

04
33
20
06

6,3
52,4
31,7
9,5
100

( ) : Pourcentage

La non formation des promoteurs est en contradiction avec la règlementation qui régit la filière. Selon elle, le promoteur doit être qualifié (technicien en alimentation de bétail au moins). Les propriétaires ayant de 1 à 4 enfants à charge sont les plus représentés (52,4 %). Parallèlement à la production des aliments, les promoteurs mènent d’autres activités (Figure 1), en particulier l’élevage (80,6 et 56% à Dschang et à Bafoussam respectivement). La complémentarité qui existe entre la production des aliments et l’élevage justifie ce pourcentage élevé.

Figure 1. Autres activités menées par les promoteurs de la filière

Pour développer leurs activités, la majorité des enquêtés ont eu recours à des fonds propres (Figure 2). Les dons bien que marginaux, sont d’autres sources de financement.

Figure 2. Sources de financement des activités dans la filière

Aucun fabricant d’aliments n’a pour objectif la vente uniquement. Très peu de fabricants produisent les aliments pour les mettre sur le marché (Figure 3). Ceci peut s’expliquer par le fait que de plus en plus les éleveurs fabriquent eux-mêmes leurs aliments. Le même constat a été fait par Fotsing (2005) qui a relevé que beaucoup d’éleveurs dans la Région de l’Ouest-Cameroun n’utilisent pas des aliments commerciaux.

Figure 3.  Objectifs de la production des aliments
Caractéristiques sociales des employés

Les employés (Tableau 2) sont majoritairement de sexe masculin (71,9%) et âgés entre 20 à 40 ans (78,1%). Particulièrement à Dschang, les employés âgés de 40-50 ans sont plus nombreux. Bien que 70,2 % des employés aient le niveau de secondaire, plus de 94% n’ont aucune formation en alimentation animale. Le nombre élevé des hommes est dû au fait que l’activité demandant assez de force physique, les femmes sont peu sollicitées par les employeurs et celles qui sont recrutées interviennent le plus souvent comme caissières, comptables ou secrétaires. Le niveau d’éducation relativement élevé des acteurs est un atout pour la filière, car ils sont plus réceptifs pour le renforcement de leurs capacités techniques.

Tableau 2. Caractéristiques sociales des employés

Paramètres et caractéristiques

Arrondissements

Total

Pourcentage (%)

Bafoussam
(N=103)

Dschang
(N= 18)

Sexe

Masculin

Féminin

n= 121

76

27

11

07

87

34

121

71,9

28,1

100

Tranches d’âge (années)

< 20

[20-30[

[30-40[

[40-50[

n= 73

04

30

21

07

00

03

03

05

04

33

24

12

73

5,5

45,2

32,9

16,4

100

Niveau d’éducation

Primaire

Secondaire

Supérieur

n= 94

19

54

03

06

12

00

25

66

03

94

26,6

70,2

3,2

100

Formation professionnelle

Formés

Non formés

n= 120

06

96

01

17

07

113

5,8

94,2

100

n= nombre d’enquêtés ayant répondu

La main-d’œuvre est de deux origines : familiale et salariée (Figure 4).

Figure 4. Répartition des structures en fonction de l’origine de la main-d’œuvre

Alors que la majorité des employeurs utilisent la main-d’œuvre salariée à Bafoussam (50,7 %) ou familiale à Dschang (35,5 %), une importante proportion fonctionne sans main-d’œuvre (33,9 %). Ces structures sans main-d’œuvre sont en général des points de vente.

Le salaire octroyé à plus de la moitié des employés (54,1 %) est inférieur au salaire moyen interprofessionnel garanti (SMIG) (Figure 5) Ceci s’explique par le fait que le taux de chômage dans cette tranche d’âge est élevé et les jeunes pour subvenir à leurs besoins quotidiens, sont prêts à accepter tout ce qui leur est proposé.

Figure 5. Répartition des employeurs en fonction des salaires payés

La productivité et l’efficacité du personnel sont tributaires de la motivation et de la compétence de celui-ci. Or dans la filière, les salaires sont dérisoires et le personnel sans formation.

Les principales matières premières des aliments, leur origine et leur coût

L es matières premières fréquemment utilisées comme source d’énergie sont le son de blé, le maïs et le son du riz (Tableau 3). Alors que le maïs est la source d’énergie la plus utilisée (proportions dans les formules appliquées) par les fabricants des aliments, il n’est présent que dans 69,8 % de points de vente tandis que les son de blé se trouve dans 88,7 % de structures. Ceci s’explique par le fait que de grandes quantités de maïs ne peuvent pas être stockées par ces points de vente à cause de l’étroitesse des locaux et surtout parce qu’il existe dans la zone des « coxeurs » qui sont des intermédiaires entre les producteurs de cet important ingrédient et ses consommateurs. Seuls les petits éleveurs, quand ils ne disposent pas de leurs propres stocks de maïs, vont se ravitailler dans les points de vente des ingrédients.

Tableau 3. Principales matières premières utilisées comme source d’énergie

Matières premières

Effectifs des structures

Total
(%)

Origines

Effectifs des structures

Total
(%)

Bafoussam
n= 75

Dschang
n= 31

Bafoussam

Dschang

Maïs

54

20

69,8

Importé

01

00

1,1

Littoral

04

00

4,5

Nord

15

01

18,2

Ouest

47

20

76,2


Sorgho


01


01


1,9


Importé


01


00


50,0

Nord

00

01

50,0


Son de blé


66


28


88,7


Littoral


64


28


97,9

Nord

02

00

2,1


Son de riz


14


02


15,1


Littoral


02


00


11,8

Nord

08

01

52,9

Nord-Oue

05

01

35,3


Remoulage


06


01


6,6


Littoral


06


01


100


Brisures de riz


02


00


1,9


Nord-ouest


01


00


50,0

Nord

01

00

50,0


Huile de palme


01


00


0,9


Littoral


01


00


100

Leurs principales régions de provenance sont le Littoral (son de blé), l’Ouest et le Nord (maïs). Le sorgho est de temps en temps importé comme substitut au maïs quand il n’est plus disponible. Il apparaît donc que le maïs et le son de blé sont les deux importantes sources d’énergie de la zone d’étude. Les autres sources telles que le remoulage, le sorgho, les brisures de riz et l’huile de palme sont très peu utilisées par les fabricants. L’huile de palme n’est presque pas utilisée nonobstant sa forte teneur en énergie.

Le coût du maïs est relativement élevé comparé à celui du son du blé et du son de riz (Tableau 4). Ce dernier est généralement utilisé lorsque le son de blé devient rare. La forte valeur énergétique du maïs et sa contribution dans l’alimentation humaine peuvent justifier son coût élevé.

Tableau 4: Coûts des matières premières utilisées comme sources d’énergie

Matières premières

Coûts (FCFA/kg)

Bafoussam
n= 75

Dschang
n= 31

Maïs

213 ± 21,5

205 ± 15,8

Sorgho

200

150

Son de blé

108±8,8

140 ± 7,3

Son de riz

113±15,4

125

Remoulage

100±5,9

125

Brisures de riz

225±12,5

#

Huile de palme

650

#

# pas disponible

Il existe une grande diversité de matières premières utilisées comme sources de protéines dans les Arrondissements de Bafoussam et de Dschang (Tableau 5). Les plus répandues sont le tourteau de palmiste (89,6 %), le tourteau de soja (85,8 %), la farine de poisson (84 %), le tourteau de coton (82,1 %), et le tourteau d’arachide (79,2 %) suivies des concentrés (56,6 %). Le tourteau de soja reste la source de protéines la plus utilisée, suivi de la farine de poisson. Leur qualité nutritive justifie leur sollicitation par les fabricants.

Les tourteaux de palmiste, de coton et d’arachide sont d’origine nationale, et les principales zones de provenance sont les Régions du Littoral et de l’Ouest pour le tourteau de palmiste et du Nord pour les tourteaux de coton et d’arachide. Par opposition, le tourteau de soja, la farine de poisson et les concentrés sont pour la plupart importés. La farine de sang et les acides aminés de synthèse (absents à Dschang) restent les sources de protéines les moins utilisées à cause des restrictions imposées par la règlementation (farine de sang) et de leur conservation délicate.

Tableau 5. Principales matières premières utilisées comme sources de protéines

Matières premières

Structures

Total (%)

Origines

Structures

Total (%)

Bafoussam
N= 75

Dschang
N= 31

Bafoussam

Dschang

Soja grain

10

1

10,4

Nord

Ouest

04

15

01

00

25

75

Tourteau de soja

64

27

85,8

Importé

Nord

58

14

24

08

78,8

21,2

Tourteau de coton

63

24

82,1

Nord

62

24

98,8

Importé

01

00

1,2

Tourteau d’arachide

60

24

79,2

Importé

14

06

22,0

Nord

52

19

78,0

Tourteau de palmiste

67

28

89,6

Littoral

Nord-Ouest

Ouest

Sud-Ouest

57

01

26

01

26

00

06

00

70,9

0,9

27,3

0,9

Farine de poisson

62

27

84,0

Littoral

Importé

16

53

06

21

22,9

77,1

Farine de sang

03

02

4,7

Littoral

Importé

Ouest

Sud-Ouest

00

00

02

01

01

00

00

20,0

20,0

40,0

20,0

Lysine synthétique

04

00

3,8

Importé

04

00

100

Méthionine

05

00

4,7

Importé

05

00

100

Concentré 5%

41

19

56,6

Ouest

Importé

04

37

00

19

6,7

93,3

Concentré 10%

35

20

51,9

Ouest

Importé

04

32

02

18

10,7

89,3

Bien que sollicités par les producteurs, le tourteau de soja et la farine de poisson ont des prix relativement élevés (466,4 et 422,6 FCFA/kg (Tableau 6). Ce qui amène souvent les fabricants à recourir à d’autres sources de protéines telles que les tourteaux d’arachide et de coton. Les acides aminés industriels restent la source la plus onéreuse (2 312,5 et 4 438 FCFA/kg respectivement pour la lysine et la méthionine).

Tableau 6. Coûts des matières premières utilisées comme source de protéines

Matières premières

Coûts (FCFA/kg)

Bafoussam

Dschang

Soja grain

348±75,9

400

Tourteau de soja

462±20,1

466±23,4

Tourteau de coton

309±13,6

324±15,2

Tourteau d’arachide

297±20,9

321±21,5

Tourteau de palmiste

112±9,5

137±11,8

Farine de poisson

412±17,9

423±18,4

Farine de sang

320

325

Lysine synthétique

2 312±209,6

-

Méthionine synthétique

4 437±415,1

-

Concentré 5%

787±33,8

772±69,4

Concentré 10%

629±53,7

669±53,7

Six sources de minéraux sont utilisées par les enquêtés dans les deux zones (Tableau 7). Les coquillages (79,2 %) et la poudre d’os (76,4 %) sont les plus importantes, suivis des prémix (32,1 %). Les prémix et le phosphate bi-calcique sont importés, les coquillages proviennent du Littoral et la poudre d’os du Nord, du Littoral et de l’Ouest principalement.

Pour ce qui est des additifs alimentaires, ils sont tous importés et les antitoxines restent les plus utilisées (19,8 %).

Tableau 7 . Matières premières utilisées comme sources de minéraux et additifs alimentaires

Matières premières

Structures

Total (%)

Origines

Structures

Total (%)

Bafoussam
n= 75

Dschang
n= 31

Bafoussam

Dschang

Sources de minéraux

Coquillage

60

24

79,2

Littoral

60

24

100

Poudre d’os

58

23

76,4

Littoral

Nord

Nord-Ouest

Importé

Ouest

12

42

03

03

03

15

08

01

00

03

30,0 55,6
4,4
3,3
6,7

Prémix

26

08

32,1

Importé

26

08

100

Chlorure de sodium

09

04

12,3

Littoral

09

04

100

Phosphate bi calcique

07

05

11,3

Importé

07

05

100

Autres sources de calcium

03

04

6,6

Importé

Nord

02

01

01

02

50,0 50,0

Additifs alimentaires

Antitoxines

16

05

19,8

Importé

16

05

100

Conditionneurs

02

02

3,8

Importé

02

02

100

Les prémix coûtent plus cher comparés aux autres sources de minéraux (1 715 FCFA/kg) (Tableau 8). Leur valeur nutritive et leur origine peuvent justifier ce prix élevé. Indépendamment du type, tous les additifs alimentaires sont très onéreux, ce qui limiterait leur utilisation.

Tableau 8 . Coûts des sources de minéraux et additifs alimentaires

Matières premières

Coûts (FCFA/kg)

Bafoussam

Dschang

Sources de minéraux

Coquillage

83,4±6,2

89,3±8,0

Poudre d’os

300±3,4

300±5,7

Prémix

1 660±114,5

1 770±84,8

Chlorure de sodium

200

200

Phosphate bi calcique

821±70,4

800

Autres sources de calcium

412±42,4

423±8,1

Additifs alimentaires

Antitoxines

2 722±163,2

2 803±16

Conditionneurs

1 350±212,1

1 650±8,5

A quelques exceptions près, les coûts des intrants sont légèrement bas à Bafoussam. Cette différence peut être liée au coût de transport entre les deux localités. Plusieurs grossistes partent de Bafoussam pour ravitailler les structures de Dschang.

Approvisionnement en matières premières

Le Tableau 9 résume les modes d’acquisition, les moyens de transport et de conservation des matières premières.

Tableau 9 . Mode d’acquisition, de stockage et conservation des matières premières

Approvisionnement

Modalités

Effectifs

Total (%)

Bafoussam

Dschang

Mode d’acquisition des matières premières

Propre production

02

00

1,9

Auprès des producteurs

19

05

22,6

Auprès des grossistes

69

27

90,6

Auprès des détaillants

44

19

59,4

 

Moyens de transport

Camion

71

27

94,2

 

Véhicule personnel /transport en commun

46

20

62,3

Porte-tout

29

13

39,6

 

Stockage des matières premières

 

Entreposage sur les palettes
Entreposage à même le sol

69

17

28

10

94,2

26,2

Conservation des matières premières

 

Utilisation des produits chimiques

01

00

0,9

Lutte biologique (chats)

10

10

19,4

Lutte mécanique (pièges)

01

00

0,9

NB : Questions à réponses multiples

Il en ressort quatre modes d’acquisition des matières premières. Les promoteurs se ravitaillent surtout auprès des grossistes (90,6 %), toutefois, plus de la moitié de ceux-ci font encore recours aux détaillants (59,4 %). Le transport de ces matières premières se fait le plus souvent par camion (94,2 %). Cependant, il arrive que certains recourent à d’autres moyens (Photo 1): cars de transport en commun /véhicule personnel (62,3 %) et le porte-tout (39,6 %). Ces conditions de transport pourraient être une source de contamination pour les matières premières. Un nombre considérable d’enquêtés entrepose les matières premières à même le sol (26,2 %), malgré la recommandation qui exige l’entreposage sur les palettes. L’humidité et les microorganismes présents sur le sol ont des effets négatifs sur la qualité des ingrédients et des aliments.

Photo 1. Quelques moyens de transports utilisés pour la distribution des ingrédients/aliments
Caractéristiques techniques

Elles ont été relatives au type de construction (Tableau 10), aux équipements (Tableau 11), au processus de fabrication des aliments, les catégories d’aliments vendus, la qualité de ces aliments (caractéristiques bromatologiques, qualité sanitaire).

Tableau 10. Caractéristiques des infrastructures

Caractéristiques

Modalités

Effectifs

Total (%)

Bafoussam

Dschang

Matériau de construction

Provisoire

17

03

18,9

Définitif

58

28

81,1

Sol

Cimenté

66

29

89,6

En terre

05

02

6,6

Recouvert de planches

04

00

3,8

Le pourcentage des locaux en matériau provisoire (Photo 2) reste relativement élevé (19%), cependant les sols sont majoritairement cimentés. Le sol en terre, à cause des microorganismes qu’il héberge, représente une source de contamination indéniable.

Photo 2. Caractéristiques des infrastructures (matériau provisoire de construction et sol non cimenté)

Moins du tiers des structures disposent d’un broyeur (28,3%) et d’un mélangeur (24,5%), représentant ainsi les unités de fabrication des aliments (Tableau 11).

Tableau 11 . Principaux équipements

Equipements

Modalités

Effectifs

Total (%)

Bafoussam

Dschang

Broyeurs

A marteaux

23

06

30 (28,3)

A pignon

01

00

Mélangeurs

Axe horizontal

21

03

27 (25,5)

Axe vertical

00

03

Balances

Mécaniques

60

29

92 (86,8)

Electroniques

02

01

Bascules

Mécaniques

26

04

31 (29,2)

Electroniques

01

00

Système de convoyage

A chaine

01

00

26 (24,5)

A vis sans fin

01

00

Pneumatique

20

04

Concasseurs

03

00

03 (2,8)

Peseuse-ensacheuse

02

00

02 (1,9)

Couseuse

05

02

07 (6,6)

Chariots

04

00

04 (3,8)

Silos

01

00

01 (0,9)

La quasi-totalité des broyeurs sont à marteaux (96,7%), ces résultats sont en accord avec le constat de Traylor et al. (1994) qui ont dit que le broyeur à marteaux était le plus utilisé. La majorité des mélangeurs sont à axe horizontal (88,5%). Stirling (2005) les a qualifiés de standard pour les usines de fabrication industrielle. A Dschang la moitié des producteurs utilisent le mélangeur vertical. Ces équipements sont pour la plupart de fabrication locale. Des 27 structures qui effectuent le mélange mécanique, très peu disposent d’ensacheurs ou couseuses (34,6%).

Le processus de fabrication des aliments

L’analyse du processus de fabrication des aliments est présentée par le tableau 12.

Tableau 12 . Analyse du processus de fabrication

Caractéristiques de la fabrication

Modalités

Structures

Total (%)

Bafoussam

Dschang

Analyse des ingrédients/aliments

Font des analyses

03

01

3,8

Ne font pas des analyses

72

30

96,2

Origine des formules

Client

12

04

25,8

Fournisseurs

24

15

62,9

Personnelle

07

00

11,3

Outils de formulation

Manuelle

03

00

42,9

Ordinateur

04

00

57,1

Logiciels

  • Excel

02

00

50,0

  • VDS

01

00

25,0

  • WINMIX

01

00

25,0

Méthodes de formulation

Carré de Pearson

01

00

14,3

Essai et erreur

04

00

57,1

Programmation linéaire

02

00

28,6

Opération de broyage

Utilisent un tamis

01

00

3,3

Utilisent plusieurs tamis

23

06

96,7

Opération de mélange

Manuelle

11

06

32,7

Mécanisée

26

09

67,3

Suivent un ordre

14

02

30,8

Ne suivent aucun ordre

23

13

69,2

Durée de la séquence

< 5mn

02

00

7,7

5-10

04

01

19,2

10-15

08

00

30,8

15-20

05

01

23,1

20-30

02

03

19,2

Système de convoyage

A vis sans fin

01

00

3,7

Pneumatique

20

03

85,2

Transfert manuel

00

03

11,1

Production journalière moyenne

(tonnes/jour)

< 5

08

05

61,9

5-10

04

00

19,0

10-15

02

00

9,5

>30

02

00

9,5

Conditionnement

Dans les sacs de 50 kg

40

12

100

En vrac dans les silos

01

00

1,9

Manuel

30

09

75,0

Automatique

10

03

25,0

Etiquetage

10

00

19,2

La quasi-totalité des promoteurs ne font pas d’analyses, pour la majorité, cette étape est tout simplement ignorée (86%), tandis que les autres trouvent le coût des analyses élevé ou déclarent ne pas connaître les laboratoires d’analyses (Figure 6).

Figure 6. Répartition des structures en fonction des raisons de l’absence d’analyses

A partir du moment où les ingrédients ne sont pas analysés, les caractéristiques portées sur les étiquettes pourraient être erronées. Les fabricants utilisent plus les formules des prestataires (62,9%). Ce résultat est en accord avec le constat de Cothenet et Bastianelli (1999) qui disent que les formules sont fournies aux petits producteurs comme prestation de service par les fournisseurs de prémix. Les opérations de mélange sont plus mécanisées (67%) que manuelles, et peu nombreux sont les fabricants qui mélangent pendant moins de 10 min (26,9%). Or Laurence (1972) cité par Stuart (1985) et Stirling et Mc Leod (2005) ont observé qu’avec le mélangeur horizontal le mélange dure entre 5 et 10 min, avec le mélangeur vertical la durée de la séquence est d’environ 15 et 20 min (Traylor et al., 1994). Un mélange hétérogène est la conséquence d’une séquence trop courte, mais trop longue, elle engendre des pertes économiques liées à la consommation excessive d’énergie.

Quatre catégories d’aliments sont vendues par les promoteurs enquêtés (Tableau 13), les aliments pour poulets de chair étant les plus rencontrés (60,4 %). Les aliments pour lapin sont les plus étiquetés (83,3 %) alors qu’à Dschang, seuls les aliments pour poulets de chair portent une étiquette.


Tableau 13 . Différents aliments commercialisés à Bafoussam et à Dschang

Catégories d’aliments

Structures

Total (%)

Coûts (FCFA/kg)

Etiquettes (%)

Bafoussam

Dschang

Bafoussam

Dschang

Aliment poulet chair

40

24

60,4

39,1

Démarrage

25

12

34,9

303±15,7

304±26,7

Croissance

01

00

0,9

312

-

Finition

39

24

59,4

274±15,1

273±16,3

Aliment poule pondeuse

05

02

6,6

57,1

Démarrage

04

02

5,7

285±15,3

317±7,1

Poulette

04

02

5,7

243±34,6

265±5

Pré-ponte

00

00

00

-

-

Ponte

05

02

6,6

264±29,1

275±21,2

Aliment porc

15

01

15,1

75

Porcelet

15

01

15,1

235±26,1

300

Croissance

01

00

0,9

238

-

Truie/verrat

07

00

6,6

208±18,3

-

Aliment lapin

12

00

11,3

214±18,9

-

83,3


Indépendamment de leur catégorie et de la localité, la majorité des échantillons d’aliments analysés (Tableau 14) ont un taux d’énergie métabolisable différent de celui préconisé par INRA (1989) et Hubbard (2005).

Tableau 14 . Composition chimique de quelques aliments commercialisés pour poulet de chair (par échantillon de provenderie)

Echantillons

Composition chimique

MS (%)

EM* (kcal/kg MS)

Protéines brutes (%MS)

Matière grasse (%MS)

Cendres (%MS)

Cellulose brute (%MS)

Aliments « démarrage » de Bafoussam

Démarrage K

89,7

3447

14,8

10,3

12,6

6,19

Démarrage L

89,5

3631

23,7

10,3

7,9

6,28

Démarrage 3

90,2

2623

19,4

4,14

21,5

7,60

Démarrage B

86,9

3081

25,4

6,61

6,93

10,7

Démarrage I

89,3

3281

19,9

5,96

9,35

6,92

Démarrage F

94,0

3270

22,9

4,01

7,49

6,69

Moyenne

89,9±2,3

3222±347

21,0±3,8

6,9±2,8

10,9±5,5

7,4±1,7

Aliments « démarrage » de Dschang

Démarrage 4

88,5

3192

18,6

5,29

10,8

6,8

Démarrage J

86,2

3329

17,8

1,69

4,49

6,0

Moyenne

87,4±1,6

3261±97,1

18,2±0,5

3,8±2,5

7,6±4,5

6,4±0,6

Aliments « finition » de Bafoussam

Finition A

88,7

2681

14,68

5,31

5,72

14,94

Finition C

89,7

2417

21,78

7,63

19,80

12,87

Finition D

89,0

2541

21,63

4,84

9,36

14,55

Finition E

89,0

2544

18,17

4,41

9,10

14,37

Finition G

89,1

2298

16,43

4,16

12,36

15,51

Moyenne

88,9±0,4

2496,3±282

18,5±0,1

5,3±1,5

11,3±4,3

14,4±4,8

Aliments « finition » de Dschang

Finition H

89,1

2723

17,4

4,69

20,3

7,39

Finition 1

88,0

2195

17,7

2,49

12,0

15,8

Finition 2

89,5

2286

17,5

5,39

14,3

15,5

Moyenne

89,1±0,7

2401,2±145

17,5±3,1

4,2±1,4

15,5±5,3

12,9±1,0

* : EM calculée selon Wiseman et Lessire (1987) in Tchatchoua, 2007

Pour ce qui est des aliments« démarrage », ce taux est très élevé (supérieur à 2900-3050), cependant il est bas dans les aliments « finition ». Plus de la moitié des échantillons ont une teneur en matières azotées faible (62,5 %) par rapport aux recommandations de l’INRA (1989) et Hubbard (2005) : 22-23 % en démarrage et 18-19 % en finition. L’une des conséquences serait le retard de croissance. Les niveaux de cellulose sont très élevés comparés aux recommandations de Leeson et Summers (1997) : 5% MS maximum. L’absence des analyses des matières premières, le manque de formation des formulateurs ou les données théoriques des tables de composition chimique des ingrédients peuvent expliquer ces résultats.

Les résultats de l’analyse microbiologique (Tableau 15) ont permis de détecter la présence ou l’absence des micro-organismes tels que les bactéries mésophiles aérobies, les entérobactéries, Escherichia coli, Salmonella sp, Proteus sp, les levures et les moisissures. Aucun échantillon n’est indemne et tous les microorganismes recherchés sont présents dans 22,2% des échantillons, à des taux très élevés par rapport aux valeurs normales.

Cette situation refléterait soit la qualité des matières premières utilisées, soit les mauvaises conditions d’hygiène dans lesquelles ces aliments sont produits ou stockés. L’alimentation serait parmi les sources de maladies rencontrées dans les fermes.

Tableau 15. Résultats des analyses microbiologiques des aliments par provenderie

Echantillons

Composition en micro-organismes (UFC/g)

BMA

Entérobactéries

E. coli

Salmonella

Proteus Sp

Levures

Moisissures

Aliments de Bafoussam

Démarrage 3

2x104

170x104

104

5x104

800

24x105

25x102

Démarrage B

3x104

100x108

75x104

3x103

15x102

5x104

33x104

Démarrage F

15x103

200x108

106

00

00

6x103

110x104

Démarrage K

25x103

100x108

30x104

103

2x104

5x103

3x103

Démarrage I

2x104

125x106

80x104

105

2x104

105

24x104

Finition B1

40x102

4x104

5x103

5x102

00

20x102

30x102

Moyenne

(19 ±10,0) x103

(66,9 ±83,4) x108

(47,7 ±40,7) x104

(25,7 ±44,2) x103

(0,7 ±1,0) x104

(41,1 ±97,5) x104

(27,9 ±42,6) x104

Aliments de Dschang

Démarrage 4

15x102

200x104

20x103

00

1000

00

20x104

Finition 1

103

25x103

15x103

00

00

20x102

36x104

Finition 2

20x104

300x104

12x103

5x104

00

50x102

20x104

Moyenne

(67,5 ±115) x103

(167 ±151) x104

(15,7 ±4,0) x103

(1,7 ±2,9) x104

333 ±577

(23,3 ±25,1) x102

(25,3 ±9,2) x104

Valeurs normales

103-104

10-102

0-10

00

0-10

0-102

103-104

BMA= Bactéries mésophiles aérobies ; UCF= unité de colonies formées


Les contraintes liées à la production des aliments

Dans les localités de Bafoussam et de Dschang, la filière de production des aliments pour bétail fait face à de nombreuses contraintes (Tableau 16).

Tableau 16 . Principales contraintes évoquées

Contraintes évoquées

Structures

Total (%)

Bafoussam

Dschang

Fluctuation des prix

52

18

66,0

Indisponibilité des matières premières

48

11

55,7

Taxes

48

09

53,7

Méventes

38

15

50,0

Manque de capitaux

34

11

42,4

Concurrence déloyale

24

07

29,2

Manutention et conservation des matières premières

26

04

28,3

Fraude sur la qualité des intrants

13

03

15,1

Moyens de transport

04

02

5,7

Coût d’électricité

04

01

4,7

Malhonnêteté des clients

04

01

4,7

Mésentente entre acteurs

01

02

2,8

L’instabilité des prix des matières premières comme principale contrainte, est liée à la disponibilité saisonnière de ces dernières.


Conclusion

L’étude des caractéristiques socio-économiques et techniques de la filière de production des aliments composés dans les arrondissements de Bafoussam et de Dschang montre que :


Bibliographie

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INRA 1989 Guide pratique d'alimentation des monogastriques : porcs, lapins, volailles. Paris. 283p.

Leeson S and Summers J D 1997 Commercial Poultry Nutrition. 2nd ed. University Books, Guelph, Canada. 356p.

MINEPIA 2012 Rapport sur l’état des lieux des provenderies. 55p.

Smith A J 1992 Elevage de la volaille, le technicien d’Agriculture tropicale (2). Edition Maison La Neuve et La Rose pp5-38.

Stirling and Mc Leod 2005 Equipment Considerations for On-Farm Feed Milling Advances in Pork Production Volume 16, p 239.

Stuart A M 1985 Comparison of hammer mill and roller mill grinding and the effect of grain particle size on mixing and pelleting.A Master's thesis:  Department of Grain Science and Industry Kansas State University Manhattan, Kansas, 1985. 61p.

Tchatchoua T G E 2007 Effet du tourteau de palmiste et de méthionine sur les performances de production du poulet de chair en finition. Mémoire Ingénieur Agronome. FASA- Université de Dschang. 62p.

Traylor S L, Hancock J D, Behnke K C, Stark C R and Hines R H 1994 Mix time affects diet uniformity and growth performance of nursery and finishing pigs. In: Swine Day Report-1994. Manhattan: Kansas State University Agricultural Experiment Station and Cooperative Extension Service; 1994. Pp. 171-175.


Received 5 February 2015; Accepted 10 April 2015; Published 2 July 2015

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