Livestock Research for Rural Development 22 (11) 2010 | Notes to Authors | LRRD Newsletter | Citation of this paper |
En vue d’évaluer l’effet de la granulométrie de la farine du manioc sur les paramètres de production des poulets de chair, 320 poussins d’un jour de souche Starbro ont été répartis en 16 groupes de 20 oiseaux de manière à constituer des lots comparables de point de vue du poids vif moyen (38,5±1,03 g) et du sexe. Chacune des rations expérimentales R0 (témoin sans farine de manioc) et trois autres rations R1, R2 et R3 dans lesquelles 50% de maïs était remplacé par de la farine de manioc de granulométrie inférieure à 1mm, comprise entre 1 et 2 mm et entre 2 et 3 mm, a été attribuée au hasard à 4 groupes dans un dispositif de plan complètement randomisé. L’aliment et l’eau ont été distribués ad libitum pendant toute la période de l’essai (49 jours).
Chez les mâles, la ration R3 a induit le poids vif le plus élevé (2476±175g) comparé à celui des lots R0 (2255±73,1g) et R1 (2214±98,9). Chez les femelles, aucune différence significative (P > 0,05) n’a été observée entre les traitements pour le poids vif. Indépendamment du sexe, les rations R2 et R3 ont induit les poids vifs les plus élevés (P < 0,05), 2103±86,5g (R2) et 2126±138g (R3) respectivement et les indices de consommation les plus faibles (2,20±0,05 pour R2 et 2,30±0,09 pour la ration R3) comparé à R1. Cependant aucune différence significative (P > 0,05) n’a été observée entre les traitements R0, R2 et R3 pour ces paramètres. Néanmoins, la ration R2 a permis de produire le kilogramme du poids vif significativement (P < 0,05) le moins cher (426±10,5 FCFA) comparé aux rations R0 (471±39,3 FCFA) et R1 (480±16,0 FCFA). Dans les conditions de la présente étude, il a été conclut que la substitution de 50% du maïs avec de la farine de manioc de granulométrie comprise entre 1 et 3 mm permet d’obtenir des paramètres de croissance supérieurs à la ration témoin contenant uniquement du maïs.
Mots clés: Caractéristiques de la carcasse, indice de consommation, poids vif, racines de manioc
In order to study the effects of particle size of cassava flour on broiler growth parameters, 320 one-day-old Starbro broiler chicks were distributed in 16 pens of 20 birds balanced for the sex and the initial body weight (38.5±1.03 g). Each of the experimental diets, R0 (control without cassava) and 3 other diets R1, R2 and R3 with 50% of maize replaced with cassava flour with particles size of less than 1mm, 1 to 2 mm and 2 to 3 mm respectively, was randomly fed to 4 groups in a completely randomized design. Feed and water were distributed ad libitum during the trial (49 days).
The R3 diet induced the highest body weight (BW) for males (2476±175 g) as compared with that obtained from birds under diets R0 (2255±73,1 g) and R1 (2214±98.9 g). For females, there was no significant difference (P> 0.05) between the treatments for BW. For mixed sexes, the R2 and R3 diets induced the highest BW of 2103±86.5 g (R2) and 2126±138 g (R3) and the best feed conversion ratio (2.20±0.05 for R2 and 2.30±0.09 for R3 diet) as compared with R1. However, there was no significant difference (P> 0.05) between treatments R0, R2 and R3for these parameters. Nevertheless, the ration R2 produced the cheapest (P < 0.05) kilogram bodyweight (426±10.5 FCFA) as compared with R0 (471±39.3 FCFA) and R1 (480±16.0 FCFA). It was concluded that in the conditions of the present study, the substitution of 50% of the corn by the cassava flour with particle size between 1 and 3 mm induces higher growth parameters compared to the control diet containing no cassava.
Key Words: Body weight, carcass characteristics, cassava root, feed conversion
Dans les pays en développement, les volailles jouent un rôle important dans la vie socio-économique des populations. En effet la production avicole est l’une des principales sources d’approvisionnement des populations en protéines animales et de revenus particulièrement pour les femmes (Zaman et al 2004). En comparaison avec les autres animaux d’élevage, les volailles transforment très efficacement les protéines végétales en protéines animales et représentent l’un des instruments les plus efficaces pour accroître la production et la consommation des produits d’origine animale dans les régions tropicales et subtropicales (Manjeli et al 1995). Toutefois, le facteur limitant le développement de l’aviculture est le coût élevé des provendes. On incorpore généralement 50-70% de maïs dans les rations des poulets de chair comme source d’énergie (Salami and Odunsi 2003 ; Teguia et al 2004 ; Ukachukwu 2005). Cet ingrédient est par ailleurs hautement sollicité dans l’alimentation humaine et coûte généralement très cher car sa production est très exigeante en terme de qualité de sol, de fertilisation et de main d’œuvre (Ospina et al 1995). Les pays tropicaux disposent pourtant d’importantes quantités des produits alternatifs parmi lesquels les tubercules de manioc pouvant remplacer le maïs dans l’alimentation animale.
Avec une production mondiale estimée à 224 millions de tonnes en 2007, le manioc (Manihot esculenta) se situe au 5ème rang des productions végétales alimentaires derrière le maïs, le riz, le blé et la pomme de terre (FAO 2008). Le manioc est une plante qui s’adapte à de nombreuses conditions de culture, de types de sols et de niveau de fertilité. Il ne nécessite pas des sols riches et peut résister à la sécheresse (Phuc et al 1995 ; Ukachukwu 2008). Ses racines se caractérisent par une faible teneur en protéines (2 - 2,5%), en lipides (0,4 – 0,7%) et en cellulose (3 – 5,2 %) et une forte teneur en amidon (62 – 78%) et en énergie (3154 – 3488 kcal/kg) (Ospina et al 1995 ; Lekule 1988 ; Garcia et Dale192099).
Plusieurs études ont montré que l’on peut remplacer 10 à 50% du maïs par de la farine de manioc dans la ration des poulets de chair sans aucune différence significative au niveau des performances de production (Eshiett et al 1980 ; Gomez et al 1983 ; Garcia et Dale192099 ; Ojewola et al 2006). Au delà de 50% de substitution, on observe une réduction significative des performances de production (Garcia et Dale 1999 ; Ojewola et al 2006). Pourtant, la teneur en énergie du manioc est comparable à celle du maïs. La farine de manioc est pauvre en protéines, très poudreuse, contient des fibres et a une viscosité et une hygroscopicité très élevées (Garcia et Dale 1999 ; IFAD 2008). Ces propriétés semblent non seulement limiter le taux de protéine dans la ration mais aussi irriter les voix respiratoires, réduire la surface d’action des sucs gastriques au niveau du tube digestif et pourraient par conséquence être à l’origine de la mauvaise utilisation du manioc par les volailles (Garcia et Dale 1999 ; Ukachukwu 2008). Des études ont montré que l’utilisation du manioc dans des aliments complets administrés sous forme de pellets améliore l’ingestion alimentaire et les performances de croissance chez les poulets de chair (Garcia et Dale 1999, Chauynarong et al 2009).
L’objectif de la présente étude est d’évaluer l’effet de la granulométrie de la farine de manioc sur les performances de croissance et les caractéristiques de la carcasse des poulets de chair.
L’essai a été mené à la ferme d’application et de recherche de la Faculté d’Agronomie et de Sciences Agricoles (FASA) de l’Université de Dschang (Ouest du Cameroun) entre février et mars 2010. Dschang est situé à environ 1420m d’altitude (LN 5-7°, LE 8-12°). Le climat est de type tropical soudano-guinéen avec environ 2000 mm de pluie par an répartie sur une seule saison allant de mars à novembre. La température moyenne est de 20°C et l'humidité relative généralement supérieure à 60%.
320 poussins d’un jour de souche Starbro ont été utilisés pour l’essai qui a duré 7 semaines. La densité sur litière utilisée était de 20 poussins par m2 de 1 à 3 semaines d’âge et de 10 poussins par m2 par la suite. Les poussins ont reçu une couverture sanitaire en vigueur dans la zone ; il s’agit des vaccinations contre les maladies virales telles que la pseudo-peste aviaire, la bronchite infectieuse et la maladie de Gumboro et les traitements préventifs contre la coccidiose.
Huit rations ont été formulées, dont quatre au démarrage (1 à 21 jours) et quatre en finition (21 à 49 jours). La ration témoin R0 ne contenait pas du manioc ; dans les rations R1, R2 et R3, 50% de maïs a été substitué avec de la farine de manioc ayant des particules des diamètres inférieurs à 1mm, compris entre 1 et 2 mm et entre 2 et 3 mm respectivement.
Les différents ingrédients, à l’exception de la farine de manioc ont été introduits dans le mélangeur pour une durée de 15 minutes. Le mélange avec de la farine du manioc s’est fait manuellement avec une pelle. Les rations ont été distribuées aux poulets sous forme de farine. La composition et les caractéristiques chimiques des rations sont résumées aux tableaux 1 et 2.
Tableau 1. Composition, caractéristiques chimiques calculées et coût de production du kg de rations expérimentales (démarrage) |
||||
Ingrédients |
Rations (traitements) |
|||
R0 |
R1 |
R2 |
R3 |
|
Maïs |
54,0 |
27,0 |
27,0 |
27,0 |
Remoulage |
13,5 |
9,50 |
9,50 |
9,50 |
Farine de manioc |
0,00 |
27,0 (d < 1mm) |
27,0(1 < d < 2 mm) |
27,0 (2 < d < 3mm) |
Tourteau d’arachide |
5,00 |
5,60 |
5,60 |
5,60 |
Tourteau de soja |
19,0 |
22,0 |
22,0 |
22,0 |
Farine de poisson |
5,00 |
5,00 |
5,00 |
5,00 |
Chlorure de sodium |
0,25 |
0,25 |
0,25 |
0,25 |
Coquillage |
0,75 |
0,50 |
0,50 |
0,50 |
Huile de palme |
1,00 |
1,50 |
1,50 |
1,50 |
CMV 0,5%1 |
0,50 |
0,50 |
0,50 |
0,50 |
Farine d’os |
0,75 |
1,00 |
1,00 |
1,00 |
Méthionine |
0,20 |
0,20 |
0,20 |
0,20 |
Elitox (Antitoxine) |
0,05 |
0,05 |
0,05 |
0,05 |
Total |
100 |
100 |
100 |
100 |
Caractéristiques chimiques calculées, %MS |
||||
Energie métabolisable, kcal/kg d’aliment |
2949 |
2884 |
2884 |
2884 |
Protéine brute |
21,9 |
21,4 |
21,4 |
21,4 |
Rapport Energie/protéines |
135 |
135 |
135 |
135 |
Lysine |
1,17 |
1,20 |
1,20 |
1,20 |
Méthionine |
0,67 |
0,64 |
0,64 |
0,64 |
Acides aminés soufrés |
0,96 |
0,92 |
0,92 |
0,92 |
Matière grasse |
3,87 |
3,53 |
3,53 |
3,53 |
Acide linoléique |
1,78 |
1,52 |
1,52 |
1,52 |
Cellulose brute |
4,66 |
5,25 |
5,25 |
5,25 |
Calcium |
1,01 |
1,03 |
1,03 |
1,03 |
Phosphore disponible |
0,42 |
0,43 |
0,43 |
0,43 |
Prix Kg, FCFA/kg |
211 |
209 |
209 |
209 |
1Premix 0,5% : Vit. A= 3000000UI/kg, Vit. D3= 600000UI/kg, vit. E= 4000mg/kg, vit. K3= 500mg/kg, vit.B = 200mg/kg, vit.B2= 1000mg/kg, vit.B3=2400mg/kg, Biotine=10mg/kg, vit.PP=7000mg/kg, Acide folique=200mg/kg, choline chloride=100000mg/kg, Sulfate ferreux=8000mg/kg, sulfate(II) cuivrique=2000mg/kg, Oxyde manganeux=1400mg/kg, iodate de calcium=200mg/kg, carbonate basique de cobalt=200mg/kg, sélénite de sodium=20mg/kg, méthionine=200000mg/kg, lysine=78000mg/kg. d : Diamètre des particules de manioc ; FCFA: (1 Euro = 655,95FCFA) |
Tableau 2. Composition, caractéristiques chimiques calculées et coût de production du kg de rations expérimentales (croissance-finition) |
|||||
Ingrédients |
Rations (traitements) |
||||
R0 |
R1 |
R2 |
R3 |
||
Maïs |
62,0 |
31,0 |
31,0 |
31,0 |
|
Remoulage |
9,50 |
6,50 |
6,50 |
6,50 |
|
Farine de manioc |
0,00 |
31,0 (d <1mm) |
31,0 (1<d<2 mm) |
31,0 (2 < d < 3 mm) |
|
Tourteau d’arachide |
8,00 |
8,00 |
8,00 |
8,00 |
|
Tourteau de soja |
12,0 |
15,0 |
15,0 |
15,0 |
|
Farine de poisson |
4,00 |
4,50 |
4,50 |
4,50 |
|
Chlorure de sodium |
0,25 |
0,25 |
0,25 |
0,25 |
|
Coquillage |
0,70 |
0,40 |
0,40 |
0,40 |
|
Huile de palme |
1,50 |
1,50 |
1,50 |
1,50 |
|
CMV 0,5%1 |
0,50 |
0,50 |
0,50 |
0,50 |
|
Farine d’os |
1,50 |
1,20 |
1,20 |
1,20 |
|
Méthionine |
0,10 |
0,10 |
0,10 |
0,10 |
|
Elitox (Antitoxine) |
0,05 |
0,05 |
0,05 |
0,05 |
|
Total |
100 |
100 |
100 |
100 |
|
Caractéristiques chimiques calculées, %MS |
|||||
Energie métabolisable, kcal/kg d’aliment |
3022 |
2946 |
2946 |
2946 |
|
Protéine brute |
19,1 |
18,6 |
18,6 |
18,6 |
|
Rapport Energie/protéines |
158 |
158 |
158 |
158 |
|
Lysine |
1,01 |
1,04 |
1,04 |
1,04 |
|
Méthionine |
0,53 |
0,50 |
0,50 |
0,50 |
|
Acides aminés soufrés |
0,74 |
0,75 |
0,75 |
0,75 |
|
Matière grasse |
4,49 |
3,58 |
3,58 |
3,58 |
|
Acide linoléique |
2,06 |
1,56 |
1,56 |
1,56 |
|
Cellulose brute |
4,22 |
6,01 |
6,01 |
6,01 |
|
Calcium |
1,10 |
1,01 |
1,01 |
1,01 |
|
Phosphore disponible |
0,47 |
0,44 |
0,44 |
0,44 |
|
Prix Kg, FCFA/kg |
191 |
186 |
186 |
186 |
|
1Premix 0,5% : Vit. A= 3000000UI/kg, Vit. D3= 600000UI/kg, vit. E= 4000mg/kg, vit. K3= 500mg/kg, vit.B = 200mg/kg, vit.B2= 1000mg/kg, vit.B3=2400mg/kg, Biotine=10mg/kg, vit.PP=7000mg/kg, Acide folique=200mg/kg, choline chloride=100000mg/kg, Sulfate ferreux=8000mg/kg, sulfate(II) cuivrique=2000mg/kg, Oxyde manganeux=1400mg/kg, iodate de calcium=200mg/kg, carbonate basique de cobalt=200mg/kg, sélénite de sodium=20mg/kg, méthionine=200000mg/kg, lysine=78000mg/kg. d : Diamètre des particules de manioc ; FCFA: (1 Euro = 655,95FCFA) |
Pour obtenir la farine du manioc, les racines de manioc de variété locale, fraîchement récoltées sur les plantes âgées de 12 à 24 mois, ont été découpées, trempés dans l’eau pendant 3 à 5 jours (rouissage) , pressées, émottées, séchées au soleil pendant plus de deux semaines, concassées au moulin et tamisées à l’aide de 3 tamis de mailles 1mm, 2mm et 3mm.
Les poussins sexés ont été répartis dans 16 loges (10 mâles et 10 femelles par loge) de manière à constituer des lots comparables de point de vue du poids vif moyen (38,5±1,03g) et du sexe. Au début du démarrage et de la phase finition, chacune des rations expérimentales a été attribuée au hasard à 4 loges dans un dispositif de plan complètement randomisé comportant 4 traitements (rations) répétés 4 fois chacun. L’aliment et l’eau ont été distribués ad libitum pendant toute la période de l’essai (7 semaines).
Les données ont été collectées sur la consommation alimentaire et le poids vif hebdomadaire à l’aide d’une balance mécanique précise à 5g près.
A la fin de l’essai, deux poulets (un mâle et une femelle) par répétition soit 8 poulets par traitement, choisis au hasard, ont été sacrifiées après 24 heures de jeûne pour l’évaluation de la carcasse (rendement carcasse, proportions du gras abdominal, de la cuisse, du bréchet et des organes tels que le foie, cœur, gésier, pancréas). Le poids des organes a été collecté à l’aide d’une balance électronique précise à 0,1 g près.
Le prix du kg d'aliment (tableaux 1 et 2) a été déterminé à partir du prix des matières premières disponibles sur le marché local. Le coût alimentaire de production du kg de poids vif du poulet a été estimé en multipliant le prix du kg d'aliment par l'indice de consommation moyen sur la période de l’essai.
Les données sur les paramètres de croissance et le coût de production ont été soumises à une analyse de la variance à un critère de classification. En cas de différence entre les traitements à 5% de probabilité, les moyennes ont été séparées à l’aide du test de Duncan (Steel et Torrie 1980, Vilain 1999). Le logiciel SPSS 12.0 a été utilisé pour les analyses
Le model statistique utilisé était le suivant :
Xij = µ + αi + eij
Xij = observation sur l’animal j ayant reçu la ration ou traitement i
µ = Moyenne générale
αi = effet du traitement i
eij = Erreur résiduelle due à l’animal j ayant reçu la ration ou le traitement i
De manière générale, la variation de la granulométrie de la farine de manioc a eu des effets significatifs sur tous les paramètres de production à l’exception de la consommation alimentaire (tableau 3).
Tableau 3. Effet de la granulométrie de la farine de manioc sur les performances moyennes de production des poulets de chair de 7 semaines d’âge |
||||||
Sexes (effectif) |
Rations |
Performances moyennes de production |
||||
Consommation totale, g |
Poids vifs à 7 semaines, g |
GMQ, g |
IC |
Coût alimentaire du kg de poids vif, FCFA |
||
♂ (160) |
R0 |
- |
2254±73,1a |
45,2±1,48a |
- |
- |
R1 |
- |
2214±98,9a |
44,4±2,00a |
- |
- |
|
R2 |
- |
2375±97,9b |
47,7±2,01ab |
- |
- |
|
R3 |
- |
2476±175b |
49,7±3,60b |
- |
- |
|
♀ (160) |
R0 |
- |
1873±134a |
37,4±2,75a |
- |
- |
R1 |
- |
1711±73a |
34,1±1,46a |
- |
- |
|
R2 |
- |
1830±125a |
36,6±2,56a |
- |
- |
|
R3 |
- |
1776±154a |
35,4±3,16a |
- |
- |
|
♂♀ (320) |
R0 |
4853±413a |
2064±48,3ab |
41,3±0,99ab |
2,39±0,20ab |
471±39,3b |
R1 |
4782±263a |
1963±43,8a |
39,3±0,88a |
2,48±0,08b |
480±16,0b |
|
R2 |
4553±198a |
2103±86,5b |
42,1±1,77ab |
2,20±0,05a |
426±10,5a |
|
R3 |
4801±123a |
2126±138b |
42,6±2,83b |
2,30±0,09ab |
445±18,7ab |
|
a, b: Dans la même colonne, les valeurs affectées de la même lettre ne sont pas significativement différentes (P > 0,05) à sexes comparables; IC= Indice de Consommation en g aliment /g gain de poids ; GMQ= Gain Moyen Quotidien CFA: (1 Euro = 655,95FCA) |
La consommation moyenne journalière augmente avec l’âge mais suit une courbe irrégulière pendant la phase finition (figure 1).
|
Figure 1.
Evolution hebdomadaire de la consommation alimentaire (g) des
poulets de chair |
Toutefois, aucune différence significative (P > 0,05) n’a été observée entre les traitements pour la consommation moyenne totale des différentes rations (Tableau 3).
Le poids vif a augmenté avec la granulométrie du manioc dans la ration aussi bien chez les mâles qu’indépendamment du sexe. En effet, chez les mâles à 7 semaines d’âge, il n’y avait pas de différence significative entre les lots consommant les rations R0, R1 et R2 d’une part, R2 et R3 d’autre part pour ce paramètre. Les mâles R0 et R1 avaient des poids vifs significativement inférieurs (P < 0,05) à celui de R3. Chez les femelles, aucune différence significative (P > 0,05) n’a été observée entre les traitements pour le poids vif. Indépendamment du sexe, les poulets des traitements R0, R2 et R3 étaient tous comparables (P > 0,05) pour le poids vif. Cependant les poulets R2 et R3 étaient plus lourds que ceux recevant la ration R1 (Tableau 3). A partir de la troisième semaine d’âge, le poids vif moyen des mâles paraissait plus élevé que celui des femelles (Figure 2).
|
♂ =M = Mâle ; ♀ = F = Femelle |
|
Il n’y avait pas de différence significative (P > 0,05) entre les femelles pour le gain moyen quotidien sur toute la période de l’essai. Les mâles R3 ont enregistré un gain moyen quotidien significativement plus élevé que celui des mâles R0 et R1. Cependant aucune différence significative (P > 0,05) n’a été observée entre les mâles consommant les rations R0, R1 et R2 d’une part, R2 et R3 d’autre part pour ce paramètre. Indépendamment du sexe, les poulets des traitements R0, R1 et R2 d’une part et R0, R2 et R3 d’autre part étaient tous comparables (P > 0,05) pour le GMQ. Toutefois, les poulets R3 avaient un GMQ significativement plus élevé (P < 0,05) que ceux recevant la ration R1 (Tableau 3).
L’indice moyen de consommation (figure 3) suit une courbe irrégulière mais tend à augmenter avec l’âge dans tous les groupes. Sur toute la période de l’essai, il tend à diminuer avec l’augmentation de la granulométrie de la farine du manioc dans la ration et la ration R2 a été plus efficacement utilisée. Toutefois, aucune différence significative (P > 0,05) n’a été observée entre les traitements R0, R1 et R3 d’une part, R0, R2 et R3 d’autre part pour ce paramètre (Tableau 3).
|
Figure 3.
Evolution hebdomadaire de l’indice de consommation des poulets de
chair |
Les caractéristiques de la carcasse sont résumées dans le tableau 4.
Tableau 4. Caractéristiques de la carcasse (%PV) des poulets de chair à 7 semaines d’âge en fonction de la granulométrie de la farine du manioc |
|||||
Caractères |
Sexe |
Rations expérimentales |
|||
R0 |
R1 |
R2 |
R3 |
||
Rendement carcasse PAC |
Mâles (16) |
70,1±0,60a |
71,0±5,16a |
73,2±0,79a |
72,4±1,62a |
Femelles (16) |
72,2±4,29a |
69,9±1,53a |
71,9±0,90a |
70,7±2,62a |
|
Moyenne (32) |
71,1±1,86a |
70,4±3,15a |
72,7±0,73a |
71,6±1,95a |
|
Proportions des parties ou organes |
|||||
Cuisses |
Mâles |
21,9±1,12b |
20,4±1,23a |
20,8±0,42ab |
20,3±0,93a |
Femelles |
22,1±1,47a |
22,8±6,08a |
21,8±3,88a |
20,6±0,24a |
|
Moyenne |
22,0±0,81a |
21,4±2,65a |
21,2±1,58a |
20,4±0,58a |
|
Bréchet |
Mâles |
18,1±2,84a |
21,3±3,30ab |
22,3±2,02b |
22,7±1,56b |
Femelles |
21,8±3,53a |
25,4±8,01a |
23,6±1,87a |
20,3±2,16a |
|
Moyenne |
19, 8±1,25a |
23,0±3,75a |
22,8±0,55a |
21,7±1,80a |
|
Ailes |
Mâles |
9,36±0,93b |
8,50±0,69ab |
8,35±0,60ab |
8,10±0,24a |
Femelles |
9,78±1,47a |
9,52±1,60a |
8,89±2,07a |
9,29±1,22a |
|
Moyenne |
9,55±1,08a |
8,90±1,00a |
8,58±1,13a |
8,64±0,56a |
|
Foie |
Mâles |
1,52±0,13ab |
1,55±0,06b |
1,32±0,09a |
1,53±0,20ab |
Femelles |
1,50±0,09a |
1,51±0,16a |
1,51±0,03a |
1,52±0,20a |
|
Moyenne |
1,51±0,05a |
1,53±0,07a |
1,40±0,06a |
1,53±0,14a |
|
Cœur |
Mâles |
0,42±0,04a |
0,43±0,03a |
0,35±0,10a |
0,45±0,08a |
Femelles |
0,36±0,05a |
0,42±0,08a |
0,38±0,05a |
0,35±0,06a |
|
Moyenne |
0,39±0,02a |
0,43±0,05a |
0,37±0,05a |
0,41±0,05a |
|
Pancréas |
Mâles |
0,18±0,03a |
0,18±0,07a |
0,15±0,02a |
0,14±0,06a |
Femelles |
0,20±0,02a |
0,20±0,03a |
0,19±0,09a |
0,18±0,03a |
|
Moyenne |
0,19±0,02a |
0,19±0,05a |
0,17±0,01a |
0,16±0,04a |
|
Gésier plein |
Mâles |
2,15±0,92a |
1,64±0,14a |
1,75±0,31a |
2,13±0,54a |
Femelles |
2,04±0,15a |
2,10±0,42a |
1,70±0,19a |
1,79±0,49a |
|
Moyenne |
2,10±0,52a |
1,84±0,11a |
1,73±0,15a |
1,99±0,44a |
|
Graisse abdominale |
Mâles |
1,11±0,22ab |
1,16±0,41b |
0,82±0,09ab |
0,70±0,36a |
Femelles |
0,82±0,52a |
1,06±0,30a |
1,06±0,69a |
1,35±0,41a |
|
Moyenne |
0,97±0,23a |
1,11±0,14a |
0,92±0,27a |
0,99±0,40a |
|
a,b: Sur la même ligne, les valeurs affectées de la même lettre ne sont pas significativement différentes (P > 0,05) PV = Poids vif ; PAC : Prêt à cuire |
Chez les femelles et indépendamment du sexe, aucune différence significative n’a été observée entres les différents traitements pour le rendement carcasse, la proportion des différentes parties, des organes et de la graisse abdominale. Chez les mâles, la ration R0 a induit la proportion des cuisses significativement (P < 0,05) la plus élevée comparée aux rations R1 et R3. Cependant, les proportions des bréchets les plus élevées ont été induits par les rations R2 et R3 comparés à R0. La proportion du foie significativement (P < 0,05) la plus élevée a été induite par la ration R1 comparée à R2. Chez les mâles, La proportion de graisse abdominale a baissé avec l’augmentation de la granulométrie de la farine de manioc dans la ration. C’est ainsi que la ration R1 a induit la proportion de graisse significativement le plus élevé comparé à R3. Toutefois, aucune différence significative (P > 0,05) n’a été observée entre les traitements R0, R1 et R2 d’une part, R0, R2 et R3 d’autre part pour ce paramètre.
Les poulets nourris avec la ration R2 ont enregistré les coûts alimentaires de production du kg de poids vif significativement (P < 0,05) le plus bas comparés à ceux soumis aux rations R0 et R1. Cependant aucune différence significative (P > 0,05) n’a été observée entre les traitements R0, R1 et R3 d’une part et entre R2 et R3 d’autre part pour ce paramètre (Tableau 3).
L’absence d’une différence significative entre les traitements pour la consommation alimentaire totale est en contradiction avec les résultats de travaux antérieurs selon lesquels la présentation de l’aliment sous forme de granulé augmente l’ingestion alimentaire chez les poulets de chair (INRA 1989 ; Smith 1997). Ceci pourrait être dû au fait que la taille des particules de manioc était inférieure à 3 mm et la concentration énergétique des rations utilisées ne variait pas significativement d’une ration à l’autre (INRA 1989).
La substitution de 50% du maïs avec de la farine de manioc de granulométrie inférieure à 1mm dans la ration tend à réduire la consommation alimentaire, le poids vif et le GMQ chez les poulets de chair. Cependant cette différence n’est pas significative. Ce résultat se rapproche de celui obtenu par Ukachukwu (2008) qui a utilisé la plante entière de manioc (racines, tige et feuilles) dans la ration des poulets de chair. Cette tendance pourrait s’expliquer par le fait que la farine de manioc est très poudreuse et a une viscosité élevée (Garcia et Dale 1999 et Chauynarong et al 2009).
Le poids vif et le GMQ à 7 semaines croissent avec la granulométrie de la farine de manioc dans la ration chez les mâles et indépendamment du sexe. Ceci pourrait être dû au fait que la granulation réduit l’aspect poudreux de la farine de manioc et améliore ainsi sa consommation et son utilisation par les poulets de chairs (Garcia et Dale 1999 et Chauynarong et al 2009).
L’indice moyen de consommation alimentaire s’est amélioré avec la granulométrie du manioc même si aucune différence significative n’a été observée entre les poulets ayant consommé les rations R0 (2,39), R1 (2,48) et R3(2,30) d’une part et entre R0, R2 (2,20) et R3 d’autre part. Ces valeurs sont comparables à celles trouvées par Ukachukwu (2008) et Olugbemi et al (2010) sur les poulets de chair au Nigeria et en Tanzanie respectivement. Elles sont par ailleurs supérieures aux données rapportées par l’INRA (1989) relevées sur les poulets de chair élevés en France. La mauvaise conversion alimentaire enregistrée dans la présente étude pourrait être liée au potentiel génétique du matériel animal utilisé et au niveau relativement élevé de cellulose brute dans les rations expérimentales (Manjeli et al 1995).
Aucune différence significative (P > 0,05) n’a été observée entre les différents traitements pour le rendement carcasse, les proportions des parties et des organes indépendamment du sexe et chez les femelles. Cependant, la granulométrie de la farine du manioc dans la ration a significativement affecté le poids relatif du foie, des cuisses, du bréchet et de la graisse abdominale chez les mâles. On peut donc penser que les mâles sont plus sensibles que les femelles à la granulométrie de la farine de manioc pour ce qui concerne les caractéristiques de la carcasse. On constate également que plus la farine de manioc est fine, plus les poulets de chair ont tendance à déposer de la graisse abdominale.
Le bilan économique montre que le coût moyen de l’aliment nécessaire pour produire un kilogramme de poids vif est significativement (P < 0,05) plus faible avec la ration R2 comparée à R0 et R1, soit une réduction de 9,38 et 11,18 % respectivement malgré le fait que le coût du kg des rations R1 et R2 n’a pas varié. Ceci pourrait s’expliquer par le fait que l’indice de consommation s’est significativement amélioré entre les rations R1 et R2.
Dans les conditions de la présente étude, la substitution de 50% du maïs par de la farine de manioc de granulométrie comprise entre 1 et 3 mm permet d’obtenir des paramètres de croissance supérieurs à la ration témoin contenant uniquement du maïs.
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Received 10 August 2010; Accepted 18 September 2010; Published 1 November 2010