Performances zootechnico-économiques des poulets de chair nourris de rations à base de farine de graines de roselle (Hibiscus sabdariffa, Linn.) au Sénégal

S B Ayssiwede, D F Atakoun, Y Issa¹ et A Missohou

Laboratoire d’Alimentation et de Nutrition Animale (LANA), Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires (EISMV) de Dakar, BP: 5077 Dakar-Fann Sénégal
s.ayssiwede@eismv.org
¹ Institut Universitaire des Sciences et Techniques d’Abéché (IUSTA) BP : 6077 N’Djamena (TCHAD)

Résumé

Les effets de l’incorporation de la farine de graines de roselle ou oseille de Guinée (Hibiscus sabdariffa, Linn.) dans la ration alimentaire sur les performances de croissance, les caractéristiques de la carcasse et les marges économiques chez les poulets de chair au Sénégal ont été évalués. Pendant 4 semaines (3 à 6 semaines d’âge), 300 poussins de souche Cobb₅₀₀ ont été répartis en 4 lots de 75 (3 répétitions de 25 sujets) recevant 4 rations expérimentales de type croissance-finition HS₀, HS₅, HS₁₀ et HS₁₅ contenant respectivement 0, 5, 10 et 15% de farine de graines de roselle en substitution partielle du tourteau d’arachide, principale source de protéines.

Les résultats ont montré que cette inclusion de farine a significativement diminué le poids vif, le gain moyen quotidien (GMQ) et la consommation alimentaire des poulets (P<0,05) par rapport aux témoins. Cependant, aucun effet négatif significatif n’a été noté entre les indices de consommation alimentaire, les caractéristiques de carcasse et des organes (rendement carcasse, poids du foie, du cœur, des poumons, de la rate et du gésier) chez tous les poulets. L’incorporation de farine de graines de roselle a engendré des marges brutes alimentaires similaires, 1017 (HS₅), 1015 (HS₁₀) et 1025 FCFA/kg de poids carcasse (HS₁₅) à celle du traitement témoin HS₀ (1023 FCFA/kg). Les graines de roselle peuvent être donc incorporées jusqu’à 15%, voire plus dans la ration des poulets de chair sans affecter leurs performances et la rentabilité de l’activité, notamment après un traitement de détoxification comme le bouillissage.

Mots clés: marge économique, oseille de Guinée, performance zootechnique, ration alimentaire

Growth and economic performance of broilers fed diets containing rosella (Hibiscus sabdariffa, Linn.) seeds meal in Senegal

Abstract

The effects of rosella (Hibiscus sabdariffa) seeds meal inclusion in the diets on growth performances, carcass and organ characteristics and economic margins of growing broilers chickens in Senegal were evaluated. During 4 weeks of trial (from 3 - 6 weeks old), 300 cobb₅₀₀ broilers randomly allotted into four (4) groups of 75 birds (3 repetitions of 25 broilers) were fed each four dietary treatments (HS₀, HS₅, HS₁₀ et HS₁₅) containing respectively 0%, 5%, 10% and 15% of Hibiscus sabdariffa seeds meal in partial substitution of ground nut cake, the mainly proteins source in the diets.

The results showed that the inclusion of Hibiscus sabdariffa seeds meal significantly decreased (P < 0.05) live body and carcass weights, average daily weight gain and daily feed intake of broilers chickens fed diets containing Hibiscus seeds compared to the control birds. However, this inclusion had not caused any significant adverse effect on feed conversion ratio, carcass and bodies characteristics (dressing carcass, liver, heart, lungs, spleen and gizzard) recorded between control and broilers chickens fed with Hibiscus seeds meal based diets during all experimentation period.

Economically, Hibiscus sabdariffa seeds meal inclusion in broilers diets induced similar dietary gross margins of 1017 FCFA (for HS ₅), 1015 FCFA (for HS₁₀) and 1025 FCFA/kg carcass (for HS₁₅) compared to the control, HS₀ (1023 FCFA/ kg carcass). The Hibiscus sabariffa seeds meal could then be incorporated up to 15% or more in broiler diets without affecting economic profitability and bird performance, especially after a detoxification treatment such as boiling.

Keywords: economic margin, feeding system, growth performance

Introduction

La crise céréalière et le développement de plus en plus important ces dernières décennies de l’élevage intensif, notamment l’aviculture semi-industrielle dans les pays en développement d’Afrique et d’ailleurs, ont progressivement conduit à l’augmentation sans cesse du prix des matières premières ordinaires (maïs, tourteau de soja, farine de poisson, acides aminés, etc.) sur le marché international (Doumbia 2002). L’alimentation en aviculture, représentant 60-80% des charges d’exploitation, constitue l’un des principaux facteurs limitant encore l’essor de ce sous-secteur au Sénégal, voire en Afrique subsaharienne.

Face à cette situation de hausse du coût des matières premières ordinaires couplées à leur demande sans cesse croissante et le renchérissement prévisible de leur prix sur le marché international dans un contexte de détournement de certaines d’entre elles vers la production de biocarburant, on note de plus en plus l’augmentation de l’attraction d’utilisation de ressources alimentaires non conventionnelles par divers chercheurs (Ayessou et al 2009 ; Amaefule et al 2007; Ayanwale et al. 2007; Emenalom et al 2005, Fagbenro et al 2004 ; Fru nji et al 2003 ; Nwokoro et Obasuyi, 2006). A ce titre, la recherche et la valorisation en alimentation avicole de ressources alimentaires alternatives localement disponibles, comme les graines de rosselle (Hibiscus sabdariffa), pourraient être un meilleur moyen de suppléer aux problèmes d’alimentation en élevage de poulets industriels au Sénégal et en Afrique subsaharienne. En effet, diverses études sur les graines d’Hibiscus sabdariffa (Ayssiwede et al 2011a ; Kwari et al 2011a et 2011b ; Cisse et al 2009; Hainida et al 2008; Yagoub et al 2008; Mukhtar 2007 ; Rao 1996 ; El-Adawy et Khalil 1994 ; Samy 1980) ont rapporté qu’elles constituent non seulement d’importantes ressources énergétiques assez riches en lipides, en protéines (26-39 %) et acides aminés essentiels (lysine, méthionine, etc.), en minéraux et en vitamines, mais restent aussi relativement pauvres en facteurs antinutritionnels. Aussi, bien que la plupart de ces auteurs aient souvent rapporté que ces graines renferment de tanins et composés phénoliques ou traces de gossypol, ces dernières ont été utilisées en alimentation aussi bien chez les monogastriques (Duwa et al 2012 ; Kwari et al 2010a et 2010b ; Damang et Guluwa 2009 ; Mukhtar 2007 ; Tomas-Jinez et al 1998), les ruminants (Suliman et al 2009) que chez les poissons (Fagbenro et al 2004) dans d’autres régions avec l’obtention de performances relativement variables suivant leur valeur nutritive, le traitement subi ou leur niveau d’inclusion dans la ration. Toutefois, le Sénégal reste l’un des principaux pays producteurs de ces graines en Afrique à travers la production de calices pour le jus bissap, avec comme principales zones de culture les régions de Thiès, Kaolack, Diourbel, Louga et Saint-Louis. La production nationale de calices secs d’Hibiscus par exemple a été estimée entre 1200 et 3000 tonnes avec un rendement maximum de 500 kg. ha ^-1 de calices, alors que celle des graines est allée jusqu’à 10000 tonnes pour un rendement de 200 à 1500 kg. ha^-1 (Cissé 2007 ; Diouf et al 1999). Mais, malgré la présence et la disponibilité de ces graines au Sénégal, aucune étude n’a été consacrée à leur valorisation en alimentation animale ou avicole, notamment des poulets de chair ; d’où l’intérêt de la présente étude.

L’objectif de ce travail est donc d’évaluer les effets de l’incorporation de farine de graines de roselle (Hibiscus sabdariffa) dans la ration alimentaire sur les performances de croissance, les caractéristiques de carcasse et d’organes et la marge économique chez les poulets de chair au Sénégal.

Matériels et méthodes

Graines d’Hibiscus sabdariffa et autres ingrédients utilisés dans les rations expérimentales

La roselle ou oseille de Guinée (Hibiscus sabdariffa) est un hibiscus d’Afrique de l’Ouest à fleurs rouges. La boisson obtenue avec ses fleurs est appelée bissap. Des graines de roselle (Hibiscus sabdariffa) ont été achetées aux marchés de Ouakam et de Thiaroye dans la région de Dakar. Après leur vannage pour enlever les débris et objets solides indésirables qui s’y retrouvaient, elles ont été séchées au soleil pendant environ 4 heures puis broyées au moulin en farine de taille particulaire d’environ 2-3 mm. Les autres matières premières utilisées (maïs, sorgho, son de blé, tourteau d’arachide, farine de poisson, acides aminés de synthèse, etc.) ont été achetées auprès d’une société de production d’aliment de bétail de la place.

Analyses bromatologiques et formulation des rations expérimentales

Les analyses bromatologiques des matières premières (notamment la farine de poisson et le tourteau d’arachide) et des aliments expérimentaux ont été effectuées au Laboratoire d’Alimentation et de Nutrition Animale (LANA) de l’EISMV à Dakar. Elles ont concerné la détermination de la matière sèche (MS), des matières minérales ou cendres brutes (MM), des protéines brutes (PB), des matières grasses (MG), de la cellulose brute (CB) et des éléments minéraux. Les teneurs en matière sèche (MS) et cendres brutes (MM) des différents échantillons ont été déterminées suivant les méthodes de l’Association Française de Normalisation (AFNOR 1977). La détermination de la teneur en protéines brutes a été réalisée selon la méthode de Kjeldhal (Nx6,25) et celle en matières grasses par la méthode d’extraction sous reflux par l’éther éthylique à l’aide de l’appareil de Soxhlet décrites par cette même norme AFNOR. Quant à la teneur en cellulose brute (CB), elle a été déterminée suivant la norme AFNOR (1993) fondée sur la méthode de Wende. Les teneurs des éléments minéraux tels que le calcium (Ca), le sodium (Na) et le potassium (K) ont été déterminées par la méthode spectrophotométrique d’absorption atomique de l’AFNOR (1984) et celle du phosphore total par la méthode spectrophotométrique à 430 nm de la norme AFNOR (1980). La teneur en énergie métabolisable (EM) des différentes rations expérimentales a été calculée à partir de l’équation de régression (EM = 3951 + 54,4 x MG – 40,8 x MM – 88,7 x CB) de Sibbald et al (1980) cités par Leclercq et al (1984). A partir des résultats d’analyses bromatologiques de ces matières premières (farine de poisson et tourteau d’arachide) et de ceux des autres ingrédients (Ayssiwede et al 2011a et 2010), quatre (4) rations expérimentales iso-énergétiques et iso-protéiques de type croissance-finition pour poulets de chair ont été formulées (Tableau 1). Il s’agit des rations expérimentales HS₀ (ration témoin), HS₅, HS₁₀ et HS₁₅ contenant respectivement 0, 5, 10 et 15% de farine de graines d’Hibiscus sabdariffa en substitution partielle du tourteau d’arachide, principale source de protéines des rations. Elles ont été préparées par un mélange manuel des différentes matières premières composantes.

Site d’étude, matériel animal et dispositif expérimental

L’expérimentation a été réalisée à l’Ecole Inter-états des Sciences et Médecine Vétérinaires (EISMV) de Dakar, dans un poulailler semi-ouvert, de toiture à pente unique et faite de tôles en fibrociment. L’étude s’est déroulée durant la période de septembre à octobre 2011 et a porté sur 300 poussins d’un jour non sexés de souche Cobb₅₀₀. Après acquisition, ces poussins ont été nourris avec un aliment démarrage commercial et élevés en masse dans une poussinière durant deux semaines à l’issue desquelles, ils ont tous été transférés dans le poulailler d’expérimentation. Ils ont été bagués (pose de bague d’identification) au niveau de la membrane alaire de l’aile droite et répartis selon un dispositif aléatoire complètement randomisé en 4 lots de poids sensiblement identiques comportant chacun 75 sujets. Chaque lot subdivisé en trois sous-lots de 25 poussins, correspondait à chacun des quatre traitements alimentaires précédents, HS₀ HS₅ HS₁₀ et HS₁₅. Dès la 3è semaine d’âge, les oiseaux de chaque lot ont été soumis aux aliments expérimentaux correspondants HS₀, HS₅, HS₁₀ et HS₁₅ et ce, jusqu’à 6 semaines d’âge, soit 4 semaines d’expérimentation. Chez les sujets soumis aux rations à base de graines de roselle (HS ₅, HS₁₀ et HS₁₅), une transition alimentaire linéaire a été mise en place pendant les 4 premiers jours de l’essai, consistant à augmenter progressivement la part de ces rations dans la quantité quotidienne d’aliments servis en substitution de la ration témoin habituelle (HS₀). Les oiseaux des différents sous-lots répartis de façon alternée dans tout le poulailler, ont été élevés au sol sur litière constituée de copeaux de bois où les normes d’élevage (aération, ventilation, abreuvoirs, mangeoires) ont été largement respectées. La densité d’élevage appliquée pour la mise en lot a été de 10 sujets/m². Les aliments ont été distribués aux poulets 2 fois/jour (à 8 heures et à 16 heures) dans des mangeoires linéaires en tôle galvanisée alors que des abreuvoirs siphoïdes en plastique d’une capacité de 5 litres ont servi pour mettre à leur disposition de l’eau de robinet à volonté. En plus de la lumière naturelle de la journée, les oiseaux ont été éclairés toutes les nuits à l’aide de trois ampoules de 60 watts. Durant l’expérimentation, ils ont été vaccinés contre les maladies de Newcastle (Imopest®, HB1®), de Gumboro (Hipragumboro-CH/80®), traités contre les coccidioses aviaires (Amprolium 20%®) et ont bénéficié d’une vitaminothérapie suivant le programme de prophylaxie médicale défini au tableau 2. Aussi les températures ambiantes dans le poulailler ont été régulièrement relevées et enregistrées grâce à un thermomètre installé à cet effet. Le suivi des cas de mortalité et la mesure de l’ingéré alimentaire ont été quotidiennement réalisés alors que les oiseaux ont été pesés de façon hebdomadaire à l’aide d’une balance électronique SF-400.

A la fin de l’expérimentation (6 semaines d’âge), 24 poulets ont été choisis au hasard à raison de 6 sujets/lot, pesés et abattus en vue d’évaluer l’impact des différents traitements alimentaires sur les caractéristiques des carcasses et des organes. Ils ont été saignés, plumés à l’eau chaude et partiellement éviscérés. Les poids de carcasses (contenant encore gésier, cœur, foie, rate et poumons) ont été mesurés par sujet et par traitement alimentaire de même que ceux de ces organes après leur détachement individuel. La coloration en jaune de la peau et des graisses abdominales des carcasses des poulets abattus a été appréciée grâce à une technique de notation similaire à celle de Kaijage et al (2003) et allant de la note 1 à 4 en fonction de l’intensité de la coloration observée (1 : absence de coloration, 2 : légère à moyenne coloration, 3 : assez bonne coloration et 4 : coloration intense).

Calcul des paramètres zootechniques et économiques

Les données collectées ont été saisies et enregistrées dans le tableur Microsoft Excel et les différents paramètres zootechniques ont été calculés. L’analyse économique a été réalisée sur la base, d’une part, des frais et prix d’acquisition sur le marché local des matières premières et sous-produits utilisés dans les aliments expérimentaux et, d’autre part, du prix de vente du kilogramme de poids carcasse (1700 FCFA) des poulets abattus. La consommation alimentaire quotidienne (CAQ), le gain moyen quotidien (GMQ), l’indice de consommation (IC), le rendement carcasse (RC), le taux de mortalité (TM), de même que les charges ou coûts alimentaires, le prix de vente de la carcasse, les marges brutes alimentaires (MBA) et les marges nettes supplémentaires (MNS) réalisés par oiseau ou par kg de poids carcasse ont été déterminés et enregistrés par traitement alimentaire de la même façon selon les formules ci-après :

CAQ/sujet (g) = [(Quantité d’aliments servis/jour - Quantité d’aliments refusés/jour) ÷ Nombre de sujets]

GMQ (g/jour) = Gain de poids réalisé pendant une période (g) ÷ Durée de la période (jours)

IC = Consommation alimentaire pendant une période (g) ÷ Gain de poids réalisé pendant la période (g)

Rendement Carcasse, RC (%) = (Poids carcasse du poulet ÷ poids vif du poulet)*100

Taux de mortalité, TM (%) = [(Effectif initial - Effectif final) ÷ Effectif initial]*100

Charge Alimentaire/poulet (FCFA) = Charge alimentaire démarrage + Prix kg d’aliment * IC * Gain de poids vif (kg)/poulet réalisé de 3 à 6 semaines d’âge.

Charge Alimentaire/kg poids carcasse (FCFA) = [(Charge Alimentaire/poulet) ÷ Poids carcasse (kg) du poulet]

Prix de vente/carcasse de poulet (FCFA) = Poids carcasse (kg) du poulet * Prix de vente/kg poids carcasse

MBA/carcasse de poulet (FCFA) = (Prix de vente/carcasse de poulet) - (Charge Alimentaire/poulet)

MBA/kg poids carcasse (FCFA) = (Prix de vente/kg poids carcasse) - (Charge Alimentaire/kg poids carcasse)

MNS/kg poids carcasse (FCFA) = (MBA/kg poids carcasse/lot) - (MBA/kg poids carcasse du lot témoin)

Traitement et analyses statistiques

Les différentes données obtenues ont été traitées à l’aide du tableur Microsoft Excel. Elles ont été ensuite exportées vers le logiciel Statistical Package for the Social Science (SPSS) où elles ont été soumises à une analyse de variance (ANOVA) à un facteur, complétée par le test de Duncan lorsque le test ANOVA a montré une différence significative entre les moyennes des résultats des différents traitements alimentaires (témoin et ceux à base de graines d’Hibiscus sabdariffa) au risque d’erreur de 5 % (P < 0,05).

Résultats

Paramètres d’ambiance et composition chimique des rations expérimentales

La température moyenne ambiante au sein du bâtiment d’élevage a varié entre 29,3 et 34,8°C. Les températures moyennes les plus élevées ont été enregistrées en milieu de journée (33,4 à 34,8°C) alors que les plus faibles ont été enregistrées dans la matinée (29,3 à 30,8) ; les températures moyennes des soirées étant légèrement supérieures à celles matinales exception faite de la 5ème semaine où elles ont été plus faibles. Les valeurs bromatologiques obtenues pour les différents aliments expérimentaux après analyse sont rapportées dans le tableau 3. Il ressort de ce dernier que ces rations expérimentales sont dans l’ensemble iso-protéiques et iso-énergétiques avec des rapports EM/PB qui sont restés quasi-similaires pour les quatre (4) traitements alimentaires HS₀ (15,3), HS₅ (14,6), HS₁₀ (15,4) et HS₁₅ (16,1). Alors que la teneur en cendres brutes a significativement augmenté dans la ration HS₅, celles en calcium et potassium ont significativement diminué dans les rations à base de graines d’Hibiscus sabdariffa par comparaison à celles de la ration témoin.

Etat sanitaire et performances de croissance des poulets de chair

Les taux de mortalité et les résultats de performance de croissance obtenus chez les poulets durant l’expérimentation sont présentés dans le tableau 4. Il ressort de ce dernier que l’incorporation de graines de roselle (Hibiscus sabdariffa) dans la ration, n’a eu aucun effet néfaste sur la santé et la mortalité des oiseaux. Au total, cinq (05) mortalités (1,66%) toutes survenues à 6 semaines d’âge ont été enregistrées chez les sujets des traitements HS₅ (2 mortalités), HS₁₀ (2 mortalités) et HS₁₅ (1 mortalité) au cours de l’essai contre zéro mortalité pour les sujets du traitement HS₀. Ces mortalités sont survenues subitement et ont surtout porté sur les plus gros sujets dans les périodes les plus chaudes et humides et aucun signe pathologique n’a été observé sur les cadavres relevés. De l’évolution des poids vifs des poulets par traitement alimentaire au cours du temps, il n’a été noté aucune différence significative entre les poids vifs des poussins des différents traitements pendant la 3^ème semaine d’âge. Par contre, dès la 4^ème semaine jusqu’à 6 semaines d’âge (fin de l’essai), il a été noté une diminution significative des poids vifs chez les sujets des traitements HS₅, HS₁₀ et HS₁₅ comparés à ceux du traitement témoin. L’inclusion de la farine de graines d’Hibiscus sabdariffa a diminué respectivement le poids vif de 4,89%, 7,13% et 10,9% respectivement pour les sujets des traitements HS₅ (1693 g), HS₁₀ (1654 g) et HS₁₅ (1587 g) par rapport aux témoins HS₀ (1781 g). Sur toute la durée de l’expérimentation, l’inclusion de la farine de graines d’Hibiscus sabdariffa, a entraîné une diminution significative de la vitesse de croissance (GMQ) des poulets de 6,14%, 8,86% et 13,6% respectivement pour les traitements HS₅ (47,7), HS₁₀ (46,3) et HS₁₅ (43,9) par rapport aux témoins HS₀ (50,8 g/jour). Toutefois, les poids vifs et les GMQ obtenus chez les sujets des traitements HS₅ et HS₁₀ n’ont pas été significativement différents (p>0,05) durant tout l’essai contrairement aux sujets nourris avec l’aliment contenant 15% de graines d’Hibiscus (HS₁₅).

De la 3^è à la 6^è semaine d’âge, la consommation alimentaire a significativement diminué avec le taux d’incorporation de farine de graines de roselle d’un traitement à un autre. Elle a baissé de 2,8%, 5,9% et 9,0% respectivement pour les sujets des traitements HS₅, HS ₁₀ et HS₁₅ par rapport aux témoins. Ainsi, les consommations alimentaires (120, 117 et 113 g/jour) respectives des oiseaux des traitements HS₅, HS₁₀ et HS₁₅ ont été significativement différentes et plus basses que celles des sujets du traitement HS₀ (124 g/jour). Toutefois, il a été constaté que l’incorporation des graines d’Hibiscus sabdariffa dans la ration n’a engendré aucun effet néfaste significatif sur les indices de consommation alimentaire (IC) chez les sujets des différents traitements par rapport au témoin pendant toute la durée de l’expérimentation. De façon globale une légère détérioration de l’indice de consommation a été notée avec les rations contenant les graines de roselle, mais elle a été non significative en comparaison aux témoins.

Caractéristiques des carcasses et des organes des poulets de chair

Les résultats de caractéristiques de carcasse et des organes enregistrés chez les sujets des différents traitements alimentaires sont rapportés dans le tableau 5. De ce dernier, il ressort que l’incorporation de farine de graines de roselle dans la ration a engendré comme dans le cas des poids vifs, une diminution significative du poids de carcasse à 6 semaines d’âge chez les poulets par rapport au traitement témoin. Par contre, elle a significativement amélioré par rapport au témoin, le rendement carcasse (RC) des sujets nourris avec des rations à base de graines de roselle sauf chez les sujets du traitement HS₁₀ qui ont un RC similaire à celui des sujets du traitement témoin HS₀. De même l’inclusion de farine de graines d’ Hibiscus sabdariffa dans la ration alimentaire n’a engendré aucun effet néfaste significatif sur les poids des différents organes pris individuellement (foie, cœur, poumons, rate, gésier) et la coloration de la peau et du gras abdominal des carcasses des sujets des différents traitements par rapport au témoin. Il faut toutefois noter que les poids du gésier chez les sujets des traitements HS₁₀ et HS₁₅ ont été plus élevés que ceux des poulets des traitements HS₀ et HS₅ même si dans l’ensemble cette augmentation n’a pas été significative.

Résultats économiques obtenus chez les poulets de chair

Les prix des aliments expérimentaux, les charges alimentaires et les marges brutes et nettes supplémentaires obtenus par sujet ou par kilogramme de poids carcasse (PC) pour les différents traitements alimentaires sont consignés dans le tableau 6. De ce dernier, il a été constaté que le prix du kg des aliments expérimentaux a diminué de façon proportionnelle avec l’incorporation de farine de graines d’Hibiscus sabdariffa dans la ration. Il a baissé de 4, 8 et 11 F CFA/kg respectivement pour les rations HS₅, HS₁₀ et HS₁₅ par rapport à celui de la ration témoin (HS₀) qui est à 209 FCFA/kg. Alors que la charge alimentaire/kg de poids carcasse de poulet a diminué de façon non significative, celle obtenue par sujet a significativement baissé avec l’incorporation des graines d’H. sabdariffa dans la ration. Vendu au prix de 1700 FCFA/kg PC, les sujets du traitement témoin (HS₀) ont significativement coûté plus cher que ceux du traitement HS₅ qui l’ont été plus que les autres traitements alimentaires HS₁₀ et HS₁₅. En conséquence, les traitements HS ₀ et HS₅ ont permis de dégager des marges brutes alimentaires par sujet similaires mais significativement plus élevées que celles de HS₁₀ et HS₁₅ qui sont restées quasi semblables. Toutefois, les marges brutes alimentaires et nettes supplémentaires réalisées/kg de poids carcasse chez les poulets nourris avec les rations à base de graines d’Hibiscus sabdariffa (HS₅, HS₁₀ et HS ₁₅) sont similaires à celles des sujets du traitement témoin (HS₀).

Discussion

Les températures ambiantes moyennes enregistrées (29,3-34,8°C) durant l’expérimentation sont similaires à celles (28,8-33,7 °C) relevées par Ayssiwede et al (2011b), mais restent supérieures aux normes de température ambiante préconisées (19 à 27°C) par Bordas et Minvielle (1997), Rehkis (2002) et l’ITAVI (2003). Ces valeurs élevées de température peuvent s’expliquer par le fait que l’essai ait été réalisé durant la période de septembre-octobre qui coïncide avec la période pluvieuse (juillet à septembre) réputée la plus chaude et la plus humide au Sénégal. Bien qu’il a été noté une baisse significative des teneurs en calcium et en potassium avec les rations à base de graines d’Hibiscus sabdariffa par rapport au témoin, ces teneurs sont toutes relativement en norme par rapport aux recommandations alimentaires et ne pourraient donc pas impacter négativement les performances de ces oiseaux qui ont été nourris avec des rations toutes iso-protéiques et iso-énergétiques.

L’inclusion des graines de roselle dans la ration n’a engendré aucun effet néfaste sur la santé des oiseaux. Le taux de mortalité global (1,66%) enregistré sur toute la période expérimentale est très faible. Aussi ces mortalités toutes survenues pendant la dernière semaine de l’essai seraient surtout dues à un coup de chaleur car l’autopsie des oiseaux morts n’a révélé aucune lésion pathognomonique d’une maladie, mais de l’ascite associée à une congestion des différents organes et une hypertrophie du ventricule droit du cœur. Les différents poids vifs à âge type et GMQ obtenus dans cette étude correspondent à ceux de nombreux auteurs disponibles dans la littérature. Nos résultats sont similaires à ceux de Koné (2010) et Sogunle et al (2010) qui ont enregistré en station à 6 semaines d’âge respectivement des poids vifs de 1648 g et 1520 g chez des poulets de chair. Ils en sont de même avec ceux obtenus par Ahmed Huda (1992) et Mohamed et Idris (1991). Toutefois, les poids vifs obtenus dans cette étude sont inférieurs à ceux rapportés par Andela Abessolo (2008) et Betene A Dooko (2006) chez les poulets de chair nourris avec des rations commerciales, mais restent plus élevés que ceux obtenus par Diaw et al (2010) chez les poulets de chair Cobb₅₀₀ nourris avec des rations à base de tourteau de coton. Le gain moyen quotidien (GMQ) enregistré chez les sujets témoins (51 g/jour) est similaire à celui (53 g/jour) obtenu par Missohou et al (1996) chez les mêmes souches de poulets de chair nourris avec un aliment commercial. L’inclusion de farine des graines d’Hibiscus sabdariffa a significativement diminué dès 4 semaines d’âge, et de façon plus marquée avec les sujets du traitement HS_15, le poids vif et le GMQ des oiseaux soumis aux régimes contenant ces graines en comparaison aux sujets du traitement témoin. Ces observations corroborent celles de Kwari et al (2010b) et de Mukhtar (2007) qui, en incorporant respectivement de l’ordre de 0%, 7,5%, 11% et 15%, 22,5% ces graines dans la ration des poulets de chair avaient obtenu une diminution significative des poids vif et GMQ des sujets avec le taux croissant d’incorporation par rapport au témoin. Mukhtar (2007) avait enregistré respectivement à ces taux des poids vifs moyens de 1396, 1140, 875 et 899 g sans toutefois observer d’effet néfaste sur le GMQ au faible taux d’incorporation (7,5%) de graines d’Hibiscus. Cette baisse des performances pondérales des oiseaux peut être expliquée par le fait que nous avons utilisé comme Mukhtar (2007) dans les rations, des graines crues (non traitées) de roselle. Ces dernières renferment en effet de facteurs antinutritionnels tels que les tanins, les composés phénoliques (Morton 1987 ; Ojokoh et al 2002 ; Aletor 1993) et les traces de gossypol (Mukhtar, 2007) qui réduisent la biodisponibilité des protéines, des glucides et des minéraux en provoquant une diminution des activités des enzymes protéolytiques et peuvent parfois entraîner une érosion de la muqueuse digestive, perturbant ainsi l’assimilation des nutriments (Liener 1994). En effet, Kwari et al (2010a) en incluant respectivement 10 et 8% de graines d’Hibiscus dans les rations démarrage et finition, avaient obtenu une augmentation significative des performances pondérales chez les coquelets nourris avec des rations à base de graines d’Hibiscus traitées (trempées, bouillies, germées, trempées et bouillies) par rapport à ceux nourris aux régimes contenant ces graines crues ou germées. Ces mêmes auteurs avaient aussi montré que lorsque des graines crues ou traitées d’Hibiscus incorporées (10-15%), ne dépassent pas plus de 50% de substitution de la principale source de protéines de la ration, elles n’induisent aucun effet néfaste d’une part, sur les performances de production et la qualité des œufs chez les poules pondeuses (Kwari et al 2011a), et d’autre part, sur les performances de croissance, les paramètres hématologiques et biochimiques chez les poulets de chair (Kwari et al 2011b). Par ailleurs, Duwa et al (2012) en incorporant 0, 5, 11, 16 et 21% de farine de graines bouillies d’Hibiscus dans la ration des poulets de chair avaient noté une amélioration significative par rapport au témoin du poids vif, de la vitesse de croissance, de la consommation et de l’efficacité de conversion alimentaires avec le taux d’incorporation des graines. Toutefois,nos résultats sont contraires à ceux de Tomas Jinez et al 1998) qui en incorporant jusqu’à 30% de farine de graines crues de d’Hibiscus dans la ration des poulets de chair n’avaient enregistré aucun effet néfaste aussi bien sur le poids vif, le GMQ, la consommation et l’indice de consommation alimentaires que sur les paramètres biochimiques et le foie des sujets.

Les consommations alimentaires individuelles journalières enregistrées (113 à 124 g/jour) dans cet essai sont similaires à celles (96-131g/jour) obtenues par Kwari et al (2010b), Ayssiwede et al (2009), mais restent plus élevées que celles trouvées par Duwa et al (2012), Kwari et al (2011a), Mukhtar (2007) et Tomas Jinez et al (1998). L’inclusion de farine de graines d’Hibiscus sabdariffa dans la ration des poulets de chair a significativement, voire proportionnellement diminué la consommation alimentaire chez les sujets recevant les rations contenant ces graines par rapport aux témoins. Cette diminution de la consommation alimentaire observée est en accord avec les résultats de Kwari et al (2010b) et de Mukhtar (2007) qui avaient noté une forte baisse de l’ingéré alimentaire chez les poulets de chair lorsque ces derniers ont été nourris avec des rations contenant de 0 à 22,5% de farine de graines de roselle. Aussi Kwari et al (2011a) avaient noté une baisse légère non significative de la consommation alimentaire individuelle chez les poules pondeuses en substituant dans leur ration des graines crues ou traitées d’Hibiscus par du tourteau de soja. Cependant, nos résultats sont en désaccord avec ceux de Kwari et al (2010a) et de Tomas Jinez et al (1998) qui n’ont observé aucun impact négatif sur la consommation alimentaire des oiseaux nourris avec des rations à base de graines de roselle. Si l’amélioration de l’ingéré alimentaire obtenue chez les poulets ayant consommé les rations à base de graines d’Hibiscus, peut être expliquée d’une part, par l’utilisation de graines traitées - trempées, bouillies, fermentées - (Kwari et al 2010a) et d’autre part, par la baisse du niveau énergétique des rations avec l’incorporation des graines du fait de leur teneur élevée en fibres (Tomas Jinez et al 1998) ; la réduction significative de la consommation que nous avons notée serait surtout liée aux facteurs antinutritionnels (tanins, composés phénoliques, gossypol) contenus dans ces graines. En effet, les tanins condensés et les composés phénoliques réduisent la consommation alimentaire (Liener 1994). Aussi Cobley (1956) cité par Mukhtar (2007) avait rapporté que les graines d’Hibiscus ont un goût acide et une odeur désagréable, qui réduiraient leur appétibilité justifiant ainsi la baisse de la consommation alimentaire observée dans notre étude chez les sujets soumis aux rations les contenant. Comme l’ont déjà notifié Diarra et al (2011) et Kwari et al (2011a) chez les poules pondeuses, Kwari et al (2010a) chez les coquelets, Tomas Jinez et al (1998) chez les poulets de chair, l’incorporation de graines d’Hibiscus sabdariffa jusqu’à 15% dans la ration n’a eu durant toute l’expérimentation aucun effet néfaste significatif sur les indices de consommation alimentaire des sujets en comparaison aux témoins. Ceci montre que les sujets ayant reçu les aliments contenant les graines de roselle, bien qu’ils aient eu des performances pondérales significativement faibles par rapport aux témoins, ont valorisé leur ration au même titre que ces derniers. Ils ont donc converti leur aliment en viande suivant leur niveau de consommation alimentaire. Toutefois, Kwari et al (2010b) et Mukhtar (2007), contrairement à nos résultats, ont noté chez les poulets de chair nourris avec des rations contenant de 0 à 22,5% de farine de graines d’Hibiscus une détérioration significative de l’indice de consommation alimentaire avec le niveau d’incorporation des graines en comparaison aux sujets témoins. Ces auteurs ont expliqué cette augmentation de l’indice de conversion par les facteurs antinutritionnels et surtout le goût acide et la mauvaise odeur de ces graines qui auraient occasionné une détérioration de l’appétit pour les rations les contenant comme rapporté par Cobley (1956) cité par Mukhtar (2007). Aussi Duwa et al (2012) en incorporant de 0 à 21% la farine de graines traitées (bouillies) d’Hibiscus dans la ration des poulets de chair avaient noté une amélioration significative par rapport au témoin de l’efficacité de conversion alimentaire avec le taux d’incorporation des graines ; confirmant ainsi les résultats de Kwari et al (2011b) et de Yagoub et al (2008) selon lesquels les traitements des graines d’Hibiscus (trempage ou fermentation, germination et bouillissage) réduisent par ordre croissant leur taux en facteurs antinutritionnels, particulièrement en tanins.

L’inclusion de farine de graines de roselle (Hibiscus sabdariffa) dans la ration alimentaire n’a eu aucun effet néfaste sur le rendement carcasse (RC) des sujets par rapport aux témoins (HS₀). Les rendements carcasses (85,4- 86,9%) enregistrés à l’issue de cet essai étaient meilleurs par rapport à ceux obtenus par Missohou et al (1996) dans diverses conditions chez les poulets de chair. La similarité obtenue pour les poids du foie, du cœur, des poumons, de la rate et du gésier des sujets des traitements HS₅, HS₁₀ et HS₁₅ par rapport au traitement témoin HS_0, permet de dire que l’inclusion des graines de roselle dans la ration n’a induit aucun effet néfaste marqué sur le fonctionnement de ces organes. Contrairement à nos résultats, Mukhtar (2007) et Ahmed Huda (1992) ont néanmoins observé avec l’augmentation du taux d’incorporation de graines d’Hibiscus sabdariffa, une diminution du RC et une augmentation du poids du foie par rapport au traitement témoin. Cette hépatomégalie observée, serait selon Bakheit Zubeida (1993), liée à la nécessité pour cet organe d’augmenter son efficacité pour la détoxification des dérivés antinutritionnels ou toxiques d’Hibiscus sabariffa de l’organisme animal en s’hypertrophiant.

Au plan économique, la baisse proportionnelle du prix des rations (209 à 198 FCFA/kg d’aliment) et de la charge alimentaire (1023 à 923 FCFA/poulet) observée (malgré la hausse légère de l’indice de conversion) avec l’augmentation du taux de graines d’Hibiscus dans la ration, est en accord avec les résultats de Duwa et al (2012) qui en incorporant de 0 à 17% la farine de ces graines bouillies dans le régime des poulets de chair, ont enregistré une diminution significative de ces deux paramètres économiques. La réduction de prix du kg d’aliment avec l’inclusion des graines de roselle pourrait être due au bon profil en acides aminés essentiels (lysine et méthionine) de ces dernières (Kwari et al 2011a et 2011b) dont l’augmentation du taux réduit fortement l’incorporation de ces acides aminés limitants dans la ration. Le prix de vente et la marge brute alimentaire par sujet significativement plus élevés obtenus avec le traitement témoin (HS₀) que ceux des traitements à base de graines de d’Hibiscus (HS₅, HS₁₀ et HS ₁₅) peuvent être expliqués par le fait que les sujets de ces traitements avaient les poids vif et carcasse significativement plus faibles que ceux du traitement témoin. Toutefois, les marges bénéficiaires brutes alimentaires et nettes supplémentaires réalisées par kg de poids carcasse sur les sujets des traitements à base de graines d’Hibiscus (HS₅, HS₁₀ et HS₁₅) sont restés similaires à celles du traitement témoin (HS₀). Ceci montre que les graines d’Hibiscus sabariffa peuvent être incorporées jusqu’à 15%, voire plus dans la ration des poulets de chair sans affecté la rentabilité et les performances, en particulier si ces graines peuvent être bouillies.

Conclusion

• Au total, l’inclusion de farine de graines de roselle (Hibiscus sabdariffa) dans la ration alimentaire a significativement diminué le poids vif, le gain moyen quotidien (GMQ) et la consommation alimentaire des poulets de chair (P<0,05) par rapport aux sujets témoins. Cependant, elle n’a engendré aucun effet négatif significatif sur l’indice de consommation, le rendement carcasse, les différents organes (foie, cœur, poumons, rate et gésier), la marge bénéficiaire brute alimentaire et nette supplémentaire par kg de poids carcasse chez les poulets nourris avec des rations contenant ces graines d’Hibiscus par rapport aux sujets du traitement témoin durant toute l’expérimentation.
  
  
• Au vu de ces résultats et du fait des difficultés grandissantes d’approvisionnement en intrants alimentaires conventionnels de nos jours dans l’aviculture semi-moderne, l’incorporation des graines d’Hibiscus sabariffa peut être recommandée jusqu’à 15%, voire plus dans la ration des poulets de chair sans affecter la rentabilité de l’activité et les performances des sujets, notamment si ces graines peuvent subir un traitement de détoxification comme le bouillissage avant usage.

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Received 3 May 2015; Accepted 13 September 2015; Published 1 November 2015

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