Livestock Research for Rural Development 24 (3) 2012 | Guide for preparation of papers | LRRD Newsletter | Citation of this paper |
L’objectif de notre étude vise à évaluer les performances de reproduction du lapin de la population locale, afin de cerner les paramètres susceptibles de faire l’objet d’amélioration génétique en vue de sélectionner et de développer à long terme un lapin plus performant. Notre travail s’est déroulé au niveau de la station expérimentale ouest (Lamtar) de l’Institut Technique des Elevages (I.T.ELV). Cinquante lapines de population locale ont été suivies sur six portées, avec un intervalle mise bas- saillie de 12 jours et un sevrage à 35 jours.
Les résultats montrent que les taux de fertilité et de sevrage obtenus sont respectivement de 79,7 et 87,8 % avec un intervalle entre deux mises bas de 48,8 jours. La prolificité moyenne est de 7,98 nés totaux, 7,59 nés vivants, 6,67 lapereaux sevrés par portée et 37,1 lapereaux sevrés par femelle. Les poids moyens du lapereau enregistrés à la naissance et au sevrage sont respectivement de 52,1 g et 650 g. Concernant les mortalités, nos résultats indiquent des taux de 5,02 % pour la mortinatalité et 12,2 % pour la mortalité entre la naissance et le sevrage. La parité n’a montré aucun effet sur les paramètres étudiés sauf pour la fertilité et l’intervalle entre mises bas (p < 0.001).
Mots clés: Algérie, lapin, population locale, prolificité, sevrage
The purpose of our project was to study the reproduction performance of local breed of rabbit, in order to determine the parameters which are susceptible of genetic improvement to select and to develop an improved rabbit as a long term objective. The study was conducted on fifty female rabbits of local breed, at the west experimental station (Lamtar) of the Technical Institute of Breeding (I.T.E.L.V). Our experimental protocol consisted to follow the reproductive performances of these females on six litters, with an interval of twelve days of kindling-mating and weaning at 35 days.
The rate of fertility and weaning were respectively 79.7 and 87.8 % with an interval of 48.8 days between two kindling. The prolificacy rose to 7.98 totals born, 7.59 born alive, 6.67 weaned per litter and 37.1 rabbits weaned per female. The average weights recorded at birth and at weaning of the young rabbit were respectively 52.1 g and 650 g. Mortality rates were 5.02 % for the stillbirth and 12.2 % between birth and weaning. Parity showed no effect on the parameters studied except for fertility and interval between kindling.
Key words: Algeria, rabbit, local population, prolificacy, weaning
Dans les pays en voie de développement, le lapin est d’un intérêt économique indéniable, sa viande constitue une source de protéines animales non négligeable (Lebas et Colin 1992). Le lapin peut, en effet, fixer jusqu’à 20 % des protéines alimentaires absorbées sous forme de viande comestible (Lebas et al 1996). En Algérie, la stratégie de développement de la production cunicole lancée en 1985 n’a pas apporté ses fruits, car elle reposait sur un matériel génétique d’importation sensible aux conditions d’élevage locales. Suite à cette situation, les élevages cunicoles reposaient sur la population locale très adaptée à son milieu naturel et environnemental (alimentation, climat). Bien que de nombreux travaux menés depuis 1990 au sein de l’Institut Technique des Elevages et certaines universités, ont permis de révéler le niveau appréciable des performances, notamment en matière de viabilité de reproduction et de croissance du lapin local (Berchiche et al 2000 ; Gacem et Lebas 2000 ; Berchiche et Kadi 2002 ; Zerrouki et al 2005a, 2005b,2005c, 2007, 2008 et Benali 2009), ces populations locales peuvent être menacées par l’absorption exercée par les lapins hybrides (Hyla et Hyplus) importés anciennement. Dans ce contexte, notre étude vise à déterminer les performances de reproduction du lapin de la population locale et leur variabilité dans le but de cerner les paramètres susceptibles de faire l’objet d’amélioration génétique en vue de sélectionner et de développer à long terme un lapin plus performant.
Le cheptel est composé de 50 femelles nullipares âgées de 17 semaines ayant un poids moyen de 2,65 ± 0, 28 kg et de 16 mâles (dont 8 mâles de remplacement) âgés de 24 semaines dont le poids moyen est de 3,11 ± 0,23 kg. Ce cheptel est issu d’un élevage de lapins de population locale, multiplié selon un programme de reproduction élaboré de façon à éviter la consanguinité, depuis 13 années au sein de la station expérimentale de l’I.T.ELV Lamtar de Sidi Bel Abbés.
L’expérimentation s’est déroulée durant une année au niveau d’un clapier, dont les paramètres d’ambiance sont contrôlés : la ventilation, l’humidité relative, la température ainsi que l’éclairage (16 h de lumière/j). Les animaux sont logés individuellement dans des cages grillagées galvanisées de type Flat Deck, munies d’une trémie, d’une tétine d’abreuvement et d’une boite à nid.
Les animaux sont nourris ad libitum à base d’un aliment granulé de type standard. La composition chimique de cet aliment est donnée au Tableau 1.
Tableau 1. Composition chimique de l’aliment |
|
Matière sèche % |
90.6 |
Matière minérale % |
5 |
Matière grasse % |
3.4 |
Protéines % |
13.6 |
Cellulose brute % |
11.38 |
Les taux de cellulose et de matières grasses sont conformes aux recommandations de Lebas (2004) pour les femelles conduites en système semi-intensif soit un minimum de 9 % de cellulose brute et un taux compris entre 3 et 4 % pour la matière grasse. La teneur moyenne en matières azotées totales 13,6 % se révèle inférieure à la norme recommandée par Lebas (2004) en système semi-intensif soit 17-17,5 %, tandis que la matière minérale 5 % est inferieure aux normes préconisées pour les femelles allaitantes soit 9,3 % (Lebas 1968) et 8,4 % (Montessuy et al 2005).
Les femelles sont suivies sur six portées. La conduite de la reproduction est menée avec un rythme semi-intensif (intervalle mise bas-saillie de 12 jours). Les femelles palpées négativement au 13ème jour après la saillie sont représentées de nouveau au mâle le lendemain. A la mise bas, sont notés le nombre total des lapereaux, le nombre de nés morts, le poids total des lapereaux nés vivants. A l’âge de 35 jours, les lapereaux dénombrés, identifiés, pesés et sevrés sont transférés dans les cages d’engraissement.
Les données des paramètres de reproduction décrites par la moyenne, l’écart type et l’analyse de variance ont été réalisées à l’aide du logiciel StatView 5.0 (SAS 1992-1998)
Les résultats des performances moyennes de reproduction et de leur variation en fonction du numéro de portés sont consignés dans les Tableaux 2 et 3.
Tableau 2. Performances moyennes de reproduction de la lapine de population locale (n=50) |
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Paramètres |
Moyenne ± Ecart type |
Fertilité, % |
79.7 ± 9 |
Intervalle entre 02 mises bas (jours) |
48.8 ± 7.72 |
Nés totaux / portée |
7.98 ± 1.91 |
Nés vivants / portée |
7.59 ± 1.89 |
Nombre de nés morts / portée |
0.40 ± 0.93 |
Nombre de morts avant sevrage / portée |
0.93 ± 1.40 |
Nombre de sevrés / portée |
6.67 ± 1.89 |
Nombre de nés totaux / femelle |
44.4 ± 8.01 |
Nombre de nés vivants / femelle |
42.2 ± 7.68 |
Nombre de sevrés / femelle |
37.1 ± 7.29 |
Poids du lapereau à la naissance, g |
52.1 ± 8.26 |
Poids du lapereau au sevrage, g |
650 ± 130 |
Taux de sevrage, % |
87.8 ± 16.8 |
Taux de mortinatalité, % |
5.02 ± 10.4 |
Taux de mortalité naissance-sevrage, % |
12.2 ± 17.4 |
Tableau 3. Variation des performances de reproduction en fonction du numéro de portée (moyennes ± écart type) |
|||||||
Numéro de portée |
|||||||
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1 |
2 |
3 |
4 |
5 |
6 |
P |
Fertilité, % |
85.9 ± 13.3a |
79.4 ± 7.3b |
75.9 ± 10.5c |
82.8 ± 8.2a |
79.7 ± 6.8b |
74.6 ± 8c |
< 0.001 |
Intervalle entre 2 mises bas (jours) |
|
52.8 ± 2.9a |
51.2 ± 13.9a |
46.8 ± 10.8b |
44.4 ± 5.3b |
48.8 ± 5.7ab |
< 0.001 |
Nés totaux/portée |
7.76 ± 1.82 |
8.28 ± 2.04 |
8.11 ± 1.95 |
8.33 ± 2.22 |
7.91 ± 1.84 |
7.50 ± 1.56 |
0.18 |
Nés vivants/portée |
7.45 ± 1.8 |
7.85 ± 2.27 |
7.61 ± 1.82 |
7.88 ± 2.01 |
7.74 ± 1.87 |
7 ± 1.57 |
0.32 |
Nombre de sevrés/portée |
6.55 ± 1.75 |
6.61 ± 2.11 |
6.68 ± 2.07 |
7 ± 1.89 |
6.89 ± 1.76 |
6.27 ± 1.74 |
0.42 |
Poids du lapereau à la naissance (g) |
49.9 ± 8.69 |
52.1 ± 8.53 |
52.3 ± 8.39 |
52.8 ± 9.38 |
52.6 ± 7.53 |
52.9 ± 7.01 |
0.58 |
Poids du lapereau au sevrage (g) |
606 ± 136 |
664 ± 145 |
657 ± 117 |
664 ± 134 |
657 ± 142 |
650 ± 104 |
0.10 |
Taux de sevrage, % |
87.9 ± 16.7 |
84.2 ± 18.4 |
87.7 ± 18.9 |
88.9 ±16.3 |
89 ± 12.2 |
89.6 ± 18.4 |
0.45 |
Taux de mortinatalité, % |
3.95 ± 9.72 |
5.24 ± 12.1 |
6.16 ± 10 |
6 ± 10.8 |
2.15 ± 6.95 |
6.66 ± 13 |
0.15 |
Taux de mortalité naissance-sevrage, % |
12.1 ± 16.7 |
15.8 ± 18.4 |
12.2 ± 18.8 |
11.9 ± 16.3 |
10.7 ± 12.3 |
10.7 ± 22.2 |
0.94 |
Les chiffres suivis d’indices différents (a,b,c) sont différents (p< 0.05) |
Selon Kennou et Lebas (1990) la fertilité d’un troupeau peut être jugée par le pourcentage de femelles qui sont arrivées au moins une fois à se reproduire et par le nombre moyen de mises bas réalisé par lapine au cours de la période d’observation.
La mise en reproduction des lapines a été effectuée en automne saison caractérisée par la baisse de l’activité sexuelle de la femelle, alors que le meilleur taux de fertilité (85,9 %) de notre population est obtenu à la première portée (Tableau 3) qui peut s’expliquer notamment par le fait que toutes les femelles présentées aux mâles sont des nullipares. Nos résultats sont en accord avec les travaux de certains chercheurs qui ont constaté que les femelles nullipares sont généralement réceptives et par conséquent ont une bonne fertilité par rapport aux primipares ou multipares qui présentent une faible fertilité (Roustan et Maillot 1990 ; Contera et al 1994 ; Szendrö et al 1996).
Le nombre total de mises bas observé durant la période d’étude qui s’étale du mois de novembre 2009 au mois d’aout 2010 est de 278 avec une moyenne de 5,56 mises bas par lapine, l’intervalle moyen entre deux mises bas est 48,8 jours (Tableau 2) conduisant ainsi à une productivité théorique de 7,47 mises bas par an. La parité a eu une influence significative (p < 0.001) sur l’intervalle entre mises bas, le Tableau 3 montre que la fécondation des femelles après la première mise bas est difficile d’où un intervalle élevé de 53 jours entre la première et la deuxième portée par rapport aux portées ultérieures.
La fertilité dépend de l’aptitude de la femelle à ovuler, à être fécondée et à mener à terme une gestation (Theau-Clement 2005). Le taux moyen de fertilité enregistré chez notre population est de 79,7 % (Tableau 2). Chez des lapines issues de la même population locale, Moulla et Yakhlef (2007) ont enregistré un taux de fertilité supérieur (87 %) par contre, Daoud-Zerrouki (2006) a obtenu un taux inferieur (73,5 %). Chez les lapines locales tunisiennes conduites en saillie naturelle, Kennou et Bettaib ont rapporté un taux inferieur de 61 %. Blocher et Franchet (1990) ont enregistré un taux plus faible de 69,9 % chez les lapines hybrides conduites en saillie naturelle et au rythme de 42 jours.
La prolificité moyenne sur six portées à la naissance montre que le nombre de lapereaux nés totaux par portée est de 7,98 ± 1,91, celui des nés vivants est de 7,59 ± 1,89 (Tableau 2).
La Figure 1 montre une amélioration de la prolificité à partir de la deuxième portée pour enregistrer un maximum à la quatrième portée et enfin une baisse progressive de la cinquième à la sixième portée (Tableau 3). Ces résultats corroborent ceux de certains chercheurs qui ont enregistré chez les souches sélectionnées une augmentation de la prolificité jusqu’à la troisième ou quatrième portée, puis une diminution (Roustan 1980 ; Hulot et Matheron 1981).
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Figure 1. Evolution de la taille de portée à la naissance et au sevrage. |
Nos résultats concernant les nés totaux sont similaires, par contre les nés vivants sont supérieurs à ceux rapportés par certains auteurs : 7,2 ± 2,43 de nés totaux et 6,2 ± 2,5 de nés vivants chez la population locale de Tizi Ouzou (Zerrouki et al 2005b), 7,1 ± 2,3 de nés totaux et 5,6 ± 3,1 de nés vivants (Moulla et Yakhlef 2007), 7,14 ± 2,42 de nés totaux et 6,67 ± 2,76 de nés vivants chez la population locale blanche kabyle (Zerrouki et al 2008) et 7,4 ± 2,5 de nés totaux (Moumen et al 2009).
Comparée aux populations locales tunisiennes, marocaines et égyptiennes, la prolificité de notre population locale se révèle supérieure. Cependant, chez la population locale tunisienne Kennou et Lebas (1990) ont enregistré 6,32 de nés totaux et 6,20 de nés vivants, Barkok (1992) a enregistré 5,22 de nés vivants par portée chez la population locale marocaine tandis que chez la population égyptienne, Khalil (2002) a rapporté un nombre de nés totaux de 6 chez le lapin Baladi Red, 5,3 chez le Baladi White et 5,5 chez le Baladi Black.
Chez une souche synthétique (femelles locales Algériennes inséminées avec la semence de mâles de la souche INRA 2666) Gacem et al (2008) enregistrent une taille de portée supérieure à celle du lapin local soit : 8,6 ± 2,8 nés totaux et 7,9 ± 2,9 nés vivants.
La prolificité au sevrage de notre population indique une évolution progressive mais non significative de la taille des sevrés qui passe de 6,55 lapereaux en première portée à 7 lapereaux sevrés en quatrième portée pour diminuer ensuite à 6,27 lapereaux sevrés chez les femelles sextipares (Tableau 3 ; Figure 1). La même évolution du nombre de lapereaux sevrés a été observée par Lazzaroni et al (1999) chez la population locale d’Italie qui ont relevé 5,32 ± 0,19 lapereaux sevrés en 1ère parité avec un pic en 4e parité de 6,11 ± 0,37 qui par la suite diminue à 4,98 ± 0,34 en 6e parité.
Le nombre de sevrés par femelle est de 37,1 lapereaux des 42,2 lapereaux nés vivants parmi 44,4 nés totaux (Tableau 2). Cette production est réalisée durant une période d’observation de 10 mois avec une moyenne de 5,56 mises bas par lapine. Sur les 2111 lapereaux nés vivants, 1855 ont été sevrés, soit un taux de sevrage de 87,8 % (Tableau 2). Chez la même population, Daoud-Zerrouki (2006) et Moulla et Yakhlef (2007) ont rapporté des taux de sevrage inferieurs soit respectivement 83 ± 3,63 % et 56 %. Quant au nombre de lapereaux sevrés par femelle Zerrouki et al (2005b) ont rapporté un nombre réduit de 28,1 ± 15,1.
Le nombre moyen de lapereaux sevrés par portée enregistré chez notre population est de 6,67 ± 1,89 (Tableau 2) similaire à 6,1 ± 2,5 rapporté par Moumen et al (2009) chez la même population. Nos résultats se révèlent supérieurs à ceux enregistrés respectivement 5,6, 5,5 ± 2,2, 3 ± 3,3 et 5,75 ± 2,42 lapereaux sevrés par Berchiche et Kadi (2002), Zerrouki et al (2005b) chez la population locale de la région de Tizi Ouzou, Moulla et Yakhlef (2007) chez la même population locale et Zerrouki et al (2008) chez la population locale blanche kabyle.
Si l’on compare le nombre de lapereaux sevrés chez les populations tunisienne, marocaine, italienne et égyptienne on remarque qu’il est nettement inférieur à notre résultat. Cependant, de nombreux chercheurs ont relevé des valeurs disparates : 3,8 sevrés chez la population locale tunisienne rapportés par Kennou et Lebas (1990), 2,97 sevrés chez la population locale marocaine dénombrés par Barkok (1992), 5,4 lapereaux sevrés par portée chez la population italienne relevés par Lazzaroni et al (1999), tandis que chez la population locale égyptienne, Khalil (2002) a dénombré respectivement : 4,6, 4,5 et 3,8 chez le Baladi Red , Baladi White et Baladi Black.
Chez une souche synthétique, Gacem et al (2008) ont rapporté 6,3 ± 2,2 lapereaux sevrés comparable à notre valeur. Par ailleurs, nos résultats demeurent en deçà des valeurs relevées par Jentzer (2008) au sein des élevages cunicoles français en 2006 (8,08 lapereaux sevrés) et en 2007 (8,18 lapereaux sevrés par portée).
Nous avons noté que les mortalités à la naissance avaient tendance à augmenter avec le nombre de nés totaux et la parité d’où le taux de mortinatalité le plus élevé est enregistré en sixième parité (6,66 %) (Tableau 3 ; Figure 2). Cette observation ne confirme pas celle de Lazzaroni et al (1999) qui ont constaté que les femelles sextipares présentaient le plus faible taux.
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Figure 2. Le taux de mortinatalité selon la parité |
Le taux de mortinatalité enregistré est de 5,02 % (Tableau 2), nettement inférieur aux taux enregistrés par certains auteurs chez la population locale : 16,4 % (Zerrouki et al 2005b), 21 % (Moulla et Yakhlef 2007) et 7,3 % (Zerrouki et al 2008). Il est également inferieur aux taux relevés par certains auteurs chez les populations d’autres pays soient : 24 % chez la population locale tunisienne (Kennou et Lebas 1990), 9 % chez la population locale d’Italie (Lazzaroni et al 1999) et 7 % chez le Baladi Red, 5,6 % chez le Baladi White, 6,5 % chez le Baladi Black égyptiens (Khalil 2002). Roustan (1980) a relevé un taux similaire (5 %) à partir d’une enquête faite sur 46 élevages français, tandis que Gacem et al (2008) ont relevé un taux supérieur (13,8 %) chez la souche synthétique.
Nous avons enregistré une décroissance progressive de ce paramètre passant de 15,8 % à 10,7 % de la deuxième à la sixième portée (Tableau 3 ; Figure 3), cette tendance à la baisse a été constatée par Coudert (1984) au sein des élevages français qui a signalé que la mortalité des jeunes lapereaux diminue avec l’âge de la mère. Par contre, Kpodekon et al (2006) ont observé chez le lapin du Benin que plus le rang de mise bas augmente (1er au 12e rang) plus la mortalité est élevée (11 à 19 %).
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Figure 3. Le taux de mortalité au nid selon la parité |
Les mortalités enregistrées dans notre étude sont attribuées, d’une part aux faibles aptitudes maternelles de quelques lapines qui abandonnent les lapereaux pendant l’allaitement, observées également par Lazzaroni et al (1999) chez le lapin local d’Italie et d’autre part à la mortalité des mères par épuisement en période d’allaitement car les femelles sont nourries à base d’un aliment standard contenant seulement 5 % de matières minérales, ne répondant pas ainsi aux exigences d’allaitement des reproductrices. Aussi, les poids hétérogènes des lapereaux à la naissance au sein de la portée conduisent à l’élimination naturelle des sujets chétifs ayant un poids inférieur à 35 g, ceci est en accord avec la littérature (Szendrö 1978 ; Palos et al 1996).
Notre population a montré un taux de mortalité entre la naissance et le sevrage de 12,2 % (Tableau 2) qui est inférieur aux taux rapportés respectivement 14 % , 35 % et 15,7 % par Zerrouki et al (2005b), Moulla et Yakhlef (2007) et Zerrouki et al (2008). Chez le lapin local d’Italie Lazzaroni et al (1999) ont rapporté un taux supérieur (21,5 %), tandis que Gacem et al (2008) ont relevé un taux supérieur (17,5 %) chez la souche synthétique.
Nous avons constaté que l’augmentation de la taille de la portée tend à accroître la mortalité de 2,09 % (portées de 3 à 4 lapereaux) à 23 % pour les portées d’au moins 11 lapereaux (Figure 4). Ces données sont en accord avec celles de Kpodekon et al (2006) qui ont signalé chez le lapin du Benin que le taux de mortalité croit significativement de 12 à 17 % en fonction de la taille de la portée.
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Figure 4. Evolution du taux de mortalité au nid en fonction du nombre de nés vivants. |
Une très légère hausse du poids non significative a été observée à la 2e portée pour rester constant jusqu’à la fin de la période d’étude (Tableau 3 ; Figure 5).
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Figure 5. Evolution du poids individuel du lapereau à la naissance. |
Cette stagnation du poids est due au stade physiologique de la femelle au moment de la saillie, toutes les femelles présentées aux mâles étaient allaitantes à partir de la première portée jusqu’à la fin de l’étude (rythme de reproduction de 42 jours). Le sevrage est pratiqué à 35 jours, les femelles allaitent la portée précédente elles superposent ainsi gestation et lactation pendant plus de la moitié du cycle de reproduction, ce qui entraîne des besoins nutritionnels difficiles à satisfaire, donc un bilan énergétique négatif. Cependant, certaines études ont signalé que le fait de saillir des femelles allaitantes conduit à une diminution du poids moyen à la naissance des lapereaux par rapport à ceux issus des lapines non allaitantes au moment de la saillie (Depres et al 1994).
Le poids moyen individuel à la naissance enregistré lors de notre étude est de 52,1 ± 8,26 g (Tableau 2) légèrement supérieur à celui enregistré par Zerrouki et al (2005a) chez la population locale de Tizi Ouzou (49,4 ± 9,9 g) par contre, il est significativement inferieur à celui obtenu chez la population locale blanche kabyle (62 ± 10 g) par Zerrouki et al (2008). Chez la même population Moumen et al (2009) rapportent un poids à la naissance comparable (52 ± 14 g), il rejoint aussi celui de l’étude élaborée par Gacem et al (2008) sur la souche synthétique (51 ± 12 g).
Le poids au sevrage reflète les qualités laitières de la lapine, il est lié au poids à la naissance. La Figure 6 montre une évolution du poids au sevrage similaire à celle du poids à la naissance, d’où une amélioration du poids à partir de la 2e portée en moyenne de 58 g par rapport à la 1ère portée qui s’est stabilisé jusqu’à la 5e portée, puis une très légère baisse a été observée à la 6e portée (Tableau 3).
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Figure 6. Evolution du poids individuel du lapereau au sevrage. |
Concernant l’effet de la prolificité sur le poids au sevrage des lapereaux, nous avons noté une corrélation (R= 0,38) entre la taille de la portée à la naissance et le poids moyen des lapereaux au sevrage (Figure 7).
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Figure 7. Relation entre la taille de la portée à la naissance et le poids au sevrage. |
Cependant, plus la taille de la portée est élevée plus faible sera la quantité de lait disponible pour les lapereaux et plus faible sera leur poids au sevrage (Figure 8).
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Figure 8. Variation du poids au sevrage en fonction du nombre des nés totaux (NT). |
La balance énergétique des lapines allaitantes est déficitaire pendant cette période, elles n’ingèrent pas une quantité d’aliment suffisante pour couvrir leurs besoins liés à la production de lait et à l’entretien. Ces observations sont en accord avec Masoero (1982) et De Rochambeau (1988) qui ont mis en évidence une relation négative entre la taille de la portée à la naissance et le poids moyen des lapereaux au sevrage. D’après Bolet (1994), cette relation défavorable entre la taille de la portée et le poids au sevrage, peut être due à des effets maternels pendant la gestation (effets intra utérins) et /ou pendant l’allaitement.
Le poids moyen individuel enregistré à 35 jours lors de notre étude est de 650 ± 130 g (Tableau 2), il se révèle supérieur aux valeurs de 579 ± 164, 557 ± 141 g et 408 ± 121 g rapportés par Moulla et Yakhlef (2007), Zerrouki et al (2008) et Moumen et al (2009). Chez la population locale de Tizi Ouzou Berchiche et Kadi (2002) ont rapporté un poids de 670 g légèrement supérieur au notre.
Comparé aux populations locales d’autres pays, Kennou et Lebas (1990) ont rapporté des poids variant de 400 à 520 g pour des sevrages précoces à 28 jours et plus tardifs aux environs de 42 jours chez la population locale tunisienne, Lazzaroni et al (1999) ont relevé un poids supérieur soit 946 ± 10,7 g chez la population locale d’Italie, Khalil (2002) a enregistré des poids faibles à 35 jours : 450 g chez le lapin Baladi Red égyptien et 370 g chez le lapin Baladi White égyptien, tandis que chez la population locale marocaine Jaouzi et al (2006) ont relevé 435 g à 30,8 jours. Par contre, notre poids moyen demeure en deçà des résultats enregistrés chez les souches (Hyla × Grimaud) à hautes performances élevées dans des conditions optimales d’élevage (695,50 g en saillie naturelle et 715,90 g en insémination artificielle) (Blocher et Franchet 1990).
Au terme de cette étude, il ressort que les performances reproductives de notre population locale sont encourageantes, notamment pour ce qui concerne la fertilité, la mortalité au nid, la mortinatalité et le poids au sevrage. Toutefois, les paramètres susceptibles de faire l’objet d’amélioration sont la prolificité à la naissance et au sevrage car cette population présente une faible prolificité à la naissance par conséquent une taille de portée réduite au sevrage, par rapport aux souches sélectionnées européennes. Cette différence de résultats constatée peut être attribuée à l’aliment non adapté aux besoins physiologiques de la lapine et aux facteurs génétiques. Les écart-types des performances constatés sont moyens, ainsi afin de préserver cette population autochtone et de parvenir à de meilleurs résultats, il est nécessaire de mettre en œuvre des programmes de sélection rigoureux ayant pour objectif l’accroissement de la productivité numérique annuelle par femelle, tout en conservant ses qualités d’adaptation aux variations climatiques.
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Received 30 July 2011; Accepted 18 February 2012; Published 4 March 2012