Livestock Research for Rural Development 22 (7) 2010 | Notes to Authors | LRRD Newsletter | Citation of this paper |
L’incorporation dans la ration de la verdure Trifolium alexandrinum l. (bersim) et Avena sativa l. (avoine) a été étudiée chez des lapereaux à l’engraissement. Soixante quinze lapereaux croisés, Néo Zélandais x californien, sevrés à un âge de 30 à 35 jours, ont reçu cinq régimes alimentaires : quatre régimes expérimentaux basés sur la distribution à volonté soit de bersim, soit d’avoine avec une complémentation de concentré commercial à raison de 40 ou 60 % des besoins quotidiens des lapereaux, et un régime témoin ne renfermant que du concentré.
Les poids vifs à la fin de l’essai (12 semaines) étaient de 2,21 kg à 2,30 kg et les gains moyens quotidiens ont varié de 26,9 g / j à 32,7 g/j. Par ailleurs, le taux de mortalité n’a pas dépassé 4% dans tous les lots. Le régime bersim à volonté, complété par du concentré (60 % des besoins) a donné les meilleures croissances par rapport aux autres régimes expérimentaux ; ce même régime a donné des résultats similaires à ceux obtenus avec le régime témoin. L’analyse chimique a révélé que la viande des animaux recevant le régime verdure et 40 % de concentré a été riche en eau, en minéraux et en myoglobine et pauvre en collagène et en matière grasse et de bonne qualité sensorielle.
Mots clés: Carcasse, croissance, lapin, qualité sensorielle, verdure
Incorporating green roughages trifolium alexandrinum l. and avena sativa l. into ration was studied in rabbits. Seventy-five “New Zealander X Californian” kits weaned at 30 and 35 days of age were divided into 5 pens to receive one of five diets: four experimental and a control diet. Experimental diets were based on the distribution at will of green roughages complemented with a commercial, concentrate at rates of 40 and 60% of kits daily needs while the control diet included only concentrate.
Live body weights at the end of the trial ranged from 2, 21 kg to 2, 30 kg and weight daily gains were between 26, 9 and 32, 7 g/j. Furthermore, mortality rate was below 4% for all regimens. Trifolium alexandrinum l. + 60% concentrate resulted in the best growth performances among experimental diets. These performances were comparable to those observed in control kits. Meat of kits receiving Trifolium alexandrinum l. + 60% concentrate was rich in water, minerals and myoglobine and had low content in collagéne and fat and consequently was highly rated for its sensorial quality.
Keywords: Carcass, green roughages, growth, rabbit, sensory quality
Il existe, à l’heure actuelle, une demande importante des consommateurs en matière de protéines animales (Brescia et al 2002). Le lapin, animal herbivore, très prolifique avec une productivité élevée (90 à 100 kg de viande par lapine et par an), peut avoir une place privilégiée dans l'élevage tunisien et peut contribuer à résoudre le problème de déficit en viande du pays (Bergaoui 1992). Le secteur cunicole en Tunisie est confronté à une multitude de contraintes principalement alimentaire suite aux difficultés de l’approvisionnement en matières premières et aux prix élevés sur le marché international (FAO 2006).
L’alimentation quotidienne des lapins peut être à base d’herbes, la plante de maïs peut être entièrement consommée par exemple (Mensah et Ekue 2002). Le recours à l’intégration de la verdure dans l’alimentation des lapins à l’engraissement pour remplacer une partie du concentré semble être une alternative à tester particulièrement dans un système qui vise à concilier l’écologique, l’économique et le social (Fortun 2008). A terme, il s’agira de proposer aux éleveurs des associations de fourrages qui répondent mieux aux besoins biologiques des lapins à l’engraissement (Adehan et al 2004). L’objectif de ce travail est d’étudier l’impact de l’incorporation de la verdure du bersim (Trifolium alexandrinum l.) et de l’avoine (Avena sativa l.) dans la ration des lapereaux à l’engraissement.
L’essai a porté sur 75 lapereaux « Néo-zélandais X Californien » des deux sexes sevrés à partir de la cellule de maternité du clapier de l'ESA Mateur à un âge de 30 à 35 jours et à un poids de 500 à 600 g. Les lapereaux au sevrage ont été répartis en vingt cinq cages de trois lapins homogènes pour le poids vif et l’âge, soit quinze lapereaux par régime. Les cages sont de type Flat Deck, d'une surface de 0,35 m2 et d'une hauteur de 0,25 m, équipées chacune d’une mangeoire frontale pour le concentré et d’une mangeoire latérale grillagée pour la verdure. Pendant la première semaine d'engraissement, on a adopté une stratégie de transition pour la distribution du concentré afin de stabiliser la consommation à trois niveaux : 40 %, 60 % et 100 % des besoins quotidiens des animaux. Après la période d’adaptation, la verdure de bersim et d’avoine a été distribuée à volonté durant tout l’essai alors que la distribution du concentré a été rationnée selon trois niveaux stabilisés ultérieurement. Chaque lot d'animaux a été affecté au hasard à l'un des cinq régimes alimentaires avec un apport d'eau à volonté.
Régime
1 : 100 % concentré (R1),
Régime 2 : Avoine à volonté + 40 %
concentré (R2),
Régime 3 : Avoine à volonté + 60 % concentré (R3),
Régime 4 : Bersim à volonté + 40 % concentré (R4) et
Régime 5 :
Bersim à volonté + 60 % concentré (R5).
L’essai s’est déroulé à l’Ecole Supérieure d’Agriculture de Mateur pendant deux mois. La composition chimique de la verdure de bersim et d’avoine (Tableau 1) montre que le bersim présente des teneurs en MAT, MM et Ca relativement plus élevées que l'avoine et des teneurs plus faibles en MS, MO et CB.
Tableau 1. Composition chimique de la verdure du Bersim (trois coupes) et d’Avoine (trois stades végétatifs) |
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Verdure |
MS, % |
Energie digestible |
MO, % MS |
MM, % MS |
CB, % MS |
MAT, % MS |
Bersim |
2èmecoupe |
28 |
4097 |
15,3 |
91,4 |
15,7 |
3èmecoupe |
30 |
4176 |
16,6 |
92,6 |
14,3 |
|
4èmecoupe |
32 |
4086 |
21,7 |
91,5 |
13,8 |
|
Avoine |
Tallage |
28 |
4233 |
19,7 |
84,3 |
8,6 |
Montaison |
30 |
4275 |
21,4 |
85,7 |
7,4 |
|
Début –épiaison |
33 |
4350 |
28,5 |
86,2 |
8,5 |
L’énergie digestible lapin exprimée en kcal/kg d'aliment est généralement plus élevée chez les graminées comparées aux légumineuses (Lebas 1989).
La consommation d'aliment (verdure et concentré) a été enregistrée quotidiennement. La pesée des lapereaux a été réalisée une fois par semaine à jeun pour calculer les gains moyens quotidiens.
Deux abattages ont eu lieu à deux semaines d'intervalle (10 et 12 semaines) ; 30 lapereaux ont été sacrifiés à chaque abattage, à raison de 6 lapereaux par régime alimentaire. La carcasse a été divisée en trois parties (partie avant, râble et partie arrière) selon la division anatomique rapportée par Blasco et al (1993). Ces parties ont été comparées à celle de la carcasse de référence (Varewych et Bouquet 1982). La cuisse gauche a été disséquée pour déterminer le rapport muscle / os. La cuisse droite et le râble ont été utilisés pour l’évaluation chimique et sensorielle. Le pH a été déterminé moyennant un pH-mètre à sonde à deux reprises : 15 mn après abattage et après 24 h de réfrigération. L'analyse chimique de la viande réfrigérée a concerné la teneur du râble en MS, MM, MG, myoglobine et collagène. Trois échantillons par régime et par âge ont été prélevés pour la détermination de la MS (Lyophilisation). La teneur en matière grasse de la viande a été déterminée par la méthode de Randhal (1974) et l’évaluation de la pigmentation de la viande a été effectuée selon la méthode de Hornsey (1956). La détermination du collagène a été réalisée selon la méthode de Bergman et Loxley (1963). La qualité sensorielle de la viande a été évaluée par un jury de dégustateurs amateurs selon la méthode de Touraille (1979).
Les effets des cinq régimes alimentaires ont été testés par la procédure GLM (SAS 1989) selon le modèle linéaire suivant :
Yijk = µ + Ri + Cj + eijk
Yijk :
Poids vif final, quantité d’aliment ingérée ou GMQ du Kième
lapereau. (K ~ 1 à 75),
µ : moyenne générale,
Ri : effet du ième régime (i ~1 à 5),
Cj : effet du jèmecage (j ~ 1 à 15) et
eijk : erreur résiduelle.
Les lapereaux du lot témoin et ceux nourris de R5 ont présenté, à la fin de l'essai, les poids vifs les plus élevés (respectivement 2307,0 g et 2285,3 g) suivis de ceux recevant R3 (Tableau 2).
Tableau 2. Evolution du poids vif (g) des lapereaux en fonction de l’âge et de régime alimentaire |
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Age, semaines |
R1 |
R2 |
R3 |
R4 |
R5 |
5 |
747c |
782a |
2196c |
775ab |
763b |
6 |
1006a |
987a |
1009a |
985a |
1012a |
7 |
1268a |
1194c |
1225b |
1181c |
1251a |
8 |
1492a |
1407c |
1456b |
1401c |
1487a |
9 |
1740a |
1625b |
1682a |
1621b |
1711a |
10 |
1981a |
1847d |
1909c |
1860d |
1936b |
11 |
2111a |
1983d |
2035b |
2005c |
2097a |
12 |
2307a |
2196c |
2263b |
2211c |
2285a |
a, b, c, d Sur une même ligne, les moyennes suivies de la même lettres ne sont pas significativement différentes au seuil P = 0,05). R1 : 100 % Concentré, R2 : Avoine à volonté + 40 % concentré, R3 Avoine à volonté + 60 % concentré, R4 : Bersim à volonté plus 40 % concentré et R5 : Bersim à volonté plus 60 % concentré |
Concernant les deux régimes R2 et R4, les animaux présentent des poids vifs très semblables mais relativement plus faibles que ceux des animaux des autres régimes. Les poids vifs obtenus à la fin de la période d’engraissement sont considérés satisfaisants et on peut dire que les rations données ont répondu aux besoins nutritionnels du lapin à l'engraissement signalé par De Blas and Mateos (1998).
Le test de comparaison des moyennes a permis de constater que les GMQ réalisés avec le régime R5 sont comparables à ceux obtenus avec le régime témoin. Pour le niveau d’intégration de concentré (40 %), les deux régimes à base de bersim et d'avoine présentent des GMQ comparables (30,35g/j vs 30,96 g/j) (Figure 1).
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Les GMQ obtenus, quelque soit le régime, tendent à diminuer après la 10Ème semaine d’âge c'est-à-dire après la fin de la période de croissance optimale. Nos résultats corroborent ceux de Gidenne (2005).
La variation hebdomadaire de la matière sèche totale consommée (Tableau 3) peut être expliquée par la quantité de concentré distribuée chaque semaine pour satisfaire l’accroissement des besoins de croissance des lapereaux, l’accroissement de la quantité de verdure consommée par les animaux et l’élévation de la teneur en matière sèche de la verdure distribuée.
Tableau 3. Evolution hebdomadaire de la MS consommée en g/j/lapereau suivant l’âge et le régime alimentaire (Moyenne. ± Et) |
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Age, Semaines |
R1 |
R2 |
R3 |
R4 |
R5 |
5 |
60.3 ± 0.3b |
52.5 ± 0.1c |
59.7 ± 0.2b |
59.7 ± 0.1b |
66.4 ± 0.6 a |
6 |
82.9 ± 0.3 b |
74.6 ± 0.1 d |
87.0 ± 0.2b |
79.8 ± 0.4 c |
95.2 ± 0.4 a |
7 |
96.2 ± 0.8 d |
93.9 ± 0.2 e |
102 ± 0.1 c |
107 ± 0.4 b |
113 ± 0.2 a |
8 |
101 ± 0.2 e |
121 ± 0.1 d |
130 ± 0.7 c |
140 ± 0.6 a |
133 ± 0.3 b |
9 |
123 ± 0.2 e |
155 ± 0.5c |
148 ± 0.4 d |
188 ± 0.5 a |
169 ± 0.2 b |
10 |
134 ± 0.1 e |
189 ± 0.6b |
182 ± 0.4 c |
193 ± 0.4 a |
171 ± 0.2 d |
11 |
137 ± 0.8c |
200 ± 0.1a |
201 ± 0.1 a |
202 ± 0.3 a |
190 ± 0.2b |
12 |
136 ± 0.4 e |
242 ± 0.1 a |
230 ± 0.7b |
207 ± 0.4 c |
198 ± 0.5d |
Moyenne |
109 ± 0.6 c |
141 ± 0.3b |
143 ± 0.4 b |
147 ± 0.1a |
142 ± 0.3b |
a, b, c, d, e Sur une même ligne, les moyennes suivies de la même lettres ne sont pas significativement différentes au seuil P = 0,05). R1 : 100 % Concentré, R2 : Avoine à volonté + 40 % concentré, R3 Avoine à volonté + 60 % concentré, R4 : Bersim à volonté plus 40 % concentré et R5 : Bersim à volonté plus 60 % concentré. |
La comparaison au sein d’un même régime de verdure a montré que durant les premières semaines, la quantité de matière sèche totale consommée varie en fonction de la quantité de concentré distribuée. Elle progresse avec l’adaptation de l'animal au régime verdure.
L’évaluation de la consommation totale moyenne en matière sèche pour toute la période de l’essai montre que le régime R4 présente la quantité la plus élevée 147,0 g contre 108,7 g pour le régime R2 ce qui reflète probablement une meilleure appétibilité du bersim par rapport à l’avoine . Pour le régime témoin, la quantité moyenne de matière sèche consommée est significativement inférieure aux autres régimes (p < 0,05), ce qui explique la différence de taille et de vascularisation du tube digestif après abattage.
Grâce au test Tukey on a pu montrer que l’IC moyen du R1 (3,29) calculé sur toute la période de l’essai est significativement différent des autres indices relatifs aux autres régimes qui varient entre 4,2 et 4,68 et ceci en raison probablement de son niveau énergétique plus élevé et de son meilleur équilibre (Figure 2). L’efficacité alimentaire par semaine et durant toute la période est statistiquement différente (p < 0,05) pour les cinq traitements.
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R1 : 100 % Concentré, R2 : Avoine à volonté + 40 % concentré, R3 Avoine à volonté + 60 % concentré, R4 : Bersim à volonté plus 40 % concentré et R5 : Bersim à volonté plus 60 % concentré |
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Comparés aux régimes R2 et R4, les régimes R3 et R5 présentent des IC intéressants. La quantité de matière sèche consommée provenant de la verdure est plus faible (56 g pour le régime R2 contre 85g pour le régime R1 En effet, l’IC est amélioré par une hausse de la concentration d’énergie et de protéines des aliments (Corrent et al 2007). L’augmentation significative de l’IC pour les lots recevant les régimes R2 et R4 peut être mise en relation avec l’accroissement du taux de cellulose dans ces aliments (Lebas et Ouhayoun 1984).
Le suivi journalier de l'état des animaux a révélé que l'intégration de la verdure dans l'alimentation des lapins en croissance n'a pas engendré de problèmes sanitaires. En effet, uniquement trois cas de mortalité ont été enregistrés juste au début de l'essai dans les lots recevant les régimes R3, R4 et R5. Quelques cas de diarrhées ont été observés durant les premières semaines, ils seraient imputés aux stress du sevrage. Pour le comportement intra cage on a remarqué que les animaux n'ont pas présenté de symptômes d’agressivité durant leur croissance et ont montré des signes de vivacité.
En ce qui concerne les variations du poids à l’abattage, il s’est avéré que l’impact de l’utilisation de la verdure est bien ressenti et le prolongement de l’âge à l’abattage entraine une nette amélioration des rendements. Le rendement en carcasse chaude à l'âge d'abattage de 10 semaines est de 55 à 58 % du poids vif pour des lapins de 1,9 à 2,1 kg. Ce rendement est de 56 à 59 % pour des lapins de 2,3 à 2,4 kg (Lebas et al 1991). A un âge d'abattage de 12 semaines, le rendement en carcasse chaude est de 57 à 62 % du poids adulte pour des lapins de 2,1 à 2,3 kg (Figure 3).
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Après saignée, dépouille, éviscérations et élimination des manchons et des organes on obtient la carcasse de référence qui constitue un indicateur de la musculature de l’animal. Les rendements varient de 41,76 % du poids vif pour le traitement R4 à 45,66 % pour le traitement R1. A l'âge d'abattage de 10 semaines, on n'a pas enregistré de différences significatives entre le témoin et les régimes verdure R3 et R5 dont le rendement est d'environ 45,5 %. Cette différence est significative au sein d’un même régime mais à différents taux de concentré (par exemple, 45,41% et 41,76 % respectivement pour R5 et R4). A l'âge d'abattage de 12 semaines, on note l’augmentation du rendement en carcasse de référence pour tous les régimes et particulièrement pour le régime témoin qui montre le rendement le plus élevé 50,18 %, alors que le régime R4 présente toujours les rendements les plus faibles 45,64 % (Tableau 4).
Tableau 4. Variation du rendement (Rdt) en carcasse de référence (en % de poids vif) avec l’âge d’abattage et le régime alimentaire |
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Age abattage, semaines |
R1 |
R2 |
R3 |
R4 |
R5 |
|||||
P.vif, g |
Rdt |
P.vif, g |
Rdt |
P.vif, g |
Rdt |
P.vif, g |
Rdt |
P.vif, g |
Rdt |
|
10 |
1865 |
45,7± 1,4a |
2003 |
43,0± 0,5b |
1971 |
45,7± 1,5 a |
1903 |
41,7± 2,7 c |
2143 |
45,4± 3,1 a |
12 |
2153 |
50,2±2,2 a |
2123 |
47,5±1,7b |
2191 |
48,1±0,5b |
2075 |
45,6±3,2 c |
2170 |
47,5±0,4b |
a, b, c Sur une même ligne les moyennes ayant le même indice ne sont pas significativement différent au seuil P= 0.05 avec R2 (10semaines)= 0.55 et R2 (12 semaines)= 0.57. R1 : 100 % Concentré, R2 : Avoine à volonté + 40% concentré, R3 Avoine à volonté + 60% concentré, R4 : Bersim à volonté plus 40% concentré et R5 : Bersim à volonté plus 60% concentré. |
Globalement, les relations trouvées entre rendement en carcasse et poids corporel concordent avec les études de Larzul et Rochambeau (2004).
L’évaluation du pH de la viande permet d’estimer le degré de son acidification. Elle a montré qu'à l’âge à l'abattage de 12 semaines, les valeurs de pH post mortem ainsi qu’après 24h sont homogènes pour tous les régimes (Tableau 5).
Tableau 5. Evolution du pH post mortem et après 24 h de la viande des lapins selon l’âge à l’abattage et la nature de régime. |
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Age abattage, semaines |
10 |
12 |
||||||||
Régimes |
R1 |
R2 |
R3 |
R4 |
R5 |
R1 |
R2 |
R3 |
R4 |
R5 |
pH post mortem |
6,4 ±0,4 d |
6,6 ±0,4 b |
6,4 ±0,6 c |
6,4 ±0,1 d |
6,7 ± 0,9a |
6,8 ±0,3 a |
6,8 ±0,1 a |
6,7 ±0,6 a |
6,8 ±0,4 a |
6,6 ±0,9a |
pH après 24h |
5,9 ±0,3 a |
5,9 ±0,1 a |
5,7 ±0,9 a |
5,9 ±0,1 a |
5,8 ±0,7 a |
5,8 ±0,5 a |
5,8 ±0,1 a |
5,8 ±0,6 a |
5,6 ±0,8 a |
5,8 ±0,5a |
a, b, c, d Sur une même ligne les moyennes ayant le même indice ne sont pas significativement différent au seuil P= 0.05 avec R2 (10semaines)= 0.55 et R2 (12 semaines)= 0.57. R1 : 100 % Concentré, R2 : Avoine à volonté + 40% concentré, R3 Avoine à volonté + 60% concentré, R4 : Bersim à volonté plus 40% concentré et R5 : Bersim à volonté plus 60% concentré |
L’analyse chimique montre que la viande des animaux recevant de la verdure avec 40 % de concentré, particulièrement le régime R4, est la plus riche en eau, en minéraux et en myoglobine, mais la plus pauvre en matière grasse et en collagène. (Tableau 6).
Tableau 6. Evolution de la teneur de la viande en % du muscle frais (mf) en différents constituants en fonction du régime et l'âge d’abattage (Echantillon représentatif) |
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Age abattage, semaines |
10 |
12 |
||||||||
Régimes |
R1 |
R2 |
R3 |
R4 |
R5 |
R1 |
R2 |
R3 |
R4 |
R5 |
Eau, % mf |
75.7 |
74.9 |
74.0 |
76.4 |
75.7 |
76.4 |
77.5 |
76.0 |
75.3 |
74.8 |
MO, % mf |
22.9 |
23.9 |
25.0 |
22.4 |
23.3 |
22.2 |
21.1 |
22.8 |
22.9 |
23.8 |
MM, % mf |
1.4 |
1.2 |
0.8 |
1.2 |
0.9 |
1.4 |
1.4 |
1.2 |
1.8 |
1.4 |
MG, % m f |
0.5 |
1.1 |
0.7 |
0.6 |
0.8 |
0.3 |
0.3 |
0.5 |
0.4 |
0.7 |
Myoglobine, mg / g mf |
0.8 |
0.9 |
1.1 |
1.1 |
0.9 |
0.8 |
0.8 |
0.7 |
0.7 |
0.6 |
Collagène, mg /100 g mf |
64.8 |
118 |
104 |
93.7 |
142 |
56.6 |
73.2 |
93.7 |
96.6 |
86.8 |
R1 : 100 % Concentré, R2 : Avoine à volonté + 40% concentré, R3 Avoine à volonté + 60% concentré, R4 : Bersim à volonté plus 40% concentré et R5 : Bersim à volonté plus 60% concentré. |
L’analyse sensorielle à l’âge d’abattage de 10 semaines confirme aussi que la viande des animaux nourris de verdure est meilleure. Ainsi, la viande du régime R5 est classée la plus tendre, la plus juteuse, de meilleur goût et de meilleure odeur. En effet la richesse de la verdure en eau et en protéines améliore les qualités de la viande des animaux. La tendreté élevée de la viande du régime bersim (Tableau 7), s’explique par sa teneur élevée en eau. Ceci est confirmé par Gondret et Bonneau (1998).
Tableau 7. Evaluation sensorielle de la viande de lapin (cuisse) |
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Régimes |
R1 |
R2 |
R3 |
R4 |
R5 |
R2 |
Tendreté |
3.8e |
4.8d |
6.6b |
5.8c |
7.2 a |
0.49 |
Jutosité |
3.0e |
5.0c |
6.8a |
4.1d |
6.0b |
0.52 |
Goût |
3.2d |
5.0c |
7.8a |
6.0b |
7.8a |
0.56 |
Odeur |
4.1e |
6.8b |
6.0c |
5.0d |
7.8a |
0.54 |
a, b, c, d, e Sur une même ligne, les moyennes ayant le même indice ne sont pas significativement différentes au seuil P= 0.05. R1 : 100 % Concentré, R2 : Avoine à volonté + 40% concentré, R3 : Avoine à volonté + 60% concentré, R4 : Bersim à volonté plus 40% concentré et R5 : Bersim à volonté plus 60% concentré. |
En somme, la combinaison des analyses chimiques et sensorielles confirment que la viande des animaux nourris de verdure montre des qualités organoleptiques et nutritionnelles très satisfaisantes.
Notre étude a montré que l’intégration de la verdure dans l’alimentation des lapins à l’engraissement a conduit à des croissances satisfaisantes. En effet, les animaux nourris de verdure, en particulier les animaux alimentés de R5 (bersim à volonté + 60 % concentré) ont montré des poids vifs et des gains moyens quotidiens comparables à ceux recevant le régime témoin (100 % concentré). Les qualités organoleptiques et nutritionnelles de la viande des lapereaux recevant de la verdure sont améliorées. La verdure n’a pas engendré d’effets néfastes sur l’état sanitaire des animaux.
La verdure du Bersim (Trifolium alexandrinum l.) et de l’avoine (Avena satives l.) peut substituer une partie du concentré (40 à 60 %) sans compromettre les performances de croissance et la santé des lapereaux.
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Received 5 April 2010; Accepted 27 April 2010; Published 1 July 2010