Livestock Research for Rural Development 23 (6) 2011 | Notes to Authors | LRRD Newsletter | Citation of this paper |
L’interdiction des antibiotiques facteurs de croissance (AFC) dans les aliments du bétail a conduit le secteur de l’élevage à implanter des stratégies alternatives comme par exemple, l’utilisation de produits de substitution non thérapeutiques (prébiotiques, probiotiques, symbiotiques et phytobiotiques ou phytogéniques). Ces derniers, issus d’une grande variété d’herbes, d’épices et de produits dérivés ont déjà été utilisés dans l’antiquité, où ils ont été appréciés pour leur arome spécifique et diverses propriétés médicinales. Des études récentes portant sur ces composés ont démontré un certain impact positif sur les performances des animaux domestiques, comme par exemple l’effet antimicrobien, antioxydant et régulateur de la flore intestinale des volailles. Ceci indique que les extraits de plantes peuvent être classés comme facteurs de croissance, mais l’approche envers l’efficacité et la sécurité de leur utilisation comme additif alimentaire reste encore à vérifier. Le but de ce travail est de fournir une synthèse des récentes connaissances dans la littérature scientifique concernant l’utilisation, le mode d’action possible et les précautions d’emploi qui ont fait l’objet d’étude et de recherche pour démontrer l’efficacité des extraits de plantes afin de remplacer les AFC dans les aliments destinés surtout aux volailles.
Mots clés: additifs alimentaires, médicaments, plantes, poids, poulet, santé
Antibiotic growth promoters (AGPs) have been an integral part of the poultry feed industry for more than fifty years. However, a search for the alternatives to the AGPs has been initiated since their prolonged use has precipitated some problems such as development of resistant strains within groups of primary pathogens or opportunistic bacteria and break down of the symbiosis between the animal and desirable flora. There are many non-therapeutic substitutes (prebiotics, probiotics symbiotics), among them plants extracts (phytobiotics or phytogenics) from a wide variety of herbs, spices and derivatives, which have already been used in antiquity, they were appreciated for their specific aroma and various medicinal properties. Recent studies on its compounds have shown some positive impact on the domestic animals performance, such as the antimicrobial effects, antioxidant and regulator of the intestinal flora of poultry. This indicates that plant extracts can be classified as growth promoter, but the approach to the efficacy and safety of their use as food additive remains to be seen.
Keywords: chicken, drugs, feed additives, health, plants, weight
L’élevage moderne en s’intensifiant, place les animaux dans des conditions non naturelles (densité importante, variabilité de la nature et de l'origine des aliments : matières premières d'origine végétale et animale, coproduits des industries agro-alimentaires, les transitions alimentaires, séparation des nouveaux nés de leur mère, stress…) qui par certains côtés leurs sont défavorables.
L’industrialisation de l’élevage et l’amélioration de l’efficacité nutritionnelle d’un aliment oblige donc à avoir recours à l’emploi d’additifs alimentaires dont l’utilisation s’est généralisée en alimentation animale depuis de nombreuses décennies afin d’augmenter les productions tout en maintenant un bon état général de santé des animaux. L’utilisation d’antibiotiques dans la nutrition animale comme promoteur de croissance a été sans doute bénéfique pour l’amélioration zootechnique de paramètres de performance et la prévention contre les maladies. Cependant les menaces de la biosécurité pour la santé humaine et animale résultantes de l’augmentation des résistances des pathogènes aux antibiotiques et l’accumulation de résidus d’antibiotiques dans les produits animaux et dans l’environnement conduisent à ne plus utiliser les antibiotiques dans les régimes alimentaires des animaux.
La valorisation des matières premières mises à la disposition des animaux d’élevage dépend de la qualité et l’importance de la charge microbienne de l’animal hôte, notamment dans son tube digestif et dans son environnement. Contrairement aux ruminants, les volailles ne disposent pas d’une flore bactérienne naturelle capable de dégrader tous les nutriments. Ces dernières sont dotées d’une résistance et d’une immunité limitée contre l’infection par la colonisation de microorganismes potentiellement pathogènes. Pour cela l’usage d’antibiotiques comme facteur de croissance et d’inhibition de bactéries pathogènes a été recommandé afin d’améliorer les performances de production et de santé. Mais cela n’est plus possible après le constat fait par l’OMS, l’OIE et la FAO (AGISAR 2004). A partir de l’année 2006, l’Union Européenne a interdit systématiquement, l’utilisation des antibiotiques facteurs de croissance dans l’alimentation animale. Ceci a conduit à des contre performances et une réapparition de pathogènes susceptibles d’induire des maladies et des pertes économiques dans les exploitations.
C’est dans ce contexte que les extraits de plantes appelés aussi phytobiotiques ou phytogéniques, ont fait l’objet de recherches pour évaluer l’intérêt de les incorporer dans les aliments destinés aux animaux comme facteurs de croissance non antibiotiques comme par exemples les probiotiques, les prébiotiques et les symbiotiques. Ces derniers ont déjà leur place dans la nutrition animale. Les extraits de plantes par contre, représentent une nouvelle classe de facteurs de croissance et la connaissance deces additifs est encore limitée tant sur leur mode d’action que sur les aspects de leur application. En plus, des complications peuvent être rencontrées à cause des variations diverses des origines botaniques, de transformations et de compositions des plantes et de leurs extraits. La plupart des investigations ont étudié les interactions des divers composés actifs et ce sont beaucoup plus intéressées aux effets sur les performances de production que sur les impacts physiologiques.
L’hypothèse que les composés phytobiotiques pourraient améliorer la palatabilité de l’aliment n’a pas été bien démontrée ; par contre, de nombreuses études ont démontré l’effet anti oxydant et antimicrobien in vitro. Cependant les preuves d’effet in vivo sont limitées. Il y a aussi l’hypothèse que les composés phytobiotiques peuvent améliorer l’activité digestive des enzymes et l’absorption des nutriments. En plus, d’autres effets anti-infectieux (antibactérien, antiviral et antiparasitaire), antitoxigéniques, anti-inflammatoires et antimycotique ont été reportés (Lopez-Bote 2004, Burt 2004).
Toutes ces suppositions sont actuellement traitées par le projet "REPLACE" dans le cadre des programmes de L’UE. L’objectif de ce projet est d’examiner la possibilité d’utiliser les plantes et leurs extraits comme alternatives naturelles aux antimicrobiens dans les aliments (REPLACE 2004) http://www.replace-eu.com.
Le but de ce travail est de fournir une synthèse des récentes connaissances dans la littérature scientifique concernant l’utilisation, le mode d’action possible et les précautions d’emploi de plantes ou leurs extraits qui ont fait l’objet d’étude et de recherche pour démontrer leur efficacité, afin de remplacer les antibiotiques facteurs de croissance (AFC) dans les aliments destinés surtout aux volailles.
Les herbes et extraits de plantes utilisés en alimentation (appelés aussi souvent phytobiotiques ou phytogéniques) sont communément définis comme des composés d’origine végétale incorporés dans les régimes alimentaires des animaux afin d’améliorer la productivité de l’élevage par l’amélioration de la digestibilité, l’absorption de l’aliment et l’élimination de pathogènes résidants dans le tube digestif des animaux (Kamel 2001, Balunas et Kinghorn 2005, Athanasiadou et al 2007).
D’autres termes sont utilisés pour classifier la grande variété de composés d’origine végétale selon leur origine et traitement, tels que les herbes et les épices (ex : ail, anis, cannelle, coriandre, origan, piment, poivre, romarin et thym) mais aussi les huiles essentielles ou oléorésines (Kamel 2000). On utilise aussi une autre catégorie d’extraits de plantes issus exclusivement de fruits et incluant un groupe de polyphenols solubles dans l’eau connus sous le nom de flavonoïdes (Lopez-Bote 2004).
La teneur en substances actives dans ces produits peut considérablement varier selon la partie de la plante utilisée (graines, feuilles, racines, écorces, fleurs, bourgeons), la saison des récoltes et l’origine géographique. La technique pour le traitement (par le froid, distillation à la vapeur, extraction ou macération avec solvants non aqueux etc.) modifie aussi les substances actives et les composés associés au sein du produit final (Windisch et al 2008).
L’utilisation d’additifs alimentaires est généralement soumise à des restrictions réglementaires. En général, ils sont considérés comme des produits appliqués par l’agriculteur à des animaux sains pour un but nutritionnel sur une base permanente, contrairement aux médicaments vétérinaires qui sont appliqués lors de la prophylaxie ou du traitement de maladies diagnostiquées sous contrôle vétérinaire pour une période limitée, associée à une période d’attente.
Dans l’Union Européenne (Anonyme 2009), ces additifs alimentaires doivent démontrer leur identité, c'est-à-dire, leur composition en produits actifs, la doses maximale à utiliser et la traçabilité de l’ensemble du produit commercial, l’efficacité des effets nutritionnels revendiqués avec la preuve d’absence d’interactions possibles avec d’autres composés, l’absence d’effets nocifs chez les animaux, les utilisateurs (agriculteurs, travailleurs dans les usines d’aliments pour animaux), le consommateur de produits d’origine animale et l’environnement.
Des problèmes d’utilisation de ces extraits de plantes dans l’alimentation animale en particulier en cas d’inter agissement avec le métabolisme, peuvent se poser et provoquer des perturbations physiologiques chez l’animal. Ce sont surtout les intoxications et les allergies. C’est pour cela que les constatations et les résultats de leur l’utilisation dans les régimes alimentaires de volailles vont se concentrer non seulement sur leur actions antioxydantes, antimicrobiennes et leur effets bénéfiques sur la palatabilité et les fonctions intestinales, mais aussi sur l’efficacité à promouvoir la croissance tout comme les antibiotiques facteurs de croissance.
Les propriétés antioxydantes des herbes et épices ont été bien décrites par Craig (1999), Nakatani (2000), Lambert et al (2001), Ruberto et al (2002) et Wei et Shibamoto (2007). Parmi les variétés de plantes portant des constituants antioxydants, on trouve la famille des labiées (menthes…) qui ont attiré un grand intérêt. Leurs activités antioxydatives proviennent des terpènes phénoliques (Cuppett et Hall 1998). D’autres espèces labiées avec des propriétés antioxydatives comme le thym et l’origan contiennent une grande quantité de monoterpènes, thymol et carvacrol (Cuppett et Hall 1998, Ruberto et al 2002) ; les plantes riches en flavonoïdes comme par exemple le thé vert ou d’autres herbes chinoises ont aussi été décrites comme plantes ayant des propriétés antioxydantes (Nakatani 2000, Piao et al 2006 , Wei et Shibamoto 2007).
Le poivre noir (Piper nigrum), le poivre rouge (Capsicum annuum L) et le chili (Capsicum fretuscene) contiennent eux aussi des composés antioxydatifs ( Nakatani 1994) mais dans plusieurs de ces plantes, les parties de la substance active sont très odorantes et/ou d’un goût piquant d’où leur restriction d’utilisation à des fins d’alimentation animale.
Les propriétés antioxydantes de plusieurs des composés phytobiotiques peuvent contribuer à la protection des lipides alimentaires de l’oxydation. Cependant cet aspect n’a pas été bien identifié dans l’alimentation des volailles, mais l’utilisation des plantes labiées comme antioxydants dans l’alimentation humaine comme dans l’alimentation des animaux de compagnie s’avère très positive (Cuppett et Hall 1998). Ces substances évitent surtout l’oxydation des lipides, qui peut entrainer la détérioration des aliments (rancissement). C’est pour cela qu’ils sont tres utilisés dans la préparation de plats cuisinés, mais aussi pour stimuler l’appétit.
Le principal potentiel des additifs alimentaires dérivés des plantes de la famille des labiées à base de composés phénoliques pour améliorer la stabilité oxydative des produits d’origine animale a été démontré chez les poulets par plusieurs auteurs (Botsoglou et al 2002a, Botsoglou et al 2003, Basmacioglu et al 2004, Giannenas et al 2005, Florou- Paneri et al 2006 , Steiner 2006). La stabilité oxydative a été aussi démontrée avec d’autres produits à base de plantes (Botsoglou et al 2004, Govaris et al 2004 , Schiavone et al 2007). Néanmoins, on ne sait pas encore si ces antioxydants phylogéniques pourront remplacer les antioxydants usuellement utilisés dans les aliments (α – tocophérols) dans une mesure quantitativement pertinente dans les conditions de pratiques d’alimentation commune.
L’utilisation d’extraits de plantes comme antioxydant n’est pas importante seulement pour la santé des animaux, mais aussi pour la stabilité oxydative de leurs produits (viandes). La complémentation de dindes à 200 mg/kg d’extrait d’origan diminue significativement la peroxydation des lipides des viandes fraiches et cuites durant le stockage réfrigéré (Botsoglou et al 2003).
L’utilisation des extraits de plantes à la place d’antioxydants représente des coûts économiques économiques dix fois plus élevés. Cependant, avec l’augmentation de la demande, le prix de revient pourrait diminuer grâce à l’intensification croissante de la production des plantes nécessaires et grâce à de nouveaux procédés technologiques d’extraction.
Il a été parfois considéré que les extraits de plantes puissent améliorer le goût et la palatabilité des aliments, améliorant ainsi les performances de production. Toutefois, le nombre d’études ayant testé l’effet des extraits de plantes sur la palatabilité reste très limité.
En général, une augmentation de l’ingestion alimentaire chez les poulets est beaucoup plus due aux additifs facteurs de croissance comme, les acides organiques, les probiotiques, les prébiotiques, etc. (Catala-Gregori et al 2007). Ainsi, l’hypothèse que les herbes, les épices et leurs extraits améliorent la palatabilité des aliments ne semble pas être justifiée en général (Windisch et al 2008).
Une large gamme d’extraits de plantes est connue pour exercer des actions bénéfiques au sein du tube digestif, comme par exemple des effets spasmolytiques, laxatifs ou contre les flatulences (Chrubasik et al 2005). En médecine chinoise, la cannelle (Cinnamonum cassia, zeylanicum) était utilisée contre les diarrhées et la perte d’appétit. Smith-Palmer et al (1998) ont observé une efficacité de l’extrait de cannelle, de thym et de clou de girofle contre plusieurs bactéries. La cannelle a également une action immunostimulante, que l’on peut attribuer à sa propriété d’anti-oxydante. Chez des poules pondeuses recevant 0,1 g/kg de canelle, Lee et al (1999) ont constaté une augmentation du taux d’anticorps dans les œufs.
En outre, la stimulation des sécrétions digestives telles que bile, mucus, salive et l’amélioration des activités enzymatiques sont la clé des actions nutritionnelles (Platel et Srinivasan 2004).
D’autres chercheurs ont montré que les huiles essentielles utilisées chez les poulets à des doses entre 0,075 et 0,15 g/kg, ont influencé positivement l’activité de la trypsine et de l’amylase (Lee et al 2003, Jang et al 2004, Jamroz et al 2005). On a constaté aussi que les additifs phytobiotiques (origan, 5g/kg ; thym, 1,0g/kg ; piment rouge, 1,0g/kg), possédaient un effet stimulateur intestinal (sécrétion du mucus) chez les poulets. Cet effet consisterait à compromettre l’adhérence de pathogènes et donc à contribuer à stabiliser l’équilibre microbien dans l’intestin des animaux (Jamroz et al 2006).
Ces améliorations pourraient être dues aussi aux modifications morphologiques qui ont été observées au niveau intestinal comme la modification de la taille des villosités et des cryptes dans le jéjunum et le colon des poulets traités avec l’origan, le thym et le piment rouge (Capsicum oleoresin) (Jamroz et al 2006).
Srivastava et al (1995) , Kumar et Berwal (1998) ont montré que l’utilisation de l’huile d’ail (Allium savitum) aurait des vertus anti-tumorales et anti-oxydatives. De même, une étude anglaise a montré un effet positif de l’ail (1,0 g/kg) sur la croissance et l’utilisation de l’aliment chez le poulet (Lewis et al 2003). Ces auteurs ont conclu que l’ail a probablement une action positive sur la flore intestinale en réduisant les bactéries pathogènes expliquant ainsi l’amélioration des performances chez le poulet.
Toutes ces observations confortent l’hypothèse qui considère que ces additifs phytobiotiques peuvent affecter favorablement les fonctions intestinales, mais le nombre d’études in vivo chez la volaille reste encore limité.
Les extraits de plantes sont bien connus pour avoir des effets antimicrobiens in vitro contre d’importants pathogènes mais aussi des champignons (Sharkey 1978, Allen et al 1997, Smith-Palmer et al 1998, Cosentino et al 1999 , Waldenstedt 1998 , 2003, Giannenas et Kyriazakis I 2009).
La plupart des études montrent une plus grande sensibilité des bactéries Gram+ par rapport aux bactéries Gram- (Shelef 1983, Zaika 1988, Smith- Palmer et al 1998, Ceylan et Fung 2004). Cela ne veut pas dire que les extraits végétaux ne sont pas actifs sur les bactéries Gram-, mais la dose doit être plus élevée. En plus, l’activité antimicrobienne est dépendante des caractères physico-chimiques des composés phytobiotiques et des souches employées (Sari et al 2006). Burt et Reinders (2003) ont observé un effet antibactérien des huiles essentielles d’origan et de thym contre E. coli (Gram-) à la dose de 0.6 ml/l.
Ayachi et al (2009) ont étudié l’effet de quelques extraits de fruits des bois, de dattes et du thym pour lutter contre E. coli et les salmonelles isolées chez le poulet et caractérisés par des résistances aux antibiotiques. Ces auteurs ont conclu que seul le thym aurait une efficacité contre les salmonelles.
Le thym serait efficace grâce à ses substances les plus actives, le thymol et le carvacrol contre les champignons comme Candida albicans (Cosentino et al 1999). D’autres investigations ont démontré l’efficacité de l’utilisation des feuilles de plantes de la famille des Juglandaceae (noix) pour diminuer la prolifération de Clostridium perfrengens chez les poulets et en même temps améliorer leur croissance (Lovland et Kaldhusdal 2001, Engberg et al 2007, Mathis et al 2007). Le clou de girofle, qui est bien connu en tant qu’épice, est très riche en eugénol. Cet antibactérien est utilisé aussi en soins dentaires (Rhayour et al 2003, Nascimento et al 2000).
L’huile essentielle d’origan contient en moyenne 60% de carvacrol et 10% de thymol, leur efficacité a été démontrée contre certaines souches de salmonelles (Koscova et al 2006). Cependant, pour avoir une bonne efficacité sur plusieurs types de germes, il est intéressant d’associer plusieurs extraits à la condition bien sûr qu’il n’y ait pas d’incompatibilité chimique. De la même façon que les antibiotiques, les antibactériens issus de plantes ne font pas de distinction entre bonnes bactéries et mauvaises bactéries.
Cependant les lactobacilles et les bifidobactéries sont moins sensibles aux extraits de plantes que les autres bactéries ce qui est rassurant. Ces substances ne passent pas la barrière intestinale et ne pénètrent donc pas dans les autres tissus ou à une concentration trop faible pour être efficaces. Ils ne sont actifs que pour réguler la flore digestive. Les bifidobactéries sont d’ailleurs utilisés comme probiotiques.
Les extraits végétaux sont une solution intéressante pour assainir le tube digestif des oiseaux avant la reproduction. En faisant aussi appel à la prévention (alimentation rigoureuse, hygiène), l’éleveur pourra assurément renforcer la santé de ses volailles et ainsi mieux valoriser sa saison d’élevage (Shelef 1983, Lee et Ahn 1998). En outre, certains extraits végétaux ont démontré leur action contre les parasites, plus particulièrement les coccidies du poulet (genre Eimeria), maladie qui cause des pertes économiques considérables dans l’industrie aviaire dans le monde (Sharkey 1978 , Christaki et al 2004 ; Giannenas et al 2005 , Naidoo et al 2008). Quatre extraits de plantes à activité antioxydante ont été comparés pour leur activité in vivo avec un anticoccidien, le toltrazuril. Woodii combretum (160 mg / kg) s'est avéré être extrêmement toxiques pour les oiseaux, tandis que le traitement avec Tulbaghia violacea (35 mg / kg), Vitis Vinifera (75 mg / kg) et Artemisia afra (150 mg / kg) a entraîné une amélioration de la conversion alimentaire au même titre que le toltrazuril. T. violacea a également diminué de manière significative la production d'oocystes chez les oiseaux (Naidoo et al 2008). A partir de cette étude, nous concluons que les extraits végétaux riches en antioxydants ont des avantages potentiels dans le traitement des infections de coccidies.
La bétaïne, qui est un sous-produit de l’industrie de la betterave sucrière, a fait récemment l’objet de plusieurs travaux aux Etats Unis et en Suède. Elle semble avoir un effet positif dans la lutte contre les coccidioses. Ainsi en Suède, Waldenstedt et al (1999), montrent que l’addition de bétaïne à l’aliment, réduit la perte de gain de poids durant une infection par différentes espèces coccidiennes aussi bien intestinales que caecales. Les effets de la bétaïne (1,0 g/kg) et l’anticoccidien, narasin (70 ppm) ajouté à la ration de base ont été évalués. Dans l'ensemble, la bétaïne en tant que complément alimentaire unique, n’a pas améliorée le poids vif par rapport au lot témoin ne recevant aucun traitement, mais elle a eu un effet positif en combinaison avec le narasin. Elle a amélioré le gain de poids. De même, le nombre d’oocystes dans les excréments chez les oiseaux inoculés est significativement tres faible chez les animaux ayant reçu un régime contenant la bétaïne et le narasin. En protégeant contre le stress osmotique associé à la déshydratation, la bétaïne permet une activité métabolique normale des cellules. Cependant, l’action osmoprotectrice de la bétaïne sur les cellules intestinales existe aussi sur les cellules parasitaires.
Le violet de gentiane est introduit en alimentation avicole pour ses actions antibactériennes, antifongiques et antiparasitaires (contre les helminthes par exemple). Ce produit a d’autres propriétés ayant pour effet d’améliorer les performances des volailles. Il a aussi des effets anticoccidiens. Ainsi, lors d’infections duodénales, le violet de gentiane permet d’améliorer le gain de poids et de diminuer les lésions de la muqueuse digestive (Sharkey 1978). En association avec certains anticoccidiens, l’efficacité alimentaire peut aussi être améliorée.
L’épice curcuma est issue du rhizome de Curcuma longa et est utilisée comme colorant alimentaire, mais aussi à des fins médicinales. Le composant actif est le curcumin, un composé phénolique présent à des concentrations de l’ordre de 1 à 5 % ; il possède des propriétés antioxydantes, anti-inflammatoires et anti-tumorales. Chez le poulet infecté avec E. maxima, des régimes complémentés avec 1 % d’épice de curcuma améliorent le gain de poids, réduisent les lésions intestinales et les quantités d’oocystes excrétés. Le curcumin exercerait son effet anticoccidien par son action antioxydante sur le système immunitaire (Allen et al 1998). Soltan et al (2008) ont remarqué que la complémentation de grains d’anis dans l’aliment de volaille, abouti à l’amélioration des paramètres sanguins, en plus d’une augmentation de l’activité phagocytaire et du nombre de lymphocytes. Cependant, il y a encore peu de preuves sur le potentiel immuno- modulateur des extraits de plantes.
En plus de toutes ces implications antimicrobiennes, il y a aussi l’effet de l’amélioration de l’hygiène microbienne des carcasses et la qualité de leur conservation, grâce aux propriétés antimicrobiennes et antioxydantes des phytobiotiques (Botsoglu et al 2002b, Ruberto et al 2002, Aksit et al 2006). Selon l’autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), cette alternative devrait être considérée comme l’un des moyens les plus efficaces pour réduire la contamination des denrées alimentaires et le nombre de maladies d’origine alimentaire (toxi-infections) chez l’homme. La complémentation d’extraits de plantes dans les régimes alimentaires et/ou leur utilisation sur les surfaces de carcasses diminue le degré de contamination des produits à base de volailles (Gulmez et al 2006). Pour l’hygiène microbienne des carcasses, ce sont surtout les huiles extraites de plantes (origan, romarin, sauge) qui ont un effet positif (Young et al 2003, Govaris et al 2007). Cependant, il est un peu tôt pour conclure sur le niveau d’efficacité de ces méthodes de décontamination.
Des études sur l’effet de phytobiotiques dans l’amélioration des performances zootechniques ont montré des résultats prometteurs. Cabuk et al (2006) a mesuré les paramètres de production des poulets, dont l’alimentation a été complémentée par une mixture d’origan, de laurier, de sauge, d’anis, et d’huiles essentiellesessentielles d’agrumes (24 mg/kg). La mixture d’huiles essentielles a significativement amélioré l’indice de conversion chez les poulets de chair, grâce apparemment à un écosystème intestinal plus performant.
Lippens et al (2005) ont essayé d’évaluer l’efficacité d’une mixture composé de cannelle, d’origan, de thym, de poivre de Cayenne, d’extraits d’agrumes et une autre mixture d’extraits de plantes et d’acides organiques en comparaison avec l’avilamicine dans l’alimentation des poulets. Le groupe d’animaux complémenté avec les extraits de plantes a atteint un poids corporel beaucoup plus important que les autres. Le poids corporel final a été significativement affectée par la complémentation alimentaire (P = 0,036) avec des valeurs significativement plus élevée pour les traitements avec les extraits de plantes additionnés d’acides organiques et la mixture (2665 vs 2654 g) par rapport à l’avilamicine (2569 g). Apparemment, l’augmentation du poids corporel a été due à l’augmentation de la consommation. Il y’a une différence significative (P = 0,042) entre l’indice de conversion dans le groupe alimenté avec les extraits de plantes qui était de 0,4% inferieur à celui du groupe alimenté avec l’avilamicine et de 2,9% inferieur à celui du groupe alimenté avec les acides organiques.
Les phytobiotiques représentent une bonne alternative pour remplacer les antibiotiques promoteurs de croissance. Ils peuvent être associés à d’autres composés comme par exemple les prébiotiques ou probiotiques pour promouvoir les performances de production des volailles. Les phytobiotiques ont été utilisés de tout temps, mais d’une manière empirique. En général leur mécanisme d’action était peu connu chez l’homme et l’animal. Aujourd’hui, beaucoup de progrès ont été réalisés pour connaître leurs effets sur l’organisme animal. Pour cela, il appartient aux fabricants d’additifs de prendre la responsabilité de contrôler ces produits en tenant compte de tous les critères législatifs régissant la fabrication et la commercialisation de ces produits.
L’identification, la composition, l’efficacité zootechnique, l’analyse de la toxicité, l’analyse des résidus, la traçabilité animale et le risque de manipulation sont les principaux facteurs à contrôler au cours du processus de fabrication. L’industrie des aliments du bétail et en particulier celle qui compose les régimes alimentaires pour la volaille doit aussi mettre sur le marché un produit efficace, à bon marché, afin que chacun trouve son intérêt.
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Received 9 February 2011; Accepted 12 March 2011; Published 19 June 2011