Livestock Research for Rural Development 22 (7) 2010 Notes to Authors LRRD Newsletter

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Impact de l’incorporation du bersim (Trifolium alexandrinum L.) et de l’avoine (Avena sativa L.) dans la ration sur les performances des lapereaux à l’engraissement

T Hedhly, M Kamoun, D Miladi, B Rekik, S Ouerghi, L Tayachi et R Bergaoui

Département des Sciences et Techniques des Productions Animales, Ecole supérieure d’Agriculture, 7030 Mateur, Tunisie
Institution de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur AgricolesTunis, Tunisie
tijani.hedhly@iresa.agrinet.tn

Résumé

L’incorporation dans la ration de la verdure Trifolium alexandrinum l. (bersim) et Avena sativa l. (avoine) a été étudiée chez des lapereaux à l’engraissement. Soixante quinze lapereaux croisés, Néo Zélandais x californien, sevrés à un âge de 30 à 35 jours, ont reçu cinq régimes alimentaires : quatre régimes expérimentaux basés sur la distribution à volonté soit de bersim, soit d’avoine avec une complémentation de concentré commercial à raison de 40 ou 60 % des besoins quotidiens des lapereaux, et un régime témoin ne renfermant que du concentré.

 

Les poids vifs à la fin de l’essai (12 semaines) étaient de 2,21 kg à 2,30 kg et les gains moyens quotidiens ont varié de 26,9 g / j à 32,7 g/j. Par ailleurs,  le taux de mortalité n’a pas dépassé 4% dans tous les lots. Le régime bersim à volonté, complété par du concentré (60 % des besoins) a donné les meilleures croissances par rapport aux autres régimes expérimentaux ; ce  même régime a donné des résultats similaires à ceux obtenus avec le régime témoin.  L’analyse chimique a révélé que la viande des animaux recevant le régime verdure et 40 % de concentré  a été riche en eau, en minéraux et en myoglobine et pauvre en collagène et en matière grasse et de bonne qualité sensorielle.

Mots clés: Carcasse, croissance, lapin, qualité sensorielle, verdure



Effects of incorporating of Trifolium alexandrinum L. and Avena sativa L. in the ration on growth performance and carcass characteristics of kits

Abstract

Incorporating green roughages trifolium alexandrinum l. and avena sativa l. into ration was studied in rabbits. Seventy-five “New Zealander X Californian” kits weaned at 30 and 35 days of age were divided into 5 pens to receive one of five diets: four experimental and a control diet. Experimental diets were based on the distribution at will of green roughages complemented with a commercial, concentrate at rates of 40 and 60% of kits daily needs while the control diet included only concentrate.

 

Live body weights at the end of the trial ranged from 2, 21 kg to 2, 30 kg and weight daily gains were between 26, 9 and 32, 7 g/j. Furthermore, mortality rate was below 4% for all regimens.  Trifolium alexandrinum l. + 60% concentrate resulted in the best growth performances among experimental diets. These performances were comparable to those observed in control kits. Meat of kits receiving Trifolium alexandrinum l. + 60% concentrate was rich in water, minerals and myoglobine and had low content in collagéne and fat and consequently was highly rated for its sensorial quality.

Keywords: Carcass, green roughages, growth, rabbit, sensory quality


Introduction

Il existe, à l’heure actuelle, une demande importante des consommateurs en matière de protéines animales  (Brescia et al 2002). Le lapin, animal herbivore, très prolifique  avec une productivité élevée (90 à 100 kg de viande par lapine et par an), peut avoir une place privilégiée dans l'élevage tunisien et peut contribuer à résoudre le problème de déficit en viande du pays (Bergaoui 1992). Le secteur cunicole en Tunisie est confronté à une multitude de contraintes principalement alimentaire suite aux difficultés de l’approvisionnement en matières premières et aux prix élevés sur le marché international (FAO 2006).

 

L’alimentation quotidienne des lapins  peut être à base d’herbes, la plante de maïs peut être entièrement consommée par exemple (Mensah et Ekue 2002). Le recours à l’intégration de la verdure dans l’alimentation des lapins à l’engraissement pour remplacer une partie du concentré semble être une alternative à tester particulièrement dans un système qui vise à concilier l’écologique, l’économique et le social (Fortun 2008). A terme, il s’agira  de proposer aux éleveurs des associations de fourrages qui répondent mieux aux besoins biologiques des lapins à l’engraissement (Adehan et al 2004). L’objectif de ce travail est d’étudier l’impact de l’incorporation de la verdure du bersim (Trifolium alexandrinum l.) et de l’avoine (Avena sativa l.) dans la ration des lapereaux à l’engraissement.

 

Matériel et méthodes 

Animaux et régimes alimentaires 

 

L’essai a porté sur 75 lapereaux « Néo-zélandais  X  Californien » des deux sexes sevrés à partir de la cellule de maternité du clapier de l'ESA Mateur à un âge de 30 à 35 jours et à un poids de 500 à 600 g. Les lapereaux au sevrage ont été répartis en vingt cinq cages de trois lapins homogènes pour le poids vif et l’âge, soit quinze lapereaux par régime. Les cages sont de type Flat Deck, d'une surface de 0,35 m2 et d'une hauteur de  0,25 m, équipées chacune d’une mangeoire frontale pour le concentré et d’une mangeoire latérale grillagée pour la verdure. Pendant la première semaine d'engraissement, on a adopté une stratégie de transition pour la distribution du concentré afin de stabiliser la consommation à trois niveaux : 40 %, 60 % et 100 % des besoins quotidiens des animaux. Après la période d’adaptation, la verdure de bersim et d’avoine a été distribuée à volonté durant tout l’essai alors que la distribution du concentré a été  rationnée selon trois niveaux stabilisés ultérieurement. Chaque lot d'animaux a été affecté au hasard à l'un des cinq régimes alimentaires avec un apport d'eau à volonté.

Régime 1 : 100 % concentré (R1),
Régime 2 : Avoine à volonté + 40 % concentré (R2),
Régime 3 : Avoine à volonté + 60 % concentré (R3),
Régime 4 : Bersim à volonté + 40 % concentré (R4) et
Régime 5 : Bersim à volonté + 60 % concentré (R5).

 

L’essai s’est déroulé à l’Ecole Supérieure d’Agriculture de Mateur pendant deux mois. La composition chimique de la verdure de bersim et d’avoine (Tableau 1) montre que le bersim présente des teneurs en MAT, MM et Ca relativement plus élevées que l'avoine et des teneurs plus faibles en MS, MO et CB. 


Tableau 1. Composition chimique de la verdure du Bersim (trois coupes) et d’Avoine (trois stades végétatifs)

Verdure

MS, %

Energie digestible

MO, % MS

MM, % MS

CB, % MS

MAT, % MS

Bersim

2èmecoupe

28

4097

15,3

91,4

15,7

3èmecoupe

30

4176

16,6

92,6

14,3

4èmecoupe

32

4086

21,7

91,5

13,8

Avoine

Tallage

28

4233

19,7

84,3

8,6

Montaison

30

4275

21,4

85,7

7,4

Début –épiaison

33

4350

28,5

86,2

8,5


L’énergie digestible lapin exprimée en kcal/kg d'aliment est généralement  plus élevée chez les graminées comparées aux légumineuses (Lebas 1989).

 

Mesures réalisées

 

La consommation d'aliment (verdure et concentré) a été enregistrée quotidiennement. La pesée des lapereaux a été réalisée une fois par semaine à jeun pour calculer les gains moyens quotidiens.

 

Qualité de la carcasse

 

Deux abattages ont eu lieu à deux semaines d'intervalle (10 et 12 semaines) ; 30 lapereaux ont été sacrifiés à chaque abattage, à raison de 6 lapereaux par régime alimentaire. La carcasse a été divisée en trois parties (partie avant, râble et partie arrière) selon la division anatomique rapportée par Blasco et al (1993). Ces parties ont été comparées à celle de la carcasse de référence (Varewych et Bouquet 1982). La cuisse gauche a été disséquée pour déterminer le rapport muscle / os. La cuisse droite et le râble ont été utilisés pour l’évaluation chimique et sensorielle. Le pH a été déterminé moyennant un pH-mètre à sonde à deux reprises : 15 mn après abattage et après 24 h de réfrigération. L'analyse chimique  de la viande réfrigérée  a concerné la teneur du râble en MS, MM, MG, myoglobine et  collagène. Trois échantillons par régime et par âge ont été prélevés pour la détermination de la MS (Lyophilisation). La teneur en  matière grasse de la viande a été déterminée par la méthode de Randhal (1974) et l’évaluation de la  pigmentation de la viande a été effectuée selon la méthode de Hornsey (1956).  La détermination du collagène a été réalisée selon la méthode de Bergman et Loxley (1963). La qualité sensorielle de la viande a été évaluée par un jury de dégustateurs amateurs selon la méthode de Touraille (1979).


Analyses statistiques

 

Les effets des cinq régimes alimentaires ont été testés par la procédure GLM (SAS 1989) selon le modèle linéaire suivant :  

Yijk  = µ + Ri + Cj + eijk

Yijk : Poids vif final, quantité d’aliment ingérée  ou GMQ du Kième lapereau. (K ~ 1 à 75),
µ : moyenne générale,
Ri : effet du ième régime (i ~1 à 5),
Cj : effet du jèmecage (j ~ 1 à 15) et
eijk : erreur résiduelle.

 

Résultats et discussion 

Croissance des lapereaux

 

Les lapereaux du lot témoin et ceux nourris de R5 ont présenté, à la fin de l'essai, les poids vifs les plus élevés (respectivement 2307,0 g et 2285,3 g) suivis de ceux recevant R3 (Tableau 2).


Tableau 2.  Evolution du poids vif (g) des lapereaux en fonction de l’âge et de régime alimentaire

Age,  semaines

R1

R2

R3

R4

R5

5

747c

782a

2196c

775ab

763b

6

1006a

987a

1009a

985a

1012a

7

1268a

1194c

1225b

1181c

1251a

8

1492a

1407c

1456b

1401c

1487a

9

1740a

1625b

1682a

1621b

1711a

10

1981a

1847d

1909c

1860d

1936b

11

2111a

1983d

2035b

2005c

2097a

12

2307a

2196c

2263b

2211c

2285a

a, b, c, d  Sur une même ligne, les moyennes suivies de la même lettres ne sont pas significativement différentes au seuil P = 0,05).   R: 100 % Concentré, R: Avoine à volonté + 40 % concentré, R3 Avoine à volonté + 60 % concentré, R: Bersim à volonté  plus 40 % concentré et R: Bersim à volonté  plus 60 % concentré


Concernant les deux régimes R2 et R4, les animaux présentent des poids vifs très semblables mais relativement plus faibles que ceux des animaux des autres régimes. Les poids vifs obtenus à la fin de la période d’engraissement sont considérés satisfaisants et on peut dire que les rations données ont répondu  aux besoins nutritionnels du lapin à l'engraissement signalé par De Blas and Mateos (1998).

 

Le test de comparaison des moyennes a permis de constater que les GMQ réalisés avec le régime R5 sont comparables à ceux obtenus avec le régime témoin. Pour le niveau d’intégration de concentré (40 %), les deux régimes à base de bersim et d'avoine présentent des GMQ comparables (30,35g/j vs 30,96 g/j) (Figure 1).



Figure 1.  Evolution du GMQ en fonction de l'âge et des régimes


Les GMQ obtenus, quelque soit le régime, tendent à diminuer après la 10Ème semaine d’âge c'est-à-dire après la fin de la période de croissance optimale. Nos résultats corroborent  ceux de Gidenne (2005).

 

Consommation d'aliment

 

La variation hebdomadaire de la matière sèche totale consommée (Tableau 3) peut être expliquée par la quantité de concentré distribuée chaque semaine pour satisfaire l’accroissement des besoins de croissance des lapereaux, l’accroissement de la quantité de verdure consommée par les animaux et l’élévation de la teneur en matière sèche de la verdure distribuée.


Tableau 3.  Evolution hebdomadaire de la MS consommée en g/j/lapereau suivant l’âge et le  régime alimentaire  (Moyenne. ± Et)

Age, Semaines

R1

R2

R3

R4

R5

5

60.3 ± 0.3b

52.5 ± 0.1c

59.7  ± 0.2b

59.7 ± 0.1b

66.4 ± 0.6 a

6

82.9 ± 0.3 b

74.6 ± 0.1 d

87.0 ± 0.2b

79.8 ± 0.4 c

95.2 ± 0.4 a

7

96.2 ± 0.8 d

93.9 ± 0.2 e

102 ± 0.1 c

107 ± 0.4 b

113 ± 0.2 a

8

101 ± 0.2 e

121 ± 0.1 d

130 ± 0.7 c

140 ± 0.6 a

133 ± 0.3 b

9

123 ± 0.2 e

155 ± 0.5c

148 ± 0.4 d

188 ± 0.5 a

169 ± 0.2 b

10

134 ± 0.1 e

189 ± 0.6b

182 ± 0.4 c

193 ± 0.4 a

171 ± 0.2 d

11

137  ± 0.8c

200 ± 0.1a

201 ± 0.1 a

202 ± 0.3 a

190 ± 0.2b

 12

136 ± 0.4 e

242 ± 0.1 a

230 ± 0.7b

207 ± 0.4 c

198  ± 0.5d

Moyenne

109 ± 0.6 c

141 ± 0.3b

143 ± 0.4 b

147 ± 0.1a

142  ± 0.3b

a, b, c, d, e  Sur une même ligne, les moyennes suivies de la même lettres ne sont pas significativement différentes au seuil P = 0,05).   R: 100 % Concentré, R: Avoine à volonté + 40 % concentré, R3 Avoine à volonté + 60 % concentré, R: Bersim à volonté  plus 40 % concentré et R: Bersim à volonté  plus 60 % concentré.


La comparaison au sein d’un même régime de verdure a montré que durant les premières semaines, la quantité de matière sèche totale consommée varie en fonction de la quantité de concentré distribuée. Elle  progresse avec l’adaptation de l'animal au régime verdure.

 

L’évaluation de la consommation totale  moyenne en matière sèche pour  toute la période de l’essai montre que le régime R4 présente la quantité la plus élevée 147,0 g contre 108,7 g pour le régime R2 ce qui reflète probablement une meilleure appétibilité du bersim par rapport à l’avoine . Pour le régime témoin, la quantité moyenne de matière sèche consommée est significativement inférieure aux autres régimes (p < 0,05), ce qui explique  la différence de taille et de  vascularisation du tube digestif après abattage.

 

Indice de consommation (IC)

 

Grâce au test Tukey on a pu montrer que l’IC moyen du R1 (3,29)  calculé sur toute la période de l’essai est significativement différent  des autres indices relatifs aux autres régimes qui varient entre 4,2 et 4,68 et ceci en raison probablement de son niveau énergétique plus élevé et de son meilleur équilibre (Figure 2). L’efficacité alimentaire par semaine et durant toute la période est statistiquement différente (p < 0,05) pour les cinq traitements.



R: 100 % Concentré, R: Avoine à volonté + 40 % concentré, R3 Avoine à volonté + 60 % concentré, 
R: Bersim à volonté  plus 40 % concentré et R: Bersim à volonté  plus 60 % concentré


Figure 2.   Evolution de l'IC en fonction de l'âge et du régime alimentaire


Comparés aux régimes R2 et R4, les régimes R3 et R5  présentent des IC intéressants. La quantité de matière sèche consommée provenant de la verdure est  plus faible (56 g pour le régime R2 contre 85g pour le régime R1 En effet, l’IC est amélioré par une hausse de la concentration d’énergie et de protéines des aliments (Corrent et al 2007). L’augmentation significative de l’IC pour les lots recevant les régimes R2 et R4 peut être mise en relation avec l’accroissement du taux de cellulose dans ces aliments (Lebas et Ouhayoun 1984). 

 

Etat sanitaire des lapereaux 

 

Le suivi journalier de l'état des animaux a révélé que l'intégration de la verdure dans l'alimentation des lapins en croissance n'a pas engendré de problèmes sanitaires. En effet, uniquement trois cas de mortalité ont été enregistrés juste au début de l'essai dans les lots recevant les régimes R3, R4 et R5.  Quelques cas de diarrhées ont été observés durant les premières semaines, ils seraient imputés aux stress du sevrage. Pour le comportement intra cage on a remarqué que les animaux n'ont pas présenté de symptômes d’agressivité durant leur croissance et  ont montré des  signes de vivacité.

 

Rendement à l'abattage

 

En ce qui concerne les variations du  poids à l’abattage, il s’est avéré que l’impact de l’utilisation de la verdure est bien ressenti et le prolongement de l’âge à l’abattage entraine une nette amélioration des rendements. Le rendement en carcasse chaude à l'âge d'abattage de 10 semaines est de 55 à 58 % du poids vif  pour des lapins de 1,9 à 2,1 kg. Ce rendement est de 56 à 59 % pour des lapins de 2,3 à 2,4 kg (Lebas et al 1991). A un âge d'abattage de 12 semaines, le rendement en carcasse chaude est de 57 à 62 % du poids adulte pour des lapins de 2,1 à 2,3 kg (Figure 3).



Figure 3.  Variation du rendement en carcasse chaude en fonction du régime et l’âge d’abattage


Après saignée, dépouille, éviscérations et élimination des manchons et des organes on obtient la carcasse de référence qui constitue un indicateur de la musculature de l’animal. Les rendements varient de 41,76 % du poids vif pour le traitement  R4  à 45,66 % pour le traitement R1. A l'âge d'abattage de 10 semaines, on n'a pas enregistré de différences significatives entre le témoin et les régimes verdure  R3 et R5  dont le rendement est d'environ 45,5 %.  Cette différence est significative au sein d’un même régime mais à différents taux de concentré (par exemple, 45,41% et  41,76 % respectivement pour R5  et R4). A l'âge d'abattage de 12 semaines, on note l’augmentation du rendement en carcasse de référence pour tous les régimes et particulièrement pour le régime témoin qui montre le rendement le plus élevé 50,18 %, alors que le régime R4  présente toujours les rendements les plus faibles 45,64 % (Tableau 4).


Tableau 4.  Variation du rendement (Rdt) en carcasse de référence (en % de poids vif) avec l’âge d’abattage et le régime alimentaire

Age abattage, semaines

R1

R2

R3

R4

R5

P.vif, g

Rdt

P.vif, g

Rdt

P.vif, g

Rdt

P.vif, g

Rdt

P.vif, g

Rdt

10

1865

45,7± 1,4a

2003

43,0± 0,5b

1971

45,7± 1,5 a

1903

41,7± 2,7 c

2143

45,4± 3,1 a

12

2153

50,2±2,2 a

2123

47,5±1,7b

2191

48,1±0,5b

2075

45,6±3,2 c

2170

47,5±0,4b

a, b, c  Sur une même ligne les moyennes ayant le même indice ne sont pas significativement différent au seuil P= 0.05 avec R2 (10semaines)= 0.55 et R2 (12 semaines)= 0.57.  R: 100 % Concentré, R: Avoine à volonté + 40% concentré, R3 Avoine à volonté + 60% concentré, R: Bersim à volonté  plus 40% concentré et R: Bersim à volonté  plus 60% concentré.


Globalement, les relations trouvées entre rendement en carcasse et poids corporel concordent avec les études de Larzul et Rochambeau (2004).

 

Qualité de la viande

 

L’évaluation du pH de la viande permet d’estimer le degré de son acidification. Elle a montré qu'à l’âge à l'abattage de 12 semaines, les valeurs de pH post mortem ainsi qu’après 24h sont homogènes pour tous les régimes (Tableau 5).


Tableau 5.  Evolution du pH  post mortem et après 24 h de la viande des lapins selon l’âge à l’abattage et la  nature de régime.

Age abattage, semaines

10

12

Régimes

R1

R2

R3

R4

R5

R1

R2

R3

R4

R5

pH post mortem

6,4 ±0,4 d

6,6 ±0,4 b

6,4 ±0,6 c

6,4 ±0,1 d

6,7  ± 0,9a

6,8 ±0,3 a

6,8 ±0,1 a

6,7 ±0,6 a

6,8 ±0,4 a

6,6 ±0,9a

pH après 24h

5,9 ±0,3 a

5,9 ±0,1 a

5,7 ±0,9 a

5,9 ±0,1 a

5,8 ±0,7 a

5,8 ±0,5 a

5,8 ±0,1 a

5,8 ±0,6 a

5,6 ±0,8 a

5,8 ±0,5a

a, b, c, d  Sur une même ligne les moyennes ayant le même indice ne sont pas significativement différent au seuil P= 0.05 avec R2 (10semaines)= 0.55 et R2 (12 semaines)= 0.57.  R: 100 % Concentré, R: Avoine à volonté + 40% concentré, R3 Avoine à volonté + 60% concentré, R: Bersim à volonté  plus 40% concentré et R: Bersim à volonté  plus 60% concentré


L’analyse chimique montre que la viande des animaux recevant de la verdure avec 40 % de concentré,  particulièrement le régime R4, est la plus riche en eau, en minéraux et en myoglobine, mais la plus pauvre en matière grasse et en collagène. (Tableau 6).


Tableau 6.  Evolution de la teneur de la viande en % du muscle frais (mf) en différents constituants en fonction du régime et l'âge d’abattage (Echantillon représentatif)

Age abattage, semaines

10

12

Régimes

R1

R2

R3

R4

R5

R1

R2

R3

R4

R5

Eau, % mf

75.7

74.9

74.0

76.4

75.7

76.4

77.5

76.0

75.3

74.8

MO, % mf

22.9

23.9

25.0

22.4

23.3

22.2

21.1

22.8

22.9

23.8

MM, % mf

1.4

1.2

0.8

1.2

0.9

1.4

1.4

1.2

1.8

1.4

MG, % m f

0.5

1.1

0.7

0.6

0.8

0.3

0.3

0.5

0.4

0.7

Myoglobine, mg / g  mf

0.8

0.9

1.1

1.1

0.9

0.8

0.8

0.7

0.7

0.6

Collagène, mg /100 g mf

64.8

118

104

93.7

142

56.6

73.2

93.7

96.6

86.8

R: 100 % Concentré, R: Avoine à volonté + 40% concentré, R3 Avoine à volonté + 60% concentré, R: Bersim à volonté  plus 40% concentré et R: Bersim à volonté  plus 60% concentré.


L’analyse sensorielle à l’âge d’abattage de 10 semaines confirme aussi que la viande des animaux nourris de verdure est meilleure. Ainsi, la viande du régime R5  est classée la plus tendre, la plus juteuse, de meilleur goût et de meilleure odeur. En effet la richesse de la verdure en eau et en protéines améliore les qualités de la viande des animaux. La tendreté élevée de la viande du régime bersim (Tableau 7), s’explique par sa teneur élevée en eau. Ceci est confirmé par Gondret et Bonneau (1998).


Tableau 7.  Evaluation  sensorielle de la viande de lapin (cuisse)

Régimes

R1

R2

R3

R4

R5

R2

Tendreté

3.8e

4.8d

6.6b

5.8c

7.2 a

0.49

Jutosité

3.0e

5.0c

6.8a

4.1d

6.0b

0.52

Goût

3.2d

5.0c

7.8a

6.0b

7.8a

0.56

Odeur

4.1e

6.8b

6.0c

5.0d

7.8a

0.54

a, b, c, d, e  Sur une même ligne, les moyennes ayant le même indice ne sont pas significativement différentes au seuil P= 0.05. R: 100 % Concentré, R: Avoine à volonté + 40% concentré, R: Avoine à volonté + 60% concentré, R: Bersim à volonté  plus 40% concentré et R: Bersim à volonté  plus 60% concentré.


En somme, la combinaison des analyses chimiques et sensorielles confirment que la viande des animaux nourris de verdure montre des qualités organoleptiques et nutritionnelles très satisfaisantes.


Conclusion

 

Références bibliographiques 

Adehan  R,  Kpodekom M, Houenon J, Ossenti T B et Lebas F 1994 Etude comparée de l’appétibilité de vingt-trois plantes fourragères chez le lapin. Rabbit production in hot climates Zaragoza: CIHEAM-IAMZ,  550 p. (Cahiers Options Méditerranéennes, volume 8). http://ressources.ciheam.org/om/pdf/c08/95605284.pdf

 

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Received 5 April 2010; Accepted 27 April 2010; Published 1 July 2010

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