Livestock Research for Rural Development 21 (3) 2009 Guide for preparation of papers LRRD News

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Evaluation et prédiction de l’effet du type génétique sur l’évolution du poids vif de la poule locale camerounaise (Gallus domesticus)

B A Hako Touko,  Y Manjeli, A Téguia et J Tchoumboué

 

Faculté d'Agronomie et des Sciences Agricoles, Université de Dschang, B.P. 222, Dschang-Cameroun

hakoarnaud@yahoo.fr

Résumé 

L’étude de la croissance pondérale de 4 types génétiques de la poule locale camerounaise a été effectuée à la Ferme d’Application et de Recherche de l’Université de Dschang. Elle a porté sur 478 poussins des deux sexes, des types génétiques cou nu (Na), tarse emplumé (Pti), huppé (Cr) et Emplumement normal (na+pti+cr+).

 

L’évolution du poids vif est significativement influencée (P<0,01) par le type génétique, le sexe et la saison. Indépendamment du sexe et de la saison, le tarse emplumé a été le moins performant (373 à 717 grammes de la 9ème à la 14ème semaine durant la quelle c’est le cou nu et le normal qui ont été les plus performants (385 à 802 grammes et 381 à 798 grammes respectivement). Cependant, Le tarse emplumé a démontré une croissance tardive et à été le meilleur au terme de l’essai avec un poids vif de 920 grammes à 16 semaines d’âge. En général, le huppé a été le moins performant (29,9 à 848g) d’1 jour à la fin de l’essai. En fonction du sexe, le dimorphisme a été net en faveurs des mâles, avec la valeur la plus élevée (P<0,05) observée chez les mâles tarse emplumé (34,1 à 1115 g) en saison des pluies, et la moins élevée (29,2 à 724 g) en saison sèche chez le huppé. Indépendamment de type génétique et du sexe, La saison pluvieuse a été plus favorable (P<0,01) sur l’évolution du poids vif (32,1 à 910,87 g) que la saison des sèche (30,5 à 866g).

 

Les effets estimés en grammes de poids vif du type génétique (Gi), du sexe (Hs) et de la saison (Ht) ont montré que les effets du sexe et de la saison sont constants d’un type génétique à l’autre, ce qui a permis l’élaboration d’une équation de prédiction (Gi = Yijk - μ (1+Hs+Ht) - eijk,) de l’effet du type génétique à partir du poids vif (Y) et des constantes exprimées en pourcentage de poids vif. 

Mots clés: Cameroun, modélisation, poids vif, poule locale



Evaluation and prediction of the effect of genetic type of local fowl (Gallus domesticus) on live body weight in Cameroon

Abstract

The effect of genetic types of local domestic fowl on live body weight was done at the Teaching and Research Farm of the University of Dschang. It was carried on 478 chicks of both sexes belonging to 4 genetic types; Naked Neck (Na), Feathered Shank (Pti), Crested Head (Cr) and Normal Feathered (na+, pti+, cr+). 

 

A 3 way lay out analysis of variance showed that the evolution of the live body weight is significantly influenced (P<0, 01) by genetic type, sex and season. Irrespective of sex and season, the Feathered Shank was the least performant (373 to 717g) from the 9th to the 14th week. The best performances were those of the Naked Neck and the Normal Feathered (385 to 802g and 381 to 798g) which were however comparable at that same period.  However, the feathered shank showed lateness in growth and was the most performant at the end of the trial with a live body weight of 920g at 16 week of age. In general, the Crested Head was the least performant (29.9 to 848g) from day old to 16 weeks of age. Sexual dimorphism was greatly in favor of males (P<0.05), with the highest value obtained from feathered shank males (34.1 to 1115 g) during the raining season and the least (29.2 to 724 g) observed on crested head females in the dry season. Irrespective of the genetic type and sex, significantly (P<0.01) heavier live body weight (32.1 to 911 g) were obtained during the rainy season compared to the dry season (30.5 to 866g).

 

The estimated effects of the genetic type (Gi), sex (Hs) and season (Ht)  on live body weight showed that sex and season effects are constant from one type to another and were used to estimate an equation for the prediction of genetic type effect (Gi = Yijk - μ (1+Hs+Ht) - eijk,) from known live body weight (Y) and the estimated constants expressed in % of live body weight.

Keyword: Cameroon, live body weight, local fowl, modeling


Introduction 

La grande richesse des ressources génétiques de poule locale n’est plus à démontrer. La poule locale en général et camerounaise en particulier n’occupe aucune place parmi les races standards internationalement reconnues et demeure jusqu’à lors peu caractérisée (FAO 2007). Dans les pays en développement, l'aviculture traditionnelle ou familiale est une des rares opportunités d'épargne, d'investissement et de protection contre le risque. Elle est représentée pour près de 93 % par la poule locale domestique Gallus domesticus (Branckaert 1999) et joue un rôle capital dans la couverture des besoins en protéines animales jusqu'alors déficitaire. Elle se caractérise par sa faible productivité et sa caractérisation préalable en vue de son  amélioration génétique reste un problème majeur (Kéambou et al (2007). Par ailleurs, l’évolution de celle-ci en milieu réel l’expose à un grand nombre de facteurs qui influencent l’expression des gènes sur le phénotype, et relativisent de ce fait les résultats obtenus en expérimentation classique.

 

La grande diversité génétique et phénotypique de la poule locale en général et camerounaise en particulier rend très onéreux et difficile les études de caractérisation de cette dernière. Un tel contexte limite l’efficacité de la méthode expérimentale classique et la rend inadaptée, voire souvent impossible. Dans ce cas, la modélisation devient indispensable, d’où la nécessité d’y faire recours. La modélisation permet de rendre compte simultanément de plusieurs facteurs, ainsi que des liaisons existantes entre eux (Michel 1999). Elle nécessite l’analyse du système, la quantification des effets recensés, la reconstitution du fonctionnement du système et en fin le contrôle du modèle et son amélioration. De ce fait, le problème du choix des variables, la détermination des constantes et la forme du modèle se pose. Afin d’y remédier, la présente étude s’est proposée :

 

    

Matériels et méthodes  

Présentation de la zone de l'étude

 

La Ferme d’Application et de Recherche de l’Université de Dschang (FAR/Uds), se situe dans la zone soudano-guinéenne entre les 5°20 et 7°00’ de latitudes Nord et les 10°03’ et 12°00  de longitude Est; à une altitude de 1400 mètres (IRAD Dschang 1999). La température varie de 16 à 27°C et l’humidité relative oscille entre 40 % durant les mois les plus secs (Janvier-février) et 100 % pour les mois les plus humides (Juillet-Aout). La pluviométrie, 2000 par an en moyenne est repartie sur une seule saison allant de mars à novembre.

 

Evolution du poids vif

 

Collecte des données

 

Les animaux expérimentaux étaient constitués de 478 poussins bagués de quatre types génétiques dont 128 cou nu,  117 tarse emplumé, 112 huppé et 121 emplumement normal ont  été sexés, logés séparément sur litière de copeau de bois et élevés jusqu’a 16 semaines d’âge. La densité respectée était de 15 poussins par m2. Les animaux recevaient la même ration alimentaire et étaient soumis au même programme de prophylaxie. Le poids vif de chaque sujet était obtenu par pesées individuelles des animaux à jeun toutes les 4 semaines à l’aide d’une balance mécanique Ohaus® de sensibilité 0,1 gramme.

 

Analyses statistiques

 

Les logiciels Excel (2003) et R-2.4.1 ont été utilisés. Les données obtenues ont été soumises a l’analyse de la variance à trois facteurs pour tester les effets du type génétique, du sexe et de la saison sur le poids vif selon le modèle additif suivant :

Yijk = μ + gi + sj + tk + eijk  où : (1)

Yijk = Poids vif des individus de type génétique i, de sexe j, et à la saison k.

μ   = moyenne générale du poids vif.

gi      = effet fixe du type génétique i ; i variant de 1 à 4.

sj      = effet fixe du sexe j ; j variant de 1 à 2.

tk      = effet fixe de la saison k ; k variant de 1 à 2.

eijk    = (eij + eik + ejk) = Résidus

 

Estimation des effets type génétique, sexe et saison

 

Pour  l’effet sexe ;  à type et à saison égaux, le modèle additif a été le suivant:

Si = Yijs-eij ; (2)

Yij=Poids vif des individus de type génétique i et de sexe j à la saison considérée

μ = moyenne des individus de type i à la saison considérée

eij  = résidus de l’influence simultanée du type génétique et du sexe

Pour  l’effet de la saison, à type génétique et à sexe égaux, on à :

Tk = Yikt-eik ; (3) où :

Yik=Poids vif des individus de type génétique i et de saison k du sexe considéré

μ=Moyenne des individus de type i du sexe considéré

eik  = Résidus de l’influence simultanée du type génétique et de la saison.

 

L’effet du type génétique, a été  déterminé par déduction à partir des formules (1), (2) et (3) tandis que les résidus ont été estimés selon les formules littérales suivantes:

eij =  Yij Yio – Yoj + Y;

eik = Yik Yio – Yok + Y;

ejk = Yjk Yjo – Yok + Y;

 

Equation de prédiction de l’effet du type génétique sur le poids vif

 

Elle a été obtenu à partir des constantes estimées des effets sexe et saison en pourcentage de poids vif à différents âges.

 

Résultats 

Analyse de la variance

 

Le tableau 1 présente L’ANOVA des effets du type génétique, du sexe et de la saison sur le poids vif à différents âges de la poule locale des Hautes Terres de l’Ouest Cameroun.


Tableau 1.  ANOVA du poids vif à âges types en fonction du type génétique(G), du sexe (S) et  de la saison (Ss)

Sources de variation

Degrés de liberté

Carrés moyens du poids vif

 0 semaine

 4 semaines

 8 semaines

12 semaines

16 semaines

Types (G)

3

 167

14975**

     15280**

 599885**

    99672**

Sexes (S)

1

55,2

20936**

        968383**

6927088**

8055408**

Saisons (ss)

1

     279**

96999**

      84884**

  379585**

  222717**

GxS

3

        0,66

           704

       359

  2208

               6647  

Gx Ss

3

    15,5**

         2701**

     2424

  7800

           17005*

SxSs

1

0,81

          0,04

        53282**

  127458**

         20983

GxSx ss

3

4,21

           745

      1462

  2127

           9392

Erreur résiduelle

462

3,78

           625

      2023

  3337

               6213

*(P<0,05),**(P<0,01)

 


Il en découle une influence significative (P<0,01) des facteurs étudiés sur l’évolution du poids vif, ainsi que des interactions significatives GxSs de 0 à 4 semaines, et SxSs de 8 à 12 semaines d’âge.

 

Evolution du poids vif

 

Les figures 1 et 2 illustrent l’évolution du poids vif de la poule locale des Hautes Terres de l’Ouest Cameroun en fonction du type génétique et du sexe, pendant la saison pluvieuse et la saison sèche respectivement. Dans l’ensemble, elles présentent une évolution croissante en fonction de l’âge. Quelque soit la saison, Il est noté un point d’inflexion vers la 12ème semaine chez tous les oiseaux à l’exception des mâles tarse emplumé et des femelles tarse emplumé et huppé dont la croissance est rectiligne. Le dimorphisme sexuel de poids a été net en faveur des mâles à partir de la 4ème semaine d’âge. En saison pluvieuse, bien que le type tarse emplumé soit le plus performant à16 semaines d’âge (figure 1), il a eu le poids vif le moins élevé de la 8ème à la 14ème semaine d’âge.



Figure 1.
  Evolution du poids vif en fonction du type génétique et du sexe en saisond es pluies


En saison sèche (figure 2), le cou nu et le normal ont été les meilleurs de la 4ème à la 12ème semaine, mais comparables aux types tarse emplumé et huppé qui ont démontré une croissance tardive vers la fin de l’essai.


 


Figure 2.
  Evolution du poids vif en fonction du type génétique et du sexe en saison sèche


La comparaison des figures 1 et 2 montrent que la saison pluvieuse a été plus favorable que la saison sèche sur l’évolution du poids vif de la poule locale.             

        

L’effet du type génétique en gramme de poids vif en fonction du sexe et de la saison est présenté dans le tableau 2.


Tableau 2.  Effet du type génétique en grammes de poids vif en fonction du sexe et de la saison

Type génétique

Age,
semaines

Saison pluvieuse

Saison sèche

Mâles

Femelles

Mâles

Femelles

Cou nu

1 jour

0,15

1,45

-1,44

0,08

4

-3,99

31,8

-31,6

-3,99

8

-16,8

54,1

0,57

-16,8

12

39,9

161

36,8

39,9

16

7,24

76,0

-10,9

7,26

Tarse emplumé

1 jour

1,38

3,34

0,27

1,15

4

1,18

30,0

-33,4

1,17

8

-10,2

71,6

18,0

-10,3

12

-76,4

37,2

-24,7

-76,3

16

12,9

144

-5,07

12,9

Huppé

1 jour

-1,81

-0,17

-2,42

-1,25

4

-10,8

17,4

-45,9

-10,7

8

-21,8

26,9

-26,6

-21,8

12

-21,9

117

-7,25

-21,8

16

-16,9

2,22

-84,6

-16,9

Normal

1 jour

0,41

1,50

-1,59

0,16

4

-7,64

43,3

-20,2

-7,73

8

-23,0

52,2

-1,28

-23,0

12

6,53

183

58,5

6,56

16

-18,7

72,8

-14,2

-18,6


Il en découle que le type génétique influence différemment le poids vif de la poule locale en fonction du sexe, l’âge et la saison. Quelque soit la saison, les gènes étudiés ont une expression plus élevée chez les femelles comparées aux mâles, et même en saison pluvieuse comparée à la saison sèche,

 

Chez les mâles, le cou  nu a eu l’effet le plus favorable (+0,15 à +7,24 grammes d’un jour à 16 à semaines d’âge, avec un maximum de +40 grammes à 12 semaines). Le huppé a été le moins performant. Cependant, au terme de l’essai (16ème  semaine), le tarse emplumé à eu l’effet le plus élevé, de +12,9 grammes de poids vif chez les mâles et les femelles.

 

Chez les femelles, Le cou nu et le normal ont eu les effets les plus élevés dans l’ensemble (+1,45 à +76 grammes et +1,5 à 72,8 grammes respectivement) avec un maximum de +161 et +183 grammes de poids vif respectivement pour le cou nu et le normal. Comme chez les mâles, le tarse emplumé a été le plus performant (+144 grammes de poids vif) durant les 4 dernières semaines de l’essai.

                                                             

Le tableau 3 présente l’effet du sexe sur le poids vif en fonction du type génétique et de  saison chez la poule locale Camerounaise.


Tableau 3.  Effet du sexe (Sj) en grammes de poids vif en fonction du type génétique et de la saison

Type génétique

Age, semaines

Saison pluvieuse

Saison sèche

Mâles

Femelles

Mâles

Femelles

Cou nu type

1 jour

0,24

-0,24

0,32

-0,32

4

6,30

-6,30

4,18

-4,18

8

55,8

-55,8

34,6

-34,6

12

152

-152

118

-118

16

137

-137

124

-124

Tarse emplumé

1 jour

0,24

-0,24

-0,37

0,36

4

6,30

-6,30

4,18

-4,18

8

55,8

-55,8

34,6

-34,6

12

152

-152

118

-118

16

137

-137

124

-124

Huppé

1 jour

0,22

-0,22

0,37

-0,37

4

6,30

-6,30

4,18

-4,18

8

55,8

-55,8

34,6

-34,6

12

152

-152

118

-118

16

137

-137

124

-124

Normal

1 jour

0,22

-0,22

0,34

-0,34

4

6,30

-6,30

4,18

-4,18

8

55,8

-55,8

34,6

-34,6

12

152

-152

118

-118

16

137

-137

124

-124


Il confirme le dimorphisme de sexe mis en évidence aux figures 1 et 2. Cet effet est égal en valeur absolue chez les deux sexes, mais positif chez les mâles et négatif chez les femelles. Il est plus élevé en saison pluvieuse (0,24 à 137 grammes de 0 à 16 semaines avec un maximum de 153 grammes à 12 semaines d’âge) qu’en saison sèche (0,32 à 124 grammes de poids vif)

 

Estimation des effets sexe et saison

 

L’effet de la saison en gramme de poids vif en fonction du type génétique et du sexe montre (tableau 4) que les types génétiques étudiés peuvent être répartis en deux groupes:


Tableau 4.  Effet de la saison (Tk) en grammes de poids vif en fonction du type génétique et du sexe

Type génétique

Age, semaines

Saison pluvieuse

Saison sèche

Mâles

Femelles

Mâles

Femelles

Cou nu1sexe

1 jour

0,80

-0,79

0,69

-0,68

4

16,9

-16,9

14,8

-14,8

8

24,0

-24,0

2,78

-2,79

12

48,1

-48,1

14,4

-14,4

16

28,4

-28,3

15,1

-15,1

Tarse emplumé

1 jour

0,97

-0,96

0,69

-0,68

4

16,9

-16,9

14,8

-14,8

8

24,0

-24,0

2,78

-2,78

12

28,5

-28,5

2,49

-2,48

16

48,0

-48,0

27,0

-27,0

Huppé

1 jour

0,16

-0,16

0,68

-0,68

4

16,9

-16,9

14,8

-14,8

8

24,0

-24,0

2,78

-2,78

12

48,1

-48,1

14,4

-14,4

16

28,4

-28,3

15,1

-15,1

Normal

1 jour

0,98

-0,98

0,69

-0,69

4

16,9

-16,9

14,8

-14,8

8

24,0

-24,0

2,78

-2,79

12

48,1

-48,1

14,4

-14,4

16

28,4

-28,4

15,1

-15,1


D’un côté, le cou nu, le huppé et le normal dont l’effet saison évolue de +0,80 à +28,4 grammes avec un maximum de +48 gramme à 12 semaines en saison chez les mâles en saison pluvieuse, et de +0,69 à +15,51 grammes en saison sèche. De l’autre côté, nous avons le tarse emplumé dont l’effet saison évolue de +0,80 à +48 grammes de 0 à 16 semaines d’âge en saison pluvieuse et de +0,69 à +27 grammes en saison sèche. Les valeurs obtenues sont positives chez et négatives chez les femelles quelque soit la saison (tableau 4).

 

Equation de prédiction

 

Les effets sexe et saison obtenus aux tableaux 3 et 4 ont été exprimé en pourcentage de la moyenne générale (μ) du poids vif d’un jour à 16 semaines d’âge, ce qui a permis d’obtenir les constantes de l’effet sexe (Ht) et de l’effet saison (Hs) présentés dans les tableaux 5 et 6 respectivement.


Tableau 5.   Constante (Hs en %) de l’effet sexe pour l’estimation de l’effet du type génétique chez la poule locale

Age, semaines

Saison pluvieuse

Saison sèche

Mâles

Femelles

Mâles

Femelles

1 jour

0,78

-0,78

1,02

-1,02

4

4,58

-4,58

3,03

-3,03

8

15,7

-15,7

9,76

-9,76

12

22,0

-22,0

17,1

-17,1

16

15,4

-15,4

13,9

-13,9



Tableau 6.  Constante (Ht en %) de l’effet saison pour l’estimation de l’effet du type génétique chez la poule locale

Type génétique

Age, semaines

Saison pluvieuse

Saison sèche

Mâles

Femelles

Mâles

Femelles

Cou nu, huppé et normal

 1 jour

 2,32

 -2,32

 2,19

 -2,19

4

12,3

-12,3

10,7

-10,7

8

6,76

-6,76

0,78

-0,78

12

6,97

-6,97

2,08

-2,08

16

3,19

-3,19

1,70

-1,70

 Tarse emplumé

1 jour

2,32

-2,32

2,19

-2,19

4

12,3

-12,3

10,7

-10,7

8

6,76

-6,76

0,78

-0,78

12

4,12

-4,12

0,36

-0,36

16

5,40

-5,40

3,04

-3,04


D’après l’équation (1): Yijk = μ + Gi + Sj + Tk + eijk  implique que       Gi = Yijk–μ-Sj-Tk - eijk (4).

Avec Sj = μ×Hs (5), et Tk= μ×Ht (6), on a: Gi = Yijk - μ - μ Hs- μ Ht - eijk  ce qui permet d’en déduire Gi = Yijk - μ (1+Hs+Ht) - eijk,  qui est une équation de régression linéaire. Ainsi pour estimer l’effet du type génétique cou nu par exemple sur le poids vif des mâles à 16 semaines d’âge et en saison des pluies, on aura  Gi = 1058 - 889(1+ 0,154 + 0,032) - (-3,97) = +7,29 grammes de poids vif :

 

Discussion 

Les variances significatives et très élevées observées dans cet essai entre les effets des facteurs étudiés (type génétique, sexe et saison) sur le poids vif témoignent de la grande variabilité génétique observée au sein de la poule locale comme suggéré par Keambou et al (2007) et Fotsa et Poné (2001). Ceci serait la résultante d’un mélange de sang chez les descendants des produits de croisement panmictiques des divers phénotypes locaux comme c’est le cas en environnement libre chez la poule locale d’une part et avec les races exotiques introduites au Cameroun pour des fins scientifiques et/ou commerciales (Juàrez et al 2000, Akouango et al 2004) d’autre part.

 

Les résultats obtenus concernant l’évolution du poids vif chez la poule locale sont supérieurs à ceux de Hoque et al (1975), Demeke (2003) et Halima et al (2006). Ils corroborent  avec ceux de Mafeni et al (1997). La supériorité du tarse emplumé telle que suggérée par Keambou et al (2007) n’a été mise en évidence que de la 14ème à la 16ème semaine d’âge, ce qui justifie une croissance tardive observée chez le phénotype tarse emplumé. Cette observation est également confirmée par l’estimation de l’effet du type génétique tarse emplumé qui a été inférieur aux effets du cou nu et du normal de 0 à 12 semaines mais supérieur aux autres au terme de l’essai. Ceci suggère une possibilité d’amélioration du poids corporel par l’utilisation des gènes Pti et justifierait la préférence des éleveurs ruraux pour les types à tarse emplumé plus lourds, lorsqu'il s'agit de produire de la viande comme mentionné par Reyes-Leyva (1992) au Mexique.  L’inflexion de la courbe d’évolution du poids vif observé dès la 12ème semaine chez les types cou nu et normal qui ont été les meilleurs de 0 à 14 semaines d’âge met en évidence la précocité de ces 2 types génétiques. Cette précocité pourrait être exploitée pour l’amélioration des performances de ponte notamment chez le cou nu dont l’effet favorable sur le stress thermique et la ponte ont été mis en évidence par Mérat (1990) et  Hako (2008). L’effet négatif du gène huppé sur le poids vif de la poule locale mise en évidence dans cet essai justifierait la préférence des ruraux pour les types huppés plus légers pour la production d'œufs. Cependant, bien que les bonnes pondeuses soient des races légères, cet objectif requiert un poids minimal acceptable. En d’autres termes, quelque soit le phénotype considéré dans cette étude, le poids observé demeure bien en deçà du minimum requis pour l’amélioration des performances de chair ou de ponte. Cette conformation correspond cependant à la vocation de production mixte reconnue à la poule locale.

 

Le fait que l’effet estimé du type génétique s’exprime mieux chez les jeunes femelles que chez les jeunes mâles s’expliquerait par le fait que les femelles tolèreraient mieux les variations environnementales qui influenceraient à leur tour l’expression des gènes. L’index de thermotolérance plus élevé chez les femelles dans les essais précédents (Hako 2008), et les fluctuations des effets estimés du type génétique plus importantes chez les mâles comparés aux femelles le confirment. Cependant, cette supériorité de l’effet type génétique est largement masquée par l’effet sexe qui est négatif chez toutes les femelles et supérieur en valeur à l’effet type génétique comme l’ont montré les tableaux 3 et 4.  

 

Le dimorphisme sexuel de poids vif observé en faveur des mâles, est en accord avec les travaux de Missohou et al (1998), Pérez et al (2004) et Keambou et al (2007). Pour ce dernier auteur, un programme de sélection pour la production de viande serait plus avantageux avec ces derniers qu’avec les femelles. En effet, il est connu que les androgènes qui sont des hormones mâles  stimulent la croissance des jeunes mâles, accroissent la production d’énergie et l’efficacité alimentaire (Campbell et al 2003). A faible dose, la testostérone (TSH) en synergie avec l’hormone de croissance (GH) induisent une croissance maximale tandis que, les œstrogènes qui sont des hormones femelles interviennent dans la régression et le blocage des cartilages épiphysaires des os longs, freinant de ce fait la croissance (Sturkie 1976).

 

L’effet saison plus élevé en saison pluvieuse serait du au confort  thermique. En effet, les températures modérées observées pendant cette saison et qui sont dans l’intervalle de neutralité thermique de la poule ont un effet favorable sur la croissance des volailles par l’augmentation de la consommation alimentaire et la conservation de l’énergie métabolique nécessaire pour l’entretien des différentes fonctions de l’organisme. Ainsi, l’excédant est utilisé pour la production (Austic et al 1990).

 

Conclusion  

 

Références bibliographiques 

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Received 13 October 2008; Accepted 30 November 2008; Published 10 March 2009

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