Livestock Research for Rural Development 26 (3) 2014 Guide for preparation of papers LRRD Newsletter

Citation of this paper

Ingestion et digestibilité chez le mouton des chaumes de maïs traitées à urée asociées à la mélasse

J Lemoufouet, F Tendonkeng, E Miégoué, S N Soumo, B Mbainaissem*, B Fogang Zogang**, A V Mboko***, F N E Matumuini***, B Boukila*** et E T Pamo

Laboratoire de Nutrition Animale, Département des Productions Animales, FASA, Université de Dschang, B.P. 222 Dschang, Cameroun.
pamo_te@yahoo.fr   /   ftendonkeng@yahoo.fr
* Ministère de Développement Pastoral et des Productions Animales (MDPPA), B.P. 750 Tchad.
** Université de Ngaoundéré. Ecole Nationale Supérieure des Sciences Agro-Industrielles
*** Institut National Supérieur d’Agronomie et de Biotechnologies (INSAB), Université des Sciences et Techniques de Masuku, B.P. 941 Franceville, Gabon

Résumé

Une étude portant sur l’ingestion et la digestibilité in vivo des chaumes de maïs traitées à 5% d’urée associés à 0 ; 5 et à 10% de mélasse chez la brebis Djallonké, a été menée entre Avril et Septembre 2013. Neuf brebis Djallonké ont été réparties en trois lots de trois animaux chacun et logées dans des cages métaboliques individuelles. Les périodes d’adaptation et de collecte de données (urines et fèces) étaient respectivement de 8 et 6 jours. Chaque brebis recevait par jour, une ration de 700 g de chaumes de maïs traitées à 5% d’urée avec inclusion de 0% de mélasse (CM5+M0) pour le lot 1 ; 5% de mélasse (CM5+M5) pour le lot 2 et 10% de mélasse (CM5+M10) pour le lot 3. Les échantillons de 100g de chaque ration, de fècès et 100 ml d’urine ont été collectés (chaque matin pendant la période de collecte des données) pour les analyses de laboratoire.

Le traitement à la mélasse amélioré les teneurs en glucides totaux, minéraux, UFV et UFL des chaumes de maïs traitées à 5% d’urée. L’ingestion de la MS et de la MO de la ration CM5+M5 était plus élevée que celle des rations CM5+M0 et CM5+M10 qui étaient par ailleurs comparables. Les digestibilités apparente de la MS et de la MO des rations CM5+M0, CM5+M5 et CM5+M10 ont été comparables. La digestibilité des parois cellulaires (NDF) de la ration CM5+M5 a été plus élevée avec la ration CM5+M10. L’ajout de la mélasse amélioré la digestibilité de l’azote des rations CM5+M5 et CM5+M10. Ces résultats nous montrent que l’inclusion de la mélasse aux chaumes de maïs traitées à 5% d’urée améliore leur ingestion et leur digestibilité.

Mots clés: fourrages, l'équilibre N, petits ruminants, sous-produits



Intake and digestibility in sheep fed urea-treated maize stover associated with molasses

Abstract

A study on intake and in vivo digestibility of maize stover treated at 5% urea associated with molasses in Djallonké sheep was conducted between April and September 2013. Nine West African dwarf sheep were divided into three groups with three animals per group and housed in individual metabolic cages. The adaptation and data collection (urine and feces) periods were 8 and 6 days respectively. Each sheep received a daily ration of 700 g chopped maize stover treated at 5% urea associated with 0% molasse (CM5+M0) for group 1; 5% molasse (CM5+M5) for group 2 and 10% molasse (CM5+M10) for group 3. Samples of each treatment were collected and taken to the laboratory for chemical composition analysis. Every morning, the refusals (leftovers) of each ration were weighed. Similarly, the amounts of feces and urine from each sheep were assessed, collected, weighed and samples were taken to the laboratory.

The molasses treatment improved the intake of the maize stover treated at 5% urea associated with 5% molasses. The addition of molasses has increased the level of total carbohydrate, ash, UFV and UFL of maize stover treated at 5% urea. The dry matter and organic matter intake of the diet CM5+M5 were higher than those of the diets CM5+M0 and CM5+M10 which were comparable. The apparente digestibilities of the dry matter and organic matter of the diets CM5+M0, CM5+M5 and CM5+M10 were comparable. The digestibility of cells wall (NDF) of the diet CM5+M5 were higher  with the diet CM5+M10. The addition of molasses increased the nitrogen of the diets CM5+M5 and CM5+M10. These results show that the inclusion of molasses increases the intake and digestibility of maize stover treated at 5% urea.

Key words: by-products, forages, N balance, small ruminants


Introduction

Les petits ruminants jouent un rôle particulier en Afrique subsaharienne en général et au Cameroun en particulier où, en dehors de leurs importances socio-économiques, ils constituent à la fois une source d’épargne, de protéine et de fertilisant organique pour de nombreux agro éleveurs (Thys et Theophile 1992 ; Pamo et Pieper 1995 ; Njoya et al 1997 ; Tchouamo et al 2005 ; Tendonkeng et al 2013). A l’Ouest Cameroun, ils interviennent également dans les rites culturels, traditionnels et religieux (Tchouamo et al 2005 ; Lemoufouet et al 2012). Dans cette région, le système d’élevage des petits ruminants restent tributaires des pâturages naturels (MINEPIA 2011). Malheureusement, on note une dégradation accélérée de l’espace pastoral à cause de divers facteurs dont le rétrécissement des espaces pâturables provoqué par des activités concurrentes, le surpâturage et l’infestation de ces derniers par des pestes de pâturages telles que le Bokassa grass et la fougère aigle (Douffissa 2012). Dans ce pâturage naturel, on rencontre essentiellement les graminées pérennes ou annuelles qui constituent la base de l’alimentation des ruminants sur parcours (Pamo et Pieper, 1995 ; Pamo et al 2007). Elles sont constituées d’une forte proportion de fourrages pauvres caractérisés par une teneur en fibre élevée, une digestibilité et une teneur en matières azotées totales faibles (Roberge et Toutain 1999; Leng 1992 ; Pamo et al 2007). Cette faible valeur nutritive des fourrages réduit considérablement leur digestibilité et ne permet pas aux animaux d’extérioriser leurs potentialités (Chesworth 1996 ; Pamo et al 2006 ; Tendonkeng et al 2011). La productivité demeure par conséquent toujours très faible tant en viande qu’en lait (Douffissa 2012).

En outre, l’agriculture pratiquée presque partout dans cette zone produit chaque année des quantités énormes de résidus agricoles comme les chaumes de maïs, les fanes d’arachide et de haricot. Ces résidus de récolte parmi lesquels les chaumes de maïs, qui représentent la majeure partie de l’ensemble de la biomasse végétale produite, peuvent être valorisées dans l’alimentation des ruminants (FAO 2004 ; Pamo et al 2007, Boukila et al 2005). Malheureusement, les chaumes de maïs sont traitées comme les nuisances environnementales et de ce fait sont brulées ou enfouies dans le sol lors du labour ( Aregheore 1994) et très peu utilisées dans l’alimentation des ruminants. Pourtant, bien traitées ou bien complémentées, ces chaumes de maïs constituent une bonne ressource alimentaire pour les ruminants, particulièrement pendant la saison sèche. Les études antérieures ont montrées que le traitement des fourrages pauvres (chaumes de maïs) à l’urée à un taux de 5% améliore la teneur en azote du fourrage, son ingestion et sa digestibilité (Chenost et Kayouli 1997 ; Zhang et Yan 2002; Tesfaye et al 2006). D’autres études montrent que l’addition de la mélasse aux rations améliore l’ingestion et la digestibilité apparente des principes nutritifs chez les chèvres, augmente la production laitière chez les vaches et assure le maintien d’un bon état corporelle chez des génisses nourries à base de chaume de maïs pendant la saison sèche ( Aregheore et Perera 2004 ; Broderick et Radloff 2004 ; Dawit et al 2013). Cependant, bien que de nombreuses études aient montrées que le traitement des chaumes de maïs à 5% d’urée modifierait positivement la valeur nutritive, l’ingestion et la digestibilité de ce fourrage particulièrement pendant les périodes de soudure, aucune étude n’a été menée sur l’effet de l’inclusion de différents niveaux de mélasse sur l’ingestion et l’utilisation digestive de ces fourrages traités à 5% d’urée. C’est donc pour pallier cette lacune que le présent travail a été initié.

Objectif

Evaluer l’ingestion et la digestibilité in vivo des chaumes de maïs traitées à 5% d’urée associées à différents niveaux de mélasse chez la brebis Djallonké.


Matériel et méthodes

Zone d’étude

L’essai a été conduit entre octobre 2012 et janvier 2013 à la Ferme d’Application et de Recherche (FAR) de l’Université de Dschang, situé à 5º26 de Latitude Nord à 10º26 de Longitude Est et à une altitude d’environ 1420 m dans la région de l’Ouest Cameroun. Le climat de la localité est équatorial de type camérounien d’altitude. Les précipitations varient entre 1500 et 2000 mm et les températures oscillent entre 10 et 25ºC. La saison sèche va de mi-novembre à mi-mars et la saison des pluies de mi-mars à mi-novembre (Tendonkeng et al 2011).

Matériel animal

Neuf brebis Djallonké achetées dans les marchés de la périphérie de Dschang, ont servi dans cette étude. Leur âge déterminé à partir de leur dentition variait de 12 à 24 mois (Corcy 1991).

Matériel végétal

Le matériel végétal était constitué, de chaumes de maïs (Zea mays) récoltés dans les parcelles de production de la FAR deux mois après la récolte des grains. Ils ont été ensuite hachés en morceaux de 2-3 cm environ, séchés au soleil et conservés dans un magasin de la FAR avant d’être traitées à 5% durée.

Conduite de l’essai

Pour le traitement à 5% d’urée, 32 kg de chaumes de maïs dont la matière sèche était évaluée à 94,3% a été utilisées. A partir du poids des chaumes à traiter (32 kg), de la matière sèche (MSp = 94,3%), de la quantité d’urée à apporter (N = 1,6 kg) et de la matière sèche finale souhaitée sur le fourrage (MSf = 62%), nous avons déterminé la quantité d’eau (E) nécessaire pour le traitement à l’aide de la formule ci-dessous proposée par Chenost et Kayouli (1997).

Où : E = quantité d’eau (en litre) pour dissoudre l’urée nécessaire pour 100 kg de fourrage

MSp = matière sèche (%) des chaumes à traitées déterminer après séchage à l’étuve à 103°C jusqu’à poids constant.

N = quantité d’urée (%) à inclure

MSf = matière sèche finale (%) désirée dans les chaumes

P = poids de la paille à traiter

Ainsi, pour dissoudre 1,6 kg d’urée, nous avons utilisé 17,64 litres d’eau.

Trois rations ont été utilisées dans cette étude :

CM5+M0 (témoin) : chaumes de maïs traitées à 5% d’urée + 0% de mélasse;
CM5+M5 : chaumes de maïs traitées à 5% d’urée + 5% de mélasse ;
CM5 +M10: chaumes de maïs traitées à 5% d’urée + 10% de mélasse.

La mélasse liquide était diluée dans de l’eau. La quantité d’eau utilisée pour la dilution était fonction de la quantité de chaume à traiter à raison de 250 ml d’eau pour 600 g de chaumes (Chenost et Kayouli 1997). Soit 292 ml d’eau pour la dilution de la mélasse à ajouter à la ration quotidienne (700 g de chaumes).

Ingestion et digestibilité

Neuf (9) brebis ont été reparties en trois lots de trois animaux de poids moyen 19,3 ± 2,8 kg ; 19,1 ± 3,6 kg et 18,5 ± 2,4 kg respectivement pour les lots 1, 2 et 3 dans un dispositif complètement randomisé.

Cet essai a duré 14 jours dont une période d’adaptation de 8 jours et une période de collecte de données de 6 jours. La période d’adaptation avait pour but de permettre aux animaux de se familiariser aux cages de digestibilité et à leur nouvel aliment. Pendant la période d’adaptation, chaque brebis a reçu le premier jour 350 g de ration en fonction du lot. Cette quantité a progressivement augmentée jusqu’à atteindre la totalité de leur ration (700 g) le dernier jour d’adaptation. L’eau était disponible à volonté.

Collecte des données

Chaque matin, les refus et les fèces de chaque animal étaient collectés et pesés à l’aide d’une balance électronique de portée maximale 3000 g et de sensibilité 1 g. Un échantillon de 100 g de fèces de chaque brebis était ensuite prélevé et séché à 60°C jusqu’à poids constant dans une étuve ventilée en vue d’effectuer les analyses bromatologiques.

De même, les urines produites par chaque animal étaient collectées et mesurées tous les matins dans une éprouvette graduée de 500 ml. Un échantillon de 100 ml d’urines a été prélevé par la suite et introduit dans des béchers de 125 ml à l’intérieur desquels 10 ml d’acide sulfurique (H2SO4) à 10% ont été préalablement introduits en vue de stabiliser l’azote urinaire. De ce mélange, 10 ml était prélevé et introduit dans les tubes à essai le tout conservé à 4°C dans un réfrigérateur au laboratoire de nutrition animale pour le dosage de l’azote urinaire.

Par ailleurs, un échantillon (100g) de chaque ration a été prélevé et séché à 60°C jusqu’à poids constant dans une étuve ventilé. Après séchage, ces échantillons ont été pesés et broyés à l’aide d’un broyeur tri marteau aux mailles de 1 mm, puis conservés dans des sachets plastiques pour les analyses bromatologiques.

Analyse de la composition chimique

Les teneurs en MS, cendres, MO, lipides, MAT et l’analyse de l’azote urinaire ont été faites selon les méthodes décrites par AOAC (1990) ; ADF, NDF ont été déterminés selon les méthodes proposées par Van Soest et al (1991). Ces analyses ont permis de calculer :

dMO (% MS) = - 2,10CB (%MS) + 96,8 (Jarrige, 1980) ;

MAD (g/kgMO) = 0,917MAT (g/kgMO) – 0,0055CB (g/kgMO) – 17,6 (Jarrige, 1980) ;

Glucides totaux = Matière Organique – (Lipides + Protéines Brutes) ;

UFL = 121,80 + 0,11MAT – 1,81CB + 1,26MG (Sauvant, 1981) ;

UFV = 124,15 + 0,06MAT – 2,20CB + 1,22MG (Sauvant, 1981).

Les données collectées ont permis de calculer l’ingestion des rations et les coefficients d’utilisation digestive apparente (CUDa) de la MS, de la MO, du NDF et de l’azote, selon les formules décrites par Roberge et Toutain (1999) :

MS ingérée

MO ingérée

NDF ingérée

Azote ingérée

Analyses statistiques

Les données ont été soumises à l’analyse de la variance (ANOVA) en utilisant le logiciel SPSS 17.0 et lorsque les différences existaient entre les traitements, les moyennes étaient séparées par le test de Duncan au seuil de 5%.


Résultats

Effet de de différents niveaux de la mélasse sur la composition chimique des chaumes de maïs traitées à 5% d’urée

Les teneurs en lipides, parois cellulaires (NDF), lignocellulose (ADF) et matière azotée totale (MAT) ont baissé avec l’augmentation du niveau de la mélasse dans les rations (Tableau 1).

Tableau 1. Effet de différents niveaux de traitement à la mélasse sur la composition chimique des chaumes de maïs traitées à 5% d’urée

 

CM5+M0

CM5+M5

CM5+M10

MS (%)

94,9

94,8

95,4

MS

 

 

 

Cendres 

11,4

10,5

12,7

Matière organique (MO)

83,5

84,3

82,8

Matière azotée totale (MAT)

9,63

9,19

9,12

Lipides

0,84

0,42

0,41

Parois cellulaires (NDF)

77,3

70,9

68,2

Lignocellulose (ADF)

54,6

51,9

47,8

Glucides totaux (GT)

73,0

74,7

73,2

CM5+M0 (témoin) = chaumes de maïs traitées à 5% d’urée + 0% de mélasse; CM5+M5 = chaumes de maïs traitées à 5% d’urée + 5% de mélasse ; CM5+M10  = chaumes de maïs traitées à 5% d’urée + 10% de mélasse. 

Les teneurs en cendres et en matière organique (MO) les plus élevées ont été obtenues respectivement avec les rations CM5+M10 et CM5+M5. La teneur en glucides totaux (GT) de la ration CM5+M5 a été légèrement supérieure à celle des rations CM5+M0 et CM5+M10.

Effet de différents niveaux de mélasse sur la teneur en nutriments des chaumes de maïs traitées à 5% d’urée

La dMO des chaumes de maïs traitées à 5% d’urée augmente avec le niveau croissant de traitement à la mélasse. Par contre, la matière azotée digestible (MAD) des chaumes de maïs traitées à 5% d’urée a peu varié avec le niveau de traitement à la mélasse (Tableau 2).

Tableau 2.   Effet de différents niveaux de mélasse sur les teneurs en nutriments des chaumes de maïs traitées à 5% d’urée

 

CM5+M0

CM5+M5

CM5+M10

dMO (%MS)

23,9

25,3

38,4

MAD (g/100gMOD)

8,59

8,01

8,16

UFL/kgMS

0,61

0,61

0,72

UFV/kgMS

0,49

0,50

0,64

CM5+M0 (témoin) = chaumes de maïs traitées à 5% d’urée + 0% de mélasse; CM5+M5 = chaumes de maïs traitées à 5% d’urée + 5% de mélasse ; CM5+M10  = chaumes de maïs traitées à 5% d’urée + 10% de mélasse.

Les teneurs en UFL et en UFV de la ration CM5+M10 étaient plus élevées que celles des rations CM5+M0 et CM5+M5 qui étaient par ailleurs semblables.

Effet de différents niveaux de mélasse sur l’ingestion de la MS des chaumes de maïs traitées à 5% d’urée chez le mouton Djallonké

L’effet de différents niveaux de traitement à la mélasse sur l’ingestion de la MS des chaumes de maïs traitées à 5% d’urée chez le mouton Djallonké montre que le traitement à la mélasse a influencé l’ingestion de la matière sèche (MS) des différentes rations (Figure 1).

Figure 1. Effet de la mélasse sur l'ingestion de MS des chaumes de maïs traitées à 5% d'urée chez le mouton Djallonké.
CM5+M0 (témoin) = chaumes de maïs traitées à 5% d’urée + 0% de mélasse;
CM5+M5 = chaumes de maïs traitées à 5% d’urée + 5% de mélasse;
CM5+M10 = chaumes de maïs traitées à 5% d’urée + 10% de mélasse

En effet, l’ingestion de la MS de la ration CM5+M5 a été plus élévée que celle des rations et CM5+M0 qui étaient par ailleurs comparables.

Effet de différents niveaux de mélasse sur l’ingestion de la MO des chaumes de maïs traitées à 5% d’urée chez le mouton Djallonké

Le traitement à la mélasse a influencé l’ingestion de la matière organique (MO) des différentes rations (Figure 2).

Figure 2. Effet de la mélasse sur l'ingestion de la MO des chaumes de maïs traitées à 5% d'urée chez le mouton Djallonké.
CM5+M0 (témoin) = chaumes de maïs traitées à 5% d’urée + 0% de mélasse;
CM5+M5 = chaumes de maïs traitées à 5% d’urée + 5% de mélasse;
CM5+M10 = chaumes de maïs traitées à 5% d’urée + 10% de mélasse.

En effet, l’ingestion de la MO de la ration CM5+M5a été plus élévée que celle des rations CM5+M10 et CM5+M0 qui étaient par ailleurs comparables.

Effet de différents niveaux de mélasse sur la digestibilité de la MS, de la MO et des parois cellulaires (NDF) des chaumes de maïs traitées à 5% d’urée chez les mouton Djallonké

Le traitement à la mélasse n’a pas influencé les digestibilités de la MS et de la MO des différentes rations (Tableau 3).

Tableau 3. Effet de différents niveaux mélasse sur la digestibilité de la MS, de la MO et des NDF des chaumes de maïs traitées à 5% d’urée chez les mouton Djallonké.

 

CM5+M0

CM5+M5

CM5+M10

SEM

p

Matière sèche (MS)

48,9a

50,7a

40,4a

2,09

0,08

Matière organique (MO)

53,6a

51,0a

42,4a

2,46

0,15

Paroi cellulaire (NDF)

50,0ab

56,5a

47,7b

1,65

0,05

a,bc: les moyennes portant la même lettre sur la même ligne sont statistiquement comparables au seuil de 5%.
CM5+M0 (témoin) = chaumes de maïs traitées à 5% d’urée + 0% de mélasse; CM5+M5 = chaumes de maïs traitées à 5% d’urée + 5% de mélasse ; CM5+M10  = chaumes de maïs traitées à 5% d’urée + 10% de mélasse. 
SEM = erreur moyen standard ; p = probabilité

Les digestibilités de la MS et de la MO les plus élevées ont été obtenues respectivement avec les rations CM5+M5 et CM5+M0 tandis que les plus faibles ont été obtenues avec la ration CM5+M10. Cependant aucune différence n’a été observée entre la digestibilité de la MS et de la MO en fonction du niveau de traitement à la mélasse.

La digestibilité des parois cellulaires la plus élevée a été observée avec la ration CM5+M5 tandis que la plus faible a été obtenue avec la ration CM5+M10. La digestibilité des parois cellulaires de la rations CM5+M0  était comparable à celle de la ration CM5+M5. La même observation a été faite pour la digestibilité des parois cellulaires des rations CM5+M0 et CM5+M10. Par contre, la digestibilité des parois cellulaires des rations CM5+M5 a été plus élevée que celle de la ration CM5+M10.

Effet de différents niveaux de mélasse sur l’utilisation digestive de l’azote des chaumes de maïs traitées à 5% d’urée chez les moutons Djallonké

L’effet de différents niveaux de traitement à la mélasse sur l’utilisation digestive de l’azote des chaumes de maïs traitées à 5% d’urée chez le mouton Djallonké montre que la quantité d’azote ingéré et retenu de la ration CM5+M5 a été plus élevée que celle obtenue avec les rations CM5+M0 et CM5+M10 (Tableau 4).

Tableau 4. Utilisation digestive de l’azote des chaumes de maïs traitées à 5% d’urée chez les moutons Djallonké.

Bilan azoté (g/j) 

CM5+M0

CM5+M5

CM5+M10

SEM

p

Azote ingéré

2,97b

4,34a

1,93b

0,38

0,006

Azote fécal

1,54a

1,70a

0,82b

0,16

0,032

Azote urinaire

0,79a

1,46a

0,67a

0,16

0,053

Azote retenu

0,63b

1,16a

0,43b

0,12

0,009

Digestibilité apparente de l’azote

42,6b

63,8a

58,7a

3,35

<0,001

a,b : les moyennes portant la même lettre sur la même ligne sont statistiquement comparables au seuil de 5%.
CM5+M0 (témoin) = chaumes de maïs traitées à 5% d’urée + 0% de mélasse; CM5+M5 = chaumes de maïs traitées à 5% d’urée + 5% de mélasse ; CM5+M10  = chaumes de maïs traitées à 5% d’urée + 10% de mélasse 
SEM = erreur moyen standard ; p = probabilité

Cependant, aucune différence n’a été observée entre les quantités d’azote ingéré et retenu des rations CM5+M0 et CM5+M10. L’azote fécal des rations CM5+M0 et CM5+M5 ont été comparables, et plus élevés que celui de la ration CM5+M10. Les quantités d’azote urinaire ont été comparables quelque soit la ration. La digestibilité de l’azote la plus élevée a été obtenue avec la ration CM5+M5. La digestibilité de l’azote des rations CM5+M5 et CM5+M10 ont été comparables et plus élevée que celle de la ration CM5+M0.


Discussion

Les teneurs en MO et MAT des chaumes de maïs traitées à 5% d’urée ont été proches de celles obtenues par Woyengo et al (2004) et Aregheore et Perera (2004) et, supérieures à celles observées par Gomes (2007). Par contre, la teneur en NDF des chaumes de maïs traitées à 5% d’urée a été inférieure à celle obtenue par Gomes (2007) mais supérieure à celle obtenue par Aregheore et Perera (2004). Ces différences observées au niveau des compositions bromatologiques des rations résulteraient de l’utilisation par les auteurs des taux d’urée différents lors du traitement des chaumes de maïs, du niveau hétérogène d’incorporation de la mélasse dans les différentes rations utilisées par ces auteurs, du type de sol et du moment de la recolte (Fotouou 2000). Les teneurs en constituants organiques, excepté les glucides totaux ont diminué avec l’ajout de la mélasse aux chaumes de maïs traitées à 5% d’urée. Ces résultats sont semblables à ceux obenus par (Matumuini et al 2013). Le traitement à la mélasse a amélioré les teneurs en UFL et UFV des chaumes de maïs traitées à 5% d’urée. Ces résultats corroborent l’assertion selon laquelle, la mélasse améliore la valeur énergétique des rations (Devun et al 2011, Dawit et al 2013 ; Matumuini et al 2013). Le traitement à la mélasse a differement influencé l’ingestion des chaumes de maïs traitées à 5% d’urée. L’ingestion de la ration CM5+M5, bien que plus élevée dans cette étude, est inférieure à celle obtenue par Aregheore et Perera en 2004 (10,0 gMS/j) chez les chèvres. Ceci s’expliquerait par l’usage des espèces différentes pendant les essais (Rivière 1991). L’ingestion de la MS, de l’azote et de la MO a été plus élevée chez les animaux nourris avec la ration CM5+M5. La quantité de MS de la ration CM5+M5 ingérée a été supérieure à celle obtenue par Woyengo et al (2004) avec les chaumes de maïs traitées à 4% d’urée chez les moutons et inférieure à celle obtenue par Aregheore et Perera (2004)  avec les chaumes de maïs traitées à 3,6% d’urée additionnées à 4% de mélasse chez les chèvres. Ce taux d’inclusion de mélasse qui donne la meilleure ingestion (5%) se trouve dans la marge recommandée (4 - 6%) par Broderick et Radloff (2004). En effet, la mélasse est un concentré d’extrait de canne à sucre riches en minéraux (Ca, P, K…), vitamines et sucres (saccharose, glucose et fructose); ces nutriments auraient contribués à améliorer l’efficacité d’utilisation alimentaire et l’appétibilité de la ration (Aregheore et Perera 2004). La faible ingestion de la ration CM5+M0 serait corrélée à sa faible dégradabilité due à une prolifération insuffisante des bactéries du rumen avec pour conséquence l’encombrement de ce dernier qui tend à prolonger le séjour de l’aliment dans le tractus digestif (Lapierre et Bernier 1996; Broderick et Radloff 2004 ; Dawit et al 2013). Par contre, la reduction de l’ingestion de la ration CM5+M10 pourait s’expliquer par le séjour prolongé de ces dernières rations dans le rumen (Lhoste et al 1993), à cause d’un apport excessif d’énergie. En effet de nombreux auteurs (Morales et al 1989 ; Broderick et Radloff 2004) rapportent qu’un apport de mélasse au dela de 6 – 8% de la ration contribue à reduire l’ingestion de cette dernière.

L’ajout de la mélasse aux chaumes de maïs traitées à 5% d’urée n’a pas influencé la digestibilité de la MS et de la MO. Les CUDa de la MS et de la MO des CM5+M5 ont été inférieures à ceux obtenus par Aregheore et Perera (2004) avec les chaumes de maïs traitées à 3,6% d’urée avec addition de 4% de mélasse chez les chèvres. Par contre la digestibilité des parois cellulaires (NDF) de la ration CM5+M5 a été légèrement supérieure à celui observé par ce dernier auteur. Le CUDa de l’azote de la ration CM5+M5 a été supérieure à celle observé par Aregheore et Perera (2004) avec les chaumes de maïs traitées à 3,6% d’urée avec l’addition de 4% de mélasse chez les chèvres. Cette différence s’expliquerait par l’inclusion des taux différents d’urée et de mélasse (5 et 4% d’urée et, 4 et 5% de mélasse respectivement).

L’ajout de 5% de mélasse a permis d’obtenir les meilleures CUDa pour la MS, la MO, les NDF et de l’azote des chaumes de maïs traitées à 5% d’urée. Il semble en effet, que l’ajout de mélasse (5%) a induit une meilleure activité cellulolytique de la microflore du rumen, ce qui a amélioré la dégradation des chaumes de maïs et le passage des digesta du rumen-réseau vers le feuillet (Sansoucy 1991 ; Van Soest 1994 ; Chenost et Kayouli 1997 ; et Getachew et al 2000). En outre, l’inclusion de la mélasse fournit l’énergie et le squelette carboné nécessaire aux micro-organismes du complexe rumen-réseau pour assurer la dégradation des fourrages (Chestworth 1996), avec pour conséquence, une amélioration de la digestibilité des nutriments. La faible digestibilité de la ration CM5+M10 est probablement due à l’excès de sucre apporté par la ration qui limiterait l’utilisation optimal de l’azote. En effet, ce taux élevé de mélasse aurait probablement neutralisé l’ammoniac issu de la transformation de l’urée (uréolyse) et par conséquent, aurait contribué à reduire le dégré de rupture de liaisons lignine-hémicellulose-cellulose de la ration CM5+M10. La même observation a été faite par Lapierre et Bernier (1996), Broderick et Radloff (2004) et Dawit al (2013).


Conclusion


Reférences

AOAC 1990 (Association of Official Analytical Chemist)  Official methods of analysis, 15th edition. AOAC. Washington D C.

Aregheore E M 1994 Potential of crop residues in ruminant nutrition. Zambian Journal of Agricultural Science. 4: 40-41.

Aregheore E M and Perera D 2004 Effects of Erythrina variegata, Gliricidia sepium and Leucaena leucocephala on dry matter intake and nutrient digestibility of maize stover, before and after spraying with molasses. Animal Feed Science and Technology 111: 191–201.

Boukila B, Pamo T E, Fonteh F A, Kana J R, Tendonkeng F et Betfiang M E 2005 Effet de la supplémentation de quelques légumineuses tropicales sur la valeur alimentaire et la digestibilité in-vitro des chaumes de maïs. Livestock Research for Rural Development Volume 17, Article #146. http://www.lrrd.org/lrrd17/12/bouk17146.htm.

Broderick G A and Radloff J W 2004 Effect of molasses supplementation on the production of lactating dairy cows fed diets based on alfafa and corn silage. J. Dairy Sci. 87: 2997-3009.

Chenost M et Kayouli C 1997 Utilisation des fourrages grossiers en régions chaudes. Etude FAO, Production et santé animale. 135p.

Chesworth J 1996 L’alimentation des ruminants. Edition Maisonneuve et Larose. CTA. 263p.

Corcy J C 1991 La chèvre. La maison rustique. Paris. 273p.

Dawit A, Ajebu N et Sandip B 2013 Effects of molasses level in a concentrate mixture on performances of crossbred heifer calves fed a basal diet of maize. Journal of Cell and Animal Biology 7(1): 1-8.

Devun J, Brunschwig P, Farrié J P, Pottier E et Sagot L 2011 Bien utiliser la paille de céréales dans l’alimentation des bovins et ovins. Une ressource intéressante pour pallier le déficit de stocks fourragers. Dossier spécial: Sécheresse 2011.

Douffissa A 2012 Politiques et stratégies de développement des productions animales au Cameroun depuis 1960 : forces et faiblesses. Cinquantenaire de la formation supérieure agronomique, Dschang, du 29 novembre au 1er décembre 2012

FAO  2004 Conservation du foin et de la paille pour les petits paysans et les pasteurs : Rome, 291p.

Fotouou S A 2000 Ingestion et digestibilité de chaumes de maïs supplementées ou non au Calliandra calothyrsus, au Leucaena leucocephala ou à l’Arachis glabrata chez la chèvre naine de guinée. Mémoire d’Ingénieur, FASA – Université de Dschang. 33p.

Getachew G, Makkar H P S and Becker K 2000 Tannins in tropical browses: Effects on in vitro microbial fermentation and microbial protein synthesis in media containing different amounts of nitrogen. Journal of Agricultural and Food. Chemistry. 48: 3581-3588.

Gomes E F 2007 Effets du traitement à l’urée des chaumes de maïs (Zea mays) sur la digestibilité in vitro et in vivo chez les ovins (Ovis aries) de race Djallonké. Mémoire d’Ingénieur, Institut national Superieur d’Agronomie et de Biotechnologies - Universite des sciences et techniques de masuku. 86p.

Jarrige R, Dulphy J P, Faverdin P, Baumont R et Demarquilly C 1995 Activités d’ingestion et de rumination. In : R. Jarrige, Y. Ruckebusch, C. Demarquilly, M.H. Farce, M. Journet (eds), Nutrition des ruminants domestiques - Ingestion et digestion, 123-181. INRA, Paris.

Lapierre H et Bernier J F 1996 Le destin de l’azote alimentaire après le rumen. Journées de recherche et Colloque en zootechnie, Sainte-Foy, Québec, p. 79-93.

Lemoufouet J, Pamo T E et Tendonkeng F 2012 Manuel de nutrition et de santé animale en Afrique Sub-Saharienne : Effet de deux niveaux de supplémentation aux feuilles de manioc (Manihot esculenta) sur les performances de croissance, la charge parasitaire et quelques caractéristiques du sang chez la chèvre naine de Guinée. Editions Universitaires Européennes. 89p.

Leng R A 1992 L’application de la biotechnologie à l’alimentation animale dans les pays en développement (FAO). N°90. 97p.

Lhoste P, Dollé V, Rousseau J et Soltner D 1993 Manuel de zootechnie des régions chaudes : les systèmes d’élevage 288p.

Matumuini N E F, Tendonkeng F, Mboko A V, Zougou T G, Boukila B et Pamo T E 2013. Ingestion et digestibilité in vivo des chaumes de maïs associés aux feuilles de Tithonia diversifolia traitées à la mélasse chez la brebis Djallonké (Ovis aries). Livestock Research for Rural Development. Volume 25, Article #142. Retrieved , from http://www.lrrd.org/lrrd25/8/matu25142.htm.

Ministère de l’élevage des pêches et des industries animales 2011 Evolution et situation actuelle de l’élevage au Cameroun : rapport de synthèse. 42p.

Morales J L, Van Horn H H and Moore J E 1989 Dietary interaction of canne molasses with source of roughage: intake and lactation effects. J. Dairy Sci. 78: 2331-2338.

Njoya A, Awa N D et Bouchel D 1997 Influence de la complémentation et de la prophylaxie sur la viabilité des des ovins foulbés au Nord-Cameroun. Revue Elev. Med. Vét. Pays Trop., 50(3): 227-233.

Pamo T E and Pieper R D 1995 Effect of fertilization and cutting frequency on the yield of Brachiaria ruziziensis and EVRAD in Adamawa plateau-Cameroun. Tropicultura, 13: 9-14.

Pamo T E, Assontia G D, Njehoya C 2001 Comparative growth performance of west african dwarf goat supplemented with Calliandracalothyrsus, Leucaenaleucocephala, or cotton seed cake in West Cameroun. XIX International grasslandcongress. Brasil. Pp 713-714.

Pamo T E, Tendonkeng F, Kana J R, Boukila B and Nanda A S 2006 Effect Calliandra calothyrsus and Leucaena leucocephala supplementary feeding goat production in Cameroon. Small Ruminant Research, 65: 31-37. www.elsevier.com/locate/smallrumres.

Pamo T E, Boukila B, Fonteh F A, Tendonkeng F, Kana J R and Nanda A S 2007 Nutritive values of some basic grasses and leguminous tree foliage of the Central region of Africa. Animal Feed Science and Technology, 135: 273-282.

Rivière R 1991 Alimentation des ruminants domestiques en milieu tropical. Maisons Alfort: IEMT. 527p.

Roberge G et Toutain B 1999 Cultures fourragères tropicales. CIRAD. Pp 19 – 51.

Sansoucy R 1991 Problèmes généraux de l’utilisation des sous-produits agro-industriels en alimentation animale dans la région méditerranéenne, Option Méditerranéenne, Séries Séminaires n°16, pp75-79.

Sauvant D, Grenet E et Doreau M 1995 Dégradation chimique des aliments dans le réticulo-rumen : cinétique et importance. In : Jarrige R., Ruckebush Y., Demarquilly C., Farce M.H. et Journet M. (eds). Nutrition des ruminants domestiques. Ingestion et digestion. INRA P. 383.

Tchouamo I R, Tchoumboué J, Thibault L 2005 Caractéristiques socio-économiques et techniques de l’élevage des petits ruminants dans la province de l’ouest du Cameroun. Tropicultura, 23(4) : 201-211.

Tendonkeng F, Boukila B, Pamo E T, Mboko AV, Fogang Z B et Matumuini F N E 2011 Effets direct et résiduel de différents niveaux de fertilisation azotée sur la composition chimique de Brachiaria ruziziensis à la floraison à l’Ouest Cameroun. International Journal of Biological and Chemical Sciences. 5(2): 570-585.

Tendonkeng F, Pamo T E, Boukila B, Defang F H, Njiki E W, Miégoué E, Fogang Z B, Lemoufouet J and Djiomika T J 2013 Socio-économic and technical characteristic of small ruminant rearing in south region of Cameroon : case of Mvilla Division. Livestock Research for Rural Development. Volume 25, Article #64. Retrieved April 5, 2013, from http://www.Irrd.org/Irrd25/4/fern25064.htm

Tesfaye A, Pornsri C and Pravee V 2006 Effects of urea levels and treatment durations on chemical composition and in vitro dry matter digestibility of maize stover. Kasetsart J. (Nat. Sci.) 40: 971 – 977.

Thys E et Théophile E 1992 Elevage citadin des petits ruminants à Maroua (province de l’Extrême Nord Cameroun). Cahier Agricultures. 1: 249-55.

Van Soest PJ, Robertson JB, and Lewis B A 1991 Methods for dietary fibre, neutral detergent fibre and non-starch polysaccharides in relation to animal nutrition. Journal of Dairy Science, 74, 3583-3597.

Woyengo T A, Gachuiri CK, Wahome R G and Mbugua P N 2004 Effect of protein supplementation and urea treatment on utilization of maize stover by Red Maasai sheep. South African Journal of Animal Science 2004, 34 (1): 23-30.

Zhang Z and Yan Q 2002 Ammoniation of crop residues. FAO Animal Production and Health Paper N° 149. FAO, Rome.


Received 2 December 2013; Accepted 20 December 2013; Published 1 March 2014

Go to top