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Analyse préliminaire des pratiques de production des élevages ovins en zone de montagne de Tizi-Ouzou (Algérie): cas de l’alimentation

A Mouhous, S A Kadi et F Brabez1

Département des Sciences Agronomiques, Université Mouloud Mammeri, Tizi-Ouzou. B.P. N°17 Tizi-Ouzou RP Algérie,
mouhousazeddine@yahoo.fr
1 Ecole Nationale Supérieure Agronomique, El Harrach, Algérie

Résumé

L’objectif de ce travail est d’analyser la conduite alimentaire des exploitations ovines en zone montagneuse d’Algérie. 16 exploitations ovines en zone de montagnede Tizi-Ouzou ont été suivies chaque mois pendant un an.

La taille des élevages ovins, menés en extensif, est en moyenne de 32 têtes/exploitation. L’alimentation est basée essentiellement sur des pâturages (plus de 12 ha/exploitation) broutés à raison de 6 heures/jour en moyenne toute l’année. Les chaumes sont valorisés de juillet à septembre. Du foinet desconcentrésont été distribués en complément en faibles quantités: 3 kg MS/UGB/jour et 3,6 kg/UGB/jour respectivement. Les éleveurs achètent mensuellement 120 kg de concentrés durant toute l’année. Le foin est acheté pendant les mois où il est moins cher (septembre à mars), à raison de 112,5 kg par mois. Pour produire des fourrages naturels, de l’avoine et de l’orge, les éleveurs utilisent de faibles surfaces à cultiver en sec, en moyenne 2,8 ha. Ainsi, la conduite alimentaire des élevages ovins demeure extensive avec un usage de concentrés plus réduit qu’en plaine.

Mots-clés: aliment, conduite alimentaire, complémentation, gestion des pâturages, système extensif



Preliminary analysis of sheep farms production practices in mountain areas of Tizi-Ouzou (Algeria): feeding case

Abstract

The objective of this study is to analyze the feeding management of sheep farms in mountainous areas of Algeria. 16 sheep farms in mountain area of Tizi-Ouzou were followed every month during one year.

The size of sheep farming, conducted inextensive, is on average 32 heads/exploitation. Animal feed is essentially based on pasture (over 12 ha/farm) throughout the year whose the grazing period is 6 hours / day on average. Stubbles are valued from July to September. With small amounts, the concentrate and hay are distributed as a complement. Respectively 3.6 kg / UGB / day and 3 kg DM / LU/ day. Breeders buy monthly 120 kg of concentrates during the whole year. The hay is bought during the months when it is cheaper (September to March), at the rate of 112.5 kg per month. In order to produce natural forage, oats and barley, farmers use small areas to cultivate in dry on average 2.8 ha. Thus, the feeding strategies of animals in sheep farms remains extensive with use of concentrated smaller than in the plains.

Keywords: complementation, extensive system, feed, feeding practice, management, pasture


Introduction

La zone montagneuse de Tizi-Ouzou (Algérie) se caractérise par cinq ensembles physiques qui se distinguent par leur couvert végétal et leurs altitudes. La surface de la zone d’étude est de 2 976 km² avec une densité humaine de 400 hab./km². Parmi les élevages de ruminants, l’élevage ovin est le plus important en termes d’effectif; il compte 181 100 têtes (DSA 2011). L’ouverture économique du pays, dans les années 1990, a permis une disponibilité des aliments de bétail. Malgré cela, le système extensif demeure d’actualité pour l’élevage ovin avec quelques évolutions. Dans ce contexte et actuellement, particulièrement en zone de montagne, comment est caractérisée la conduite alimentaire dans les élevages ovins? Quelle est l’importance de la complémentation dans l’alimentation des ovins?


Matériels et méthodes

Zone d’étude

La région d’étude (Tizi-Ouzou) se caractérise par cinq ensembles physiques différents par leur topographie et leurs couverts végétaux (voir le site web officiel http://www.tiziouzou-dz.com/). Plus de la moitié (52%) de la superficie de la zone a une pente égale ou supérieure à 25%. Les précipitations atteignent en moyenne 762 mm/an. La région d’étude dispose de 25 370 ha de pacages et parcours et 115 000 ha de forêts, représentant respectivement 10% et 47% de la surface totale des terres (DPAT 2010).


Méthodologie

Le cadre théorique des modes de suivis est constitué à partir des travaux de Gibon et al (1989) et Landais (1994). Seize élevages ovins ont été choisis pour être suivis durant une année complète soit de mars 2012 à février 2013. Dans ce choix, nous avons tenu compte du consentement des éleveurs à être suivis durant une année et à recevoir les enquêteurs une à deux fois par mois. Les exploitations suivies ont été réparties sur les ensembles physiques de la zone d’étude comme préconisé par Madry et al (2013). Dans ces 16 exploitations, l’élevage ovin constitue l’activité principale.

Les informations collectées ont porté sur la structure de l’exploitation c'est-à-dire les moyens de production dont elle dispose. Ont été dénombrés les effectifs des animaux ovins, les surfaces agricoles cultivées en fourrages, les surfaces de pâturages exploitées et la main-d’œuvre avec ses composantes salariées et familiales permanentes ou saisonnières: SAU, surfaces de pâturages, main-d’œuvre, etc.

Les aliments ont été identifiés et les quantités journalières distribuées par animal estimées par le rapport des quantités distribuées sur le nombre d’animaux présents dans la bergerie. Pour vérifier cette estimation, la différence entre les quantités d’aliments achetés et stockés ou utilisés au cours du mois de suivi a été déterminée. Cette estimation a concerné les concentrés et les fourrages. Les surfaces et le temps d’occupation des pâturages ont été mesurés.

Les données collectées sur l’alimentation ont concerné l’ensemble des animaux, car les éleveurs distribuaient les compléments sur l’ensemble du troupeau ovin. En raison des faibles quantités de compléments distribués et pour une meilleure compréhension de ce paramètre, nous avons transformé les distributions de compléments en quantités par UGB (unité gros bétail).

Les données collectées ont fait l’objet d’une analyse descriptive (moyennes, écart-types et proportions) en utilisant le logiciel SPSS V. 19.


Résultats et discussion

En zone de montagne de Tizi-Ouzou, la taille des troupeaux ovins n’est pas importante. Elle est en moyenne de 32 têtes/troupeau et peut atteindre un maximum de 75 têtes/troupeau (tableau 1). La même taille des troupeaux ovins est signalée au Maroc, où dans les zones montagneuses (altitude >970m), l’effectif des troupeaux varie entre 5 et 50 têtes selon Benjelloun et al (2013).

Tableau 1. Caractéristiques des élevages ovins suivis
Minimum/maximum Moyenne Ecart-type
Nombre de têtes ovines 7 à 75 32 23
Surfaces de pâturages (ha) 4 à 25 12,75 6,35
SAU cultivée (ha) 0,5 à 12 3,28 3,59
Nombre d’ouvriers 1 1 0

Le système extensif utilisé fait que ces élevages ovins exploitent des surfaces de pâturages d’une moyenne de 12,75 ha. Aussi, les éleveurs disposent de faible SAU (en moyenne 3,28 ha). La main-d’œuvre demeure familiale. C’est le chef du ménage qui s’occupe du troupeau.

Gestion des pâturages dans les exploitations ovines

Les élevages ovins sont localisés dans des régions à forte pente. L’alimentation des ovins se base essentiellement sur l’usage des pâturages (figure 1).

Figure 1. Photos d’animaux ovins sur parcours dans la région d’étude

Les pâturages sont utilisés durant toute l’année (figure 2). Ces pâturages sont constitués de forêts, de maquis et de quelques rares chaumes. Cette situation est rencontrée dans plusieurs pays méditerranéens (Oregui et al 2006).

Figure 2. Calendrier fourrager des élevages suivis

En moyenne, le temps passé au pâturage est de 6 heures/jour (figure 3). Il varie en fonction de la saison et de la disponibilité des surfaces à pâturer. Cette durée de pâturage est maximale durant le printemps, l’été et le début d’automne (7 heures/jour). Elle est minimale à la fin d’automne et l’hiver (3 heures/jour).

La période de sortie des animaux aux pâturages varie en fonction de la saison, donc des conditions climatiques et de la disponibilité fourragère. Les animaux restent toute la journée au pâturages pendant la saison humide (la fin de l’automne, l’hiver et le printemps), et matin et soir durant la saison sèche (l’été et le début de l’automne). Ce mode de gestion des pâturages n’est pas diffèrent de celui qu’adoptent les éleveurs caprins dans cette même région et décrit par Mouhous et al (2015).

Figure 3. Gestion des pâturages des exploitations ovines suivies

La moyenne de l’effectif mis en pâturage est de 28 têtes, par contre la moyenne de l’effectif total est de 32 têtes/exploitation. À partir de juin et jusqu’au début octobre, durant la période d’engraissement, quelques éleveurs laissent leurs béliers et agneaux dans les bergeries pour mieux les engraisser. D’octobre à février, durant la période d’agnelage, un nombre important de brebis et leurs antenais sont mis en bergeries. En hiver, lorsque le froid est intense, quelques éleveurs suspendent le pâturage momentanément.

Les forêts, les chaumes et les estives représentent les principales surfaces pâturées par les troupeaux. En moyenne, la superficie de ces surfaces est de 12,75 ha/exploitation. Ceci donne une charge animale de 0,2 UGB/ha. Cette charge est bien inférieure à celle signalée par Poux et al (2009) dans les pays de l’union européenne qui est de plus de 2,5 UGB/ha. Leur utilisation évolue dans le temps comme le montre la figure 3. Au printemps, la superficie pâturée est en moyenne de 7 ha/exploitation. Elle est représentée par les forêts, les terres communales et les terres louées. De juin à septembre, les surfaces de pâturage peuvent atteindre 16 ha/éleveur. Les chaumes et les estives loués augmentent les superficies pâturées. D’octobre à février, ces surfaces de pâturages diminuent en raison des cultures. Durant cette période, une grande partie des besoins alimentaires des animaux est fournie par des aliments donnés à l’auge.

La complémentation alimentaire dans les exploitations ovines

Une typologie fonctionnelle a été élaborée à partir d’un tableau Excel, en regroupant les élevages en fonction de l’importance des quantités de concentré distribué. Trois groupes d’élevages ont été identifiés. Le tableau 2 nous renseigne sur l’évolution mensuelle, en moyenne quotidienne, de la distribution des aliments complémentaires pour les ovins. Les animaux ne reçoivent pas de fourrages verts mais seulement du foin. Le foin est distribué seulement en période humide. En périodes de froid (mois de décembre), les quantités distribuées ne dépassent pas 2 bottes/75 têtes (une botte = 15kg). Le foin est surtout distribué pendant l’engraissement des agneaux destinés au marché. Par ailleurs, le maïs et le pain sec sont distribués en faibles quantités. L’aliment concentré destiné aux bovins à l’engrais est celui utilisé comme complément pour les ovins, à cause de l’absence sur le marché local d’aliment ovin.

Pour l’ensemble des éleveurs, grâce à son prix souvent abordable, le son de blé est le complément le plus distribué dans toutes les exploitations et durant l’année. Il est distribué seul ou mélangé avec d’autres aliments. En outre, l’orge est l’aliment préférentiel de l’engraissement chez les éleveurs. La quantité distribuée est en moyenne de 400 g/tête/jour soit 3,6 kg/UGB/jour. Par contre, en zones steppiques et où l’offre fourragère était faible, Mouhous (2007) a signalé une distribution de concentré plus importante qui est proche de 1 kg/tête/jour.

Pour les 6 éleveurs du groupe de faible distribution, la quantité de concentré est en moyenne de 0,7 kg/UGB/jour, et celle du foin de 3 kg/UGB/jour. Durant certains mois (avril, mai et juillet), les animaux ne reçoivent que très peu de foin. Mais entre septembre et février, les quantités de foin distribuées augmentent pour atteindre le pic en octobre avec 6 kg/UGB/jour. Le foin est distribué en quantité importante par rapport aux autres groupes. Pour le concentré, les quantités distribuées sont les plus faibles parmi les trois groupes et en différentes saisons. Durant plusieurs mois de l’année, les animaux ne reçoivent pas de concentrés. En août et entre octobre et février, les éleveurs distribuent de faibles quantités de concentrés. C’est en janvier et février que ces quantités sont les plus importantes (1,4 kg/UGB/jour).

Dans le deuxième groupe (moyenne distribution), les 6 éleveurs distribuent plus de foin et de concentrés comparés au premier groupe (en moyenne 3,3 kg/UGB/jour de concentrés et 3 kg/UGB/jour de foin). Entre avril et juin, le foin n’est pas distribué. Les animaux tirent leur alimentation des pâturages. Mais à partir de juillet, les éleveurs commencent à distribuer du foin. Le maximum de foin distribué est atteint durant les mois d’octobre et février (4,8 kg/UGB/jour). Les aliments concentrés sont distribués durant toute l’année sauf en avril et juin. C’est en octobre que le pic de distribution de concentrés est atteint (6,5 kg/UGB/jour).

Les 4 éleveurs du troisième groupe (importante distribution de concentré) distribuent en moyenne 6,7 kg/UGB/jour de concentrés, et 2,8 kg/UGB/jour de foin. Pour ce groupe, le foin est distribué seulement durant 5 mois de l’année: de novembre à mars avec un maximum de foin distribué en novembre (7,4 kg/UGB/jour). Par contre, le concentré est distribué durant toute l’année avec des quantités supérieures par rapport aux autres groupes. Le pic de distribution est atteint en mois d’avril (10 kg/UGB/jour). Une irrégularité des quantités distribuées mensuellement est à signaler.

Pour l’ensemble des éleveurs, à partir d’août la complémentation augmente progressivement en raison de la préparation d’une certaine catégorie d’animaux (agneaux et béliers) pour les vendre lors de la fête de sacrifice.

Tableau 2. Evolution de la distribution quotidienne par tête ovine des aliments complémentaires
Catégories de distribution de concentré Mois M A M J J A S O N D J F
Faible distribution
(0,7 kg/UGB/j)
Foin kg MS/UGB/jour 2,5±4,3 0,0 0,0 1,4±2,5 0,0 1,6±2,7 4,8±5,5 6±3,3 4,1±0,9 5,3±2,9 4,7±2,6 5±2,1
Concentré Kg/UGB/jour 0,0 0,0 0,9±1,5 0,4±0,7 0,0 1,1±1,9 0,0 0,8±1,3 0,6±1,1 0,8±1,4 1,4±2,5 1,4±1,2
Moyenne distribution
(3,3 kg/UGB/j)
Foin kg MS/UGB/jour 3,7±3,8 0,0 0,0 0,0 4±4,2 4±4,2 3,3±2,9 4,8±4,2 4,3±1,7 3,6±0,8 3,6±0,8 4,8±0,5
Concentré Kg/UGB/jour 1,3±2,2 0,0 1,8±3,1 0,0 3,7±3,5 4,7±2,7 5±0,4 6,5±1,3 3,7±1,2 3,5±0,9 4,6±1,6 5,4±2,4
Importante distribution
(6,7 kg/UGB/j)
Foin kg MS/UGB/jour 7±0,6 0,0 0,0 0,0 1,9±3,9 0,0 0,0 0,0 7,4±4,6 6,2±3,7 6,2±3,7 5,4±2,3
Concentré Kg/UGB/jour 6,8±5,2 10,1±9,7 8,9±8,6 4,3±8,3 4,1±8 8,5±8,7 4±0,4 8,5±7,5 5±3,2 7,7±5,5 7,9±11,2 4,8±2,3

L’objectif des exploitations ovines est d’élever les mâles pour ensuite les engraisser avant leur vente. La stratégie alimentaire de ces exploitations ovines se base sur l’usage presque exclusif des pâturages (surtout de forêts et de maquis). Le concentré est utilisé principalement pour l’engraissement des animaux destinés à la vente. La quantité de concentrés distribuée est conditionnée par le niveau économique de l’exploitation, le prix des produits, la saison et l’objectif de l’éleveur. Il faut dire que l’engraissement ne se fait pas durant toute l’année, mais pendant des périodes qui précèdent la période de mois de jeûne, la fête religieuse de sacrifice du mouton et les périodes estivales pour les fêtes de mariages. Le même constat est fait en Tunisie et au Maroc par Boulanouar et al (2009).

Production et stockage des aliments produits dans les exploitations ovines

En zone montagneuse, les exploitations ovines suivies possèdent de faibles soles fourragères. En moyenne, les exploitations ont utilisé 2,8 ha pour produire quelques aliments pour les animaux. Dans les zones montagneuses du Maroc, les exploitations ovines moyennes exploitent une SAU de 5 ha (Ibn El Bachyr et Mounsif 2011).

Les exploitations disposant de grandes surfaces (N°2 et N°4) sont localisées en piémont. Le tableau 3 montre les aliments produits par les exploitations ovines. Ces produits sont de deux types: les aliments issus seulement du fauchage comme l’herbe naturelle et les fourrages naturels, et les aliments issus des cultures comme l’avoine et l’orge. Seulement 3 éleveurs cultivent de l’orge et fauchent de l’herbe naturelle, en moyenne ils cultivent 1,2 ha d’orge et fauchent 2,5 ha d’herbe naturelle. Près de la moitié des éleveurs fauchent des fourrages naturels (en moyenne 1,4 ha) et cultivent de l’avoine (en moyenne 3,8 ha). Pour l’avoine, il faut noter que l’éleveur N°2 en cultive 10 ha. Il est situé dans une région disposant de grandes surfaces agricoles.

Tableau 3. Assolement des cultures dans les exploitations ovines (ha).
N° de l'exploitation Herbe naturelle Fourrage naturel Avoine Orge Surface totale (ha)
1 2 0 3 1 6
2 2 5 3 0 10
3 2,5 0 0 0,5 3
4 3 0 5 2 10
5 0 0 0 0 0
6 0 0 0 0 0
7 0 1,5 0 0 1,5
8 0 0,75 0 0 0,75
9 0 0 0,75 0 0,75
10 0 2 2 0 4
11 0 0,5 0,5 0 1
12 0 1 0 0 1
13 0 3 3 0 6
14 0 0 0 0 0
15 0 0 1 0 0
16 0 1 1 0 2

L’avoine est cultivée en sec. Durant les mois de mai à juillet, elle est fauchée, séchée et bottelée. Elle est distribuée comme foin principalement en automne et hiver. Les quantités d’avoine récoltées ne sont pas importantes et enregistrent une forte variation (figure 4). En moyenne, la quantité d’avoine produite est de 130 ±75 bottes par exploitation.

Figure 4. Production de foin d’avoine dans les exploitations ovines suivies
Achat d’aliments dans les exploitations ovines

Les exploitations ovines achètent de faibles quantités de concentrés et de fourrages (foin et paille) par rapport à la plaine. Les concentrés achetés sont le son de blé, l’orge, le maïs ou bien le concentré industriel destiné pour le bovin. Le mélange du son de blé avec l’orge ou le maïs est une pratique courante chez les éleveurs ovins. Les concentrés sont achetés chaque mois de l’année de suivi (figure 5), avec une moyenne de 1,2 quintal par mois/exploitation de concentrés. Les mêmes aliments sont achetés dans les régions montagneuses d’Espagne (Olaizola et al 2015).

Durant le printemps et l’été, et avec l’usage important des pâturages, de faibles quantités de concentrés sont achetés. Elles sont en moyenne 0,75 quintal/exploitation. Les achats de concentrés atteignent leurs plus grandes quantités en septembre (soit 3,15 quintaux/exploitation) même si les prix, durant cette période, sont élevés. Durant l’année de suivi, la fête de sacrifice du mouton a eu lieu en automne. C’est en cette période que débute l’engraissement des moutons destinés au marché pour la fête de sacrifice. Les quantités de concentrés élevées se maintiennent de l’automne jusqu’à la fin de l’hiver avec en moyenne 1,5 quintal acheté/exploitation.

Figure 5. Evolution des quantités d’aliments achetés par les exploitations ovines suivies

Par ailleurs, les achats du foin et de la paille se font principalement durant l’été où ces fourrages sont disponibles et à prix abordable. Les plus grandes quantités sont achetées en juin (en moyenne presque 25 bottes/exploitation) afin de constituer les stocks. En outre, à la fin de l’hiver, les stocks s’épuisent et les éleveurs se remettent à acheter de faibles quantités (moins de 5 bottes/exploitations). Durant cette période, les prix sont élevés.


Conclusion


Références bibliographiques

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Received 15 May 2015; Accepted 29 May 2015; Published 2 July 2015

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