Livestock Research for Rural Development 23 (1) 2011 | Notes to Authors | LRRD Newsletter | Citation of this paper |
La mammite constitue une dominante pathologique multifactorielle sévissant avec une grande fréquence en élevage bovin laitier. Notre étude s’est fondée sur l’identification, l’évaluation et l’appréciation des facteurs de risque propres aux élevages laitiers de la région Est de l’Algérie. Pour se faire, 50 élevages bovins laitiers ont étaient étudiés. Les résultats obtenus, traités statistiquement par le modèle logistique ajusté, ont permis de cerner un groupe de variables candidates qui explique dans une certaine mesure les valeurs élevées des numérations cellulaires du lait de tank. Le degré de signification du modèle a été fixé à 0,15.
Les variables retenues par le modèle logistique final, touchent principalement par ordre de signification (odds ratio entre parenthèse): le type de traitement (10,31); la quantité de litière (7,22); le type d’égouttage (3,17) et la race (2,90).
Cette étude des facteurs de risque, est une étape charnière dans l’élaboration d’un plan prophylactique essentiel à la mise en place du contrôle laitier.
Mots clés: exploitation, numération cellulaires du lait, santé mammaire, vache
Mastitis is a multifactorial disease found with great frequency in dairy cattle. Our study was based on the identification, evaluation and assessment of risk factors specific to dairy farms in the eastern region of Algeria. To do so, 50 dairy cattle farms were were studied. The results, treated statistically by the adjusted logistic model, have identified a group of variables that explains to some extent the elevated cell counts of bulk milk. The level of significance of the model was set at 0.15.
The variables selected by the final logistic model affecting mainly by order of significance (odds ratio in parentheses): the type of treatment (10.31), the amount of bedding (7.22), the type of drainage (3, 17) and breed of cow (2.90).
This study of risk factors is an important step in the development of a prophylactic plan which is essential for establishing control programs for milk production and marketing.
Key words: cows, farm, mammary health, milk cell count
L’économie agricole en Algérie cherche depuis l’indépendance à atteindre l’autosuffisance. La production laitière couvre à peine une partie des besoins de la population. En effet, les 2/3 des produits laitiers consommés proviennent de l’importation (Yakhlef 1989, Bencharif 2001). En 2007, les besoins en consommation en lait brut sont estimés à 3,5 milliards de litres alors que la production laitière nationale n’a atteint que 2,2 milliards de litres (Boudedja 2008).
Dans le cadre du Programme National de Développement Agricole (PNDA), un programme de réhabilitation de la production laitière est mis en place. Une enquête épidémiologique faisant partie de celui-là a déterminé un taux d’infections mammaires très important (50,6 %) (MADR 2002).Les résultats des études sur les mammites, confirment l’impact de certains paramètres, qui contribuent à la pérennité de cette pathologie, tels que les facteurs liés à la conduite de l’élevage, aux pratiques de la traite, aux caractéristiques du bâtiment et de l’animal (Mtaallah et al 2000, MADR 2002, Bareille et al 2004, Delafosse et al 2005).
L’origine multifactorielle rend la lutte difficile et coûteuse, mais pas aussi onéreuse que l’intervention en aval. Donc, l’établissement d’un plan prophylactique ajusté sur le terrain, est la solution de choix. Afin d’élaborer un tel plan, adapté à la région Est de l’Algérie, un Audit de santé mammaire a été mis en œuvre afin de recenser tous les facteurs de risque.
Notre enquête a été menée sur 50 élevages bovins laitiers de la région Est de l'Algérie suite à un tirage au sort dans un lot de x élevages sélectionnés sur la base de leurs accessibilité et disponibilité des éleveurs. Avec un effectif total de 770 vaches laitières (soit 5 à 68 vaches par exploitation.) 96% des élevages étudiés sont des élevages « hors-sol » où l’approvisionnement alimentaire provient pour l’essentiel des apports externes.
Les enquêtes préliminaires ont montré que les numérations des cellules du lait de tank (NCT) fluctuent entre 242 200 et 4 928 167 cellules/ml, la médiane est de 1 659 626 ± 1 077 324 cellules/ml. La production laitière journalière est faible : 64 % des exploitations produisent entre 10 et 20 litres par vache et par jour.
Le recueil des informations relatives aux pratiques de l’élevage et de la traite, est fait par le biais d’une enquête de terrain. Celle-ci nécessite le déplacement de l’enquêteur au site d’élevage, et aussi sa présence à toutes les étapes de la traite.
Le questionnaire «Audit de santé mammaire» est le moyen de collecte d’informations utilisé durant l’enquête. Du petit matériel a été nécessaire pour mener à bien notre enquête, comme une boussole, un chronomètre, une montre et une torche lumineuse.
On a utilisé le matériel suivant pour prélever le lait et énumérer les cellules: Tubes ; Glacière (+ 4°C) ; COULTER COUNTER®.
La durée de l’enquête est dune année, elle s’est déroulée du mois de juillet 2008 jusqu’au mois de juillet 2009. Chaque élevage est visité une seule fois. Le recueil d’informations est assuré par quatre enquêteurs (un doctorant et trois étudiants en fin d’études en médecine vétérinaire).
Pour le bon fonctionnement et l’uniformité du travail des enquêteurs, on a procédé à des séances de formation théorique et pratique. Entre autres, l’enquêteur doit prendre tout son temps sans perturber la tâche quotidienne de l’éleveur en l’interrogeant de préférence avant la traite.
L’étude s’est réalisée en deux phases :
- La première phase est une prise de contact avec les Directions des Services Vétérinaires (DSV) de trois wilayas de L’Est Algérien (Eltarf, Annaba et Souk Ahras) pour une orientation vers les vétérinaires subdivisionnaires. Ils faisaient l’intermédiaire entre nous et les éleveurs choisis par commune.Le choix était plus guidé par la collaboration des éleveurs et la situation géographique de leurs élevages (accessibilité).
- La deuxième phase elle comporte deux parties : les commémoratifs relatifs à l’élevage et les informations liées à la technique de traite. La vigilance de l’enquêteur est mise à rude épreuve à fin de récolter le maximum et les réelles informations fournis par l’éleveur. Ce dernier n’est pas toujours crédible, et cherche souvent à se montrer compétent et maître de la situation.
L’échantillon est prélevé dans un tube étiqueté directement du lait du tank et, à la fin de la traite (du matin ou du soir). Puis, les prélèvements sont acheminés dans une glacière (+ 4°C ) vers le laboratoire de Microbiologie de la Faculté des sciences de l’Université Badji Mokhtar Annaba pour un comptage cellulaire avec le COULTER COUNTER® modèle « Z2 ».
La nature épidémiologique évoquée dans cette étude est d’ordre « Étude descriptive » de type transversal permettant d’obtenir une image instantanée de la santé mammaire du cheptel bovidé dans l’Est Algérien. On a utilisé le logiciel SAS (Statistical Analysis System) version 6 : 1989, le logiciel SPPS version 10, ainsi que l’Excel 2007.
Le seuil de numération cellulaire du lait de tank (NCT), choisi pour déclarer une mammite dans l’exploitation est de 1 million de cellules par ml de lait. Ce seuil est retenu pour différentes raisons telles que :
La NCT moyenne des 50 exploitations étudiées, est proche de ce seuil.
Certains pays comme le Japon et le Portugal, tolèrent des seuils de 1 million de NCT.
L’intérêt économique, pour minimiser les pertes en lait.
Les élevages avec des NCT inférieures au seuil déterminé, sont considérés comme non exposés « 0 », et ceux avec des valeurs supérieures comme exposés « 1 ».
On a agit de même pour ceux classés « 1 » dans la majorité des modalités car cette valeur est réservée strictement pour la constante. Pour les variables identiques, on n’en garde qu’une seule pour éviter la colinéarité. Celle-ci rend la régression impossible.
Les valeurs retenues ont été soumises au Test du khi-deux (KHI 2) pour constituer un pré modèle d’analyse. Le résultat correspond aux probabilités que la différence observée puisse être due au hasard. Le seuil de signification retenu est de p < 0,15 (il y a moins de 15 que la différence ne soit dû qu’à des fluctuations d’échantillonnage).Car la régression logistique va éliminé les variables candidates non explicatives.
Les variables ont subi ensuite une régression logistique : le modèle a éliminé les variables candidates non explicatives. Puis, on mesure l’influence de chaque variable retenue dans le modèle final sur la variable cible (NCT) : c’est l’ajustement.
La régression logistique fonctionne avec la procédure logit, qui est une méthode statistique multivariée, inférentielle, visant à décrire et expliquer ou à prédire la probabilité de la survenue d’une mammite en fonction d’un certain nombre de facteurs qualitatifs.
La formule de ce modèle de régression logistique s’écrit ainsi :
P(M)= bO + ∑ bi Xi + E
P (M) : probabilité de survenue d’une mammite témoignée par une NCT supérieure au seuil (1 000 000 cellules/ml). La maladie représente la variable dépendante.
b0 : c’est l’odds des risques de base qui représente le logarithme de l’odds ratio d’apparition d’une mammite lorsque les effets de toutes les variables Xi sont nulles.
bi : représente les coefficients de régression du modèle logistique. C’est le logarithme de l’odds ratio (OR). Ce dernier mesure l’intensité ou la force liant l’apparition de mammite à la variable indépendante correspondante (soit bi=Log(ORi) ou aussi ORi=exp bi).
Un OR=1 désigne l’absence d’association entre le facteur de risque et les NCT élevées. La liaison est d’autant plus forte que la valeur de l’OR est plus élevée.
Xi : désigne les variables indépendantes liées aux pratiques d’élevage ou à l’animal, pouvant faire varier la NCT qui est le témoin des mammites dans notre enquête.
E : désigne l’erreur résiduelle du modèle.
L’étude révèle un effectif très faible : 64% des exploitations étudiées ne dépassant pas une quinzaine de vache par exploitation. Notre pays renferme un cheptel très hétérogène d’où la difficulté d’identifier les races bovines en Algérie. L’appréciation raciale de l’échantillon s’est inspirée ainsi de l’origine des animaux : l’importation ou le croisement (bovins issus de toutes sortes de croisement : par insémination artificielle, par le taureau du voisin, par un taureau d’une autre lignée…).
Les résultats obtenus indiquent une certaine égalité entre la dispersion des bovins laitiers importés et des bovins laitiers croisés dans l’échantillon : 50% BLI et 50% BLC. D’autre part, il y a une corrélation entre l’âge moyen du cheptel et le rang de lactation : 66% ont une moyenne d’âge entre 3 et 5 ans, et 80% ont un nombre de primipares supérieur au nombre des multipares.
Tableau 1. Caractéristiques des élevages |
|||
Variables |
Valeurs |
Exploitations |
% Relatifs |
Surface agricole utile |
En possession |
3 |
6 |
En location |
31 |
62 |
|
En possession+ en location |
14 |
28 |
|
Sans surface |
2 |
4 |
|
Effectif |
5 à 10 |
24 |
48 |
10 à 30 |
22 |
44 |
|
> 30 |
4 |
8 |
|
Race |
BLI* |
17 |
34 |
BLC** |
17 |
34 |
|
BLI + BLC |
16 |
32 |
|
Age moyen du cheptel, ans |
3 à 5 |
33 |
66 |
≥ 6 |
17 |
34 |
|
Rang de lactation |
% multipares > % primipares |
7 |
14 |
% multipares < % primipares |
40 |
80 |
|
% multipares = % primipares |
3 |
6 |
Les élevages de la zone étudiée présentent certaines caractéristiques : 88% disposent d’hangar pour loger leurs animaux, mais la majorité est non-conforme. De plus, 66% utilisent la stabulation entravée et seulement 52% bénéficient d’aire d’exercice. 100% des élevages utilisent la litière, mais en très faibles quantités (84%). En outre, la paille comme litière exclusive n’est constatée que chez 52% des élevages.
Moins de 80% exploitations offrent des surfaces de couchage suffisantes à leurs animaux. Par contre, 92% ne respectent pas les normes d’orientation des bâtiments, ces normes sont différentes selon les pays et en fonction du degré de la luminosité et la vitesse de vent. Or, 88% bâtiments sont mal aérés, alors que 80% sont bien illuminés.
Tableau 2. Caractéristiques des bâtiments d’élevage |
|||
Variables |
Valeurs |
Exploitations |
% Relatifs |
Vocation initiale du bâtiment |
Bergerie |
3 |
6 |
Hangar |
44 |
88 |
|
Habitation |
1 |
2 |
|
Autres |
2 |
4 |
|
Type de stabulation |
Entravée |
33 |
66 |
Semi-entravée |
17 |
34 |
|
Aire d'exercice |
Absence |
24 |
48 |
Présence |
26 |
52 |
|
Bâtiment d'élevage (orientation) |
Nord-sud |
31 |
62 |
Ouest-est |
18 |
36 |
|
Sud-ouest Nord-est |
1 |
2 |
|
Aération via les ouvertures
|
Ouvertures bilatérales |
30 |
60 |
Ouvertures latérales et faîtières |
6 |
12 |
|
Ouvertures unilatérales |
13 |
26 |
|
Pas d’ouvertures |
1 |
2 |
|
Luminosité de l'étable |
Insuffisante |
10 |
20 |
Suffisante |
40 |
80 |
|
Surface de couchage utile par vache (3 m²/UGB) |
Insuffisante |
10 |
20 |
Suffisante |
40 |
80 |
|
Nature de la litière |
Paille |
26 |
52 |
Sciure |
3 |
6 |
|
Copeaux de bois |
4 |
8 |
|
Mélange |
17 |
34 |
|
Quantité de litière |
Insuffisante |
42 |
84 |
Suffisante |
8 |
16 |
|
Box de vêlage |
Absence |
42 |
84 |
Présence |
8 |
16 |
|
UGB : Unité Gros Bétail |
Les éleveurs étudiés ont des pratiques d’alimentation particulières: 36% incorporent du pain rassis dans les rations en fonction de l’effectif de chaque exploitation et la disponibilité du pain et seuls 74% complémentent en concentré. D’ailleurs, dans la majorité des élevages aucun rationnement alimentaire n’est appliqué: 56% distribuent le même aliment à tous les stades physiologiques, et 80% agissent de même pour tous stades de lactation d’après le tableau 3.
La séparation des différentes catégories d’animaux n’est guère pratiquée : 88% pour les malades, 62% pour les taries et 84% pour les vaches en parturition. Quant au niveau de propreté, 66% des élevages sont classés entre sale et très sale. En revanche, 84% raclent en moyenne 2 Fois/jour.
Tableau 3. Conduite des troupeaux |
||||
Variables |
Valeurs |
Exploitations |
% Relatifs |
|
Nature de l’alimentation |
Fourrage vert |
16 |
32 |
|
Fourrage sec |
43 |
86 |
||
Herbe de prairie |
34 |
68 |
||
Paille |
15 |
30 |
||
Concentré |
37 |
74 |
||
Pain rassis |
18 |
36 |
||
Même alimentation |
vaches en lactation, taries et génisses pleines |
Non |
22 |
44 |
Oui |
28 |
56 |
||
tous les stades de lactation |
Non |
10 |
20 |
|
Oui |
40 |
80 |
||
Séparation |
veau après vêlage |
Non |
12 |
24 |
Oui |
38 |
76 |
||
vaches malades |
Non |
40 |
80 |
|
Oui |
10 |
20 |
||
vaches taries |
Non |
31 |
62 |
|
Oui |
19 |
38 |
||
Raclage, fois/jour |
1 à 3 |
42 |
84 |
|
≥ 4 |
8 |
16 |
Les mammites sont mal suivies et seul une minorité des éleveurs étudiés (12%) enregistre des cas cliniques. La quasi-totalité (92%) des éleveurs procèdent à un traitement dès l’apparition des premiers signes. Mais, l’appréciation de ces signes diffère : 64% considèrent l’altération de la sécrétion comme premier signe, 12% décident d’agir selon l’état du pis, alors que 16% n’interviennent que face à une atteinte de l’état général. Pour le type de traitement, 82% pratiquent un traitement traditionnel comme 1ère démarche, et un traitement médical comme 2ème démarche lors d’échec (persistance des signes cliniques). 90% traitent pour une durée de 1 à 2 jours.
Et seuls 30% appliquent les 4 injections intra mammaires; dans 62% des exploitations, l’issue est la récidive. On a calculé une fréquence de 58% de quartiers atrophiés, éléments indicateurs du passage des mammites à la chronicité. Et pourtant, 90% ne réforment pas sur la base de ce critère.
Tableau 4. Caractéristiques de la gestion des mammites |
|||
Variables |
Valeurs |
Exploitations |
% Relatifs |
Enregistrement des mammites |
Non |
44 |
88 |
Oui |
6 |
12 |
|
Traitement dès l'apparition des 1er signes |
Non |
4 |
8 |
Oui |
46 |
92 |
|
Modalités de traitement |
Aucun |
4 |
8 |
Traditionnel |
1 |
2 |
|
Médical |
4 |
8 |
|
Traditionnel + médical |
41 |
82 |
|
Détection des cas cliniques |
Non |
2 |
4 |
Oui |
48 |
96 |
|
Niveau de décision de traitement |
Altération de la sécrétion |
32 |
64 |
Altération du pis |
6 |
12 |
|
Altération de l’état général |
8 |
16 |
|
Pas de traitement |
4 |
8 |
|
Durée moyenne de traitement (jour) |
1 |
21 |
42 |
2 |
24 |
48 |
|
3 |
3 |
6 |
|
Pas de traitement |
2 |
4 |
|
Nombre d’injection intra mammaire |
1 … 3 |
33 |
66 |
>3 |
15 |
30 |
|
Pas de traitement |
2 |
4 |
|
Récidive après traitement |
Non |
18 |
36 |
Oui |
31 |
62 |
|
Réforme des cas chroniques |
Non |
45 |
90 |
Oui |
5 |
10 |
|
Mammites fréquentes |
Selon le stade de lactation |
31 |
62 |
Selon la saison |
22 |
44 |
|
Autre : |
|
|
|
Traite incomplète |
10 |
20 |
|
Changement de trayeurs |
2 |
4 |
|
En chaleur |
1 |
2 |
|
Non spécifique |
3 |
6 |
|
Nombre de vaches à quartier atrophié |
<3 |
23 |
46 |
≥3 |
6 |
12 |
|
Nombre de quartiers atrophiés |
<3 |
23 |
46 |
≥3 |
6 |
12 |
Conduite du tarissement
Le tarissement est pratiqué dans tous les élevages étudiés. Il est progressif dans 98% de l’échantillon étudié. La majorité (90%) prépare au tarissement durant moins d’une semaine et 88 arrêtent le concentré avant la dernière traite.
Seuls 46% procèdent à un traitement au tarissement, et 38% le font systématiquement par voie intra mammaire. D’autre part, seulement 44% traitent dans des conditions hygiéniques acceptables. Et enfin, seulement 4% respectent le délai de 7 jours pour réinsérer les vaches taries dans le troupeau.
Tableau 5. Caractéristiques de la gestion du tarissement |
|||
Variables |
Valeurs |
Exploitations |
% Relatifs |
Méthode de tarissement |
Brutale |
1 |
2 |
Progressive |
49 |
98 |
|
Durée de préparation au tarissement |
< 1 semaine |
45 |
90 |
> 1 semaine |
4 |
8 |
|
Non concerné |
1 |
2 |
|
Arrêt des concentrés avant la dernière traite |
Non |
6 |
12 |
Oui |
44 |
88 |
|
Traitement au tarissement |
Non |
27 |
54 |
Oui |
23 |
46 |
|
Systématique |
19 |
38 |
|
Sélectif |
4 |
8 |
|
Non concerné |
27 |
54 |
|
Unique |
21 |
42 |
|
Donnée manquante |
2 |
4 |
|
Non concerné |
27 |
54 |
|
Intra mammaire |
19 |
38 |
|
Systémique |
4 |
8 |
|
Non concerné |
27 |
54 |
|
Hygiène du traitement au tarissement |
Donnée manquante |
1 |
2 |
Oui |
22 |
44 |
|
Non concerné |
27 |
54 |
|
Trempage |
Non |
18 |
36 |
Oui |
1 |
2 |
|
Donnée manquante |
4 |
8 |
|
Non concerné |
27 |
54 |
|
Réinsertion des taries, jours |
< 7 |
13 |
26 |
7 |
2 |
4 |
|
> 7 |
1 |
2 |
|
Donnée manquante |
3 |
6 |
|
Non concerné |
31 |
62 |
24% éleveurs de l’échantillon étudié, pratiquent la traite manuelle. La traite est assurée par une seule personne dans 60% des élevages étudiés ; et l’hygiène du personnel est non optimale chez 90% des travailleurs de la ferme. Pour les vaches qui présentent des mammites le jour de la visite : 22% éleveurs traient cette catégorie à la main, et 30% les traient en dernier.
Le lait suspect est ensuite destiné aux veaux (38%), aux chiens (10%) ou jeté (4%). Cependant, 48% des éleveurs ne font aucune distinction. Le nettoyage à l’eau de la mamelle avant la traite est systématique pour la majorité (98%) ; quel que soit l’état hygiénique de la mamelle. En outre, nous avons constaté chez 62% des éleveurs pratiquent le nettoyage à mains nues. Et quelques soit l’outil utilisé lors du nettoyage, il est d’ordre collectif dans 34% des élevages ci la somme de l’outil de nettoyage à l'eau avec éponge 12% et avec serviettes en tissu (collectives) 22%. Les résultats nous donnent une fréquence de désinfection de 42% .Le produit de désinfection le plus utilisé est l’eau de Javel (34%).
Les gobelets trayeurs sont montés le plus fréquemment sur des trayons mouillés (20% seulement essuient, et pour la grande majorité d’entre eux avec des serviettes collectives). Pour les autres pratiques de traite 84% n’éliminent pas les 1ers jets, 92% ne palpent pas la mamelle, et 98% ne trempent pas les trayons dans un désinfectant.
Tableau 6. Caractéristiques de l’organisation et la préparation de la traite |
|||||||
Variables |
Valeurs |
Exploitations |
% Relatifs |
||||
Type de traite |
Chariot |
38 |
76 |
||||
Manuelle |
12 |
24 |
|||||
Trayeurs |
Nombre |
1 trayeur |
30 |
60 |
|||
> 1 trayeur |
20 |
40 |
|||||
Éleveur |
Non |
14 |
28 |
||||
Oui |
36 |
72 |
|||||
Ouvrier |
Non |
33 |
66 |
||||
Oui |
17 |
34 |
|||||
Éleveur +Ouvrier |
|
3 |
6 |
||||
Hygiène des trayeurs |
Les mains |
Avant |
Non |
7 |
14 |
||
Oui |
43 |
86 |
|||||
Pendant |
Non |
10 |
20 |
||||
Oui |
40 |
80 |
|||||
Avant + Pendant |
3 |
6 |
|||||
L’habit de la traite |
Non |
45 |
90 |
||||
Oui |
5 |
10 |
|||||
Type de traite des vaches avec mammite clinique |
A la main |
11 |
22 |
||||
En dernier |
15 |
30 |
|||||
Sans distinction |
24 |
48 |
|||||
Rinçage des manchons |
Jamais |
26 |
52 |
||||
Donnée manquante |
12 |
24 |
|||||
Non concerné |
12 |
24 |
|||||
Hygiène des manchons avant la traite |
Bonne |
21 |
42 |
||||
Mauvaise |
17 |
34 |
|||||
Non concerné |
12 |
24 |
|||||
Nettoyage du pis et trayons |
Réalisation |
Non |
1 |
2 |
|||
Oui |
49 |
98 |
|||||
Type |
Systématique |
48 |
96 |
||||
Si sales |
1 |
2 |
|||||
Non concerné |
1 |
2 |
|||||
Moyen |
A l’eau |
49 |
98 |
||||
Non concerné |
1 |
2 |
|||||
Zones nettoyées |
Pis et trayons |
38 |
76 |
||||
Trayons |
11 |
22 |
|||||
Pas de nettoyage |
1 |
2 |
|||||
Outil de nettoyage à l'eau |
Douchette |
1 |
2 |
||||
Éponge |
6 |
12 |
|||||
Mains nues |
31 |
62 |
|||||
Serviettes en tissu (collectives) |
11 |
22 |
|||||
Pas de nettoyage |
1 |
2 |
|||||
Désinfection / Savonnage |
Non |
29 |
58 |
||||
Oui |
21 |
42 |
|||||
Désinfectant utilisé |
Biocide |
4 |
8 |
||||
Javel et /ou savon |
17 |
34 |
|||||
Pas de désinfection |
29 |
58 |
|||||
Essuyage |
Réalisation |
Non |
40 |
80 |
|||
Oui |
10 |
20 |
|||||
Moyen |
Serviettes individuelles |
1 |
2 |
||||
Serviettes collectives |
9 |
18 |
|||||
Non concerné |
40 |
80 |
|||||
Élimination des 1ers jets |
Réalisation |
Jamais |
42 |
84 |
|||
Occasionnellement |
3 |
6 |
|||||
Systématiquement |
5 |
10 |
|||||
Lieu d’élimination |
Dans la main |
4 |
8 |
||||
Par terre |
3 |
6 |
|||||
Autre |
1 |
2 |
|||||
Non concerné |
42 |
84 |
|||||
Palpation du quartier |
Jamais |
46 |
92 |
||||
Occasionnellement |
3 |
6 |
|||||
Systématiquement |
1 |
2 |
|||||
Pré trempage |
Jamais |
49 |
98 |
||||
Occasionnellement |
1 |
2 |
|||||
|
|
|
|
|
|
Tableau 7. Caractéristiques au cours de la traite |
||||
Variables |
Valeurs |
Exploitations |
% Relatifs |
|
Stabilité des manchons |
Glissement |
7 |
14 |
|
Stable |
24 |
48 |
||
Grimpage |
5 |
10 |
||
Donnée manquante |
2 |
4 |
||
Non concerné |
12 |
24 |
||
Sifflements pendant la traite |
Présence |
Non |
32 |
64 |
Oui |
6 |
12 |
||
Non concerné |
12 |
24 |
||
Nature |
Continu |
3 |
6 |
|
Discontinu |
3 |
6 |
||
Non concerné |
44 |
88 |
||
Chute du faisceau |
Présence |
Non |
28 |
56 |
Oui |
9 |
18 |
||
Donnée manquante |
1 |
2 |
||
Non concerné |
12 |
24 |
||
Fréquence |
Accidentellement |
8 |
16 |
|
Fréquemment |
1 |
2 |
||
Non concerné |
41 |
82 |
||
Lavage du faisceau après chute |
Non |
1 |
2 |
|
Oui |
3 |
6 |
||
Donnée manquante |
5 |
10 |
||
Non concerné |
41 |
82 |
||
Pose du faisceau (/vache) |
Pose gênante |
Non |
33 |
66 |
Oui |
5 |
10 |
||
Non concerné |
12 |
24 |
||
Fréquence |
1 vache |
1 |
2 |
|
>1 vache |
3 |
6 |
||
Donnée manquante |
1 |
2 |
||
Non concerné |
12 |
24 |
||
Obturation du manchon libre en cas de quartier atrophié |
Obturation |
Oui |
15 |
30 |
Donnée manquante |
23 |
46 |
||
Non concerné |
12 |
24 |
||
Moyen |
Obturateur |
4 |
8 |
|
Torsion du tuyau |
1 |
2 |
||
manuellement |
4 |
8 |
||
Le quartier atrophié |
6 |
12 |
||
Donnée manquante |
23 |
46 |
||
Non concerné |
12 |
24 |
||
Obturateur lavé |
Oui |
4 |
8 |
|
Non concerné |
46 |
92 |
Chez 78% des éleveurs, la traite n’est terminée qu’après un égouttage ; celui-ci dure plus de 30 secondes dans 56% des élevages. La technique d’égouttage est manuelle (46%), mécanique (14%) ou les deux (18%). Pour achever la traite mécanique, 48% enlèvent la griffe sans procéder à la coupure du vide.
Il y a surtraite ou traite incomplète lorsqu’elle sa durée est respectivement supérieure ou inférieure à 4 à 6 minutes. Les résultats indiquent une fréquence de 24% de surtraite et 12% de traite incomplète. A la fin de la traite, seuls 8% pratiquent un post-trempage.
Tableau 8. Caractéristiques de la fin de traite |
||||
Variables |
Valeurs |
Exploitations |
% Relatifs |
|
Égouttage |
Réalisation |
Non |
11 |
22 |
Oui |
39 |
78 |
||
Fréquence |
Systématique |
32 |
64 |
|
Sporadique |
7 |
14 |
||
Non concerné |
11 |
22 |
||
Temps (seconde) |
< 30 |
11 |
22 |
|
> 30 |
28 |
56 |
||
Non concerné |
11 |
22 |
||
Modalité d’égouttage |
Pas d’égouttage |
11 |
22 |
|
A la main |
23 |
46 |
||
A la machine |
7 |
14 |
||
Mixte |
9 |
18 |
||
Coupure du vide pour enlever la griffe |
Non |
24 |
48 |
|
Oui |
6 |
12 |
||
Donnée manquante |
8 |
16 |
||
Non concerné |
12 |
24 |
||
Post-trempage |
Non |
46 |
92 |
|
Oui (systématique) |
4 |
8 |
||
Devenir du lait suspect |
Mélangé avec le lait sain |
24 |
48 |
|
Veaux |
19 |
38 |
||
Chiens |
5 |
10 |
||
A jeter |
2 |
4 |
||
Durée moyenne de traite (4 à 6 min) (la moyenne de 5 vaches) |
Inférieure |
6 |
12 |
|
Moyenne |
32 |
64 |
||
Supérieure |
12 |
24 |
Les lésions les plus observées sont : l’anneau de compression (60%) et l’hyperkératose (62%), avec des fréquences plus ou moins importantes de traite humide (38%), de changement de coloration (28%), d’œdème de l’extrémité (20%), de crevasses (12%) et de verrues (16%).
Tableau 9. Lésions des trayons évalués après la traite |
|||
Variables |
Valeurs |
Exploitations |
% Relatifs |
Traite humide |
Absence * |
31 |
62 |
Présence. ** |
19 |
38 |
|
Couleur |
Absence |
36 |
72 |
Présence. |
14 |
28 |
|
Gerçures |
Absence |
43 |
86 |
Présence |
7 |
14 |
|
Crevasses |
Absence |
44 |
88 |
Présence |
6 |
12 |
|
Œdème de l’extrémité |
Absence |
40 |
80 |
Présence |
10 |
20 |
|
Anneau de compression |
Absence |
20 |
40 |
Présence |
30 |
60 |
|
Extrémité dure |
Absence |
49 |
98 |
Présence |
1 |
2 |
|
Ouverture orifice |
Absence |
48 |
96 |
Présence |
2 |
4 |
|
Verrues |
Absence |
42 |
84 |
Présence |
8 |
16 |
|
Hyperkératose |
Absence |
19 |
38 |
Présence. |
31 |
62 |
Plus de la moitié de l’échantillon étudié (58%) utilisent des manchons dans en bon état, avec une fréquence de changement d’au moins 1 fois/ an (50%).
Mais, on aurait dû évaluer cette variable en fonction de l’effectif et le niveau de production afin de prédire le stade d’usure da la machine à traire. Le niveau de vide n’est pas tout à fait contrôlé : seuls 18% respectent les normes et 20% ont des manomètres défectueux.
Tableau 10. Caractéristiques du matériel de traite |
|||
Variables |
Valeurs |
Exploitations |
% Relatifs |
État des manchons |
Bon |
29 |
58 |
Mauvais |
9 |
18 |
|
Non concerné |
12 |
24 |
|
Fréquence de changement des manchons |
1 fois / 6mois |
20 |
40 |
1 fois / an |
5 |
10 |
|
Autre |
13 |
26 |
|
Non concerné |
12 |
24 |
|
Age de l'installation, ans |
0 à 5 |
22 |
44 |
5 à 10 |
15 |
30 |
|
≥ 10 |
1 |
2 |
|
Non concerné |
12 |
24 |
|
Contrôle du niveau de vide |
Non |
28 |
56 |
Oui |
9 |
18 |
|
Non concerné |
12 |
24 |
|
Donnée manquante |
1 |
2 |
|
Niveau de vide le jour de la traite (en KPa) |
Bas |
4 |
8 |
Moyen (38 à 40 KPa) |
10 |
20 |
|
Élevé |
14 |
28 |
|
Non concerné |
12 |
24 |
|
Manomètre défectueux |
10 |
20 |
|
KPa: Kilo Pascal |
D’après le seuil retenu, les exploitations de l’échantillon sont regroupées sous deux catégories :
- « 0 » Correspond au groupe des exploitations saines, dont les NCT sont inférieurs à 1 million de cellules par ml du lait.
-« 1 » C’est le groupe des exploitations malades, dont les NCT sont supérieures à 1 million de cellules par ml du lait.
Tableau 11. Numérations cellulaires du lait de tank. |
|||
Exploitations |
NCT |
Exploitations |
NCT |
01 |
1 million 884 |
26 |
2millions 320 |
02 |
4 millions 022 |
27 |
1million 290 |
03 |
1 million 267 |
28 |
2 millions 381 |
04 |
919, 733 |
29 |
2 millions 336 |
05 |
852, 533 |
30 |
2 millions 054 |
06 |
1million 481 |
31 |
2 millions 452 |
07 |
848, 033 |
32 |
1million 916 |
08 |
4 millions 928 |
33 |
4 millions 559 |
09 |
1million 732 |
34 |
1 million 041 |
10 |
1million 254 |
35 |
4million 086 |
11 |
744, 600 |
36 |
1 million 898 |
12 |
421, 633 |
37 |
1million 427 |
13 |
601, 917 |
38 |
594, 533 |
14 |
1 million 402 |
39 |
2 millons109 |
15 |
1million 237 |
40 |
1million 715 |
16 |
3 millions 153 |
41 |
1million 489 |
17 |
1 million 438 |
42 |
1million 143 |
18 |
2millions 503 |
43 |
242 200 |
19 |
1 million 473 |
44 |
1 million 704 |
20 |
450, 567 |
45 |
398, 833 |
21 |
699, 800 |
46 |
582 ,066 |
22 |
2 millions 259 |
47 |
514 ,133 |
23 |
2 millions 851 |
48 |
841, 566 |
24 |
1million 468 |
49 |
775 ,800 |
25 |
888, 367 |
50 |
2 millions 321 6 |
NCT :Numération des Cellules de Tank, comptabilisée en million de cellules par ml du lait. |
Les Tableaux 12, 13 et 14 montrent la probabilité des variables qui ont subi le test du KHI .
Tableau 12. Valeurs relatives à la conduite de l’élevage |
|
Variables |
Probabilités |
Age moyen du cheptel ≥ 6 ans (vs 3 à 5 ans) |
0,72 |
Race BLI (vs BLC) |
0,10 |
Absence de primipares (vs présence) |
0,41 |
Stabulation entravée (vs semi-entravée) |
0,77 |
Absence d’aire d’exercice (vs présence) |
0,67 |
Luminosité insuffisante (vs suffisante) |
0,87 |
Surface de couchage utile par vache insuffisante (vs suffisante) |
0,87 |
Litière en paille (vs sciure ou en copeaux de bois) |
0,32 |
Quantité de litière insuffisante (vs suffisante) |
0,04 |
Source d’eau (vs forage et/ou puits) |
0,56 |
Même alimentation pour vaches en lactation, taries et génisses pleines (vs non) |
0,55 |
Non séparation du veau après vêlage (vs oui) |
0,55 |
Non séparation des vaches malades (vs oui) |
0,87 |
Non séparations des vaches taries (vs oui) |
0,49 |
Non enregistrement des mammites (vs oui) |
0,31 |
TRT dès l’apparition des 1ers signes (vs non) |
0,75 |
Pas de TRT (vs oui) |
0,05 |
TRT médical (vs traditionnel) |
0,01 |
Vaches à quartier atrophié (vs absence) |
0,42 |
Concentré non arrêté avant la dernière traite (vs oui) |
0,39 |
Non TRT au tarissement (vs oui) |
0,31 |
Durée de tarissement (vs 8 semaines) |
0,46 |
Préparation au tarissement > 1 semaine (vs < 1 semaine) |
0,42 |
Arrêt de concentré avant tarissement < 1 semaine (vs > 1 semaine) |
0,37 |
Non hygiène du TRT intra mammaire au tarissement (vs oui) |
0,55 |
Exploitations sales (vs propres) |
0,1 |
Tableau 13. Valeurs relatives à la traite |
|
Variables |
Probabilités |
Type de traite chariot (vs manuelle) |
0,41 |
Ouvrier Trayeur (vs éleveur) |
0,72 |
Nombre de trayeur > 1 (vs < 1) ou =1 |
0,80 |
Hygiène des mains pendant (vs avant) |
0,03 |
Non port d’habit propre réservé à la traite (vs oui) |
0,54 |
Non Désinfection / Savonnage (vs oui) |
0,29 |
Non essuyage (vs oui) |
0,36 |
Pose gênante du faisceau (vs non) |
0,10 |
Non obturation du manchon libre en cas de quartier atrophié (vs oui) |
0,72 |
Égouttage (vs non) |
0,26 |
Égouttage systématique (vs occasionnel) |
0,52 |
Égouttage à la machine (vs à la main) |
0,10 |
Lait suspect mélangé avec le lait sain (vs non) |
0,15 |
Sur traite ou traite incomplète (vs durée de 4 à 6 min) |
0,87 |
État des manchons mauvais (vs bon) |
0,43 |
Non contrôle du niveau de vide (vs oui) |
0,92 |
Niveau de vide le jour de la traite >38 à 40 (vs 38 à 40) |
0,54 |
Tableau 14. Lésions des trayons |
|
Variables |
Probabilités |
Traite humide (vs absence.) |
0,96 |
Couleur (vs absence) |
0,72 |
Gerçures (vs absence) |
0,015 |
Crevasses (vs absence) |
0,004 |
Œdème de l’extrémité (vs absence) |
0,17 |
Anneau de compression (vs absence) |
0,32 |
Verrues (vs absence) |
0,23 |
Hyperkératose (vs absence) |
0,49 |
Les variables explicatives sélectionnées dans le pré-modèle à 15 de signification sont représentées dans le Tableau 15.
Tableau 15. Variables explicatives retenues pour la régression logistique |
|
Variables |
Probabilités |
Race |
0,10 |
Quantité de litière |
0,04 |
Traitement |
0,05 |
Type de traitement |
0,01 |
État de propreté des étables |
0,10 |
Hygiène des mains |
0,03 |
Pose du faisceau trayeur |
0,10 |
Type d’égouttage |
0,10 |
Devenir du lait suspect |
0,15 |
Gerçures |
0,015 |
Crevasses |
0,004 |
Alors que le Tableau 16 montre les variables explicatives retenues dans le modèle logistique final.
Tableau 16. Facteurs de risque retenus dans le modèle logistique final |
||
Facteurs de risque |
Signification |
Odds ratio ajusté |
Race |
0,14 |
2,90 |
Quantité de litière |
0,03 |
7,22 |
Type de Traitement |
0,05 |
10,31 |
Type d’égouttage |
0,11 |
3,17 |
La procédure envisagée dans notre enquête, en particuliers les séances de formation des enquêteurs, a permis de minimiser l’effet «enquêteur» sur la qualité des données collectées. Ces dernières ont augmenté par leur quantité la probabilité de trouver des associations dues uniquement au hasard (Dohoo et al 1996 voir: Delafosse et al 2005).
On a sélectionné la NCT comme variable dépendante : la présence ou l’absence de mammite est déterminée selon le seuil de 1 million de cellules/ml. Le test KHI 2 nous a permis de sélectionner les variables explicatives à 15 de probabilité. Ce seuil est choisi pour aborder un nombre acceptable de variables dans le pré modèle. Les variables rejetées par le KHI 2, ne signifient pas forcément qu’elles n’expliquent pas la variable dépendante, en prenant en considération les données manquantes et les non concernés regroupés dans la catégorie non exposés quelque soit la variable candidate à tester. Les variables retenues après ajustement, sont significatives à p < 0,15 pour le modèle de régression logistique utilisé. Ces variables sont au nombre de quatre : la race, la quantité de la litière, le type de traitement des mammites et le type d’égouttage.
Pour les facteurs relatifs à l’animal, la race est une variable explicative (odds ratio = 2,90 ; p=0,14). Le cheptel constitué de BLI est presque 3 fois plus sujet à l’élévation des NCT qu’un cheptel de BLC.
Ce résultat s’explique par le fait que les BLI introduits pour l’amélioration de la production se trouvent confrontés à des conditions tout à fait différentes de celles de leurs pays d’origine. Ces vaches importées pour leurs potentiels génétiques, voient leurs performances diminuer, puisqu’une grande partie de leur métabolisme est utilisée pour leur adaptation aux facteurs environnementaux (Nedjraoui 2001). Les autres variables liées à l’animal comme l’âge moyen du cheptel et le rang de lactation, ne sont pas significatifs.
La deuxième variable pertinente correspond à la quantité de la litière, qui a un odds ratio de 7,22 et une signification de 0,03. Donc, les étables avec une litière absente ou insuffisante sont 7 fois plus prédisposées aux mammites que celles avec des quantités suffisantes de litière.
Ce résultat s’accorde avec celui démontré par Duval (1995), où les vaches gardées sans litière ont deux fois plus de chance de contracter la maladie. Le mécanisme serait dû à l’exposition, en particulier au froid, des mamelles au contact direct du plancher, qui est à l’origine des lésions du corps du trayon (Sérieys et Brouillet 2007) notamment les gerçures et les crevasses qui sont éliminées dans notre analyse statistique par l’ajustement du modèle logistique.
En outre, et selon un constat personnel une fréquence de blessures a été constatée dans les élevages déficients en litière (par exemple, les escarres au niveau des membres postérieurs devenant le siège de prédilection pour les germes dangereux).
Pour la section « Gestion des mammites », le seul facteur sélectionné comme pertinent est le type de traitement des mammites caractérisé par un ’odds ratio = 10,31 et une signification p = 0,05.
Le résultat montre que les éleveurs, dont le traitement traditionnel est appliqué seul ou complété par un traitement médical, ont des vaches 10 fois plus sujettes aux mammites que celles traitées uniquement par un traitement médical. Ce facteur n’est pratiquement pas évoqué dans les études antérieures vue la spécificité du traitement traditionnel de nos éleveurs : lavage savonné de la mamelle, application locale d’huile d’olive, de vinaigre, des glaçons et d’autres moyens variables selon les éleveurs.
Malgré certains avantages procurés par les traitements traditionnels sur l’intensité de l’inflammation, le traitement médical précoce reste le meilleur choix: c’est le seul moyen qui permet une guérison bactériologique à des pourcentages tolérables (Gambo et Echike 2001, Sérieys et Faroult 2001, Sérieys et Brouillet 2007).
L’appréciation qualitative des autres variables de la même section, s’est fondée seulement sur la mémoire de l’éleveur. Ce dernier n’est pas toujours crédible, et cherche souvent à se montrer compétent et maître de la situation. C’est un paramètre qui peut expliquer la non signification de la variable « devenir du lait suspect ». En conséquence, le lait considéré comme sain peut renfermer du lait suspect.
Et comme dernier facteur retenu par le modèle logistique final, le type d’égouttage. L’égouttage avec une pression manuelle sur la griffe du faisceau trayeur prédispose 3 fois plus aux infections mammaires que l’application d’un égouttage par une traite manuelle complémentaire. L’odds ratio ajusté est de 3,17 avec un p = 0,11. Quand il y a du lait résiduel à la fin de la traite, les éleveurs étudiés utilisent l’égouttage en tant que moyen d’extraction du lait jusqu’à la dernière goutte. Il semble qu’un égouttage manuel ne pose pas de problème pour la santé mammaire.
En revanche, une telle pratique par la machine à traire augmente la durée de la traite avec un faible débit de lait (surtraite), les lésions du trayon apparaissent en conséquence (Sérieys et Brouillet 2007).
Il est connu que les traumatismes augmentent le risque d’apparition des mammites (Weisen 1974, Argente et al 1997, Lévesque 2006). Pour les problèmes d’altération des trayons par exemple suite à une traite non-conforme, on a constaté chez la majorité des élevages visités qu’au moins une vache présentait des plaies. L’analyse par le KHI 2, n’a permis de retenir dans le pré-modèle que les crevasses et les gerçures.
Ces dernières étaient éliminées ensuite par l’ajustement. Ce résultat peut être justifié par le fait qu’on a testé les lésions séparément pour une présélection sans prendre en considération la corrélation de chacune d’elles avec l’ensemble des lésions. Ainsi, nous avons décelé 58 de cas ne révisant pas le niveau de vide de la machine à traire, dont le haut niveau de vide est souvent l’initiateur des lésions (Gourreau et al 1995).
Notre étude a pour objectif l’identification et l’appréciation des différents facteurs de risque les plus pertinents à partir d’une gamme de facteurs constatés lors des visites d’élevages.
La détermination des NCT comme moyen de dépistage des mammites et l’analyse statistique ont permis d’identifier des facteurs de risque. Ces facteurs sont par ordre d’importance de signification:
* Fortement significatifs : l’un lié aux paramètres de la gestion des mammites, c'est-à-dire le traitement traditionnel unique ou annexé par un traitement médical. D’après nos résultats c’est le facteur de risque majeur. L’autre, est relatif au logement, c'est-à-dire la quantité insuffisante de la litière.
* Faiblement significatifs : un paramètre tenant aux pratiques de traite, en premier lieu, c’est l’égouttage par la machine à traire. Et enfin, le paramètre relatif à l’animal, c’est la nature raciale du cheptel, dont les animaux importés étant plus fragiles.
En ce qui concerne les résultats descriptifs, ils ont permis de formuler une hypothèse plausible sur les principaux facteurs responsables du déficit en production laitière dans l’Est Algérien : l’état sanitaire des vaches laitières : les NCT varient entre 242 200 et 4 928 167 cellules/ml, avec une moyenne de 1 659 626 ± 1 077 324 cellules/ml. L’effectif : la non satisfaction de la production laitière des besoins de consommation très élevés. Et enfin l’alimentation : en raison de l’indisponibilité des terres agricoles où la majorité des élevages algériens sont de type hors-sol.
Les éleveurs doivent suivre des cycles de formation pour qu’ils puissent appliquer des plans de prophylaxie. Selon nos résultats, nous recommandons de corriger les mauvaises pratiques : l’égouttage, le traitement traditionnel des mammites, l’insuffisance en litière et la mauvaise sélection des animaux. Nous avons besoins d’éleveurs alphabétisés et vigilants, pour les sensibiliser sur les dangers véhiculés par le lait suspect sur la santé humaine et la santé animale.
Argente G, Guérin B, LE Moine H, et GTV des Cotes d’Armor 1997. Les mammites en élevage bovin. Fédération Départementale des Groupements de Défense Sanitaire 22. 116, 126 p.
Bareille N, Fourichon C, Baudeau F et Seegers H 2004 Les facteurs de risque de mammites: état des lieux dans 237 exploitations laitières dans les pays de la Loire. Bulletin des Groupes Techniques Vétérinaires 24: 385-389.
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Received 30 June 2010; Accepted 20 October 2010; Published 5 January 2011