Effet de la supplémentation au Moringa oleifera ou au blocs multinutritionnels sur l'évolution du poids post partum et la croissance pré-sevrage des cobayes (Cavia porcellus L.)

E Tedonkeng Pamo, A T Niba, F A Fonteh, F Tedonkeng, J R Kana, B Boukila** and J Tsachoung*

Laboratoire de Nutrition animale, Département des Productions Animales, FASA, Université de Dschang.
P.O.Box.: 222 Dschang, Cameroun.
pamo_te@yahoo.fr   /   pamo-te@excite.com
* Département de Biochimie, Faculté des Sciences, Université de Dschang, Cameroun
** Institut National Supérieur d'Agronomie et de Biotechnologie (INSAB), Université des Sciences et Techniques de Masuku, B.P. 941. Gabon.

Résumé

L'effet de la supplémentation au Moringa oleifera ou au blocs multinutritionnels sur l'évolution du poids post partum et la croissance pré-sevrage des cobayes (Cavia porcellus L.) a été étudié de décembre 2002 à avril 2003 à la Ferme d'Application et de Recherche de l'Université de Dschang dans l'Ouest Cameroun. 36 cobayes (32 femelles et 4 mâles) pesant en moyenne 460 ± 58 g ont été mis en croisement pour une période de 31 jours. Les animaux ont ensuite été repartis en quatre lots de 8 femelles. Le 1^er lot représentait le lot témoin (C) et ne recevait aucun supplément. Les 2^e, 3^e, et 4^e lots recevaient comme supplément respectivement 2,5 g de Moringa oleifera (MO2,5), 5 g de Moringa oleifera (MO5) et 5 g de bloc multinutritionnel (BM) par animal et par jour. Des échantillons de 100 g de Moringa oleifera et de BM ont été prélevés pour l'analyse de leur valeur nutritive.

Les résultats montrent que le BM avait une teneur élevée en protéines (37,43%) par rapport au Moringa oleifera (26,37%). Par ailleurs, le Moringa oleifera était plus riche en cellulose que le BM (19,63% Vs 4,76%). Aucune différence significative (P > 0,05) n'a été notée entre le poids des femelles avant la mise-bas. A la naissance les poids moyens des jeunes cobayes étaient de 85 ± 25 g, 73 ± 21 g, 94 ± 11 g et 125 ± 19 g respectivement pour le lot témoin et les lots supplémentés avec 2,5 et 5 g de Moringa oleifera et 5 g de BM Le poids des jeunes du lot supplémenté au BM était statistiquement supérieur (P < 0,05) à ceux des autres lots. Les poids moyens au sevrage pour le lot témoin, les lots supplémentés avec 2,5 g, et 5 g de Moringa oleifera et avec 5 g de BM étaient de 183 ± 51 g, 157 ± 44 g, 192 ± 19 g et 262 ± 20 g soit un gain moyen quotidien de 4 ± 0,7 g, 4 ± 0,5 g, 5 ± 0,7 g et 7 ± 1 g respectivement.

Les feuilles de Moringa oleifera apparaîssent donc comme un supplément de choix pour l'amélioration des performances de croissance des cobayes à moindre coût en milieu paysan.

Mots clés: Blocs multinutritionnels, Cobayes Croissance, Moringa oleifera, Supplémentation

Effect of supplementation with Moringa oleifera or multi-nutritional blocks on post partum weight and pre-weaning growth of guinea pigs (Cavia porcellus L.)

Summary

The effect of the supplementation with Moringa oleifera or multi-nutrients blocks on the postpartum weight and pre-weaning growth of guinea pigs (Cavia porcellus L.) was studied  from December 2002 to April 2003 at the teaching and research farm of the University of Dschang in West-Cameroon. 32 female (5 months age) and 4 male Guinea pigs weighing averagely 460 ± 58 g were put on breeding for a period of 31 days. The animals were then distributed into four groups of 8 females. The first group represented the control group and received no supplement. The second, third, and fourth groups received respectively as supplements 2.5 g of Moringa oleifera, 5 g of Moringa oleifera and 5 g of multi-nutrients blocks per day. Samples of Moringa oleifera and multi-nutrients blocks were taken for the analysis of their nutritive value.

The results of this study showed that multi-nutrients blocks had a high value of protein (37.4%) compared to Moringa oleifera (26.37%). Moringa oleifera was richer in cellulose (19.6%) than the multi-nutrients blocks (4.76%). No significant difference (P > 0.05) was observed between the weights of the females before birth. At birth, the average weights of young guinea pigs were 85 ± 25 g, 73 ± 21 g, 94 ± 11 g and 125 ± 19 g respectively for the control group and the supplemented groups with 2.5 g and 5 g of Moringa oleifera, and 5 g of multi-nutrients blocks. The weight of the young of the group supplemented with multi-nutrients blocks was statistically higher (p < 0.05) than those of the others groups. The average weight at weaning for the control group, the groups supplemented with 2,5 g and 5 g of Moringa oleifera and 5 g of multi-nutrients blocks were 183 g ± 51 g, 157 ± 44 g, 192 ± 19 g and 262 ± 20 g, giving a daily weight gain of 4 ±0,7 g, 4 ± 0,5 g, 5 ±0,7 g and 7 ± 1 g respectively.

The Moringa oleifera leaves seems to be a supplement that can be used to improve the growth performances of guinea pigs at very low cost in the rural area.

Key words: Guinea pigs, Growth, Moringa oleifera, Multi-nutrients blocks, Supplementation

Introduction

Dans les pays en développement, la population est constituée pour l'essentiel d'agriculteurs et d'éleveurs. Dans ces régions, cent millions d'hommes dépendent directement ou indirectement du bétail pour leur survie (Preston 1995). Cependant la forte croissance démographique crée un déséquilibre entre la demande et l'offre en protéine d'origine animale. La malnutrition s'installe et les conséquences sont parfois très graves particulièrement chez les enfants (NRC 1991). Compte tenu de la pauvreté qui sévit dans la quasi totalité de ces régions et du manque d'espace pour l'élevage du gros bétail, surtout dans les zones à forte densité de peuplement, le développement du mini-élevage apparaît de plus en plus comme une solution incontournable pour la lutte contre la malnutrition protéique. Depuis plus de 10 ans, Hardouin et al (1991) ont observé que cette activité est en pleine expansion dans certaines de ces zones. Il s'agit entre autres de la cuniculculture, de l'aulacodiculture, de la caviaculture, etc. La caviaculture, ou élevage des cobayes, est née en Amérique latine. Elle est largement pratiquée au Cameroun, particulièrement dans les hautes terres de l'Ouest et dans la zone forestière sub-humide du centre et du sud (Ngou Ngoupayou et al 1995). Actuellement cet élevage est très porteur, eu égard au fait que les cobayes exigent peu de capitaux, fournissent une viande de bonne qualité et bon marché, n'ont aucune odeur et sont appropriés comme animal d'intérieur (NRC 1991). Les recherches sur l'élevage, la sélection, l'alimentation et les techniques de gestion du cobaye se limitent à certains pays d'Amérique latine (Ngou Ngoupayou et al 1995). En Afrique et au Cameroun en particulier, cet élevage reste encore traditionnel (Manjeli et al 1998). Les animaux sont élevés dans les cuisines où l'essentiel de leur alimentation provient des déchets de ménage et des résidus de récoltes qui présentent souvent des carences en nutriments essentiels, tels que les protéines et les minéraux. Il en résulte donc une faible productivité.

L'amélioration de la productivité des cobayes peut se faire, entre autre, par l'amélioration de leur alimentation et, surtout, par la mise à leur disposition d'une alimentation équilibrée. En saison sèche celle-ci peut se faire à travers l'utilisation des légumineuses riches en protéines telles que Centrosema pubescens, Arachis glabrata ou Desmodium intortum (Tchoumboue et al 2001) et des sous-produits de l'agro-industrie.

Le Moringa oleifera, encore appelé «l'arbre de vie» (Bessé 1996; Fuglie 2001a) est une plante originaire des Indes et présente de nombreuses vertus. Elle est utilisée pour l' alimentation humaine et animale, en médecine, dans l' industrie, dans la purification des eaux (Nikolaus et al 2001; Fuglie 2001b). Les mêmes auteurs ont rapporté que des bovins recevant cette plante comme supplément gagnaient significativement plus de poids que ceux qui n'en recevaient pas. De même, l'utilisation des blocs multinutritionnels en alimentation animale a des effets positifs sur la croissance des animaux (Karikari et Asaré 2002; Rasambainarivo et al 2002) mais seulement leur coût de production est très élevé. C'est dans la perspective de chercher les moyens permettant de contribuer à améliorer les performances de croissance du cobaye à moindre coût que cette étude a été entreprise. Le travail a donc pour objectif d'étudier la valeur nutritive du Moringa oleifera par rapport à un aliment de référence performant, le bloc multinutritionnel dans notre environnement et l'effet de leur utilisation sur l'évolution du poids post partum et la croissance pré-sevrage des cobayes.

Matériel et Méthodes

Protocole expérimental

L'expérience s'est déroulée de décembre 2002 à avril 2003 à la Ferme d'Application et de Recherche (FAR) de l'Université de Dschang. Située à une altitude de 1400 m, et localisée entre 10°26' de longitude Est et 05°26' de latitude Nord, cette région reçoit entre 1500 et 2000 mm de pluie par an et les températures varient entre 10° et 35°C. Le climat est de type Camerounien d'altitude, avec une courte saison sèche (mi-novembre à mi-mars) et une longue saison de pluies (mi-mars à mi-novembre).

L'expérience a été mise en place au moyen de 36 cobayes adultes de race anglaise (poids moyen 460 ± 57 g) constitué de 32 femelles et de 4 mâles âgés de 5 mois. Les animaux ont été divisés en 4 lots et maintenus dans 4 loges identiques (2 m² de superficie) délimitées par des contres-vent et aménagées dans un bâtiment d'élevage de la FAR. Chaque loge était tapissée d'une couche de paille sèche renouvelée une fois par semaine pour éviter l'accumulation des fécès et des urines.

Au début de l'expérience, les animaux ont été mis en croisement pendant 31 jours. Les mâles ont ensuite été isolés et les femelles reparties en 4 lots de 8 animaux chacun en fonction du poids et de l'âge. Les animaux du lot témoin (C) recevaient quotidiennement du Trypsacum laxum servi à volonté et 200 g de son de blé. Ceux des lots supplémentés recevaient en plus de l'aliment de base (Trypsacum laxum et son de blé), respectivement 2,5 g de Moringa oleifera (MO2,5), 5 g de Moringa oleifera (MO5) et 5 g de bloc à nutriments multiples (BM) par animal et par jour comme supplément. Le son de blé avait été acheté au marché de Dschang et le Trypsacum laxum récolté dans les parcours de la FAR. Le Moringa oleifera était cultivé à la FAR et, une fois récolté, il était séché au soleil, écrasé et servi sous forme de poudre. Avant d'être servie, la poudre était mélangée au son de blé. Le bloc multinutritionnels a été fabriqué à la ferme à partir de la mélasse (30%), son de blé (25%), tourteau de palmiste (12%), sel de cuisine (7%), poudre d'os (5%), coquillage (1%), ciment (8%), chaux vive (2%) et de l'urée (10%).

Chaque matin, le refus des suppléments était récupéré et pesé à l'aide d'une balance mécanique de sensibilité de 20 g et de capacité 4 kg. A la mise-bas, le nombre de cobayes nés vivants par portée a été enregistré. Pour l'évaluation de la croissance pondérale, les pesées des mères et des petits étaient effectuées à jeun tous les 7 jours à partir de la mise-bas jusqu'au sevrage (21 jours après).

Analyses de laboratoire

En vue de réaliser les analyses de laboratoire, 100 g de poudre de Moringa oleifera et de bloc multinutritionnel ont été prélevés et transportés au laboratoire de Nutrition Animale de la FASA pour la détermination de la valeur nutritive. La matière sèche (MS), la matière organique (MO), les cendres, phosphore (P) et la teneur en lipide (LT) ont été determinées par la méthode de AOAC (1990). Les fibres (NDF, ADF, ADL, l'hemicellulose, cellulose) ont étédeterminées par la méthode de Van Soest et al (1991). La teneur en azote a été determinée par la méthode de Kjedahl (AOAC 1990) et les protéines brutes (PB) ont été calculées en multpliant la teneur en azote par 6,25.

Analyses statistiques

Les données de la croissance pondérale ont été soumises à une analyse de la variance à 2 critères de classification (ration alimentaire et période). Lorsque les différences existaient entre les traitements, les moyennes étaient séparées par le test de Duncan (Steel et Torrie 1980).

Résultats

La composition chimique du Moringa oleifera et du BM utilisés dans cette étude sont présentés dans le tableau 1. Le Moringa oleifera présente des teneurs en MS, MO, EE, NDF et en cellulose supérieures à celles observés dans le BM. Par ailleurs, le BM est plus riche en protéines et en cendres particulièrement en phosphore.

Le taux d'ingestion des différents suppléments par animal et par jour ainsi que l'équivalent en protéines brutes (g/j) sont présentés dans le tableau 2. Le Moringa oleifera était plus consommé que le BM. Au cours du deuxième mois nous avons observé une baisse de la consommation de tous les suppléments. Sur l'ensemble de l'expérience, les consommations étaient de 1.8, 3,5 et 0,8 g/j respectivement pour les lots T₁, T₂, et T₃, soit une consommation équivalente en PB de 0,4 1,03 et 0,3 (g/j). Les taux d'ingestion moyens du Moringa oleifera offert (2,5 et 5 g/animal/jour) et du BM (5 g/animal/jour) étaient respectivement de 86,5%, 86% et 25,3%.

Croissance pondérale

Croissance pondérale des femelles adultes avant et après la mise-bas

La figure 1 illustre l'évolution du poids moyen des animaux en fonction des régimes alimentaires avant la mise-bas. Le poids des animaux du lot temoin a évoluer de 460 à 555 g et ceux des lots T₁, T₂ et T₃ sont passés respectivement de 460 à 557 g, de 460 à 569 g et de 461 à 571 g soit un gain total de 94 g, 97 g, 109 g et 110 g. Par ailleurs, aucune différence significative (P > 0,05) n'a été observée entre les traitements pendant cette période.

Le tableau 3 présente les résultats de la croissance pondérale des femelles adultes de la mise-bas au sevrage. Au cours de cette période, le poids des animaux de tous les lots à une semaine d'intervalle a évolué en dents de scie. Au sevrage, on a observé une baisse de poids dans tous les lots. Le poids moyen au moment de la mise-bas jusqu'au sevrage des cobayes du lot T₃ était statistiquement supérieur (P < 0,05) à ceux des autres lots. Les poids moyens des lots T₀, T₁ et T₂ étaient statistiquement comparables (P > 0,05).

Croissance pondérale des jeunes cobayes

Le tableau 4 présente l'évolution de la croissance pondérale des jeunes cobayes de la naissance au sevrage en fonction des traitements. A la mise-bas, le poids moyens des jeunes cobayes du lot supplémenté au BM (125 g) était statistiquement supérieur (P < 0,05) à ceux du lot témoin (85 g), des lots supplémentés avec 2,5 g de Moringa oleifera (73 g) et 5g de Moringa oleifera (94 g). Cependant aucune différence significative (P > 0,05) n'était observée entre le poids des animaux du lot consommant 5 g de Moringa oleifera et des animaux du lot témoin. Le poids moyen des cobayes du lot recevant 2,5 g de Moringa oleifera était comparable (P > 0,05) à celui des animaux du lot témoin mais statistiquement inférieur à celui du lot recevant 5 g de Moringa oleifera. Les mêmes tendances ont été observées jusqu'au sevrage entre les différents traitements.

Gain moyen quotidien des jeunes cobayes

Les gains moyens quotidiens (GMQ) des jeunes cobayes de la naissance au sevrage sont présentés dans le tableau 5. Les GMQ ont évolué différementde la 1^ère à la 3^e semaine dans les lots supplémentés, aussi bien chez les mâles que chez les femelles. Au sevrage, avec le BM (T₃), on a obtenu un gain de poids total de 137 g contre 84 g, 98 g et 98 g respectivement pour les animaux des lots T₁, T₂ et le lot témoin soit un gain moyen quotidien de 4 ± 0,7 g, 4 ± 0,5 g, 5 ± 0,7 g, 7 ± 1 g respectivement pour les lots T₀, T₁, T₂ et T₃. Au sevrage, les mâles ont eu un gain de poids total (99 g) comparable à celui des femelles (98 g) correspondant respectivement à un GMQ de 5 ± 0,3 g et de 5 ± 0,9 g.

Discussion

Les feuilles de Moringa oleifera et le BM constituent une bonne source d'apport protéique et de minéraux qui sont d'une importance capitale pour l'extériorisation des potentialités des animaux. La consommation du Moringa oleifera par les cobayes était supérieure à celle du BM. Cependant, les animaux consommant le BM pesaient plus que ceux consommant le Moringa oleifera. Ceci peut s'expliquer par le fait que le BM était un aliment composé, dont la consommation même en faible quantité pouvait être mieux valorisé par les cobayes comparé au Moringa oleifera qui n'apportait surtout que les protéines.

A la mise-bas, le poids moyen des femelles du lot T₃ était statistiquement supérieur (P < 0,05) à ceux des lots T₀, T₁ et T₂. Ceci traduit l'effet positif de l'utilisation du BM sur le poids des cobayes. Les poids moyens des cobayes des lots recevant le Moringa oleifera étaient comparables (P > 0,05) à celui des cobayes du lot témoin. La faible quantité de Moringa oleifera incorporée dans l'aliment peut être à l'origine de cette observation. Les femelles au sevrage ont perdu du poids dans tous les lots. De la mise bas au sevrage, elles étaient dans la phase de lactation intense, phase pendant laquelle les dépenses énergétiques pour la production du lait sont très importantes (Rivière 1991). Ces résultats sont en accord avec les observations de cet auteur selon lesquelles les besoins pendant la lactation sont souvent difficiles à couvrir. L'animal pour assurer la lactation doit donc utiliser ses réserves corporelles, d'où la perte de poids. Les animaux avaient également dans ce lot une croissance plus rapide que celles des autres lots. Ce poids moyen était supérieur à ceux obtenus par Tchoumboue et al (2001) qui supplémentait les cobayes à l'Arachis glabrata (100 g) et au Desmodium intortum (99 g). Cette différence de poids à la naissance peut être liée à la qualité et à la quantité de Moringa oleifera comparée au BM. Le poids moyen des cobayes issus des lots supplémentés au BM était également supérieur à celui des animaux obtenu par Manjeli et al (1998) en élevage traditionnel (78 g). Le poids des jeunes cobayes issus du lot recevant 5 g (T₂) de Moringa oleifera (94 g) était inférieur à ceux obtenus par Tchoumboue et al (2001) avec Arachis glabrata et Desmodium intortum et supérieur à ceux obtenus par Ngou Ngoupayou et al (1995) en élevage traditionnel (80 g) et en station (85 g). Au sevrage les performances pondérales des jeunes animaux dans tous les lots étaient conformes aux observations de Cicogna (2000) selon lesquelles le poids au sevrage est généralement le double de celui à la naissance. Le poids des animaux supplémentés au BM était plus élevé que ceux observés par Tchoumboue et al (2001) qui étaient de 174 g et 194 g respectivement pour les animaux recevant Arachis glabrata et Desmodium intortum. Les poids moyens des cobayes des lots supplémentés avec 2,5 et 5 g de Moringa oleifera étaient supérieurs à celui observé par Manjeli et al (1998) (148 g).

Les femelles étaient plus lourdes à la naissance que les mâles. Cette observation était en contradiction avec celle de Manjeli et al (1998) qui obtenaient un poids plus élevé des mâles à la naissance par rapport aux femelles. Les poids obtenus chez les 2 sexes dans cette étude étaient supérieurs à ceux de ces auteurs qui observaient un poids de 79 g chez les mâles et 77 g chez les femelles. Il en est de même des poids au sevrage (154 g pour les mâles et 141 g pour les femelles). Cette amélioration du poids des animaux des deux sexes peut être tributaire de l'alimentation des mères.

Pendant l'étude, le BM a donné le meilleur GMQ chez les jeunes cobayes jusqu'au sevrage, traduisant ainsi l'effet de son efficacité d'utilisation par ces jeunes animaux malgrè les faibles quantites consommés. Les GMQ obtenus avec les animaux des lots T₁, T₂ et T₃ étaient supérieurs à ceux observés par Manjeli et al(1998) (3,30 g/jour) et Ngou Ngoupagou et al (1995) (3,6 g/jour). Le GMQ du lot supplémenté au BM (T₃) était également supérieur à ceux obtenus par Tchoumboue et al (2001) qui observaient 3,5 g/jour pour le Desmodium intortum et 4,5 g/jour pour Arachis glabrata.

Conclusion

• Au terme de cette étude sur l'effet de la supplémentation au Moringa oleifera ou au bloc multinutritionnel sur l'évolution du poids post partum et sur la croissance pré sevrage des cobayes, il ressort que ces deux suppléments peuvent être utilisés dans l'alimentation des Cobayes compte tenu de leur richesse en protéines.

• A la mise-bas, le poids moyen des femelles du lot supplémenté au BM (T₃) était statistiquement supérieur (P < 0,05) à ceux du lot témoin (T₀) et des lots supplémentés avec 2,5 (T₁) et 5 g (T₂) de Moringa oleifera.

• A la naissance, le poids moyen des jeunes cobayes du lot recevant le BM (125 ± 19 g) était significativement (P < 0,05) différent du poids moyen des animaux du lot témoin (85 ± 25 g) et de ceux des lots recevant 2,5 g (73 ± 21 g) et 5 g (94 ± 11 g) de Moringa oleifera. Au sevrage, les poids des jeunes cobayes des lots supplémentés avec 2,5 g (157 ± 44 g) et 5 g (192 ± 19 g) de Moringa oleifera tout comme à la naissance étaient comparables (P > 0,05) à celui des jeunes du lot témoin (183 ± 18 g). Le poids de ceux des lots supplémentés au BM (262 ± 20 g) était significativement (P < 0,05) différent du poids des jeunes cobayes des autres lots.

• La différence bien que significative avec un niveau relativement faible de Moringa oleifera peut être améliorée avec un niveau plus élevé, et compte tenu de son faible coût de production, le Moringa oleifera apparaît comme un supplément de choix pour l'amélioration des performances de croissance des cobayes en milieu paysans
   

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